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| L'opportuniste incarnée ! | |
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Auteur | Message |
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P.N.J | Sujet: L'opportuniste incarnée ! Ven 1 Oct - 18:18 | |
| [...suite de ~ICI~]Jaillissant d'un vortex translucide et au moins aussi petit qu'elle, Cymetia apparut à son futur auditoire. La Reine Revenante avait beaucoup de choses à dire, mais guère de temps pour le faire. Choisissant ses mots avec soin, elle grimpa sur la stèle qui permit à Phyrra de voir le jour. Puis la Monarque signala de sa main valide de ne surtout pas l'interrompre, Simba y compris ! Sans quoi, celle-ci ferait usage d'une malédiction à même de le rendre muet pour le temps qu'il lui restait à vivre. Un résultat qui n'aurait rien à envier aux Sans-visages. - Un cataclysme dont je n'attendais point la venue vient hélas de se produire. Annonça Cymetia d'une voix inquiète. Le chaos à venir ne pouvant être endigué, vous avez le devoir de vous préparer à l'après ! On sentait bien que le discours de la Reine se concentrait essentiellement sur les deux Revenantes. À commencer par moi, c'est pourquoi, Éris, je te transmets les pleins pouvoirs quant à la gestion de mon domaine qui, par conséquent, devient vôtre. Le haussement de sourcil que manifesta Phyrra en disait long sur ses pensées concernant cette prise de décision. Investie d'un esprit solitaire, arbitraire et totalitaire, la Fétichiste était moralement incapable de diriger, alors reprendre l'empire de Cymetia, c'était une folie qui dépassait l'entendement. Et pourtant, cette dernière mit immédiatement ses propos en application. Si tu joues correctement ton rôle Phyrra, j'ai toute confiance en l'avenir des nôtres. Ajouta la silhouette manchot pendant qu'une énergie nouvelle fusionnait avec l'essence même d'Éris. Je n'ordonnerais qu'une chose néanmoins, c'est de réunir l'ensemble des Mallevs en un lieu dit ! Vous peaufinerez tout ça avec Hydile et la première des Sans-visages. Elles sauront répondre à la plupart de vos questions, votre Majesté.Des bruits de pas finirent par se faire entendre, rythmant ainsi la conversation qu'ils ponctuaient. D'abord diffus, les échos se rapprochèrent du groupe pendant que Cymetia terminait de surprendre son assemblée en génuflexant devant la Fétichiste. Mais alors que la couleur morne des pierres cédait peu à peu sa place au gris, l'ombre de la Matriarche en obscurcissait la surface... - Quant à toi, Simba, tu peux te fier à Mi-Yi, je sais qu'elle ne te décevra plus. Reprit-elle en se relevant avant de sauter de son piédestal. Et vous, Abyssia... Grogna la Revenante à l'égard de la réincarnation d'Unshra qui les avait finalement rejoint. Vous devriez avoir honte de profiter d'une fin du monde pour vous adonner à votre caprice !- Caprice ?! Rétorqua sèchement la présence. C'est ainsi que tu nommes cette vérité ?! à défaut de ne pouvoir satisfaire ce caprice mon enfant, apprends alors que j'assouvirai mon rêve ! Et alors que les forces en présence s'échauffaient, Cymetia se jeta à corps perdu sur la Matriarche, agrippant de ce fait la Pierre du Destin qui ornait son cou. Serrant le joyau de sa main unique, la petite Reine laissa la puissance dont il était investi la traverser. Au moment où la Drow l'enveloppait de ses bras, la tête de la Revenante fit un demi tour, quand d'un coup ! de ses yeux et sa bouche une immaculée lumière frappa Phyrra de plein fouet. L'éclat dura le temps que Cymetia subsista à l'étreinte de la Mort. Quand les ténèbres reprirent leur droit, il ne restait de la Reine Revenante qu'un petit tas de cendre... Oui... Murmura la Matriarche qui s'en époussetait les doigts. Mais avant que les représailles ne l'assaillent, la nébulosité qui avait tantôt obscurci son regard, devint plus dense. Se décrochant progressivement de son hôte, l'émanation s'exfiltra au travers de chacun des interstices qui balafraient la crypte. Désormais émancipée de sa possession, la Matriarche s'effondra sur le ventre, aux portes du trépas. Concernant Phyrra en revanche, moult choses se bousculaient dans sa tête, mais aucune ne s'accordait à se donner du sens. En proie à une cacophonie qui l'abrutissait, la Drow fut incapable de réagir à la suite des évènements. Qu'il s'agissait de la destruction de Cymetia, ou de l'arrivée inopinée de Mi-Yi et Shyrel qui s'étaient permises de suivre la Matriarche, aucun de ces faits n'étaient à même de l'atteindre. Alertée par la perte soudaine de sa Reine, Hydile se mit tout de suite en route pour la crypte où résidait désormais sa remplaçante. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 05 ! ~ |
| | | Éris | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Mar 26 Oct - 8:58 | |
| {RP commun entre Éris et Simba }Phyrra ne m'avait pas répondu. Est-ce qu'elle s'en fichait ? Est-ce qu'elle n'en savait rien ? Était-ce les deux ? M'avait-elle seulement entendu ? En tout cas, elle s'était concentrée sur les deux Supérieures. Ma foi qu'elle les surveille, je décidais donc de porter mon attention davantage sur les autres zigotos. Le jeune semblait perturbé, s'agitait, et commençait à hausser le ton, énervé. Mais qu'est-ce qui lui prenait à celui là ? Ne devrait-il pas être simplement entrain de profiter de sa survie et puis se barrer ? Non, cet énergumène s'était mis en tête je-ne-sais-quoi en se dirigeant vers les deux Reines. Cet idiot. il espérait faire quoi avec ses simples compétences ? Était-ce pour ça que la nouvelle le laissait faire ? Car inoffensif ? Je m'apprêtais à me mettre au travers de son chemin, prête à lui faire barrage avec Mâchouille, qui l'aurait alors sans doute bien intimidé avec ses grosses dents mais le déplacement de Phyrra retint mon mouvement. Une intuition d'anormalité me saisit et je la suivie alors. L'apparence et l'aura de la Matriarche avait changé, ce qui laissait deviner un nouveau danger. Alors que je commençais à hurler un "Attent..", rapide, ma gardienne tenta de s'interposer pour protéger Cymetia mais elle ne le fut pas assez, le bras de la petite Reine disparut, alors que je terminais mon "...tion !". Attaquée, notre petite Reine riposta avec un tremblement de cadavres : les membres qui s'agitaient et engloutissaient ceux qui avaient l'audace de rester au-dessus d'eux un peu plut tôt étaient de nouveaux actifs. Cette fois-ci pas d'échappatoire, on s'enfonça, malgré nos mouvements amples pour tenter de rester hors sol. Un sentiment fort désagréable m'envahit, un furtif souvenir de ma noyade me revint avec quelques-unes des sensations qui allaient avec : l'angoisse et l'impuissance. Pourtant là je n'étais pas entravée… Résignée, je fermais les yeux afin de ne pas avoir les immondices du cimetière y entrer. Malmenée par les courants, je ne pouvais m'empêchais de gesticuler pour repousser tous les corps solides qui entraient à mon contact. D'ailleurs je me demandais si je n'avais pas donné un coup par hasard à Phyrra qui ne devait pas être loin et j'avais même agrippé un truc qui me faisait penser à une corde... poilue ?... la queue du gamin ? ... Puis enfin cela s'arrêta quand on s'écrasa sur un sol dallé. M'osant à ouvrir un oeil, je reconnu avec soulagement la crypte. - Est-ce que tous le monde va bien ? M'osais-je à voix basse. À peine eussè-je terminé que Cymetia apparut par un portail. J'aurais préféré passer par ça moi aussi... Ne pus-je m'empêcher de commenter. Et ton bras ? Tu peux te regénérer ? Il s'est passé quoi ? Tu ne l'avais pas dompté l'autre ? Mais après avoir grimpé sur la stèle, la Reine indiqua qu'elle voulait silence et concentration absolue. Elle paraissait inquiète et ÇA c'était le plus flippant de sa part. Le reste me laissa sans voix et même bouche bée lorsqu'elle dit me laisser les pleins pouvoirs. On avait vu ce qui s'était passé avec l'armée alors pourquoi encore moi ? - ... Tu comptes partir en vacances ?... Lui demandais-je extrêmement mal à l'aise, entremêlant mes jambes me faisant balancer tantôt à gauche tantôt à droite, Mâchouille particulièrement compressé contre ma poitrine. J'arrêtais seulement de gigoter lorsque je sentis une sensation nouvelle m'envahir. Je ressentais... des présences ? Je fronçais les sourcils et me concentrais davantage dessus. Hydile ? Je compris que l'une des essences correspondait à cette dernière. Alors comme ça j'étais devenue un radar à détection des nôtres ? C'était comme ça que Cymetia me surveillait lorsque je faisais le mur ? Très pratique cette compétence... La suite des directives, je ne la compris pas, réunir les ma-quoi ? C'était quoi ça encore ? Mais mon incompréhension monta à son paroxysme quand elle me nomma "majesté" et s'agenouilla. - Mais, mais, mais, arrête ça, c'est gênant, j'en veux pas de ce titre Bredouillais-je choquée. Tu m'inquiètes sérieusement là ! Alors qu'elle m'ignorait désormais pour s'adressaer aux zigotos. La Matriarche nous avait finalement rejoint. On était tous sur le qui-vive, prêts à défendre ou à attaquer. Elle fut appelée "Abyssia" par Cymetia avant qu'elle ne se jette sur elle, la pierre du destin dans sa main. Elle illumina Phyrra puis... Se volatilisa, ne laissant qu'un petit tas derrière elle. Incapable de bouger, je refusais de croire ce que je devinais, craignais. Hélas l'attitude de la Matriarche confirmait la réalité. Entre colère et tristesse, je hurlais tandis que je me ruais vers elle comme une folle. Puis je vis que la chose qui avait possédé la Drow se retirer. Emportée dans mon élan tout en hurlant un stooooop ! Je tombais à plat ventre pour m'arrêter, manquant de peu de donner un coup de tête à la Matriarche. _ Mais les pas du lion s'arrêtèrent soudainement. Il se tapit au sol et se mit à regarder aux alentours. Il avait senti quelque chose, une menace, un sensation tellement profonde qu'elle en était presque imperceptible. Mais le fils du désert avait été habitué à ne pas négliger ce genre d'impression. Car dans de nombreuses situations, le fait d'écouter son instinct, dut-il s'être trompé, était la seule chose qui lui avait permis de survivre là où un autre des siens avait pu finir mort, ou pire : blessé gravement et réduit à l'état de poids pour le reste du clan. Les sens ouverts, comme s'il tentait de se fondre avec les mouvements de la terre, les lumières ternes et les senteurs de l'air, le craintif Azur était aux aguets. Il le pressentait. Tout dans l’atmosphère et jusque dans ses os se tendait. Le danger approchait, un danger plus fort encore que tout ce qu'il avait potentiellement jamais vécu jusqu'à présent. Quelque chose qui sentait la mort, non pas les cadavres pourrissant dans les chaleurs capiteuses du soleil, ni la fragrance chaude du corps de la proie qui grillait pour le reste du village, ni même l'odeur des cendres froides du bois après le ravage de l'incendie. Non, quelque chose d'encore différent, quelque chose de toujours plus intense, de plus froid, froid comme les roches, froid comme le sol, froid comme le grand début, avant le soleil. Le regard de l'héritier des deux races glissa lentement jusqu'à celle qui l'irradiait, telle la source d'un ruisseau clair qui descendait depuis des montagnes gelées pour mourir dans le sable, le sel et la mer. La reine souterraine n'était plus celle qu'elle avait été jusqu'à présent. Cette essence menaçante, si contraire à tout ce qui avait un jour été en vie, comme une incarnation de la fin, la recouvrait dans un voile rosée, un linceul mortuaire. Le cœur du guerrier s'emballa. Enfin ! Elle avait enfin accepté cet héritage divin ! À la crainte, purement propre aux mortels pour sa propre survie, en lui se mêlait aussi une gigantesque admiration. Tant de possibilités, tant d'énergie, tant de pouvoir. Le jeune lion palpitait, palpitait d'émotions. Il réalisait vraiment qu'un tel spectacle était un spectacle que l'on ne voit qu'une fois dans sa vie : la naissance d'une divinité, la descente sur terre d'une force à jamais inégalable. Toiut brûlait en lui. Son sang de chasseur s'imaginait dans une chasse éternelle, impossible, contre une proie de cette envergure. Son foie de simple membre du clan Azur vibrait, lui, de se déposer à ses pieds et s'imaginait la servir dans toutes les luttes qu'elle mènerait