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P.N.J | Sujet: L'indignation Lun 18 Juin - 13:23 | |
| [ ...nous venons de ~ICI~]Après maintes réflexions, maintes tentatives, voilà que Celenus décidait soudainement de s'en retourner jusqu'au village d'Umar, ou tout du moins dans sa direction. Pourquoi ?! La rôdeuse ne comprenait pas, car sur l'instant d'avant, l'Elfe lui avoua que sa recherche valait bien plus que sa vie. N'était-il donc qu'un couard dont la fierté dépassait la mesure ? Erinaë en doutait, seulement il devra s'expliquer après coup ! C'était bien beau de défendre ses convictions sans afficher une once de peur, mais si c'était pour finalement tourner les talons lorsque le danger se faisait véritablement sentir, il y avait de quoi s'interroger. Quand bien même la décision définitive de Celenus était la bonne, ce n'était pas pour autant que la rôdeuse la comprenait. Pas après leur altercation ! Enfin... il fallait voir le bon côté des choses, à savoir que tous deux s'éloignaient peu à peu de la forêt maudite, avec bien sûr à leur trousse... toute une colonie de revenant ! Les plaintes des morts-vivants avaient de quoi glacer le sang dans les veines des fuyards, mais malgré tous leurs efforts pour les rattraper, les zombies finirent par les perdre de vue. Celenus et Erinaë s'en étaient allés au bon moment, à savoir que si ils seraient restés quelques secondes de plus, aucune échappatoire ne se serait ouverte durant leur fuite, d'autant plus si des êtres plus puissants se seraient dressés devant eux. L'Elfe avait eu de l'instinct pour ce coup, mais serait-il capable de rester sage en y retournant pas ? Là était la question... - Assez ! Gronda la rôdeuse avant de s'arrêter soudainement. Ils ne viendront pas en ces terres ! Leur nature ne leur permet pas de subsister ici. Prenant appui contre un arbre, Erinaë prit un instant pour reprendre son souffle. Cela a suffit à vous convaincre ?! Reprit-elle haletante. Je ne sais pas ce que vous avez dans la tête, mais ne vous avisez plus de revenir ici sans un groupe de personnes averties !La rôdeuse se doutait bien que Celenus y reviendrait tôt ou tard, ainsi s'évertua t-elle à le ramener à la raison. Son regard en disait long sur sa présente colère, pourtant... sa voix demeurait douce et sans accroc. Et bien qu'ils étaient désormais hors de danger, Erinaë voulait tout de même connaître le fin mot de l'histoire, elle qui je vous le rappelle, avait décidé malgré sa réticence ; de l'accompagner dans sa quête. - Maintenant dites-moi, dites-moi ce qui vous a pris ?! Pourquoi avoir finalement décidé de fuir ?! Et ne vous essayez pas à me sortir une phrase du genre ; "il n'y a que les sots qui ne changent pas d'avis". Dit-elle sur un ton moqueur. Je pense être en droit de savoir ! Alors j'écoute.Celenus pouvait parler sans crainte, car comme avait pu l'affirmer Erinaë, la zone était sécurisée. Hélas, tout danger n'était point écarté... Et pour cause, l'Elfe fut à son insu, infecté par la terrible malédiction cadavérique ! À savoir que lorsque le bébé zombie toussa, les postillons ensanglantés qu'il projeta allèrent jusqu'à l'encontre de son visage. Jusque là rien d'alarmant... malheureusement, quelques unes de ces gouttelettes plongèrent dans ses yeux. Entrant par ce biais en contact avec son sang, la corruption finira par son effet... Et bien que la période d'incubation avec une aussi infime quantité demeurait pour le moment inconnue, les heures de Celenus n'en étaient pas moins comptées...¤ 2 Khole Vita ¤ ~ Il est 12 heures 42 ! ~ |
| | | CelenusInvité | Sujet: Re: L'indignation Lun 23 Juil - 14:41 | |
