Une douce brise s’infiltrait par la fenêtre grande ouverte, les rideaux voguant dans les airs de celle-ci, laissant filtrer quelques rayons de soleil qui irait réchauffer le visage d’une jeune fille lovée dans son lit, enroulée dans une épaisse couverture. Dehors, il faisait encore un peu frais, la rosée venait de passer et le soleil entamait son ascension dans le vaste océan ciel clair. Le chant des oiseaux avait débuté depuis quelques dizaine de minutes, réveillant très lentement Rita qui venait de passer une longue nuit de sommeil, ayant désormais de la peine à se réveiller. A vrai dire, le jour précédent cette matinée, sa mère et elle avait été soigné quelques habitants du village qui était dans le besoin et que personne acceptait de les soigner par manque de revenus. En faite, elles avaient beau être mère et fille, toutes les deux, mais en rien elle ne se ressemblait. Quoi que… Seule la beauté de l’œil bleu clair de Rita pouvait la rattacher à sa mère qui, elle, aimait de tout cœur chaque espèce vivante, tant humaines qu’animales et compagnie. Ce qui n’était pas franchement le cas de sa fille, Rita. Cette dernière s’attelait toujours à sa magie, tentant de la perfectionner pour ses propres intérêts et en devenir une experte dans ce domaine. Comparé à sa mère, Judith, elle avait soigné qu’une poignée de personne. Non pas par amour, mais par passion pour sa magie. Oui, elle les employait un peu comme des cobayes bien qu’elle en disait toujours le contraire. En dépit de ce qu’elle pouvait réellement être, elle les soignait tout de même, quoi qu’il en advienne, ce qui lui permit de s’améliorer.

Le silence de la matinée, les oiseaux chantant joyeusement, la jeune fille n’avait guère envie de se réveiller maintenant, surtout pas pour retourner en ville s’épuiser pour des futilités. Elle, elle avait envie de lire, d’apprendre des choses et essayer de nouveau sort magique. Mais même en luttant avec toute sa volonté contre le destin, sa mère finira tout de même par entrer dans sa chambre, frappant doucement sur la porte. On aurait pu dire qu’elle l’avait caressée. Rita faisant mine de dormir encore, espérant que sa mère y aille seule pour pouvoir continuer ses recherches.

- Rita ? … Rita ? Appela une voix douce, celle d’une femme. Rita ? Réveilles-toi. Aller, Rita.
- Hum… Oh… C’est toi ? Lui répondit la jeune fille.
- Qui veux-tu que sa soit, ma chérie ?
- C’est vrai…
- Il est l’heure de te lever, Rita, on doit y aller.
- Ah oui ! Zut ! Je me prépare !
- Je t’attends dans le jardin, j’ai une cueillette à faire.
- Oui oui !!

Judith referma la porte derrière elle et laissa sa fille se préparer en toute alerte, sautillant sur un pied, manquant de se casser la figure plusieurs fois en enfilant ses chaussettes, se coiffant à peine, à l’aide de ses mains, vu qu’elle avait rarement les cheveux en pagaille après le réveil et, après quelques minutes de préparation, elle finit par sortir de la chambre, claquant la porte, faisant trembler tous les murs de la maison. Mais… N’avait-elle pas dit qu’elle ne désirait pas y aller ? Enfin, elle y avait pensé très fort… Oui ? Ben… On pouvait dire qu’elle changeait d’avis très rapidement et venait de penser qu’elle aurait peut être une situation bénéfique une fois arrivé au village dont elle avait oublié le nom à ce jour. Voire même qu’il existait plus maintenant.

- Rita. Je t’ai demandé de faire attention avec la porte… Lui déclara sa mère en ramassant quelques herbes spéciales dans le jardin.
- Je ferai attention la prochaine fois.
- C’est ce que tu me dis à chaque fois et sa ne s’arrange toujours pas
- Promis
- Sa aussi tu le dis souvent.

Après s’être faite remonter les bretelles en toute douceur, la magicienne s’empressa de suivre sa mère jusqu’au village, fixant toujours le ciel, observant les nuages se déplacer. Comme elle rêvait d’être aussi libre ! Rita croyait, dur comme fer, qu’avec de l’expérience et de la créativité, elle pourrait créer un sort lui permettant de voler. Oui, elle le croyait mais restait tout de même réaliste en pensant qu’elle devrait alors être une magicienne hors pairs. Et sa ne serait pas une chose simple. Vraiment pas… Le chemin sera long et semé d’embûche dans ce monde qui laissait percevoir un avenir de plus en plus incertains et, elle en était sûre, Rita pourrait en dénouer avec d’autres personnes. Cela faisait maintenant trente ans qu’elle vivait et elle ressemblait à une jeune fille de douze ans avec le physique qu’elle avait. Se développant très lentement, elle pourrait profiter d’un corps extrêmement jeune dans le futur, sa serait toujours sympa, non ?