désormais, des luttes épiques qui les mèneraient jusqu'aux confins du monde, jusqu'à combattre les incarnations elles-mêmes des rayons et fragments des ténèbres et de la lumière. Mais il sentait au fond de lui le regret, le regret de savoir qu'il ne serait jamais à la hauteur d'une telle entité et qu'il lui fallait fuir, disparaître, se cacher derrière une irrégularité du sol afin de survivre. Simba avait déjà entendu parlé de ces existences dans des histoires de son clan, ou du moins d'êtres auxquels il l'assimilait : les Da'hemonnes, les anciens dieux. Des manifestations tellement considérables qu'elles ne pouvaient pas être considérées autrement que des catastrophes naturelles. Tout sur leur chemin était irrémédiablement transformé, changé, dissout simplement par leur éminence. Le monde lui-même s'en retrouvait troublé et modelé à leur visage. Rien ne pouvait résister aux anciens dieux, disait-on, pas même les esprits, pas même les rêves. Quant à l'idée de les voir, les contes Azurs racontaient clairement que cela était impossible. Car même les corps et les bêtes qui les approchaient ne pouvait garder leur forme propre. Même être loin d'eux, dans le même désert était difficile. Abisha lui avait raconté que, peu avant sa naissance, un Da'hémonn était passé à travers leurs terres, loin, à la limite où les montagnes gelées tracent une frontière infranchissable, mais pourtant tout, tout avait été influencé. La vie y avait progressivement perdu son sens. Les animaux souffraient tellement qu'ils se mettaient, sous le stress, à grignoter d'eux-même leur chair et à se tuer d'eux-mêmes. Ils accouraient vers les chasseurs pour se jeter, d'eux-mêmes contre leurs lances, mais leurs chairs, corrompues par la gangrène était immangeable. Mais, dans le même temps, les chasseurs eux-mêmes n'avaient plus vraiment envie de les manger. Ils regardaient les pointes de leurs armes, de leur couteau et de leurs aiguilles avec envie, comme si elles détenaient une forme de libération. Tous ceux qui partaient seuls étaient assurés de ne jamais revenir, absorbés par le désert comme s'ils s'étaient offerts d'eux-mêmes. Peu à peu, c'est chacun qui avait fini par disparaître, au point que le clan tout entier avait manqué de disparaître. Un phénomène si grave, si violent, si contraire aux principes-mêmes de leur nature, que les anciens, les rares survivants lui avait donné un nom, un nom maudit qui commençait par un S et qu'il était interdit de prononcer. Tout ça, toute cette histoire, tout ce passé, et voilà que lui, simple membre du clan, qui s'était élevé dans le Rêve, pouvait assister à cette manifestation. Mais l'apprenti héros devait cependant tempérer cette admiration. Car, avec cette vue, venait aussi la constatation qu'il n'était pas du même côté que le Da'hémonn, constatation qui étouffait par conséquent tous ses espoirs irréels de chasse éternelle. Dans cette situation, c'était lui la proie, lui, la championne des revenants et tous ceux qui se trouvaient ici, et il ne leur restait plus qu'une chose à faire : l'Azur allait devoir fuir pour sa vie, et sans doute mourir en y échouant. Ainsi, discrètement, sans se faire remarquer, l'hybride hasarda lentement quelques pas vers l'arrière, sans pour autant éloigner son regard de la scène principale qui se passait un peu plus loin, juste devant lui. Ce qu'il avait été prévu était en train d'arriver. La ruse grâce à laquelle Cymetia avait jusqu'alors pu prévaloir même contre des adversaires essentiellement plus puissants qu'elle se révélait inutile face à une entité de cette ampleur. Son bras, se dissolvant en poussière, en était la triste illustration, ainsi que le symbole de la fin qui les attendait tous. Même la revenante au corps semblable aux esprits fongiques, visiblement plus solide, était clairement impuissante, telle une copie désuète face l'immensité de ténèbres qui s'était incarnée en ces lieux. Pour autant, Simba sut reconnaître leur courage. Il avait senti dans les profondeurs du sol, sous ses pieds, des gesticulationss vagues et molles, comme lorsqu'ils avaient été attaqués par les abyssaux. Mais, cette fois-ci, la chair chaude, flasque, mouvante ne visait pas la largeur mais la précision. Le guerrier des rêves plongea son regard vers la petite reine condamnée. Que cherchait-elle ? Cependant, elle l'avait dit elle-même : elle n'était pas son ennemi. Si elle avait voulu le tuer, il avait conscience qu'elle l'aurait fait depuis bien plus longtemps, plutôt que de lui adresser des promesses. Curieux, le chasseur docile se tint prêt, immobile. Les bras et jambes pliées pour avoir plus de latitude pour bondir. Le couteau à la main, plaqué contre son avant-bras afin de ne pas risquer de se blesser lui-même ou son étrange véhicule par mégarde. Lorsque les tentacules jaillirent, l'Azur n'eut plus qu'à contracter ses membres contre lui-même afin de protéger son ventre et son visage, et se laisser emporter avec une grimace qui trahissait néanmoins un dernier fond de méfiance qui ne pouvait pas s'exprimer par des paroles, faute de temps. La chute fut relativement plus longue et plus inconfortable que ce à quoi il avait été habitué de par ses voyages parmi les terres mortes. Les gesticulations maladroites et plus gênantes qu'autre chose d'autres individus forcèrent le lion à plus de prudence qu'il n'aurait eu à donner en temps normal, et il ne fit pas l'effort de réprimer le grave grondement réprobateur qui fit résonner tout son corps alors que l'on s'attachait à sa queue. Néanmoins, il lui resta assez d'indulgence pour ne pas poignarder la coupable. Il savait l'importance qu'avait la présence d'alliés dans une situation aussi dangereuse, quand bien même ces alliées fussent des incapables. Pour autant, cette action inconsidérée entrava effectivement sa chute en l'handicapant d'une partie de son équilibre. L'Azur atterrit ainsi avec les autres, dans la masse confuse dans leur corps, à défaut de retomber paisiblement sur ses quatre pattes. Mais il ne s'y attarda pas, d'un mouvement rapide, il s'esquiva d'instinct vers le coin le plus sombre de la pièce. Quand le danger d'un lieu n'est pas établi, il était toujours préférable d'établir une position sûre d'abord. Et être perdu parmi les autres semblait être tout sauf un espace de sécurité. Très rapidement, Cymetia les suivit, sortant d'un de ces étranges miracles qui semblait pouvoir déchirer l'espace et faire disparaître et apparaître des êtres. Simba ne s'était pas attendu à ce qu'elle les suive mais il ne doutait pas pour autant qu'il y avait une raison à tout cela. Mais quelle que soit cette raison, son visage affichait de la désapprobation. Une fois de plus, il se retrouvait mêlé aux conflits des revenants sans en faire partie. Et cette tendance à le déplacer comme elle le souhaitait lui déplaisait d'autant plus. Cela donnait au membre du clan Azur l'impression qu'elle le trait comme l'un de ses subordonnés, alors qu'en aucun cas il n'avait fait tel serment. À les voir tous les trois là, on aurait dit qu'elle leur avait donné à chacun un rôle stratégique dans son plan. Mais en aucun cas, le lion fier ne prévoyait d'être un pion sur l’échiquier de la stratège au corps froid. Peu de chose le reliait encore à sa tribu, et rien qui ne l'eut forcé à se soumettre, à moins que la petite reine ne se décide d'elle-même à l'assujettir de force. Il l'aurait dit même très clairement s'il n'avait eu conscience lui aussi que le temps lui manquait et que la championne qui leur faisait face n'allait se sacrifier pour les siens, acte honorable. C'est donc en silence qu'il lui laissa donner ses dernières volontés, se contenant de s'exprimer par l'éloquence d'un visage réprobateur. Et cet instant se révéla effectivement particulièrement court. La Da'hémonn était déjà sur eux. Le chasseur resta dans l'ombre. Il observait. Pourtant, à sa surprise, ce n'est pas pour attaquer que la revenante plongea vers l'entité mais pour saisir un étrange objet. Encore un de ces miracles incompréhensibles du Rêve sans doute. Cymetia avait bien conscience qu'elle n'était pas de taille à lutter contre le pouvoir lui-même incarné sur terre, et, comme elle l'avait jusqu'à présente, elle comptait bien gagner de la même manière que jusqu'à présent : la ruse. Et, même s'il s'agissait de techniques moins familières à l'apprenti héros, il ne pouvait qu'en reconnaître la force et l'efficacité. La championne au corps froid méritait réellement son titre, cela était indéniable. Qu'elle que soit la lueur qu'elle avait transmise à sa servante à la peau noire en mourant, cela avait dû avoir un effet. Car il y eut soudain un étrange moment de faiblesse chez la majesté fongique, comme si sa puissance divine l'a laissée tomber au sol, un moment qu'on ne pouvait pas de permettre de laisser échapper. L'héritier des deux races, aux aguets, s'engagea alors aux pas de loup. Mais il avait perçu un autre mouvement, la nouvelle reine des êtres à corps froid avait elle aussi pris l'initiative. Silencieusement, il imprima le pas derrière le sien. En définitive, et même s'il n'approuvait pas particulièrement cette petite femme ni aucun autre membre de leur clan à part Cymetia, il le reconnaissait lui aussi : il avait été impliqué bien malgré lui dans cette guerre et ce conflit n'était pas le sien. Il était plus juste que ce soit une revenante qui mette fin à cette situation, si cela lui était possible. Néanmoins, la brusque chute de celle-ci le confirma dans son esprit. Ils étaient tous des incapables dans cette tribu à part l'esprit qui avait régné sur eux jusqu'à présent. Sans un mot, il dépassa subrepticement la maladroite. Il n'avait pas le temps de s'expliquer, avant toute autre chose la menace devait être arrêtée, définitivement. S'arrêtant devant le corps inanimé, sans toucher sa peau d'aucune façon, car elle restait un esprit fongique, l'Azur attaqua sans la moindre hésitation, résolu à arrêter même une entité qu'il vénérait si cela devait lui permettre de vivre plus longtemps. Rien n'aurait pu l'arrêter, ni la douleur, ni le doute, parce que c'est pour sa survie qu'il frappait, tandis qu'il abattait entre deux vertèbres de la nuque de la déesse à terre la dague argentée d'Abisha. _ Alors que je m'étalai de tout mon long dans un son peu gracieux et que je hurlai mon ordre, je perçus du coin de l'œil un mouvement vif me dépasser, fondre sur la Matriarche : le gamin ! Cet abruti était-il sourd ? Je tentai d'attraper sa cheville pour, idéalement le faire tomber, le faire tituber, ou au moins le ralentir. Hélas cette saleté était bien leste ou alors moi trop pataude, quoi qu'il en était, je crus bien que le bout de mes doigts ne firent que l'effleurer, pas assez pour le remettre en question. Déjà il dégainait son poignard pour l'achever. Cymetia aurait tout fait pour l'arrêter si c'était sa conviction, alors sans réfléchir je couvris la Matriarche de mon cadavre, avec un peu de chance, mon corps serait assez épais contre cette lame... - NAAAAAAAAAAAAAAN !!!!! Chignai-je dans une ultime tentative. Quand les voix se muèrent en acouphènes, une scène qui semblait hors du temps se joua devant elle. Tout était à sa place, la nouvelle prétendante, l'assassin de Cymetia et le lionceau tapit dans son coin dont seules les pupilles trahissaient la présence. Mais ce qui poussa Phyrra à suspecter une faille temporelle, siégeait dans le fait que la temporalité en question s'écoulait beaucoup plus lentement que ce à quoi elle fut habituée. Ou bien la diligence s'était-elle momentanément emparée de son esprit ? Dans un sens comme dans l'autre, le résultat demeurait le même. La Drow assista malgré elle à l'effondrement de la Matriarche. Malgré elle car cette impression de ralenti opérait également sur son corps. Et pour cause, dès que sa conscience lui fut restituée, Phyrra s'appliqua à se relever, mais au bout d'un temps qui lui parut une éternité, sa main gauche commença seulement à glisser sur la dalle pour rejoindre son fessier. Aucun détail ne pouvait lui échapper, tout était si... limpide ! Chacune des expressions qu'affichait la Mère-Matrone à mesure qu'elle perdait pied, les ondulations qui se propageaient telles des ondes de choc sur ses vêtements, sa chevelure qui traçait la trajectoire de son