Ouf...courir courir, je n'étais guère habituée à le faire pour suivre la trace de quelqu'un mis à part lors de jeux enfantins mais ce voleur allait bien plus vite que Lyra et ses amis. En plus il allait à Nandis ! Heureusement j'étais munie d'une cape à capuche histoire de ne pas mourir brûlée vive tout de suite. En arrivant sur les docks, j'eus le plaisir de voir ma coéquipière Lanae qui arrivait à son tour. Deux ici ? Après tout pourquoi pas. De ce fait je lui souris, contente de ne pas être seule. Cependant ces deux gredins en profitèrent pour faire leur apparition. Je reconnu celui que je traquais grâce à ses émotions et pu sauter sur le coté avant qu'il ne m'écrase ou ne me transperce avec... quoi une dague ? Et moi ? Je n'avais pas mon arc, et commençait à reculer avec ma panique habituelle lorsque je marchais sur quelque chose manquant de peu de m'étaler en arrière. Une pelle ! J'eus juste le temps de la prendre et me redresser pour brandir la partie en fer devant moi afin d' éviter le voleur et sa dague qui par ailleurs fit un horrible bruit en percutant cet outil non prévu. Le choc du être rude car cet imbécile lâcha sa précieuse lame, et secoua sa main avant de me lancer un regard féroce.

Il allait ramasser son arme, et en temps normal je l'aurais surement laissé faire, c'était plus loyal, mais...là non. Pas de quartier pour les voleurs. Aussi grâce à mon agilité elfique et à ma précieuse pelle je parvins à frapper la dite lame sur son coté et à la voir filer droit... dans l'eau. "Plouf..". fit la lame. "Grrrrr..." fit le voleur. Il avait l'air vraiment en colère cette fois ci et se jeta sur moi, attrapant à deux main la pelle que je tenais aussi comme cherchant à me la prendre ou à m’étrangler avec. C'était mal connaître mes bras résistants malgré leur taille! Bon d accord je peinais et il commençait à sourire l'autre en face rapprochant son visage repoussant du mien. Laissant alors de coté ma fierté, qui pouvait me faire courir des risques importants, je le laissais gagner du terrain jusqu’à ce que la pelle atteigne ma poitrine, puis je poussais violemment de toute mes forces le déstabilisant et en profitait pour lui crocheter le pied droit.

Résultat, il tomba en arrière sur les docks. Et moi... en avant sur lui. Ben oui ni lui, ni moi n'avions voulu lâcher la pelle alors... maladroite comme j'étais... ben j'étais tombée avec. Etant petite j’atterris sur le torse du vilain et me redressais facilement au contraire de lui qui s'était étalé sur une surface bien plus dure. Je vérifiais rapidement son pouls ne voulant tout de même pas le tuer. Ouf... il était vivant. Et moi, à genoux, haletante, désormais à son coté, je décidais de chercher les éléments volés par ce malotru...

Arrivée aux docks de Nandis, je devais récupérer les ingrédients. J'eus à peine le temps de saluer chaleureusement Emy, qui se trouvait également là, que les deux bandits apparurent devant nous. Deux contre deux... Nous avions chacun une mission, je devais réussir mon combat, pour le bien de la guilde.

Il se tenait là, devant moi, un sac à la main, encore à une bonne distance mais prêt à me foncer dessus au moindre geste brusque de ma part. C’était un barbu de taille moyenne au visage malsain et menaçant. En regardant autour de moi pour voir les issues possible, j’avais repéré une pelle contre un mur dans un coin sans issue, mais elle était un peu plus loin. C’était dangereux mais je tentai le tout pour le tout, c’était ma seule chance. Feignant un air innocent et apeuré, je tentais de fuir pour courir vers ce mur. J'y parvins et me mis dos à lui.

-Qu'est-ce que t'espérais ? T'as fui au mauvais endroit ma jolie, héhéhé, gloussa t-il.

Coincée contre ce mur, le bandit ne prit même pas la peine de sortir une arme quelconque. Son air me dégoûtait profondément, je détestais ce genre d'individu. Un sourire triomphant et malveillant étirait ses lèvres, persuadé sans doute qu’il aurait le dessus sans difficulté sur la jeune femme que j’étais. Mais c’était sans compter sur la pelle qui se trouvait derrière moi, cachée par la longueur de ma robe. J’avais volontairement fui dans cette direction. Mettant discrètement les mains contre les parois du mur, je les joignis dans mon dos pour me saisir de la pelle.

-Je ne te rendrai rien, mais si t'es bien sage et que tu me laisses m’amuser un peu avec toi, je te laisserai peut-être la vie sauve.

