Lawrence était dans un état second, il ne pensait plus, il ne voyait ni entendait plus rien. Il ne voulait qu'une chose, s'enfuir de Nandis et ne plus jamais entendre parler du gouverneur, ne plus entendre parler de son père. S'éloigner de lui constituait son seul moyen de se soulager un peu. Sur le moment, Lawrence n'avait pas de but précis ; il tournait dans les rues, sans vraiment savoir où il allait. Il bousculait certaines personnes au passage, sans leur dire pardon. Peu à peu, la mémoire et la raison revirent dans sa tête. Il connaissait son but ; retrouver Clive. Et le faire payer. Seulement, il fallait le trouver, et ce n'était pas la chose la plus évidente à faire. Il avait songé à demander aux gardes en partant, mais il s'était ravisé ; il ne voulait pas mettre trop de monde au courant. Il devait en faire une affaire personnelle. Mais par où commencer ?
Il courrait toujours, sans vouloir échapper à qui que ce soit maintenant. Ses pas l'avait guidé dans la place de l'Hybride, qu'il connaissait par cœur à force d'avoir montré ses tours pour gagner sa vie grâce à ses papillons. Il repensa à sa vie, et la compara avec celle qu'il aurait pu avoir si le gouverneur l'avait reconnu comme son fils au lieu de la cacher.
Soudain, il s'aperçut qu'il allait foncer droit dans une dame, toute vêtue de rouge. Il essaya de stopper sa course, mais il l'avait vue trop tard. Il la percuta violemment.

-Je... Euh... Pardon madame... Mademoiselle ?  

Il ne voulait pas rester afin de savoir si elle allait bien ou pas, il avait besoin de sortir de Nandis, ou, du moins, d'y rester et de retrouver Clive. Il allait pour repartir, lorsqu'il il trébucha, et s'étala de tout son long sur le sol pavé de la place. Il espéra que personne ne l'avait vu, et que la dame n'allait pas lui faire des remontrance.  Il se retourna, et s'assit. Son pied était pris dans le même tissus rouge que le vêtement de la femme. En fait, c'était le vêtement de la femme. Affreusement gêné, Lawrence décida de ne pas lever les yeux. Il pria pour que ce qu'il pense ne soit pas arrivé. Il se confondit en excuse, bredouillant qu'il était désolé. Il resta un petit moment sur le sol, assit, sans rien dire. Il fixait toujours les pied de la demoiselle. Tout le monde devait les regarder. Il attendait qu'elle réagisse.

Dans la ville de Nandis, sur les terres d'Astrune, midi avait sonné, et le soleil était haut dans le ciel. Ayame se tenait sur la Place de l'Hybride, se fondant dans la masse de la populace, habillée de sa tunique rouge, avec ses deux saïs sur les hanches. Ses deux fidèles dagues de combat. Elle marchait tranquillement, levant légèrement les yeux vers le ciel pour contempler ce temps merveilleux. Alors qu'elle marchait, elle pouvait entendre certaines personnes un peu agacées, qui se faisaient bousculer. Plutôt étrange. Se frayant un chemin, elle tenta d'approcher, quand soudainement, un jeune homme qui paraissait pressé l'avait percuté de façon violente. Il avait l'air confus. Ayame en avait presque perdu son équilibre, tellement elle en avait été surprise. Le jeune garçon, surpris lui aussi, s'excusa alors, faisant mine de repartir.

- Ça va, je n'ai rien ! Mais faites attention, la prochaine fois. Ce pourrait être dangereux.

Il fit donc ensuite mine de repartir. Seulement voilà, chose qu'Ayame n'avait pas vu non plus, il s'était empêtré la jambe dans le tissu de ma tunique qui pendait. Pauvre de lui. Alors qu'il avait fait un pas de trop, ce dernier entraîna sa chute, et il s'étala sur les pavés de la Place. Aïe … La guerrière osait espérer qu'il ne se soit pas trop fait mal en tombant contre ce sol dur. Rapidement, elle jeta un oeil à son vêtement, qui était déchiré sur toute sa partie droite. Bonté divine. Il allait falloir à Ayame qu'elle trouve un tailleur assez aimable pour lui concocter quelque chose de convenable …

- Tu n'as pas eu mal ? Tu vas bien ? Écoutes, je … Me voilà bien embarrassée, à présent. Je ne viens que très rarement ici, est … Je ne sais trop où trouver un commerçant habile pour me réparer cette tunique … Tu voudrais m'aider ?

Il fallait tout de même qu'Ayame trouve une solution assez vite, pour ne pas rester dans cet état trop longtemps. Malheureusement pour elle, Ayame ne connaissait pas bien cette Place, étant souvent restée dans les rues ou sur les Docks … Peut être que ce jeune homme allait pouvoir l'aider, qui sait ?!

Lawrence n'avait vraiment pas vu la jeune femme en rouge. Il lui avait rentré dedans, lui avait déchiré sa robe, et n'avait même pas osé la regardé en face. C'était normal qu'il l'aide ! Mais il était pressé, il devait retrouver Clive !
La galanterie pris le dessus sur ses besoins personnels, et il décida de l'aider à trouver un tailleur qui lui raccommoderais sa robe. Grâce à ses nombreuses années passées dans la rue, il connaissait tout les petits artisans du coin. Mais la dame était richement habillée, et le jeune prince craignait que les tailleur du marché ne lui conviennent pas. Mais il fallait faire au plus pressé, sa robe allait tomber. Il se releva, et regarda enfin la jeune femme dans les yeux. Elle avait des yeux sombres, et des cheveux dans les mêmes tons. Son visage n'inspirait pas tellement la confiance, mais Lawrence ne voulait pas la laisser seule. Il regarda autour de lui, pour vérifier qu'aucun garde ne l'avait suivit. Personne, apparemment. Il se tourna donc vers la dame et lui dit :

-Je connais un petit tailleur qui vend ses services sur le marché, il pourra peut être vous arranger ?

Il se tourna alors vers le centre de la place, dans laquelle des tas de vendeurs haranguait leur clients pour les faire acheter. Lawrence reconnu plusieurs personnes qu'il avait côtoyé des années. Il chercha encore un peu, et trouva la personne qu'il cherchait. Un petit homme replet et chauve cousait des tissus entre eux, une épingle à nourrice dans la bouche. Le jeune garçon hésité ; qu'allait-il faire ; la suivre jusqu'au marchand, ou lui indiquer le chemin et partir ?
Il opta pour la première solution, par solidarité ; après tout, il lui avait déchiré sa robe, il devait réparer sa faute !
Il se dirigea alors vers les marchands. En fond, il aperçu deux gardes. Ils venaient le chercher !
Lawrence se retrouva à nouveau face à un dilemme ; soit il aidait le jeune femme, au risque de se faire prendre, soit il s'enfuyait, lâchement, sans l'aider. Il fallait trouver une solution, et vite !
Il rabattu sa casquette sur son visage, pour ne pas que l'on voie son visage, et s'approcha des marchands :

-Suivez moi...

Il se tourna vers la jeune femme, en espérant que les gardes ne l'avait pas vus...

[OUT : Ayame et Lawrence, vous avancez dans les rues ~ICI~... ]