inéluctable chute. En dehors du son qui venait à manquer et du drame qui les frappait, tout était en parfaite harmonie, tant et si bien que c'en était poétique. Lorsque ses jambes se rabattirent contre sa poitrine, la réincarnée s'écrasait sur ses genoux. Mais avant que celle-ci ne s'affaisse complètement, Phyrra perçut sa Maîtresse du coin de l’œil. La nouvelle reine se précipitait avec un déhanché inharmonique jusqu'à la responsable de ses malheurs. La Drow-Revenante put alors admirer toute la complexité qu'exigeait l'art de la culbute pour être parfaitement exécutée. Ainsi, toutes deux se retrouvèrent à plat ventre simultanément à seulement quelques centimètres l'une de l'autre, tête contre tête. Son séant quittant enfin le sol glacial de la crypte, ce fut cette fois l'Hybride qui captiva son attention. Sortant de l'ombre à pattes de velours, Phyrra comprit hâtivement ce qui l'animait ! Son regard dilaté refusait de se décrocher de la Matriarche désormais sans défense. Armé de son instinct et de son surin, le gosse était résolu à désoperculer cette grognasse que Cymetia s'était jusqu'alors décarcassée à préserver ! La logique bestiale du félin tendait à rejoindre celle de Phyrra, à la différence que... ce n'était pas à eux de décider de sa Destinée. Cymetia avait été parfaitement claire, or, comme celle-ci n'était plus, cette décision en revenait à sa Maîtresse, et uniquement à elle. Désormais debout, la Drow-Revenante assista à une séquence qu'elle n'imaginait guère possible jusqu'au moment où la Fétichiste fit rempart à l'action de l'Hybride en faisant usage non pas de Mâchouille, mais de son propre corps ! Si une âme si insouciante était capable de faire acte de sagesse, peut-être le pouvait-elle aussi... Sans réfléchir plus avant, Phyrra se synchronisa aux mouvements du lionceau de façon à pouvoir se saisir de la voilure ridicule qui flottait au-dessus de son dos. Grossièrement nouée autour de son cou, l'étoffe allait bientôt tenir lieu de laisse. D'une poigne ferme, la Drow-Revenante froissa le tissu, se faisant, le temps reprit tout-à-coup son cours ! Et alors que le couperet allait tomber, Phyrra tira d'un coup sec avant même que l'estoc n'érafle la nouvelle reine. Elle mit tant de force dans son geste que l'impertinent était susceptible de valdinguer jusque dans l'ombre qui l'avait tantôt abrité. _ Le mouvement pathétique de la misérable nouvelle reine. Trop lent. La main de la servante sombre qui tentait de le saisir. Seul du tissu lui resterait dans la main. Simba savait que rien ne pouvait plus l'arrêter. Mais pourtant, tandis qu'il levait la main pour les sauver tous d'un danger potentiel bien trop élevé pour le maintenir en vie, une brusque pression le retint. On aurait dit qu'on lui comprimait soudainement la gorge comme pour l'étrangler, comme si c'est son cou qu'on venait de prendre dans un de ces lacets de viscères séchés qu'ils utilisaient habituellement pour capturer des viliapres vagabonds. Et bientôt, c'est d'un puissant mouvement que le lion rêveur fut arraché du sol. Un bras tendu pour se réceptionner, il releva ses ongles vers cette entrave surprise, inconnue, qui en l'étranglant l'empêchait d'agir tel qu'il le fallait. Ses doigts l'identifièrent assez facilement, un nœud maladroit fait avec du tissu. Mi-Yi. Alors, le fils du désert comprit sa méprise. Il s'était attendu à ce que ce lien se défasse facilement sous la poigne de son opposante. Cependant, la jeune revenante n'avait pas suivi les bonnes coutumes, celles qui veulent que les vêtements soient faits pour couvrir mais pas pour entraver, comme disent les Azurs. Au lieu de cela, celle-ci avait préféré se faire donatrice d'un présent empoisonné. Le nez de l'héritier des deux races se plissa de dégoût. Impressionné par la spectaculaire fourberie de Cymetia, il s'était jusqu'à présent gardé d'émettre un avis négatif à son encontre, et ce bien qu'il n'ait jamais apprécié l'usage de la ruse entre individus. De fait, c'est bien cette exceptionnelle rouerie qui l'avait sauvé à plusieurs instants, dont notamment du danger présent. Pourtant, qui était aussi la cause de tous ces problèmes ? Cymetia. L'absolue totalité des dangers qu'il avait affrontés depuis le début de la journée était liée à cette personne, soit qu'ils soient directement ou indirectement nés de sa main, soit qu'il s'agisse de conflits la concernant dans laquelle il s'était retrouvé impliqué d'une façon ou d'une autre. Le pire dans tout cela était que, et le guerrier du rêve en était persuadé, ce qui arrivait à cet instant précis était encore dans les desseins qu'elle avait pu manigancer, des jeux malins dans lesquels il était une pièce sans pourtant même faire partie d'un clan sous son contrôle. Mais non ! Non, sa survie à lui n'était pas un petit élément avec lequel il allait lui permettre de jouer même au-delà de sa mort. L'hybride trancha avec son couteau le lien qui retenait le point faible qui avait infligé autour de son cou. Face aux revenants, il commença d'abord par bondir, profitant qu'une partie d'entre eux était encore à terre et sans la possibilité de s'opposer. Et ainsi, il rejoignit d'un pas leste vers l'entrée par laquelle arrivaient Shyrel et l'autre revenante. Si un conflit devait arriver ou si l'entité se réveillait avant qu'il ne puisse l'arrêter, il préférait au moins avoir un échappatoire. Alors, il commença à parler, de sa voix coutumière, brute, rauque, suivant ce qui lui semblait clair et vital. - Pourquoi défendez-vous votre ennemi ? La force qui l'a envahie dépasse bien largement notre capacité de défense maintenant que votre reine est mort. Et vous n'avez pas plus que moi la moindre idée de lorsque cela refera surface, nous condamnant tous. Si votre propre mort vous est égale, laissez-moi au moins empêcher celle d'autres personnes en en offrant une seule.Et il entreprit de s'avancer lentement, car la vérité était suffisamment claire pour que tout le monde s'y accorde, mais avec cependant un peu de prudence en regardant les deux servantes de la précédente reine. Qui sait jusqu'où pouvait aller l'aveuglement des réalités logiques afin de servir des idéaux ? _ Écrasant la Matriarche de mon poids plume, je m'attendais à ressentir dans l'instant même la lame me traverser et je craignais me retrouver pataugeant dans son sang. Pourtant en moins d'une seconde il ne se passa rien si ce n'est un sentiment de mouvement brusque et un bruit très léger d'étouffement. Relevant la tête, je vis que le garçon avait été immobilisé par Phyrra, maintenu par le bout d'étoffe noué autour de son cou. Bien, ça devrait le calmer, pensais-je tandis qu'il se faisait projeter un peu plus loin. Comprenant que son échec était dû au tissu, il semblait surpris ? énervé ? un mélange des deux. Il trancha ce lien coupable pour ensuite bondir vers l'entrée. Il ne comprenait pas pourquoi on avait prit la défense de la Matriarche et se réavançait vers nous. Têtue ce petit.... Toujours allongée sur la Matriarche, je ne commençai à me relever que lorsque le gamin fût valdingué au loin, estimant que la distance de sécurité était suffisante. Toutefois je continuai de faire obstacle au cas où l'énergumène aurait l'idée de faire un lancer de couteau bien que j'en doutais. J'en profitai pour récupérer un peu de cendres de Cymetia, pas dans le but de le mettre dans ma collection mais pour les garder en tant que reliques, je décidai de les placer dans Mâchouille. Qui sait, une poudre de Reine, ça peut toujours servir. À présent debout, il fallait convaincre le jeune homme de lâcher l'affaire. - Par les couettes de Cymetia ! On-se-cal-meuh. Lui dis-je en levant une main en signe d'apaisement. Je comprends parfaitement ton raisonnement mais arrête toi un instant. La chose qui a volé son corps n'est plus, et je ne crois pas qu'il retournera dans celui-ci, il est trop... affaibli. Je jetai un coup d'œil à toutes les personnes présentent dans l'espoir d'avoir un coup de main, une approbation, quelque chose. Je pense qu'on peut prendre le temps d'observer toutes les options. J'essayais de parler calmement, dignement, comme notre ancienne Reine, histoire d'être un minimum crédible, même si je ne serai à sa hauteur que dans plusieurs siècles... Je me concentrai de nouveau sur les sensations que j'avais ressenti plus tôt, la présence des nôtres. Je... Hydile arrive. Cymetia a dit qu'elle aurait des réponses et je n'en doute pas. Attendons son arrivée.Une nouvelle fois j'étais dans une situation pas possible. Merci Cymetia...Lui lançais-je mentalement mi-blasée mi-amusée, imaginant sa réaction si elle avait été là. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 07 ! ~ |
| | | P.N.J | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Dim 19 Déc - 1:56 | |
| Partie 3/3 :Il se prenait pour qui ce gamin pour ainsi hausser le ton à l'égard de sa Maîtresse avec une telle impertinence ? Toute cette histoire ne le concernait point, alors qu'attendait-il pour tailler la route et leur fiche la paix ? Il y avait déjà bien assez à gérer sans devoir, en plus de tout le reste, s'occuper de son éducation ! Phyrra s'en serait bien chargée elle-même si la nouvelle reine ne s'était pas prise au jeu des justifications. Pourquoi chercher à le convaincre ? pensa t-elle. Souhaitait-elle que la Drow-Revenante lui ôte la vie afin de pouvoir exercer ses nouveaux talents ? Si ce n'était que ça, elle n'avait qu'un mot à dire ! Dans tous les cas, s'il ne disparaissait pas dans la minute qui suivait, ce sera un élément de moins dont il faudra se soucier. Aussi, après que sa Maîtresse eut terminé son plaidoyer, Phyrra entreprit une petite marche en direction du rejeton. Les trois mètres qu'elle se devait de parcourir avant de l'atteindre représentaient le temps qui lui restait à vivre s'il ne virait pas son cul crasseux d'ici ! En somme, il n'était plus question pour quiconque d'entraver quoi que ce soit. Une attention des plus louables, mais c'était sans compter sur un bruit visqueux des plus étranges... Emergeant du mur gauche de la crypte, soit à la droite de Phyrra, une tête chauve poussée par un buste semblant sans fin, s'imposa au groupe. A l'évidence, il s'agissait d'un Revenant, mais personne ici présent n'avait encore eu l'insigne honneur de faire sa connaissance. Le suspens s'éternisa lorsque la chose se déporta d'un côté puis de l'autre, comme pour observer l'ensemble de la scène. Dépourvue de bras, l'être finit par concentrer toute sa réflexion sur la fillette aux yeux effilés. Malgré la laideur de ses traits, son regard brillait d'une certaine intelligence. Devinant sa nature revenante, la Dalael n'y accorda aucune importance, et poursuivit son petit bonhomme de chemin jusqu'à chasser l'indésirable de la première heure. De son côté, l'immondice alla presque jusqu'à coller son front contre celui de sa nouvelle Reine. C'est alors que ses lèvres sanguinolentes se fendirent, dévoilant un orifice obscur et gluant, duquel une voix profondément érayée en jaillit... - Content de connaître beau visage. S'éloignant légèrement, la tête au long corps poursuivit. Moi être Prolixe, là pour aider successeur à organiser les troupes. Très doué aussi pour façonner, Prolixe aime beaucoup façonner ! Qu'il s'agisse de Mi-Yi ou bien de Shyrel, impossible pour elles de s'exprimer. Aucune des deux ne pouvaient concevoir la disparition si soudaine de Cymetia, la Reine suprême pour l'une, et une entité aux limites de la divinité pour l'autre ! Cymetia m'avoir conçu si malheur frappait, Prolixe là pour faciliter succession. Avoir questions ?Comme l'avait affirmé Éris, Hydile finit par les rejoindre. La jambe préalablement arrachée grossièrement remise, accompagnée de Claudia elle descendit une à une les marches qui séparaient la surface des profondeurs de la crypte. On put alors comprendre que l'anatomie humaine ne figurait guère parmi les points forts de la Revenante... Et pour cause, il n'y avait qu'à observer la zone du genou. Si le membre en question ne se terminait pas par un moignon, le sens du pied serait contraire à son bon fonctionnement. Boiteuse et maladroite, Hydile heurta Claudia, ce qui lui permit de se stabiliser. Sans mot dire, celle-ci finit par lancer quelque chose en direction de la Fétichiste. Alors qu'elle revissait son gigot à la seule force de ses mains, la gardienne du cimetière remarqua un objet qui n'était pas à sa place. Une fois sa besogne terminée, elle s'empara du colifichet qu'elle balancera quelques instants plus tard à la face de celle qu'elle supposait être sa propriétaire. - Vous devriez faire plus attention à vos affaires. Conseilla la Revenante avant d'aller à sa rencontre. Bien entendu, Éris n'aura aucun mal à reconnaître Mâchouillette, une de ses plus anciennes créations. Quant à la question du comment cela se faisait-il que Hydile soit tomber dessus, le mystère restait entier. [Annonce : C'est au tour de Mâchouillette, décision d'Éris ]¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 09 ! ~ |