| Courir, sans se retourner. Baisser la tête pour éviter les branches. Sauter pour ne pas trébucher sur un tronc mort. Ignorer son corps pour ne pas succomber à la tentation de s’arrêter. Ne pas céder à la panique car ce serait le début de la fin. Fort heureusement, les attraits physique, propre à ses semblables, lui permirent de s’en sortir sans trop de difficulté. Lorsque les plaintes et les lamentations s’éteignirent enfin, Celenus stoppa sa course sur l’accord d’Erinaë. Elle ajouta que les zombies ne viendraient pas jusqu’ici. Un sentiment de soulagement, puis l’essoufflement accompagné par la fatigue. -Il semblerait que mon intuition était bonne… souffla-t-il avec peine. De l’ironie, et de l’humour. Typique de Celenus face à une situation angoissante où il n’avait eu aucun contrôle. Quoi qu’il en soit, il sentit un certain énervement émaner de la rôdeuse. Enfin, n’importe qui dépourvus d’empathie aurait été capable de le palper. Il ne dit rien et attendit. Elle ajouta quelques mots et il comprit son énervement bouillonnant. -Damnation, j’aurais dû deviner que vous étiez incompétente ! Répondit-il du tac au tac d’un air moqueur. Elle allait le détester, définitivement. Mais c’était plus fort que lui. Si elle débordait de colère, sa voix en revanche restait douce et mélodieuse. Quel sentiment étrange. Il ne savait pas s’il fallait en rire ou la prendre au sérieux. Peut-être sa colère était simplement due à la peur. Comme lorsqu’une mère perd son enfant de vue, le retrouve enfin et le gifle sous l’emprise de la peur panique. Erinaë allait-elle le gifler ? Quelle vision déplaisante… Cependant la vision ne devint pas réalité, car elle lui demanda pourquoi il avait finalement décidé de fuir. Question plutôt légitime. Il haussa les yeux au ciel avant de répondre d’un ton las : -Comment, ne changez-vous jamais d’avis ? … Non, plus sérieusement, une brillante idée m’a traversé l’espr-… par Erinaë… qu’est-ce ?! Fit soudainement Celenus avec dégoût et horreur. Alors qu’il allait théâtraliser sa réflexion génialissime, sur le comment du pourquoi il avait changé d’avis, les yeux argenté de l’Elfe se posèrent sur son bras gauche. Un détail infime avait attiré son attention. Presque rien, s’il ne l’avait pas remarqué, personne d’autre n’aurait pu. En effet, dans le cuir vert léger qui constituait ses habits, s’était logé, au niveau de son bras gauche, un objet non identifié. Il était là, juste un peu en dessous de son épaule. Un ongle noir en putréfaction ! Celenus blanchis d’un seul coup. Avec un soin méticuleux et avec beaucoup de précaution, il extirpa l’ongle. Il l’observa de plus pré et remarqua une couleur rougeâtre semblable à du sang. Il regarda son bras et constata que, là où s’était logé l’ongle, un peu de sang coulait. L’Elfe devint plus blanc que jamais. Il faillit tourner de l’œil, néanmoins ce fut la panique qui l’envahit et prit le dessus. -Je suis condamné ! Je vais devenir un mort-vivant ! Cria-t-il en se levant, l’air horrifié. Ma vie s’achèvera dans d’atroces souffrances et mon âme restera tourmentée pour l’éternité ! Et le pire, c’est que de moi, on ne se souviendra que d’un génie gâché. Un talent encore inexploité qui aura flétrie comme une fleur avant l’heure ! Ma beauté s’étiolera inexorablement et-… Alors qu’il faisait les cents pas sur sa fin tragique, il trébucha sur une racine qui dépassait un peu du sol. Il tomba de tout son long, face contre terre. Celenus se tut. Un silence plutôt inquiétant. D’autant plus que ses longs et fins cheveux blonds voilaient son visage. Après quelques secondes il se mit à rire. Un rire plutôt inquiétant, un rire nerveux en fait. Devenait-il fou ? Ne l’était-il pas avant ? Il se releva sur ses coudes, ignorant royalement Erinaë. Il ne prit pas le temps de s’épousseter, et se précipita sur sa besace. L’Elfe faisait peine à voir. De la terre couvrait son visage, à cause de sa précédente chute. Ses cheveux étaient en bataillent. Quant à son regard… il était comme vide, absent. Ses mains tremblantes s’emparèrent d’une fiole en verre contenant un liquide énigmatique. Ce dernier était argenté et dégageait presque une lumière apaisante. -Te voilà toi, chuchota-t-il comme si la fiole pouvait l’entendre. Il se leva tout en laissant tomber sa besace par terre comme si plus rien ne compter autour de lui. Ce qui, dans l’instant présent, était le cas. -Puisse l’herbe de Melendil me venir en aide, pria Celenus en murmurant. Il fit sauter le bouchon en liège avec