- Nous y voilà, Rita.
- Hm… m’oui. Lui répondit-elle, un peu dans les choux.
- Aller ! Soit un peu plus motivée ! Répliqua sa mère, secouant légèrement son épaule en lui adressant un tendre sourire, dans l’espoir de la faire sauter dans tous les sens.
- Je suis motivée !
- Ce n’est pas l’impression que tu me donnes, ma petite.
- Je ne suis pas petite…
- Là, tu es déjà plus enthousiasmée !
- Ouais ouais…

Terminant la brève discussion sur un rire mielleux, Judith pris de l’avance sur sa fille qui s’était arrêtée un petit moment, observant sa propre maison au loin, se demandant si elle arriverait à retourner chez elle sans que sa mère s’en aperçoive. Et, à peine avait-elle laissé l’idée lui traverser l’esprit que sa mère l’appela de loin, faisant des signes de main pour lui demander de venir rapidement. Ruminant dans sa barbe, elle s’approchera de sa mère, mais en marchant tranquillement par contre, gardant son regard posé sur la femme. Qu’est-ce qu’elle était belle avec sa longue chevelure argentée. Des yeux bleus comme le ciel, comme son unique œil à elle. Et des vêtements d’une couleur claire et apaisante. Telle était la beauté d’une elfe. À force de la contempler, Rita ne se rendra pas compte qu’elle finira dans ses bras, enlacée tendrement, pendant que sa mère lui proposait de la laisser rentrer pour qu’elle puisse se mettre à sa passion qu’était les études de la magie. Arborant un énorme sourire, la petite fille leva la tête et déposa un bisou sur le front de sa mère qui s’était abaissée à son niveau pour ensuite s’en aller en courant jusqu’à chez elle. Mais qu’est-ce que c’était fatiguant… Parfois, elle regrettait de ne pas avoir l’endurance ou l’agilité de sa mère. Mais bon, la vie éternelle (ou presque), c’était mieux pour elle, elle qui voulait savoir tous de toutes les magies. Elle pouvait espérer avoir le temps devant, le chemin sera long de toute manière.

A peine arrivée chez elle, la jeune fille oublia même de fermer la porte et pointera directement dans sa chambre où elle ramassa quelques livres où elle avait pris des notes et d’autre qui parlait de magie. Ensuite, elle attrapa un bout de pain qui était déposé dans un panier et alla s’installer sur le gazon, dehors. Dorant donc au soleil, elle emmagasina une quantité folle d’information sur les différents sort de ce monde et nota quelques astuces dans son rappel note et finira par s’endormir, la tête couchée sur le livre encore ouvert. Quelques pages ne manqueraient pas d’être froissées vu qu’elle avait tendance à beaucoup bouger dans son sommeil. Constamment agitée, elle faisait parfois de drôle de rêve où elle voyait un homme dans un tunnel noir, ne voyant que sa silhouette et ce dernier tenant toujours la même épée en main, apparemment. La silhouette noire, elle finira par l’associé à son père qu’elle n’avait pas connu une seule fois. Il devait être mort de vieillesse depuis le temps que sa fille vivait. Et dans ce rêve, il ne bougeait pas, elle n’arrivait même pas à savoir s’il la regardait ou lui tournait le dos. Elle avait tenté de l’approcher, de l’appeler, mais rien. Sa voix partait toujours en échos et n’apercevait qu’un faible mouvement de la tête de la part de l’individu. Autrement, si elle s’en approchait, elle se heurtait toujours à une barrière invisible, l’empêchant même de le toucher pour savoir qui il était réellement.

