La forêt d’Umar est réputée pour être très dense. Il faudrait l’expérience de chasseurs ou de pisteurs de haut niveau pour trouver la tanière où la jeune Elfe-Renard s’est caché pour dormir. Allongée sur son côté droit, les genoux un peu fléchis pour plus de stabilité, sa queue rousse passe par-dessus sa hanche puis entre ses bras. Cet appendice est bien utile lorsqu’on a besoin d’un oreiller. Un mince filet de lumière entre dans le refuge qu’elle a trouvé pour passer la nuit et lui traverse le visage. Lentement, elle ouvre un œil, puis l’autre et les referment en fronçant les sourcils.


J’ai faim! dit-elle en se retournant sur le dos.


Plaçant les mains au-dessus de sa tête, elle pointe les pieds et courbe l’échine. La jeune femme adorait s’étirer ainsi. Elle avait l’impression que tout son corps se réveille peu à peu, recevant un peu d’énergie et de chaleur à chacun de ses muscles, de ses os. La peau se recouvrit d’une légère chaire de poule puis elle s’assoit. Les jambes dépliées devant elle et les bras tombants entre ces dernières, elle regardait sa cachette. Fodz, étant tout de même plus petite que la moyenne des Elfes, n’avait pas autant de choix de tanière que le renard qui est encore plus petit et elle devait choisir un endroit où elle n’y serait pas trop coincée.

Les murs en terre avait été grattés un peu à l’arrache, typiquement l’œuvre d’un ours ou de l’un de ses hybrides. On pouvait y voir les traces de griffes. Le propriétaire précédant à certainement dû passer les périodes froides tapis ici car le sol était bien compact. Probablement l’effet de l’énorme corps qui bougeait, roulait et s’étirait pour tenter de ne pas trop ankyloser. La jeune femme avait repéré cette tanière abandonnée un peu après que le soleil se soit couché. Elle avait pris soin de cueillir quelques branches de feuillus pour se faire un pseudo-matelas. Si cette cachette n’est pas réquisitionnée d’ici à demain, elle l’utilisera à nouveau et ce, jusqu’à ce qu’un autre être en prenne possession. Cela lui épargnera bien du travail et puis, étant donné les nuits froides des derniers temps, cet abri est plus qu’une simple cachette contre les potentiels prédateurs qui pourraient bien avoir envie de lui ronger une jambe durant son sommeil.

Étirant les derniers muscles encore endormis de son corps, elle se dirige lentement vers la sortie. Les oreilles bien droites, les narines ouvertes, elle porte attention au moins bruit et la moindre odeur. On est jamais trop prudent… enfin, ELLE n’est jamais trop prudente. Fodz n’a pas du tout envie de tomber face à face avec quiconque qu’elle ne connait pas, chasseurs ou chassées. Ses doigts griffés retirent les branches qu’elle avait posées là afin de camoufler l’entrée de la tanière tandis que ses yeux émeraude sondent les lieux, de la gauche vers la droite. Rien ne semble menaçant aux alentours. Elle décide donc de sortir de sa cachette, les oreilles à l’affût du moindre bruit suspect. Une fois redressée, elle s’étire de plus belle, faisant craquer les os de sa colonne vertébrale.


Pouhaa, ça fait du bien!, inspire puis expire un bon coup. Et j’ai faim!


Entrecroisant ses doigts, elle tourne les poignets, paumes vers l’extérieur et pousse ces dernières sur un mur invisible. Crac! Crac! Maintenant elle est prête pour la chasse. Prenant une direction au hasard, elle entreprit ce qui occupe la majeur partie de sa journée, trouver une proie!