son pouce et porta la fiole à ses lèvres. Sa main, secouée par de légers spasmes, fit couler maladroitement quelques goûtes argentées sur son menton. Il sentit le liquide étonnamment chaud couler dans sa gorge. L’alchimiste venait de boire une de ses potions de guérison. Il ne savait pas si cela marcherait. Normalement, l’infection se propageait dans le sang. Et, comme il s’agissait d’un corps étranger, la potion de guérison allait normalement l’annihiler à l’instar d’un médicament pour un virus. De plus, l’un de ses compostant, l’herbe de Melendil, était une plante assez rare originaire de la forêt de Lalwende. On raconte qu’elle fut bénie par la déesse des Elfes elle-même. Légende ou réalité, quoi qu’il en fût, cette plante avait des vertus médicinales incroyables si elle était correctement utilisée. Les meilleurs guérisseurs en ont tous dans leur réserve pour leur potion. L’herbe de Melendil est normalement capable d’annuler les malédictions aussi. C’est pourquoi elle est tant convoitée. Néanmoins, la malédiction qui pesait sur la forêt maudite des collines d’Umar semblait vieille et incroyablement puissante. L’herbe de Melendil, cadeau de la déesse Erinaë, allait-elle être capable de le soigner ? Celenus l’espérait mais il n’en savait rien. Avec un peu de chance, la malédiction infectieuse n’était pas encore assez développée dans son corps pour résister aux effets de sa potion. Immédiatement après avoir bu la potion de guérison, il sentit comme une douce chaleur envelopper son corps. C’était particulièrement agréable et apaisant. Du même coup, l’Elfe sentit ses courbatures dans ses jambes disparaître. Sa fatigue s'envola elle aussi. La potion calma également l’esprit agité du jeune être des bois. A présent il en était sûr, elle allait marcher. Il s’y était pris de justesse, mais le danger allait passer. Soudain l’Alchimiste se souvint de la présence de la rôdeuse. Il se tourna vers elle un regard un peu embarrassé. Regard qui se volatilisa bien vite à cause de l’esprit trop fier du jeune Elfe. -Comme je le disais, j’ai eu une brillante idée, dit-il après s’être raclé la gorge. Je vais créer une potion capable de leurrer les morts-vivants. Je suis peut-être fou, mais pas suicidaire. Avec ça, il désigna du doigt la mâchoire du bébé enroulée dans du cuir, je vais nous rendre invisible aux yeux de ces monstres. Il se tut, réfléchissant à comment il allait s’y prendre. Aprioris, il avait tout ce dont il avait besoin dans son sac. De plus, Celenus était un génie, il en était capable. Après quelques secondes, il ajouta : -Allume-moi un feu, le travail m’attends.¤ 2 Khole Vita ¤ ~ Il est 12 heures 45 ! ~ |
| | | P.N.J | Sujet: Re: L'indignation Sam 3 Nov - 5:08 | |
| Il n'était pas dans son tempérament d'être aussi volcanique, d'ordinaire, Erinaë avait le coeur sur la main, et toujours parlait d'une voix douce et apaisante pour quiconque l'écoutait. Seulement, avec les évènements de ces dernières vingt-quatre heures, cumulés aux vieux souvenirs que ces terres hantées par la chair morte lui faisaient ressentir, n'allaient en aucun cas la faire se sentir sereine... Ainsi, Celenus se dut de faire face à une jeune femme irritée depuis le moment où il se sont rencontrés. Mais étrangement, cela ne semblait guère l'affecter, puisque selon les faits, cela semblait entretenir en lui une certaine forme d'arrogance dont il aimait faire usage. C'était pourquoi, à chaque poussée colérique de la rôdeuse, l'Elfe rétorquait par son attitude dédaigneuse à ses remarques. Chose qui d'ailleurs se poursuivit lors de leur seconde brouille, après qu'ils aient atteint un lieu supposé sûr... Alors que Erinaë voulait comprendre son changement si soudain d'avis, Celenus la remit à sa place en soulignant son éventuelle incompétence à combattre ces monstres. Mais ce qu'il semblait omettre, était le fait que la rôdeuse n'avait aucune intention d'en découdre avec les revenants, et pour cause, elle était tout bonnement revenue pour lui porter assistance afin de lui sauver la vie. -*Si ce n'était moi, je me