| | | Mâchouillette | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Lun 20 Déc - 13:58 | |
| J'en étais sûre, J'EN ETAIS SÛRE!! Je l'avais bien dit qu'il aurait été utile de s'entrainer à marcher avant de rencontrer maman, mais non.. Yet ayant décrété qu'une discussion d'avenir s'imposait, fit qu'on a passé pas loin de deux semaines à seulement cogiter au lieu de se concentrer sur le vrai problème! Je sais que je ne suis pas très fute-fute, mais tout de même, ça me paraissait évident! Jusqu'à présent on se représentait autour d'une table avec Mâ planquée dans le placard ou quelque chose comme ça. Puis Cymetia est arrivée, et à déverrouillé la salle de contrôle. Bien entendu, j'ai immédiatement voulu m'y précipiter, et c'est là que Yet est intervenue. Refermant la porte avant de faire barrage, la rabat-joie m'expliqua la nécessité de se concerter avant de décider. Avec sa façon de manier les mots, il ne lui fut pas difficile de me convaincre. Par ma bourre! ce que je pouvais être naïve! Agacée mais néanmoins résolue, j'entrepris de me présenter, seule, sans personne! Jusqu'à ce que Yet fasse encore des siennes! Et maintenant qu'elle terminait la présentation que j'avais commencé, je gagnai le droit de prendre les commandes. J'étais à la fois excitée et paniquée, je voulais retrouver maman au plus vite, mais ne sachant pas contrôler ce corps, je craignais de ne jamais y parvenir! Le bordel que c'est rien que pour mettre un pied devant l'autre, j'vous raconte pas! Et alors que je pense avoir fait des progrès, voilà que je me retrouve face contre terre avant même d'avoir pu enchaîner la seconde foulée. Voyant alors les escaliers que j'allais devoir gravir pour m'extraire de ce trou, je déprimais.. Les marches faisaient ma taille, je ne pouvais donc pas me contenter de les enjamber! J'allais contre ma nature en faisant usage de mon ciboulot, mais ce n'était pas comme si j'avais le choix.. Aussi je me plaquai de tout mon long contre la surface verticale de la bordure de marche, sautai, une fois, deux fois.. m'agrippai du bout de mes petites moufles et.. rien. Pas moyen de me hisser! En fond j'entendis alors Yet se moquer de moi. Elle me rappelait que la préca.. enfin que notre squelette de roseaux était trop nul pour entreprendre des mouvements aussi complexes. Frustrée, la solution me vint toute seule! m'élançant dans un grand écart de fortune, mon pied droit parvint à demeurer sur le rebord. Un appui bienvenu pour conclure cette première ascension en roulant par deux fois sur moi-même. Je ne savais pas très bien compter, mais je savais qu'il en restait beaucoup, oh ça oui alors.. Et après un temps qui me parut interminable, une série de secousses, sans doute en lien avec ce qui se tramait au dehors, me fit perdre l'équilibre! Il ne me restait plus qu'une marche à braver, UNE! Mais ce je ne sais quoi là, réduit mes efforts à néant en me faisant dégringoler jusqu'en bas!! En dépit de ma détermination à retrouver maman, j'étais incapable de réitérer l'exploit. Abandonner ce corps de malheur et attendre que les rats le dépiautent me paraissait tentant, mais Yet sut me motiver. Elle disait que je méritais d'être la première à câliner maman. Pour sûr, elle avait trop raison! Galvanisée et chargée à bloc, je matai ce maudit escalier. Si je pouvais fatiguer, nul doute que ma langue trainerait parterre! Cependant, n'ayant ni l'un ni l'autre, je me mis à trottiner dans la boue en quête de maman. Ma démarche était vraiment chaotique, et le terrain désastreux! Des trous, de la flotte, une multitudes de membres.. tous s'étaient donnés le mot; " On va pourrir Chou!" et ils le faisaient bien! Puis Yet vint à ma rescousse. Il n'y avait qu'à m'entendre jurer pour connaître mon état d'esprit. Alors elle me convainquit, une fois encore. Au passage, son idée n'était pas bête du tout. En résumer; se laisser tomber et attendre. J'avoue que dans un premier temps, je fus contre. On aurait pu me kidnapper, ou pire, me piétiner et m'ensevelir pour de bon! Mais avant que mon impatience ne reprenne les commandes, une lépreuse des plus hideuses fit une halte à quelques pas de moi. Je l'observais de mon oeil unique, et même si je ne comprenais pas ce qu'elle triturait avec sa guibolle, je me mis à espérer, et à flipper aussi.. Puis celle-ci finit par me récupérer avec une indélicatesse totale. Je m'imaginais vivante à cet instant, écrabouillée comme je l'étais au niveau de mon abdomen, ma tête serait pourpre, l'oeil exorbité et les joues gonflées! Passé ce délire, je m'attardai sur sa face.. beurk! elle était tellement moche! Une moche cependant très pratique, car après qu'une gamine au sourire semblable au mien l'eut rejoint, celle-ci précisa s'en aller trouver la nouvelle reine. Hein? quoi? quelle nouvelle reine? ce ne serait plus Cymetia? bwarf.. à bas les histoires politiques. Tout ce que je voulais moi, c'était maman, rien d'autre n'importait! Ne pouvant cependant plus me défaire de l'étreinte de l'autre horreur, je dus prendre mon mal en patience.. Je grimaçai à la vue de nouveaux escaliers, quel enfer ces trucs! Cette chose n'avait pas intérêt à me laisser dans cette grotte, sinon j'assurais faire flamber ma voix jusqu'à extinction! Puis je fus retournée, et c'est là que je la vis, mon je ne sais quoi s'emballa. Et le temps que ma bouche se découse pour que je puisse exprimer ma surprise, je me mis à tournoyer dans les airs. Aucune importance! sachant où j'allais atterrir, seule ma joie se fit entendre! - Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii. Le choc de l'atterrissage survint. iiiiIIIIH! Ma tête s'orienta pour la regarder dans les yeux, et le temps qu'elle comprenne ce qu'il se passait, je la nommai. Maman..J'étais émue, c'était mon chapitre. Plus personne n'avait d'existence si ce n'était moi et celle contre qui je me lovais. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 09 ! ~ |
| | | Éris | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Lun 20 Déc - 16:30 | |
| À peine avais-je terminé mon plaidoyer que je m'aperçus que Phyrra avait l'intention de se rapprocher du gosse. La connaissant, ce n'était pas juste pour le chopper par la queue et le jeter dehors... J'hésitais, en temps normal oui, le massacrer ne m'aurait pas gêner du tout au contraire. Mais comme Cymetia avait toléré sa présence et celle de la Shyrel, je me disais que comme la Matriarche, on devait les laisser survivre, du moins pour cette fois. J'optais pour quelque chose de plus, disons diplomatique ? - Shyrel, reprend ton chaton et partez, lui lançais-je froidement. Vous n'avez plus rien à faire ici...Une sonorité écœurante résonna dans la pièce. Une masse informe et gluante sortait du mur non loin de Phyrra. Cette chose avait au moins une sorte de tête et à en juger par son apparence, il y avait de fortes chances qu'il fasse parti des nôtres, bien que je ne ressentais pas son aura. - C'est quoi ça ?! Marmonnai-je blasée par les cachotteries louches de Cymetia tandis qu'il semblait nous dévisager. Phyrra ne s'en soucia guère et continua son bonhomme de chemin vers le garçon. Tu es quoi et tu veux quoi ?Comme pour s'exécuter à ma demande, cet agglomérat se rapprocha de moi. Très près. Trop près. Tellement que je me penchais en maximum en arrière pour ne pas qu'il me touche avec son front. Empuantant ma zone, je lui ordonnais de se reculer. Il obéit et se présenta de sa voix lugubre. - Oui je veux des réponses. Des troupes ? Quel genre de troupes ? Et qu'est-ce que tu façonnes au juste ? J'étais assez contente que Cymetia soit du style préventive, elle avait tout organisé en cas de sa disparition. Restaient juste des milliers de questions à poser et surtout de trouver les bonnes... Prolixe avait tout juste le temps de me répondre de façon concise avant que Hydile ne fasse son entrée. Accompagnée de Claudia, elle me lança sans crier gare un objet non identifié dans ma direction. Pirouettant de plusieurs tours à la milliseconde, je distinguai une sonorité fluette et joyeuse en émaner : WIIIIIIIIIIIIIII !!!!!! - C'est quoi ça encore ?! lançai-je à Hydile tandis que je me positionnais, lâchant Mâchouille pour récupérer le machin bruyant. L'attrapant en claquant des mains, je sentis que cette texture molle et légère m'étais incroyablement familière. Je comprenais ce que c'était sans vraiment y croire jusqu'à ce que nos yeux se croisent. Et réalisa enfin quand je cru entendre un "maman". - Mâ-Mâ-Mâchouillette ? Balbutiai-je surprise de la voir là et l'installai mieux dans mes bras, craignant de l'abimer. Qui a osé pénétré dans ma collection privée et l'en sortir que je l'embroche ?! Mais lorsqu'elle se lova, je compris qu'elle avait vraiment parlé. Cette fois-ci choquée, je la retournai délicatement dans tous les sens pour comprendre ce mystère. À cet instant plus rien d'autres ne comptait. Toi... Tu es vraiment vivante ?De toute mes poupées, Mâchouillette avait une place spéciale. Voir ma Première animée était absolument extraordinaire et envisageai déjà de la disséquer si je n'obtenais pas de réponses immédiates. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 10 ! ~ |
| | | Simba | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Mer 9 Fév - 15:48 | |
| Ce fut la nouvelle reine des êtres au corps froid qui répondit au lion prudent, celle qui avait trébuché auparavant. Mais cette réponse ne satisfit pas le chasseur sauvage. Ce ton puéril qu'elle choisissait pour s'adresser à lui indiquait, au mieux, qu'elle dirigeait vers lui une sorte de mépris, acte assez indigne entre alliés, au pire, qu'elle n'avait pas conscience des réelles implications et des risques que représentait le choix de laisser en vie la chair mortelle du Da'hémonn. Le temps était compté. Il semblait pourtant qu'elle en avait aussi eu conscience lorsqu'elle avait elle-même tenté maladroitement d'accomplir ce qui devait être fait. Simba gronda. Comme il aurait apprécié que Shyrel soit là afin de lui donner une parole sensée au moyen de ses connaissances sur les miracles et les choses de ce genre. Cependant, il n'avait devant lui que cette hésitante petite reine lépidosaurienne et cet étrange esprit fongique qui les avait aidé à lutter contre une de ses sœurs de race. Et, ignorante, celle qui aurait dû être détentrice de l'autorité lui demandait de risquer leurs vies à tous et d'attendre encore quelqu'un. Cette faiblesse manifeste était inquiétante, mais surtout dangereuse, de la part d'un clan allié, pour leur futur. Mais il faudrait cependant pour cela que celle-ci ne les condamne pas à ne pas avoir de futur, justement en épargnant l'être qui allait les anéantir tous. Néanmoins l'apprenti héros fut forcé d'arrêter son pas salvateur en constatant l'opposition de ces mêmes alliés. L'esprit à la teinte sombre avait commencé à se rapprocher de lui, menaçant. Le fils du sable plissa les yeux. Le poison qu'il savait venir des espèces fongiques souterraines allait rendre cette lutte particulièrement difficile. Cela força le chasseur Azur a faire un choix. Il n'avait jamais été dans son intérêt de combattre le clan qui s'était déclaré leur allié mais juste de supprimer la menace, le plus simplement et le le plus rapidement possible, quoi qu'il en coûte. Cependant, le temps était trop précieux et il était probable que la lutte qui les opposerait aux revenants, qui continuaient à arriver de plus en plus nombreux, ne serait pas assez brève pour arrêter le réveil de leur sombre destin, inévitable. Oui, cette stratégie devait être abandonnée. L'héritier