Trop concentré dans ses dires pervers, il ne vit pas le coup de pelle arriver soudainement, droit dans ses dents. Le bout métallique de l'outil les firent littéralement voler en éclats. Du sang coulait et le bandit hurlait de douleur. De corpulence plus faible, j’avais tout de même de la force et surtout, j’étais agile et rapide. Par conséquent, je ne lui laissais pas le temps de constater les dégâts que je lui assénai un second coup au visage, sans lésiner sur la puissance. Il tomba lourdement en arrière sur le sol. En plus des dents, il devait avoir le nez cassé et même davantage. Je m'approchai un peu et heureusement, il respirait toujours. Mais le choc avait dû l'abasourdir car il avait le regard dans le vide et il ne criait plus. Ce qui était certain, c'était qu'il ne se relèverait pas dans l'immédiat. Je n'éprouvais aucun plaisir à frapper ou à torturer alors sans demander mon reste, je fis ce pourquoi j'étais venue. Je lui pris son sac en vérifiant rapidement qu’il ne manquait rien et partit. Cependant, je restai prudente et gardai toujours la pelle à la main en cas de représailles.

Ayame avait pour mission avec ses compagnons, de retrouver 4 bandits de grand chemin, afin de récupérer tout simplement ce qu'ils venaient de dérober, nécessaire à une convocation importante, dans le but de les restituer à Knufu. Seulement voilà, on avait briefé les Opalien(ne)s d'une mauvaise nouvelle. Après avoir entamé une bonne course qui les faisaient semer nos Justiciers, les quatre brigands avaient décidés de se séparer, ce qui rendait la tâche plus ardue. Plus ils méditaient sur la chose - à essayer de savoir comment ils allaient faire pour les retrouver - plus nos quatre amis perdaient du temps pour leur mission. De son côté, Ayame avait décidé de jouer la carte de la vengeance solitaire - au risque de se perdre - puis était arrivée jusque dans les montagnes de la Colline d'Umar. Vous savez ? Cette grande contrée inquiétante, avec cette atmosphère à vous en hérisser les cheveux sur la tête. Non ? Et bien, rendez vous-y, vous verrez que je ne mens pas. Enfin, passons ...

Sur la route donc, munie d'une carte soigneusement délivrée, d'un croquis des ingrédients à récupérer et d'un pendentif de rappel, notre guerrière avait ramassé également, quelques malheureuses pommes de pin, en guise d'arme de jet. Pourquoi pas ... À première vue, c'était quelque chose d'innofensif, mais il fallait savoir improviser avec ce qui pouvait vous tomber sous la main. Et puis, face aux bandits, Ayame allait bien devoir faire quelque chose pour se défendre. En parlant d'eux d'ailleurs, ce que nos Justiciers d'un temps ne savaient pas encore, c'étaient où-est-ce que les bandits se trouvaient. En effet, après leur séparation astucieuse, deux des bandits se trouvaient du côté de Nandis, et les deux autres, du côté des Collines d'Umar. Restant seule, Ayame marchait avec prudence, scrutant les environs pour éviter de se faire prendre par surprise. Ces bandits, ayant presque un avantage considérable, pouvaient se cacher partout et surgir n'importe quand ...

Au fur et à mesure qu'elle avançait, Ayame pouvait entendre des branches craquer au sol, ou des oiseaux chanter et battre des ailes dans les épais feuillages des arbres. Quelque chose d'inquiétant, en étant seule ? À vrai dire, la guerrière commençait à s'habituer. Quand soudain, un homme s'était dégagé de sa planque de feuilles et de branches pour surgir devant elle. Ayame n'avait alors pas perdu de temps :

« Halte ! Je crois que vous possédiez quelque chose que je recherche. »

Jouant le rôle d'un soldat digne de Nandis, la jeune femme avait bien l'intention de reprendre ce qui avait été volé. L'homme n'allait pas vraiment se laisser faire :

« C'est ce que l'on verra ... » Avait-il rétorqué.

C'est alors que la guerrière rouge, s'empressa de bombarder de ses pommes de pin trouvé sur la route, son ennemi, en prenant soin de viser les membres vitaux comme la tête, les bras et les jambes. Elle était bien décidée à récupérer ce qu'il venait de subtiliser. Elle l'agressait, jusqu'à ce qu'il ai l'idée de prendre les jambes à son cou, et malheureusement trébucher sur les racines d'un arbre, sorties de terre ... Elle s'était empressée de le maîtriser :

« Rends-moi ce que tu as volé, avant que je ne te fasses avaler ça ! » L'avait-elle menacé, avec ses projectiles de fortune.

« Tenez ... Prenez tout, mais ne me faîtes pas de mal ! » Suppliait le brigand, défait.

Ayame avait donc pris ce qu'elle devait récupérer et s'était dirigé vers son point départ à l'aide de sa carte, tandis que le bandit s'était enfui de vitesse, par peur de croiser d'autres fous armés de pommes de pins.