demande si il aurait encore sa tête sur les épaules* Songea t-elle sous les coups de ses incessantes gifles verbales. Cependant, lorsque Celenus fut pris d'une violente hystérie, Erinaë sursauta brièvement à l'entente de ses cris, puis finit par porter toute son attention sur ce dernier. Comment ça il allait se transformer en mort-vivant ? Avait-il perdu la raison ? La rôdeuse l'aurait préféré... Mais lorsqu'il tomba à terre avant d'en rire, la jeune femme aperçut du sang sur la cuirasse de l'Elfe, puis l'ongle noirci reposant parmi le feuilles jonchant sur le sol tout autour d'eux. De là, elle n'eut aucun mal à faire une déduction. La malédiction venait de se trouver une nouvelle victime, voilà bien un fait contre lequel Erinaë ne pouvait demeurer impuissante ! Ainsi, pendant que Celenus se jetait désespérément sur ses potions, la jeune femme n'eut plus la moindre réaction... Doucement, la vision de la rôdeuse se troubla, laissant ainsi place à de douloureux souvenirs survenus dans son enfance... C'était un jour en début du mois de Pyros, il faisait beau et chaud. L'odeur sucrée des fleurs embaumait la forêt de sa douceur enivrante, le calme était au beau fixe... enfin presque, à savoir que seuls subsistaient des rires d'enfant. Erinaë et sa soeur jumelle s'amusaient comme chaque jour des heures durant dans cet environnement idyllique, mais cette fois-ci, elle coururent plus loin qu'à leurs habitudes. Trop éprises par leur jeu, les fillettes s'enfoncèrent dans les plus hautes collines boisées, loin d'être consciente du danger que celles-ci recelait. Et ce fut seulement à l'appel de leur estomac pour le gouter, qu'elles se rendirent compte de leur erreur... elles s'étaient perdues... Vidya proposa alors une direction au hasard, direction que toutes deux suivirent jusqu'au crépuscule. Hélas ignorantes de l'histoire des collines d'Umar, les soeurs avancèrent jusque sur les terres maudites, faisant fi du changement de décor et de l'odeur âpre qui les prenait à la gorge. La peur avait pris le pas sur leur sens, les faisant ainsi progresser à l'aveuglette. Un brouillard malsain planait sur ce lieu de désolation, Erinaë appelait aujourd'hui ce phénomène " Miasme infâme". Terrorisées mais également pressées de retrouver la sûreté du logis familiale, les jeunes filles poursuivirent leur marche, et ce, jusqu'à entendre une plainte que dura bien une dizaine de secondes, temps pendant lequel les soeurs se blottirent dans les bras l'une de l'autre. Alors que les ombres de la nuit ne cessaient de gagner du terrain, Erinaë et Vidya se mirent à courir le plus vite qu'elles purent dans le sens opposé à ce qu'elles venaient d'entendre. Cela ressemblait à la voix d'un homme que l'on tenterait d'étouffer sous une épaisse couche de tissu, et cette voix d'outre-tombe se faisait plus forte à chaque mètre que pouvait braver les fillettes. Les arbres eux-même semblaient désireux de leur faire obstacle, de leur branche crochues, ils étayèrent chacune des coutures que comportaient leurs vêtements. Ce fut alors que, à la sensation d'être cernées de toute part, que les enfants hurlèrent ! Sans pour autant ralentir leur course. Les jumelles se sentaient seules au monde, et malgré leur évidente jeunesse, elles éprouvaient la terrible sensation qu'elles allaient mourir dans d'atroces souffrances. Quand soudain, plus un bruit ! Un silence si profond que l'on pouvait entendre la respiration haletante des jeunes filles. De là naquit une nouvelle inquiétude, mais également une part de curiosité qui poussa les enfants à s'arrêter, puis à écouter. Il fallait que la chose crie à nouveau pour qu'elles sachent dans quelle direction courir. Le temps s'était figé, il n'y avait pas un souffle de vent, ni même un son, rien... c'était le néant total. - Eri j'ai peur... tu restes avec moi hein... ? Demanda plaintivement Vidya sans se rendre compte que Erinaë venait de lui supplier exactement la même chose. Il était difficile de trouver du réconfort auprès d'une personne aussi terrifiée que soi, mais le lien qui unissait