des deux races, d'un bond, était déjà retourné auprès de l'escalier et incitait déjà Syrel à remonter en la poussant légèrement, lui adressant juste ces quelques mots hâtifs en plus de la demande formelle qui leur avait adressé par l'enfant : - Le Da'hémonn est juste assommé. Cymetia est morte. Nous devons partir. Tout de suite.Il ne lui laissa pas le temps de répliquer. Les minutes étaient comptées. Tout ce qui devait être dit devrait l'être une fois s'être éloignés vers un lieu un peu plus sûr. Et il en allait de même pour Mi-Yi, à qui il n'adressa qu'un regard rapide. Si elle devait les suivre, soit, le guerrier des rêves avait vu ses capacités athlétiques et savait qu'elle en était capable. Elle saurait soutenir la dame bleue pour permettre un preste départ. Toute discussion qu'il devait y avoir n'aurait lieu que plus tard. Puis, sans perdre un instant de plus, le lion frustre se retourna sur sa marche, faisant face à la toute nouvelle reine, le revenant qui était accouru pour la servir et la noiraude au cœur sauvage, les saluant, peut-être pour la dernière fois : - Certains serments ont été faits. Nos deux clans sont alliés. J'espère, pour vous, et pour nous tous, que votre instinct ne s'est pas trompé. À bientôt, sur cette terre, ou dans une autre.Et, à pas rapide, l'apprenti héros remonta le long de l'escalier, poussant sa comparse si elle avait été retenue, esquivant la boiteuse verruqueuse qui était en train d'arriver à leur niveau avec un étrange objet, en grondant. Peu de choses alors auraient encore pu le retenir, tandis qu'il courait pour sa survie et celle de son clan. Il était concentré. D'abord, courir en dehors de cette crypte. Ensuite, courir plus loin, de préférence vers un lieu couvert et abrité des dangers. Encore ensuite, se reposer immédiatement quelques minutes afin de leur garantir une forme optimale contre le danger. Et enfin, et seulement alors, discuter pour expliquer plus en détails ce qui s'était passé et prévoir de la suite. C'était là le plan optimal pour augmenter leurs chances de survie face au danger qu'il avait identifié. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 10 ! ~ |
| | | P.N.J | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Jeu 7 Avr - 11:26 | |
| Le corps ondulant de Prolixe se figea lorsque la successeuse de Cymetia adressa à son attention, toute une déferlante de questions. La créature dormait depuis si longtemps que ses synapses eurent beaucoup de mal à tout retransmettre. Une poignée de secondes lui fut donc nécessaire pour qu'une première réponse jaillisse : - Troupes être famille de beau-visage, famille être Revenants. Prolixe peut diriger Revenants selon désirs de beau-visage. Au terme de sa phrase, son mouvement d'oscillation reprit. Désormais fonctionnelle, l'anguille humanoïde enchaina sur la dernière interrogation qui lui fut posée : - Prolixe peut façonner nouveaux Revenants pour beau-visage. Il suffit à beau-visage de dire ce qu'elle veut, Prolixe fera. Matière première abondante, toutes demandes satisfaites. Lorsqu'elle eut fini de répondre, la créature se tut. La nouvelle Reine venait de se détourner d'elle pour se concentrer sur la peluche qui venait de lui être envoyée. Elle semblait déstabilisée, un mal que Prolixe ne pouvait guérir. Il aurait voulu apporter à l'attention de beau-visage une information qu'il jugeait capitale, mais les évènements formèrent une digue entre lui et sa nouvelle Reine. Aspirée tel un spaghetti par le mur d'où elle s'était extraite, la créature se retira, ne laissant derrière elle qu'un visage sclérosé fiché dans la roche. Si la successeuse voulait de nouveau son concours, il lui suffirait de prononcer son nom. Comment définir ce qui venait de se passer ? Shyrel eut toutes les peines du monde à intégrer le fait que Cymetia n'était plus. En vérité, elle le comprit définitivement lorsque sa remplaçante lui vociféra de déguerpir avec Simba. Bien que l'Aralsia s'était laissée porter par les évènements jusque dans les tréfonds de cette crypte, elle n'était pas de celles que l'on impressionnait. Mais d'un autre côté, comment lui donner tort ? Éris de son prénom, vide de tout passif qui la liait à Cymetia, ne pouvait guère lui apporter l'aide qu'elle s'en était initialement venue quérir... Alors quoi ? elle devrait tourner les talons et accepter la fatalité ? Pour le Lion, la réflexion n'était point de mise. Donnant suite à l'ordre intimé au terme d'un ultime échange, Simba réorienta la demoiselle face à l'escalier, puis précipita sa démarche de façon à ce qu'elle le gravisse. Endormie par la réflexion qui bouillonnait en son sein, l'Aralsia se laissa ainsi manoeuvrer sur plusieurs mètres. Mais lorsqu'ils eurent dépassé Hydile, Shyrel se prit une soufflante de la part de sa conscience. Réagissant au quart de tour, la petite Dame fit discrètement tourner son anneau d'Onyx, lequel déroba sa porteuse aux sens des êtres en présence. Echappant à la vigilance de Simba, celle-ci revint sur les pas qu'on l'avait contraint à faire. Passant à côté de Mi-Yi, puis de la Drow, elle enjamba le corps de la Matriarche pour aller se poster juste derrière l'élue de Cymetia. Furtive, Shyrel veilla à ne pas laisser d'empreintes susceptibles de trahir sa progression. Une fois en position, elle regagna le monde visible, puis s'annonça par la voix. - Qu'avez-vous fait de la sagesse de Cymetia ? Est-ce que celle-ci prend fin en même temps que ses dernières revendications ? Prête à se défendre face à un éventuel assaut, notamment de la Drow, l'Aralsia poursuivit. Vous venez d'être frappés en plein coeur, la tête pensante de votre empire à été sectionnée, et votre armée vaporisée. Sachant cela, est-il judicieux de nous traiter de la sorte ? Il ne planait aucune menace dans ses verbes, seule l'écoute intéressait Shyrel. Adepte des sophismes, celle-ci n'hésita point à en abreuver son auditoire. Cymetia avait suffisamment foi en vous pour que vous lui succédiez, voilà un sentiment que je souhaiterais partager. Pourrais-je espérer la même chose de vous, Éris ?Comme pour donner sens à ses mots, la petite Dame s'approcha prudemment, puis ramassa la poupée qu'elle avait laissé choir au profit de celle qu'elle tenait en ce moment. S'en saisissant d'une seule main, elle se redressa pour la lui tendre. Par ce geste, l'Aralsia lui proposait une confiance mutuelle. En dépit du sang séché qui le maculait, une expression avenante éclaira son visage. Ce sang par ailleurs, évoquait sans équivoque l'aide substantielle que Simba et elle pourraient lui apporter. D'abord satisfaite de l'expulsion formulée par sa Maîtresse, Phyrra dut rapidement se raviser. Et pour cause, la fille qui composait le duo Hybride/Nabot, parvint à s'imposer sans que nul ne soit en mesure de l'entraver. Sachant toutefois Éris suffisamment capable de se défendre, ce qui n'était guère le cas de la Matriarche toujours rétamée au sol, la Drow-Revenante fit le choix de rester auprès de la comateuse. Un rien, comme ce chaton, pourrait achever cette misérable. Néanmoins prête à soutenir sa Maîtresse pour se débarrasser de ces parasites, Phyrra entreprit d'empoisonner l'air qui flottait sous le plafond de la crypte. Saturant peu à peu le réduit de sa toxine gazeuse, la Revenante veillait à ce que les vivants soient rapidement incommodés, voir tués, s'ils venaient à trop s'attarder. Visant à ce que le poison ne descende pas en-dessous de ses genoux, Phyrra châtiait aussi bien la donzelle que l'Hybride, tout en préservant la Matriarche. Mais une toux improviste manqua de la faire sursauter ! Lorsqu'un oxygène acide s'immisça en elle, Mi-Yi éructa bruyamment ! Croyant d'abord à une erreur biologique de sa part, sa gorge siffla lorsqu'elle inspira. Les bronches gorgées de poison, l'ancienne Sakung chut sur ses genoux les mains agrippées à son cou. Elle expectora avec force, humectant le sol de plusieurs trainées de salive. - OH ! Elle crève là ! Ponctua Claudia. Comprenant, bien que tardivement, la nouvelle appartenance de Mi-Yi, Phyrra leva immédiatement son sortilège. Hélas, même si la toxine avait cessé de s'accumuler, elle ne disparaitrait pas avant un bon bout de temps. L'aération précaire du tombeau veillait à sa préservation... Il fallait l'escorter jusqu'à la surface, et au plus vite ! Bien que Claudia s'y employa dans un premier temps, Phyrra préféra solliciter l'aide d'Hydile pour qu'elle leur ouvre un portail. Considérée aux yeux de la lépreuse comme étant la seconde de la nouvelle Reine, celle-ci s'exécuta en matérialisant un vortex juste sous l'empoisonnée. En conséquence de quoi, Mi-Yi se fit littéralement happer par ce dernier, ainsi que Claudia. Jamais la puanteur du cimetière ne fut aussi salutaire ! Et bien qu'elle eut beaucoup de mal à reprendre son souffle, l'ancienne Sakung laissa peu à peu la panique la déserter. Ce qui permit en outre, à sa réflexion de fleurir... Si les Revenants n'avaient point bronchés face à cette vapeur verdâtre, c'est bien que le problème venait d'elle ! Était-il seulement possible que sa Mortalité lui ait été rendue ? Cela paraissait tellement... inimaginable, que Mi-Yi fut bien incapable d'admettre cette vérité. Le poison ne descendrait pas plus bas que le sommet de Mi-Yi, soit environ un mètre soixante-cinq. Mais il était tout de même préférable que la naine fiche le camp avant qu'il ne tombe de lui-même. Quant à la Matriarche, Phyrra se chargera de la transporter elle-même hors de ce trou. Les hauteurs de l'escalier étant également empoisonnées, la Drow-Revenante devra alors lui obstruer les voies respiratoires le temps de l'ascension. Désormais suspendue aux lèvres de sa Maîtresse qui cédait peu à peu sa place à la Princesse que Cymetia avait éveillée en elle, Phyrra se tenait prête. [Annonce : C'est au tour d'Éris, puis de Mâchouillette et de Simba ]¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 12 ! ~ |
| | | Éris | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Sam 9 Avr - 16:13 | |
| Le jeune garçon finit par battre en retraite face à Phyrra. La tournure des évènements ne lui plaisait sans doute guère mais il avait enfin compris qu'il ne servait à rien d'insister sans se faire massacrer. Il avait au moins une once d'intelligence pour sa survie et à ma surprise, ce fut même lui qui prit les devants pour partir et non Shyrel, tellement amorphe, qu'il dût gentiment la pousser vers la sortie. Pendant que la masse gluante et ondulante se présentait, je crus vaguement comprendre l'adolescent baragouiner "alliés" et "à bientôt". Franchement, j'e n'en avait cure, il était peu probable qu'on se revoit et encore moins en tant que compagnons. J'avais plutôt l'intention de faire l'effort pour Cymetia de davantage prêter attention aux nôtres qu'aux vivants et qu'à moi même, enfin de temps en temps, ce que je fis avec Prolixe. Ce dernier m'indiqua posséder la compétence de création de revenants et pouvait les diriger à ma demande. Ce savoir, nécessaire pour l'agrandissement de notre race, ne me semblait pas utile dans l'immédiat, mais je gardais en tête qu'il pourrait m'aider plus tard dans mes expériences personnelles... Je n'eus pas le temps de me réjouir de cette perspective amusante que ma concentration fut détournée sur Mâchouillette. Tournée dans tous les sens, je commençai à presser doucement son corps, cherchant un quelconque corps étranger dans ses entrailles qui expliquerait son animation car il me paraissait évident que quelqu'un l'avait touché et la manipulait, à la façon d'un marionnettiste, grâce à peut être à un catalyseur en son sein. Si ma poupée avait ajouté autre chose que "maman" je n'y prêterai que peu d'attention, tout comme pour le retrait de Prolixe dans son mur, je voulais résoudre ce mystère moi-même. Seulement la voix inattendue de Shyrel m'arrêta. Je relevais la tête et regardais tout autour jusqu'à la voir. - Mais ?! Je la croyais dégagée celle-là ? Il est où l'autre ?! J'étais mécontente qu'on brise mon analyse et qu'on l'ai laissé revenir. J'étais très tentée de sortir Pikour de ma manche et de tenter de la chasser à mon tour à coup d'aiguilles dans le postérieur... Et voilà qu'elle se plaignait de son traitement alors qu'on lui avait permise de sortir vivante elle et son animal de compagnie, qu'est-ce