Et soudains, une odeur de brûlé vint attaquer ses narines, la faisant s’étouffer dans son rêve pour ensuite la faire réveiller en sursaut dans la réalité. Il faisait presque nuit, le soleil répandait ses derniers rayons dans le ciel alors que la lune reprenait le flambeau du cycle nuit-jour. Cette odeur de brûlé continuait de l’attaquer au nez et elle finira par tourner la tête sur le village au loin. Plusieurs colonnes de fumée s’en élevaient. Quelques cris commençaient à se faire entendre. Rita, devant une telle vision des faits, resta complètement immobile, se demandant ce qu’il se passait avant de se lever lentement, tournant son attention sur sa maison qui avait toujours la porte fermée. Non, elle était encore au village ? Non… À moins qu’elle avait oublié de refermer la porte derrière elle, pour la première fois de sa vie. Alors, dans une lueur d’espoir, elle se rua vers l’entrée, plaquant ses mains sur l’embrassure de celle-ci et observa la pièce silencieuse et inanimée.

- Maman… Maman… MAMAN ?!?! Appela-t-elle en élevant la voix à chaque répétition, jusqu’à en crier pour finir par le murmurer simplement. Maman… Ne me dis pas que tu es toujours au village.

Ravalant sa salive, Rita tourna le dos à la maison et observa le village brûlé, portant sa main gauche sur son bras droite tout en tenant le long ruban orange qui y était attaché, un présent de sa mère, qu’elle avait depuis toute petite. Serrant les dents, elle fit un pas en avant, deux pas, trois pas et finira par se ruer en direction de l’incendie, ne s’arrêtant pas une seule fois, même si elle allait manquer de souffle. Chaque cris qu’elle entendait la faisait redoubler de vitesse jusqu’à qu’elle parvienne au village en y mettant trois fois moins de temps que la fois précédente où elle avait laissé sa mère ici. Beaucoup de voix parvinrent à ses oreilles. Plusieurs remarquèrent la présence de Rita et quelques villageois bloquèrent le passage à cette dernière pour la dissuader d’aller plus loin et de la forcer à s’en aller rapidement, au risque de se faire tuer à son tour. Un cri de femme se fit entendre alors qu’un vieil homme attrapa Rita pour la porter sur son épaule et l’éloigner du massacre rapidement. Elle n’aurait pas dû voir une telle chose, non, elle ne l’aurait pas dû. Mais elle l’avait regardé, sa avait été marqué à vie dans sa conscience. Sa mère, tombant à terre, lâchant la fine épée qu’elle tenait, abattue par une silhouette vêtue de noir, capuchon noir et cape noire, entièrement de noir et il se tourna en face de la petite. Des yeux rouges sang la scrutèrent un moment avant qu’il ne tranche deux autres personnes et qu’une flèche vienne s’abattre dans le dos du vieux monsieur qui transportait Rita. Tombant lourdement à terre, il l’aida à se relever pour ensuite appeler un autre villageois qui parvint à monter à dos de cheval et à attraper Rita au passage, celle-ci étant paralysée par la peur.

Transporté à dos de cheval, elle était assise devant l’homme qui venait de la sortir de là. Jamais elle ne se souviendra de lui, mais jamais elle n’oubliera qu’il l’avait sauvée d’une mort certaine. Par contre, ce dernier ne lui avait décoché aucun mot, à part ceux-ci, avant de l’assommer.

- Rita, vis ! Vis et continue à avancer. Devient plus forte que ta mère, surpasse là et reviens nous voir et aussi, venges les, venges les tous ! Seule toi, Rita, tu as la force de le faire. On t’aime tous, jeune fille.

*SBAM*

D’un coup du revers de la main dans la nuque et le tour était joué. Sa tête tournant à toute allure, elle se senti s’en aller alors que des larmes perlaient sur son visage, réalisant les mots de l’homme, réalisant la tragique et cruelle réalité de la vie qu’elle allait devoir mené. Ensuite, elle se souvint s’être faite soulever et pouf, plus rien… Mais on peut dire qu’elle avait été jetée derrière un buisson, loin de tout et l’homme à cheval s’en retourna à son village. Mais une chose peut être dite… Jamais elle ne pourra les revoir. Car, ceux-ci avaient tous été froidement tués par cet homme en noir.

Rita finira par se réveiller quelques heures après…

Voici ce que fit la vie de cette fille qui parcourait maintenant le monde à sa guise, à la recherche de puissance magique encore inconnue. La vengeance était une chose qui la bouffait de jour en jour, et ça devenait de pire en pire à chaque déception lorsqu’elle crut croiser cet assassin. Durant plus de septante ans, elle l’avait cherché, même si elle savait que si sa avait été un humain, il serait mort de vieillesse. Ces créatures avaient une durée de vie réduite, trop réduite à son goût. Malgré ce temps, elle continuait, sans relâche et ne s’arrêtera pas avant de l’avoir rencontré ou être sûre qu’il était mort !