les deux soeurs était si fort, que cela suffisait à leur donner le courage pour reprendre leur marche. Toutefois, à peine avaient-elles eu le temps de faire un pas, qu'une branche craqua dans un bruit sec juste devant elles ! Or, entendre un tel craquement d'aussi près pour ces jeunes filles perdues au sein d'une forêt morte surplombée par une nuit sans lune, c'en fut de trop ! Désormais pétrifiées, Erinaë et Vidya crièrent d'effrois sans être en mesure de pouvoir s'arrêter. Leur voix aigüe fit alors décocher une flèche par la rôdeuse du coin qui n'était autre que la soeur de leur mère. Le projectile toucha la créature que jamais elles ne verront, avant d'être empoignée toutes les deux par les hanches, entre les mains à la fois fortes et délicates de cette femme à l'aspect sauvage. Épuisées mais à présent rassurées, les jumelles s'enlacèrent l'une l'autre une fois qu'elle furent sous la couette. La rôdeuse réprimanda sa soeur, mais celle-ci fit la sourde oreille, contente d'avoir retrouver ses filles indemnes. Même si son coeur battait encore la chamade, Erinaë se sentait bien, si bien qu'un sourire furtif illumina son visage qui ne faisait que jusqu'alors, refléter son sentiment de terreur. Contrairement à Vidya, elle ne parvint guère à trouver le sommeil, ainsi, à la lueur d'une bougie, elle se mit à dessiner un ours, son animal fétiche. Prenant soin d'y placer chaque détail que son imagination lui soufflait, la jeune fille ne se rendit pas compte du temps qui venait de passer. Ce fut seulement lorsque la flamme se mit à osciller qu'elle en prit conscience. Sachant alors que le jour ne tarderait plus, elle posa son oeuvre sur le sol bordant son lit, elle voulait quand même s'efforcer de dormir pour ne pas avoir à passer la journée perdue dans la lune. Seulement, lorsqu'elle se releva légèrement pour souffler sur la bougie, elle fut surprise par une masse ombrageuse dans son dos... avait-elle par mégarde réveillée Vidya ? Souriant à cette idée, Erinaë se retourna promptement. Voilà bien une image que jamais elle n'oubliera ! Le regard laiteux de sa soeur lui coupa net sa respiration, son visage était marbré par des veines bleues irrégulières et écoeurantes, quant à son haleine... elle puait la mort ! La fillette demeura figée pendant une durée qu'elle ne saurait déterminée aujourd'hui, et ce fut au moment où Vidya ouvrit grand la bouche pour la mordre, qu'elle hurla à plein poumon avant de tomber à la renverse, hors du lit... Entrainant dans sa chute celle de la bougie, Erinaë continua de crier tout en reculant, alors que Vidya s'en venait jusqu'à elle en rampant... Toute dent dehors, sa soeur était méconnaissable, et à chacun de ses gémissements, Erinaë suppliait les Divinités de la libérer de son cauchemar ! Son pied droit pris dans les draps l'empêchait d'aller plus loin, mais lorsque le feu que venait d'engendrer la flamme de la bougie tombée sur l'oreiller, atteignit Vidya. Elle cessa de chasser Erinaë, avant de se mettre à hurler à son tour, un hurlement qui n'était autre que celui d'une enfant. La malheureuse s'enflamma rapidement, puis se consuma... La fillette devenue à présent rôdeuse finira par perdre connaissance face à cette image insoutenable... Erinaë ne sut que plus tard, en fouillant dans ses souvenirs, qu'une main sortie de terre avait écorché la chair qui enveloppait la cheville gauche de Vidya. Mais ce détail n'était rien à côté du sauvetage héroïque de la rôdeuse Cëntrya. Hélas, cela avait suffit à la maudire, et par ce biais, la condamner à mort. Elles n'avaient alors que six ans... Le regard perdu dans le vide, la rôdeuse était présente par le corps à défaut de l'être par l'esprit lorsque Celenus lui fit part de ses intentions à duper les revenants. Seulement, quand celui-ci lui demanda d'allumer un feu d'une voix déterminée, la rôdeuse s'affola... confondant son passé dans lequel elle était noyée jusqu'alors, et la réalité du présent, elle ne fit ni une ni deux ! Voyant en l'Elfe la menace du monstre qui ne cessait de la hanter depuis que son regard avait plongé dans les yeux laiteux de Vidya, qu'elle sortit son épée à la vitesse de l'éclair afin d'embrocher Celenus avec la ferme intention de le tuer ! Même si c'était son inconscience qui guidait son bras, la rôdeuse n'en demeurait pas moins précise. Restait à savoir où la lame avait fini sa course... ¤ 2 Khole Vita ¤ ~ Il est 12 heures 46 ! ~ |