qu'elle voulait de plus ? Le visage fermé, je lui grognais énervée : Prolixe peut me créer une armée, pas vrai Prolixe ? En combien de temps d'ailleurs ? Imperturbable, elle continua son discours. Se voulant amicale, elle me ramassa même mâchouille. Je n'ai pas besoin d'un chien rapporteur ni de comparaisons avec Cymetia. Accouche donc ta demande ! lui lançais-je blasée mais en récupérant ma poupée, je me radoucissais un peu, je n'étais pas à cinq minutes près pour leur départ, je pouvais écouter ce qu'elle avait à dire. Je n'aime pas qu'on tourne autour du pot, notre petite Reine l'a suffisamment fait et résultats ? il nous manque plein d'informations... on va passer notre temps à enquêter terminais-je un poil découragée. Une toux bruyante interrompit notre conversation. Quand je vis de qui elle provenait j'haussais un sourcil. Je constatais dans le même temps qu'un gaz emplissait le plafond, j'en déduisis rapidement que c'était l'œuvre de Phyrra. Elle avait sans doute prévu de repousser de cette façon Shyrel et le garçon, ce qui aurait été une bonne tactique. Sauf que, descendu sur la nouvelle revenante, le sortilège semblait avoir effet sur elle. Phyrra s'en rendit compte et stoppa son sort. J'étais pourtant persuadée avoir ressenti son aura de Revenante... Je m'étais trompée et sans doute auto-convaincue. Évidemment l'arrêt du sort ne suffirait pas, la toxine prendrait un peu de temps pour s'estomper. Inquiète, je leur demandais alors de sortir au plus vite, pour moi elle était une des nôtres, pas question de la perdre. Phyrra eu alors l'idée de demander à Hydile un raccourci par le biais d'un portail. La malade et Claudia furent happé par le vortex - Ben et nous alors ? Elle aurait pu aussi nous en faire un pour partir plus vite...Me tournant vers Shyrel je l'invitai à sortir avec nous pour qu'on puisse continuer notre conversation. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 12 ! ~ |
| | | Mâchouillette | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Mer 13 Avr - 13:39 | |
| Alors qu'elle me retournait pour sonder mes arrières, je voulus chouiner un; Maman? tu fais quoi?!, quand Yet m'arracha des commandes! Ce fut donc en interne que la question fut posée; ça va pas! mais qu'est ce qui te prend?! - Tu en fais trop Chou, il y a des étrangers dans la crypte, ne les vois-tu pas? - Mais je m'en bourre des étrangers moi! Pousse-toi maintenant! - Non! - Mais enfin snif quoi! tu n'as pas le droit de m'interdire de vivre! - On pari? - YET s'il te plait! regarde maman! lui indiquai-je en pointant de ma moufle l'image que nous renvoyait notre oeil. Regarde! elle me cherche! - Ce n'est pas en nous pelotant qu'elle te retrouvera. - Pitiééééé! qu'est-ce que je dois faire pour que tu me laisses tranquille avec maman?! dis-le moi! - Attendre que les étrangers partent. - MAIS TU VAS T'ECARTER OUI!!! Et alors qu'elle me bousculait, j'immobilisai l'effrontée face contre terre. - Ecoute Chou, écoute-moi bien surtout, car je ne me répéterais pas! En dehors de quelques gémissements émis par la concernée, Yet fut libre de s'exprimer. Tout à l'heure, quand la lépreuse nous a récupéré, une mioche au sourire lacéré nous a rejoint. Celle-ci confia alors rallier la nouvelle reine. Ce qui implique que ta maman n'a plus exactement les mêmes responsabilités. Tu comprends pourquoi tu dois te faire discrète, ou je dois te faire un dessin, comme d'habitude? - C'est quoi.. le rapport avec moi?! Maugréa Chou d'une voix étouffée. - Il faut toujours tout t'expliquer, tu es vraiment incapable de comprendre par toi-même! - Ca suffit lâche-moi maintenant! m'expliquer quoi d'abord?! - Ta maman doit s'occuper d'un empire, tu ne peux plus t'accaparer son attention! C'est pour ça que je t'ai retiré le contrôle de notre corps, permettant ainsi à notre créatrice de se concentrer à nouveau sur ce qu'elle était en train de faire. - N'importe quoi Yet! Maman c'est la meilleure! elle peut parfaitement me chouchouter, et gérer son royaume! - Je ne suis pas de ton avis, et tant que je ne serais pas convaincue du contraire, tu devras te conformer à ce que je te dis! Yet s'imaginait vraiment que j'allais toujours lui obéir? En dehors de maman, je n'étais le chien de personne. Peut-être serait-il temps que je le lui fasse comprendre. - Alors ça, ça reste à voir! Sans lui laisser le temps de comprendre ma mise au défi, je fis basculer Yet par-dessus moi. Tu ne m'empêcheras pas d'être avec maman, jamais, JAMAIS PLUS! Lui hurlai-je en la boxant de toutes mes forces. Nous ne pouvions pas nous détruire, mais on pouvait sérieusement se handicaper dans le lien qui nous unissait avec l'extérieur. Alors que le pugilat battait son plein dans l'esprit de la peluche, celle-ci se mouva légèrement au terme du discours que venait de tenir la naine. Vibrant d'une étrange énergie, la tête de Mâchouillette pivota sinistrement jusqu'à fixer le plafond. Lorsqu'une quinte de toux retentit, le corps du pantin absorba une infime partie de ce poison, lequel put être dupliqué en son sein. Lentement, mais d'une manière toujours aussi lugubre, le visage de Mâchouillette s'orienta à nouveau. Menant sa face éborgnée jusque devant le minois ensanglanté de la gamine qui se faisait envoyer paitre ! Soudainement envahit par toute une série de spasmes, le noeud qui se dressait sur la tête de Mâchouillette, s'agita avec violence. Un bruit de tissu qui se craque, se découd, s'en suivit. Seule la naine put en être témoin, à savoir que la bouche de la poupée s'ouvrit dans des dimensions inquiétantes. Des fils, étrangement semblables à de la salive, tentaient vainement de retenir la mâchoire inférieure à sa siamoise supérieure. Rien ne permit de croire ce qui allait se passer, et pourtant, un nuage verdâtre jaillit littéralement des profondeurs de Mâchouillette directement sur le visage de l'étrangère! Tu vas arrêter de faire ta loi maintenant! Gronda Chou durant la bagarre. - Si je fais ma loi, c'est parce-que tu es une irresponsable, stupide et parfaitement dispensable! Répliqua Yet qui s'évertuait à rendre autant de coups que possible. Je savais qu'il allait être difficile de m'imposer à Yet, mais je ne pouvais pas la laisser m'empêcher d'être avec maman! il y avait des limites à ne pas franchir! - TU! VAS! ME! LAISSER! CÂLINER! MAMAN! Vociférai-je pendant que je lui fracassais le citron contre le sol. Et alors que j'étais en prise avec Chou, je sursautai, plus encore que ne saurait m'agiter l'assaillante qui me chevauchait, devant l'image que me renvoyait notre oeil! - MÂ!! Me surpris-je à hurler. Pff, elle me croyait si bête pour que je gobe une ruse aussi lamentable?! - Mais oui c'est ça, Mâ! Poursuivis-je en la martelant de mes deux moufles jointes. Emportée par sa folie de l'instant, il était proscris de chercher à convaincre Chou de cette vérité. En conséquence de quoi, mes réflexions furent instantanées! Par tous les moyens, je devais empêcher Mâ de commettre un quelconque méfait. - C'est bon c'est bon c'est bon.. tu as gagné, je te laisse avec maman! Avais-je permis. - Ouiiiiiiiiiii!!! c'est moi la plus forte!!!! Chantonnai-je. Conclusion? je me jetai à corps perdu sur le siège de la conscience sans prêter attention au point brillant qui venait de disparaitre dans les ténèbres. De nouveau en pleine possession de mon exuvie, j'analysai rapidement la situation, et donc, ce que cette peste de Yet m'avait fait manquer. Une drôle de brume verte s'était installée et.. QUOI?!!! qu'est-ce que je vis accolé à moi?!!! MÂCHOUILLE!!!! ce voleur de maman! Réunissant toutes les forces que pouvait avoir ce corps jusque dans ma jambe droite, je donnai un grand coup à l'usurpateur afin de l'envoyer valser au loin! - Tu le laisses pourrir là! PAS TOUCHE!!! Criai-je sans retenue. Il n'y que moi qui compte, tu m'entends, que MOI!!!Après la bagarre contre Yet, fallait pas abuser de ma bonne volonté, trop c'est trop! ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 13 ! ~ |
| | | P.N.J | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Ven 13 Mai - 11:42 | |
| À peine rentré, aussitôt ressorti ! À la mention de son patronyme, Prolixe serpenta jusqu'à sa nouvelle Reine. Celle-ci souhaitait confirmation quant à sa capacité à lever une armée. Puis cette affirmation se mua en question. Combien de temps lui fallait-il ? Beau-visage semblait ignorer les principes de la création, sinon jamais elle ne l'aurait interrogé sans en préciser les tenants et aboutissants. L'Organisme patienta donc jusqu'à la fin de son discours, pour répondre à ses mots. - Prolixe peut lever armée pour Beau-visage, juste besoin de savoir combien d'unités Beau-visage souhaite. Si Beau-visage préfère robuste, rapide, ou magique. Si Beau-visage préfère humanoïde, animal ou monstrueux. Prolixe connaître beaucoup de variantes à la souche Revenant.Quand il eut terminé, l'Organisme se retira comme précédemment. Nul besoin de le lui expliquer, Prolixe comprit parfaitement que le moment n'était pas très indiqué pour abrutir sa nouvelle Reine d'une foule de détails qu'elle ne pourrait traiter. Le retour de la successeuse ne se fit point attendre, le verbe haut, l'enfant assit sa position en rembarrant l'Aralsia sur chacune de ses approches, lui faisant ainsi comprendre combien elle la méprisait. Shyrel se demanda un instant s'il était bon d'insister auprès d'une personnalité aussi détestable qu'immature ? Peut-être que non, mais son peuple valait bien ce défi. La Revenante nouvellement couronnée semblait n'avoir aucune idée de ce qui pouvait se tramer en dehors de son cimetière, voir même, s'en moquait éperdument. Seulement, quand l'une des leurs se mit à cracher ses poumons, l'Aralsia dut se rendre à l'évidence. Un sortilège issu d'une attention douteuse avait été lancé, et désormais, un gaz toxique inondait la crypte afin d'en chasser les vivants. Quand la jeune fille mal en point fut évacuée, Shyrel put se rendre compte que le nuage verdâtre couvrant les hauteurs, avait cessé d'enfler. Et bien qu'elle supposait qu'il s'agissait d'un coup de semonce visant à la faire déguerpir, la petite Dame refusa ostensiblement de se dérober. Elle se disait qu'une telle union ne pouvait être édifiée sans quelques grincements de dents. Aussi, si dangereux que pouvait être ce poison, l'acte trouva rapidement le pardon dans l'esprit de Shyrel. La " jeune" Revenante se mit alors à geindre, jalousant presque celle qui fut téléportée au dehors. L'Aralsia ne comprit guère son comportement, de quoi pouvait-elle bien se soucier si la toxine ne les atteignait point ? Un poisson se méfierait-il de la marée montante ? La nouvelle Reine daigna finalement lui faire comprendre qu'il serait plus sage de la suivre. Trop concentrée sur le visage blafard de son interlocutrice, Shyrel ne prêta guère attention aux vapeurs empoisonnées que celle-ci fit jaillir sur son facies par le biais de sa poupée ! Méfiante, l'Aralsia se mit en apnée dès l'instant où le nuage toxique fut observé sous le plafond. Aussi ne respira t-elle point le gaz que cette brave souveraine lui destinait. Et en dehors d'une brûlure certaine qu'elle éprouvait au niveau de ses yeux, Shyrel ne pipa mot. Elle fit tourner l'anneau d'onyx et s'empressa de rejoindre la surface pour y retrouver Simba. Les intentions de l'enfant se révélèrent claires comme de l'eau de roche, se faisant, son alliance avec les Revenants mourut en même temps que Cymetia. Etant donné l'entourage actuel d'Éris, Shyrel était bien trop éclairée pour envisager une riposte immédiate à cet affront. Néanmoins rancunière, celle-ci finira tôt ou tard par avoir de ses nouvelles. Gardant un oeil sur le microbe qui échangeait avec la Princesse, Phyrra tiqua devant les mouvements particulièrement erratiques de sa nouvelle poupée. Avant cela, la Drow-Revenante soupirait intérieurement à cette nouveauté, à savoir que déjà par trois fois celle-ci dut lui ramener son Mâchouille qu'elle égarait ça et là, alors un deuxième... Pour en revenir à son observation, Phyrra fut intriguée par ce qu'elle voyait. Une peluche vivante ? ben voyons ! Son doute se confirma à la seconde même ou le tissu crasseux rota le poison qu'elle pensait lui appartenir, directement à la face de la naine ! Ses yeux papillonnèrent, puis elle disparut. La Drow-Revenante fut témoin de toute la scène, la tête de la poupée qui s'articule, sa bouche qui se découd, puis le gaz toxique qui s'en échappe. Sans doute une volonté de la Princesse se dit-elle, haussant finalement des épaules, Phyrra reporta son attention sur la Matriarche en attente d'être brancardée au dehors. Mais alors qu'elle se penchait pour la ramasser tel un sac de viande, une douleur aigüe lui transperça les viscères. Elle grommela, mais ne laissa point ses traits la trahir. La sensation s'estompa rapidement, sans toutefois disparaître. Et alors qu'elle voulait reprendre sa besogne, Phyrra fut prise d'un haut le coeur si violent, qu'elle vomit tout le contenu de son estomac à seulement quelques centimètres de la Drow gisante. D'une main qu'elle ne contrôlait point, elle se tint le bas-ventre, attendant que cela lui passe. Eprise de chaleurs, Phyrra fut incapable de masquer plus longtemps les sensations étranges qui la traversaient. - Il semblerait que mon sursis touche à son terme... Pensa t-elle. Dans le doute, il était toujours préférable de se préparer au pire. Telle était la philosophie de la Drow. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 14 ! ~ |
| | | Éris | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Sam 28 Mai - 17:10 | |
| Alors que j'invitais nonchalamment Shyrel à sortir avec nous, je ressentis un mouvement dans...mes bras ? Je me rappelai alors d'un coup que ma Mâchouillette n'avait plus donné signe de vie depuis son "maman". Intriguée, mon regard se concentra entièrement sur elle. Bouche bée, je constatai qu'un nuage verdâtre semblait s'échapper d'elle pour imprégner la petite dame. Émanation qui ressemblait fortement à celle stagnante du plafond... Le lien se faisant enfin dans ma tête et comprenant sa dangerosité je n'eus pas le loisir de prévenir Shyrel qui s'évapora sous mes yeux. - A...Attendez ! Ce n'était pas moi ! Criai-je dans l'espoir qu'elle m'entende tandis que je tentai vainement d'éventer la zone avec Mâchouille. Je devinais sans peine qu'elle avait cru à une attaque de ma part et qu'elle s'enfuyait rejoindre le garçon. Le silence me répondant, j'arrêtai mon geste, désemparée et dépassée par cet évènement fâcheux. Elle était sans doute déjà bien loin... Au moment où je retournai Mâchouillette vers moi pour l'analyser une nouvelle fois, celle-ci reprit vie ! Elle donna un grand coup de pied à Mâchouille en hurlant, et l'envoya planer un peu plus loin. - Hey, Ho ! Lui criai-je dessus, furieuse, en la prenant à deux mains, les bras tendus. Je peux savoir à quoi tu joues ?! D'abord tu enfumes la Shyrel et après tu dégages Mâchouille, pourquoi ?! Tu veux me pourrir c'est ça ?! tout en la secouant comme un prunier. La rapprochant de mon visage, je la menaçais : Encore un autre coup foireux et je te déchire, c'est clair ?! Première ou pas ! Le son d'un vomissement m'arrêta net dans mes remontrances. Dès que je vis Phyrra pliée en deux, je posais Mâchouillette à terre puis couru vers elle, inquiète. - Ho ho hooo ! Qu'est-ce qui se passe ? Décidemment les ennuis s'enchainaient bien vite. Ça tombe pas malade un revenant normalement ! Qu'est-ce que ça veut dire ? D'abord l'autre avec le poison et maintenant Phyrra ? Vous savez pourquoi vous, Hydile, Prolixe ? Pour moi c'était les mieux placés pour répondre, Hydile en tant que proche de Cymetia savait sans doute des choses et Prolixe, en tant que façonneur pouvait sans doute l'analyser, trouver le problème. La disparition de notre petite Reine nous aurait tant affaibli que ça ? Que puis-je faire pour y pallier ?Je sentais bien que Phyrra avait de sombres pensées et la voyant la main sur son ventre, je ne pus m'empêcher de commenter Dis donc, tu n'aurais pas tes règles à tout hasard ? ou alors tu avais un amoureux à Ched Nasad ? Tu contiens une bébé Phyrra ?… Voyant le nuage empoisonné continuer de descendre, je repris du sérieux. Phyrra, tu ne sembles pas en mesure de porter la Matriarche, Hydile peux tu nous créer un portail vers la surface ? à l'endroit où Cymetia s'était entretenu avec la Matriarche ? Pendant ce temps, j'allais chercher Mâchouillette puis Mâchouille, m'assurant de bien les séparer, chacune des poupées dans chaque main, le long du corps. Je n'avais aucune envie de passer mon temps à aller ramasser Mâchouille si jamais il lui prenait l'envie de lui donner encore des coups de pieds... ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 15 ! ~ |
| | | Mâchouillette | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Ven 3 Juin - 16:10 | |
| Quand la distanciation fut établie entre moi et Mâchouille, je décolérai presque immédiatement. J'avais crié sur maman, et déjà je m'en voulais.. C'est alors que j'entendis un "Hey, Ho!" des plus autoritaires. Sur le coup je crus de nouveau fondre sur Yet, mais ce caprice me passa dès que je vis le visage de maman s'éloigner de moi. Je compris alors que l'onomatopée n'était pas de Yet, mais de la personne que je chérissais le plus. Désemparée, je ne pus que l'observer dans un silence de plomb.. Maman voulut savoir à quel jeu je me prêtais, mais.. nous n'avions même pas encore joué! elle ajouta des mots que je ne compris guère. Enfumer la quoi? si j'avais eu le temps, j'aurais sonder mon corps pour m'assurer qu'aucun feu ne le dévorait. Mais lorsque maman prit la défense de Mâchouille, je vis rouge! De là, je me mis à voir le plafond, puis ses pieds, plafond, pieds, plafond, pieds. Je voulus stabiliser ma tête, mais je ne le puis, j'étais secouée comme une moins que rien, ce qui accentua d'autant plus ma rage. Un sentiment qui s'exacerba lorsqu'elle menaça de me déchirer si jamais l'envie me reprenait de le jarter à coup de pompe! Comment pouvait-elle le préférer au petit ange que j'étais? comment cette chose immonde pouvait-elle avoir la prérogative sur moi?! Je n'avais rien fait qui méritait pareil traitement, c'est pourquoi je me mis à hurler depuis mon siège. Pour la première fois, je sus faire la distinction entre mon corps physique, et l'esprit qui le régissait. Ainsi celui-ci demeura aphone, tandis que moi, Chou, m'égosillai! Je lâchai finalement les commandes et alla me placer sous la mansarde de l'inconscience.. Non pas que le comportement de Chou était exemplaire, mais l'injustice dont elle venait d'être la victime me laissa pantoise. Certes, je fus la seule qui remarqua la présence de Mâ lorsque "l'enfumage" se produisit, mais les mots qui s'en suivirent, issus de la bouche même de notre créatrice, menaçaient de démolir tout ce en quoi Chou pouvait croire, et sans Chou, elle ferait tout aussi bien de nous déchirer! De mon côté, je n'incarnais aucune valeur, seulement un souhait dont je n'étais que le réceptacle. Chou en revanche, représentait l'innocence, la joie, le jeu, et parfois même la bonté. Mâ quant à elle, reflétait la souffrance, le chaos et la déchéance. Et sur cet unique acte, elle parvint à faire déchoir maman dans l'esprit de Chou! Je n'avais guère le choix, j'allais devoir intervenir si je voulais nous laisser une chance. Prenant place aux commandes abandonnées par Chou, c'est depuis le sol que je redressai notre tête. Je vis alors notre créatrice s'inquiéter pour une dénommée Phyrra, laquelle ne semblait pas tout à fait dans son assiette. Je saisis donc l'occasion qui m'était donnée pour limiter la casse. Roulant sur le côté afin d'échapper à la poigne de notre créatrice, je l'interpelai. - Laisse-les donc franchir seules ce portail, nous, nous avons à parler. Avais-je intimé. Je tentai de jouer sur le timbre de voix pour que notre créatrice sache par la suite faire la distinction entre chacune de nous. Et après m'être assurée que tout ce beau monde avait été évacuée à l'exception d'Hydile qui campait sur sa marche d'escalier, je décidai de me présenter. Tu peux m'appeler Yet, Y, E, T. Avais-je épelé. Je m'en viens intercéder en la faveur de Chou, celle que tu as tantôt vociféré. Tu ne lui as pas vraiment laissé l'occasion de se défendre, car si tu l'avais fait, tu saurais qu'elle n'est pour rien dans la formation de ce nuage de poison. Pas plus que je ne le suis! Consciente qu'il s'agissait là d'une histoire bien trop longue à conter, je choisis de poursuivre mon plaidoyer. Chou est effectivement ta "première", elle est ton innocence, ta gentillesse. Je lui épargnai quelques autres caractéristique moins vendeuses pour en venir au coeur du sujet. Je naquis sur la table de la salle à mangée, au moment où tes géniteurs me virent et me réfutèrent devant ton regard qui espérait qu'ils voient ce que toi tu voyais. Quant à Mâ, elle est le sinistre résultat qui découla de cet évènement. Tu la traitas comme Chou tout à l'heure, faisant ainsi d'elle ce qu'elle est devenue. Un être destructeur et profondément mauvais. C'est à Mâ que tu dois cette manifestation gazeuse, Chou, elle, n'a fait que bousculer Mâchouille à cause de cette proximité que vous n'avez plus depuis si longtemps..J'en avais terminé, je lâchais donc les commandes pour m'en aller rejoindre Chou. Notre corps se relâcha instantanément, orientant ainsi notre oeil en direction du sol. Je gardai tout de même une attention pour le siège de la conscience, au cas où Mâ ferait son retour. Tu abandonnes déjà ta maman? M'annonçai-je une fois à son niveau. - C'est elle qui m'a abandonné! Les mots de Yet me transpercèrent comme l'aiguille fichée dans le coeur de Mâ. - N'aurais-tu point crié, avant de venir te réfugier ici? - Mai.. mais, c'était après Mâchouille, j.. j'voulais pas crier sur maman. - Maman criait après Mâ tu sais, quand je t'ai dit que je l'avais vu durant notre pugilat, je ne t'avais pas menti. - M.. Mâ? comment ça, Mâ? - C'est elle qui a enfumé pendant qu'on se battait. C'est à cause de Mâ que tu t'es faite disputée. - Pourquoi maman m'aurait-elle confondu av.. avec Mâ? - Dans son monde, nous avons toutes trois la même apparence. Comment pouvait-elle savoir? - Mai.. mais, elle a défendu Mâchouille, elle l'aime plus que moi! - Est-ce que tu m'aimes en ce moment? - Quoi? t'aimer? heu.. oui je pense. - Et quand on se tapait dessus tantôt, tu m'aimais aussi? - Oh ça non alors! - Ben maman c'est pareil, comment veux-tu qu'elle t'aime si tu ne fais que taper et crier? La voyant réfléchir, je sus que j'avais réussi à recoller les morceaux, restait à voir si notre créatrice aurait le même raisonnement par rapport à mes dires. - J.. je peux essayer de lui faire un câlin? - Cela serait un bon début. C'est avec une certaine satisfaction que j'observai Chou s'installer sur le siège de la conscience. J'avais hâte de découvrir la suite, tout en nourrissant l'espoir de pouvoir interagir avec d'autres personnes, afin que la vision de notre créatrice soit partagée par un maximum de monde. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 17 ! ~ |
| | | Narrateur | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Mer 8 Juin - 16:20 | |
| En réponse à son mal, Phyrra lança un regard noir à la Princesse. Comment pouvait-elle même supposer qu'elle eut une proximité avec un jaluk de Ched-Nasad ? Était-ce seulement imaginable qu'une femme comme elle puisse avoir ce genre de relation ?! Et pour couronner le tout, elle serait enceinte ? Une chance pour l'acupunctrice que la Drow-Revenante la respectait suffisamment pour ne point la shooter, sans quoi, elle aurait traversé le plafond de la crypte avant de s'envoler pour d'autres lieux. Et bien que cette sensation dont elle peinait à reconnaitre l'origine tardait à disparaitre, Phyrra finit par se redresser. Elle disait se sentir mieux, mais Hydile avait déjà ouvert le portail. C'est alors que la poupée de chiffon se mit à parler. Cette bouloche serait donc véritablement animée par la vie ?! La Drow ne sut quoi en penser, mais plus elle tardait à se décider, plus le poison menaçait d'occire la Matriarche. Estimant que la Princesse saurait se défendre contre un pan de tissu, celle-ci traversa le vortex avec sa charge, sans demander son reste. Par ailleurs, Phyrra songeait de plus en plus à servir l'élue de Cymetia hors des frontières qui cloisonnaient ce charnier. Elle devait donc s'habituer à entretenir la distance physique entre la petite et elle. Et quand le moment sera venu, la Drow pourra alors lui soumettre sa requête.