| | | InvitéInvité | Sujet: Re: L'indignation Jeu 29 Nov - 13:01 | |
| De par son empathie, Celenus avait senti une certaine irritation de son interlocutrice. Il avait conscience de cette attitude désinvolte, ne cessant d’user d’ironie pour répliquer aux autres. C’était son caractère. Il nota ainsi une patience chez cette rôdeuse, car beaucoup l’aurait déjà abandonné. Cependant, il ne remarqua pas qu’elle s’engouffrait dans ses souvenirs. Et pour cause, il était bien trop occupé à organiser ses affaires pour commencer son travail. Il se perdit sans ses pensées, cherchant quelle herbe et quel liquide permettrait un mélange adéquat afin de parvenir à ses fins. Il était convaincu qu’il touchait du doigt un moyen d’être ignoré par les zombies. Il sortait ses fioles et ustensiles de son sac en toile, les posant sur l’herbe humide et moussue. Alors qu’il replongeait sa main dans son sac, son geste se figea dans ce mouvement. Celenus ne comprit pas immédiatement ce qui se passait. Il lui fallut plusieurs secondes pour que son esprit coordonne correctement ses pensées pour comprendre. Son regard se déplaça lentement vers le haut de son ventre. Une lame plutôt épaisse et rouge déchirait sa cuirasse vert émeraude. La lame était en fait couverte de sang. Son sang. C’était son sang, qui donnait cette couleur rouge écarlate à cette lame insolente. C’était son sang, qui dégoulinait le long du métal froid et épais qui le pénétrait. C’était son sang, qui perlait au bout de l’épée. C’était, encore une fois, son sang, qui tombait, goute à goute, sur le sol verdoyant. Soudain, sans qu’il puisse s’en empêcher, sa bouche cracha du sang. Cette couleur rouge se répandit le long de sa nuque, teintant le bout de ses longs cheveux blonds. Tâchant son col blanc. Se projetant sur ses manches fines et délicates. Celenus eu l’impression d’être salit, souillé. Il tenta de respirer, mais y parvint difficilement car son souffle se noya sous le rouge. Il comprit alors : la lame avait perforé son poumon droit. Et pourtant, il ne sentait que le métal glacé s’étant introduit dans son corps. Il ne percevait aucune douleur. Aucune douleur déchirante, insoutenable. Il comprit encore, remontant le fil logique pas à pas, que c’était grâce à la potion qu’il avait bu peu avant. Celenus tenta de tourner la tête, afin de mettre un visage sur son agresseur. Même si il avait une idée de qui cela pouvait être, il ne pouvait se résoudre à affronter la réalité. Parvenant à se retourner un peu, il observa Erinaë. Sur le visage de l’Elfe d’un blanc pâle, peint par cette couleur rubis, se dessina un vague sourire fantomatique. Pourquoi souriait-il ? Il n’aurait su le dire lui-même. Il tenta à nouveau de respirer, sans toutefois y parvenir. Il ne réussit qu’à ouvrir la bouche et cracher un autre flot de sang. Sa tête lui tourna et il perdit l’équilibre. Vacillant, il s’effondra par terre sur le côté gauche. Il n’aurait su dire si sa vue était voilée à cause de ses cheveux blonds, et rouge par endroit, qui dans sa chute, lui étaient tombés devant les yeux. Ou peut-être était-ce le manque d’air ? Il pouvait sentir son esprit s’embrumer. Ses pensées lui échappaient une à une, aspirées par le vide obèse. Dans une dernière tentative, il aperçut vaguement les formes floues de son sac. Saisissant sa potentielle ultime chance, son bras s’anima. Les doigts de sa main tentèrent de faire déplacer le bras en bougeant à l’instar des pattes d’une araignée. Il parvint à faire tomber le sac en tirant sur l’anse, renversant à terre le contenu. Les fioles étaient là. Il entrevit la fiole qui pouvait lui sauver la vie. Ses doigts moites et maladroites glissèrent sur le verre avant de s'immobiliser. Celenus observa, impuissant, son corps traître qui l’abandonnait peu à peu. Allait-il mourir de la sorte ? Sa vue sombra dans le noir. Il pouvait sentir son cœur battre faiblement, se débattant fébrilement pour faire affluer le sang dans son corps. Chaque battement de cœur était comme un coup frappé aux portes de la mort. Il songea à Urune. Était-ce la fin ? ¤ 2 Khole Vita ¤ ~ Il est 12 heures 47 ! ~ |
| | | P.N.J | Sujet: Re: L'indignation Lun 24 Déc - 2:26 | |
| Un regard luisant d'une peur antérieure demeurait... Il fallut un temps pour que Erinaë recouvre ses esprits, et prenne ainsi conscience de son geste ! S'effondrant sous le coup de son arme, Celenus embrassa le sol mousseux avec toute la grâce qui l'habitait. La rôdeuse peinait à croire ce qu'elle venait de faire... jamais un tel écart ne lui était arrivé ! Kylian mis à part. Il était certes infecté par la malédiction, mais ce n'était pas à elle de trancher le lien qui l'unissait à la vie ! À savoir que pour le moment il ne représentait aucun danger, si ce n'était pour lui-même. Et pour cause, l'Elfe ne sera contagieux qu'une fois la mort survenue, pas avant ! Heureusement grandit de son expérience parmi la faune et la flore des collines d'Umar, Erinaë ne succomba guère la panique, d'ailleurs, dans un moment aussi critique que celui-ci, il en était tout bonnement hors de question ! Laissant tomber son épée à terre, elle observa le bras de Celenus, puis finalement riva ses yeux émeraudes sur sa main qui en était l'extrémité. Mais alors que son sang continuait de le fuir, son dernier réflexe fut de vouloir s'emparer d'une fiole... Celle-ci étant très certainement emplie d'une mixture aux propriétés curatives. Puis... après un tout dernier spasme, le corps de l'Elfe se figea définitivement. Son regard drapé d'un voile flou fixait également cette flasque, comme si tout son salut y résidait. Ainsi, sans perdre une seconde, la rôdeuse positionna Celenus sur le dos, puis bascula sa tête vers l'arrière. Faisant fi de son torse devenu écarlate, Erinaë s'empara de la fiole en question qu'elle déboucha sans peine, avant d'en verser le contenu dans sa propre bouche. Trop investie dans le secours qu'elle portait à sa victime, la rôdeuse ne ressentit aucune saveur. Il fallait qu'elle le sauve ! De sa main gauche, elle suréleva l'Elfe, plaçant ainsi délicatement sa nuque sur son genoux. Erinaë savait qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps, ce fut pourquoi elle ne lui fit pas boire naturellement. À savoir que son état ne lui permettait plus d'avaler par lui-même... Ce fut alors que doucement, elle plaça ses lèvres sur les siennes, laissant ainsi s'écouler librement la potion dans la gorge de Celenus, comme pourrait le faire de l'eau dans une gouttière. Et toujours avec délicatesse, elle massa le larynx de ce dernier afin qu'aucune accroche ne survienne. - Je vous en prie... Murmurai t-elle. Ne mourrez pas...Erinaë se refusait à le quitter, même pour préparer un feu. Elle attendait, et espérait le coeur serré que le miracle se produise... Elle n'avait pu sauver Kylian, elle n'avait pu éviter à Adenar la perte de son bras, sérieusement... il était grand temps que cette spirale infernale cesse ! Voulant à tout prix rendre sa santé à Celenus, la rôdeuse pria la Déesse Elfique répondant au même prénom qu'elle. -***Erinaë, grande Déesse et protectrice des Elfes, je vous en conjure, aidez l'un de vos enfants... délivrez-le de ce sort funeste dont je lui ai fait don ! S'il vous plait... grande Déesse...***Des larmes roulaient à présent sur le visage triste de la rôdeuse. Quelques unes d'entre elles allèrent même jusqu'à s'écraser sur le front de Celenus qui pour le moment, elle se refusait de regarder. Elle estimait que si miracle il y avait, il aurait plus de chance de se produire si elle ne le contemplait pas... Ce n'était que psychose certes, mais Erinaë était prête à écouter toutes les voix afin de lui épargner la mort... ¤ 2 Khole Vita ¤ ~ Il est 12 heures 49 ! ~ |
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