Côté Prolixe, ce ne fut que pour dire "Non" qu'il sortit de son trou, avant d'y rentrer de nouveau. Phyrra souffrait d'un mal bien mystérieux, car même Hydile parvint à se faire moins éloquente, se contentant de fixer bêtement sa nouvelle Reine. Déçue, Éris accepta de donner gain de cause à Mâchouillette, mais non sans garder un oeil sur Phyrra. C'est pourquoi elle congédia la lépreuse auprès de sa protectrice, afin de se tenir informée de son évolution. Suggérant de lui ouvrir un portail si jamais cela tournait mal, elle lui demanda également de ne laisser personne franchir le seuil de la crypte. Cela ne devrait pas être long, prétendit-elle...[Annonce : Plus de PNJ, sauf en cas de prononciation du nom de "Prolixe". Vous êtes donc, pour le moment, libre d'enchainer ]¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 17 ! ~ |
| | | Éris | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Jeu 9 Juin - 23:37 | |
| Heureusement que j'avais un lien assez fort avec Phyrra car sinon, je n'aurais déjà été plus de ce monde. Son regard des plus noirs, transperçant l'âme, en disait long. Sans aucune attache, elle m'aurait sans doute, dès la fin de ma boutade, baffé en long, en large et de travers, jusqu'à me réduire en charpie , et bien sûr le tout sans piper mot. Fort heureusement, je n'avais pas encore eu le loisir de dépasser la limite, enfin seulement jusqu'à me faire rouler... Claudia l'avait déjà fait mais elle était une allié, donc ça ne compte pas non plus. En réponse à son agacement, je me contentai de lui sourire candidement. Phyrra se redressa puis prétendit qu'elle allait mieux, tout d'un coup. Mouai. Cela ne me rassurait pas des masses, d'autant plus qu'Hydile et Prolixe ne connaissaient pas l'origine de son mal. Une voix coupa court à mon inquiétude. Mâchouillette avait réclamé une entrevue, juste nous deux. Elle, qui n'avait pas émis un seul son depuis ma réprimande, me fit sursauter. Son timbre me sembla même différent de lorsqu'elle envoya valser Mâchouille. Il me paraissait plus...sérieux, plus mature. Prendre plus ample connaissance avec la personne qui manipulait ma Première me semblait une bonne idée. Je laissai donc Phyrra partir avec la Matriarche, puis congédiai Hydile, pour la chaperonner. Je m'assis en tailleur en face d'elle à une certaine distance. Je restai méfiante, Mâchouille, ballant, toujours dans une de mes mains, devait être prêt à tenir son rôle d'aimant. Mon autre main était sur le qui-vive, pour saisir Pikour si besoin. L'esprit de ma poupée se présenta enfin : Yet. Nom étrange qui mit en avant un autre : Chou. Je commençai déjà très rapidement à avoir des nœuds dans le cerveau. Comment ça il y aurait deux personnes qui manipulaient ma poupée ? Et en plus elles seraient innocentes quant à l'enfumage de Shyrel ? Qui était alors le coupable ? Je commençai alors à montrer des signes d'agacement et de méfiance en fronçant les sourcils et en me dandinant. Elle ne se moquerait pas de moi par hasard ?! Je la laissai toutefois poursuivre. Mal m'en prit, mes nœuds devinrent des pelotes. Mais de quoi elle parle ?! Lentement, je tentai de démêler les informations. Chou égale gentille ? Yet égale... celle qui me parle actuellement, celle qui sermonne ? Mâ, égale la pas gentille, celle qui gaze ? Oubliant ma méfiance, je passai mes deux mains dans les cheveux pour me masser le crâne, faisant tomber Mâchouille face contre terre. Je devais comprendre et ma gesticulation devait m'y aider. Pendant ce temps la poupée semblait attendre. Yet-Chou-Mâ, me répétais-je intérieurement. Elles sont trois dans ma Mâchouillette. - Mâ-Chou-Yet, murmurai je à moi-même, le regard dans le vide. Mon visage s'illumina en même temps où je fis enfin lumière sur ce point. Mâchouillette ! dis-je avec plus d'enthousiasme, les bras levés comme si c'était incroyable d'avoir compris. Très vite je les rabaissai. Si vous étiez là, dedans, depuis le début, pourquoi se manifester que maintenant ? J'étais de nouveau suspicieuse. Qu'est ce que vous êtes exactement ? Puis-je vraiment vous faire confiance ? Je n'avais pas oublié le prétendu acte de Mâ. Étaient-elles vraiment un trio ou une seule et même personne doté d'un bon talent d'acteur ? Si vous le pouvez, prouvez le moi ! ordonnai-je les bras croisés, le dos raide. Si elles ne pouvaient pas, je ne sais pas trop ce que je ferai. Mais l'idée de se balader avec une boule parlante remplie de moumoute, c'était quand même la classe. En fonction de son utilité, c'était sûr que je la garderai avec moi, en m'assurant toutefois qu'elle ne me fasse pas de coups fourrés. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 19 ! ~ |
| | | Mâchouillette | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Mar 14 Juin - 16:12 | |
| Dès que je fus installée, je relevai la tête afin de pouvoir observer maman. Je craignais qu'elle ne me gronde encore, et malgré cette peur qui me tenaillait, je ne pouvais me résoudre à fixer le sol. Ainsi je pus la voir assise en face de moi, marmonnant quelque chose. Son Mâchouille gisait face contre terre, ce qui arrangeait grandement mon affaire. Sans lui, maman aura plus d'aisance pour me faire un câlin. Un vrai! Déjà je m'imaginais emmitouflée de ses deux bras, lovée contre son giron, narguant ce pathétique pantin pendant qu'il tronchait le pavé de la crypte! Je ne savais que dire, mais je n'eus pas à le faire.. et pour cause, maman venait de s'esclaffer! En un seul et unique mot, elle s'écria chacun de nos noms. - HEY! pourquoi est-ce que c'est Mâ la première!! Me pris-je à râler. J'avais choisi de le penser, plutôt que de le hurler. Yet avait été parfaitement claire; comment maman pourrait-elle m'aimer si je ne fais que crier et taper.. Je devais me calmer, aussi, plutôt que de m'attarder sur ce détail d'importance, je reproduisis son geste en tirant très fort sur chacun de mes bras. J'espérais faire comme elle, mais les miens étaient si courts que c'est à peine si je pouvais toucher le gros noeud qui ornait le sommet de mon crâne. C'est pourquoi je crus bon d'ajouter un tonitruant: - BEN OUI!!!!! Pour pallier à mon nanisme. Mais je ne pus aussi m'empêcher de glisser: - Chou-Yet suffira maman!Je me hissai péniblement sur mes cannes en prévision de me jeter sur elle. Et alors que je peinais à trouver l'équilibre, maman s'interrogea, ou me questionna, je ne sais pas trop.. Tout ce que je compris, c'est pourquoi je ne lui apparaissais que maintenant. - Ah!! parce que tu crois que je l'ai décidé peut-être? Grognai-je, si j'avais eu le choix, je me serais manifester à elle à l'état de bourre! - Ben, je.. Maman enchaina sur d'autres questions, sans que je ne puisse répondre à celle qu'elle venait de poser. - Mais calme toi maman, je ne sais pas parler aussi vite moi.. Chignai-je depuis mon siège. Qu'est-ce que je suis? comment ça qu'est-ce que je suis? Ben, je.. Même en pensée, je n'étais pas assez rapide. Maman venait de parler à nouveau, me posant la colle suivante: était-il possible de me faire confiance. Ben naturellement que OUI! Bien sûr que tu peux me faire confiance! M'excitai-je à force de ronger mon frein. Le temps que je remémore la première question, maman, manifestement résolue à me punir, ajouta de lui apporter la preuve. J'étais complètement paumée, si bien que je demeurai là, amorphe dans la conscience, le corps mou, la tête avachie sur mon épaule gauche. Je me massai les deux joues en vue de me détendre, en vain.. - Répond lui, qu'attends-tu?! Je sursautai à la voix de Yet. - AH!! ça va pas non?!! - Maman va s'impatienter. - MAIS JE NE SAIS PLUS CE QU'ELLE A DIIIiiiiit!!! Finis-je par chouiner. - Elle t'a demandé pourquoi avoir.. - AH OUI!! ça y est je me souviens! Sans m'en rendre compte, j'avais plaquer ma moufle sur la bouche de Yet. - Cymetia est venue me voir! Le silence vola en éclat sous la seule force de ma voix. Le corps raide et la tête bien droite, j'enchainai, comme maman! Je ne sais plus trop ce qu'elle a dit, mais elle a ouvert la porte de la conscience!- Et après elle a demandé quoi.. Chuchotai-je de crainte que maman ne m'entende. - Elmh taphm dophandef.. - Arrête ça! J'aurai juré d'avantage si je n'avais compris que j'étais à l'origine du problème. Retirant aussitôt ma mimine du bec de Yet, je me fis toute petite. - Elle t'a demandé qui tu étais, et si elle pouvait te faire confiance. Dans un silence coupable qui me privait de tout intérioriser, je m'adressai à maman: - Je suis Chou, maman. Ta Chou! En revanche, ignorant tout de ce qu'était la confiance, je m'arrêtai là pour les présentations. - Maintenant il faut que tu lui prouves. Se moqua Yet qui se tenait derrière moi, guettant chacun de mes faits et gestes. - Et je fais ça comment moi? L'absence de réponse me fit paniquer. Je me retournai pour fustiger Yet du regard, mais elle n'était plus là. C'était donc seule que j'allais devoir prouver à maman que j'étais bien Chou.. Etait-il seulement possible de justifier ce genre de chose? Comme dirait Yet, si le ciel est bleu, prouve le moi! Une seule idée me vint, cette même idée qui m'avait fait franchir les escaliers, plonger dans la boue, tournoyer dans les airs. L'idée toute simple qui voulait câliner maman.. Je n'attendis point qu'elle remette le couvert avec ses questions pour lui sauter dessus! Mais c'était mal estimer la force de mes membres. Je devais être à quoi.. deux mètres de maman, et mon plongeon ne couvrit même pas la moitié de cette distance. Pareil à Mâchouille, je me retrouvais face contre terre.. La honte me submergea, puis la tristesse. - Jeeee n'arriiiiive même paaaas à lui prouveeeer que je suis Chouuuuu... Sanglotai-je. Les gémissements qui suivirent devinrent également audibles dans la crypte. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 20 ! ~ |
| | | Éris | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Mar 14 Juin - 22:41 | |
| Ma poupée, probablement inerte pendant mon ruminage, se manifesta en m'imitant avec un tonitruant BEN OUI!!!!! Surprise, je bloquais un instant sur son expression car cette intonation était exactement la même que je prenais quand j'étais enfant, quand j'étais fière d'avoir compris quelque chose. Elle fit aussi écho à ce qu'avait dit Yet un peu plus tôt : Chou est ton innocence, ta gentillesse. En baissant mes bras je me dis que finalement, si Chou était une part de moi, qu'elle était en fait une sorte de copie conforme de ma candeur à une époque. Ce qui expliquait son commentaire suivant : rejeter Mâ, mon côté sombre, au point de ne pas l'entendre nommée... Jusque là, le discours se tenait. Mais il me fallait plus d'informations. Tandis que Chou ? se levait tremblotante, je la bombardai de questions fondamentales : pourquoi, qui, comment mais beaucoup trop vite pour qu'elle puisse me répondre entre deux. Elle semblait littéralement assommée. C'était pourtant des demandes simples en dehors de la dernière non ? La mention de Cymetia me fit hausser un sourcil, qu'est-ce que la petite reine venait faire là ? Elle serait à l'origine de la vie dans ma Mâchouillette mais pour quelles raisons ? Mille question me taraudaient à la seconde. Je regardai ma poupée avec encore plus de curiosité et d'intérêts. Elle m'affirma être Chou et c'était difficile de ne pas la croire, je devinai sans peine que parmi le deux autres, elle serait la seule à m'appeler maman. Je m'apprêtai à lui poser une autre question quand... elle bougea comme si elle voulait sauter vers moi mais eu lieu de ça, elle alla mordre la poussière... - C'est quoi ça ? J'étais éberluée. Et voilà qu'elle se mettait à chouiner, de plus en plus fort. Face contre terre, les sons en ressortaient étouffés, ridicules. J'aurais dû en rire, j'aurais pu en rire. Mais c'était ma poupée, ma Première. Hors de question de la laisser dans une position aussi honteuse. Sans réfléchir, je me mis à ramper à quatre pattes vers elle, la soulevais et la prenais dans mes bras en me rasseyant en tailleur. Machinalement, je la dorlotai doucement pour la calmer. Je m'arrêtait net, comment avais-je pu avoir ce comportement grotesque de gamine ? N'importe quoi ! Je la reposai vivement en face de moi, peu importe ses plaintes de bébé. Il était temps de reprendre l'interrogatoire. - Fais un effort, Cymetia, elle a dit quelque chose en particulier lors de ta...naissance ? Si elle arrivait à s'en souvenir, je devrais alors avoir une réponse précise sur son rôle. Par exemple, ton but ? J'attendis sa réplique avant de poursuivre. Qu'en est-il de Mâ ? pourquoi l'avoir laissé agir, empoisonner la fille de tout à l'heure ? Pouvez au moins l'empêcher de se manifester et de nuire ? Je m'inquiétais face à cette conscience, elle était sans doute imprévisible et je ne devrais compter que sur Chou-Yet pour la coincer. Je sentai bien que je la torturai avec mes interrogations et qu'elle avait quand même essayé d'y répondre avec sincérité. - As-tu...des choses à me dire ? à me demander ?¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 22 ! ~ |
| | | Mâchouillette | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Mer 15 Juin - 16:36 | |
| J'étais désespérée, si désespérée que j'aurais voulu ne jamais exister.. Affalée sur mon siège, j'étais incapable de faire autre chose que chouiner. Maman aimait parler, mais moi je préférais câliner, je n'avais pas réussi à me faire comprendre, à la place de maman, je me jetterais dans le premier trou venu, et m'oublierais à jamais. Et alors que j'entreprenais d'abandonner la conscience pour ne pas assister à ma fin, je sentis mon corps se soulever. Une pensée innocente me traversa, je voulais voir le visage de maman une toute dernière fois. Un désir à moitié comblé je dirais, car je ne fis que l'entrevoir. Seulement, la manière dont elle s'y prenait pour me tenir, m'incita à prolonger mon séjour. Maman se rassit, puis m'allongea sur son avant bras, de là, je pus pleinement la contempler. Je gémissais toujours, mais les sons se faisaient de plus en plus discrets. Ils disparurent définitivement dès qu'elle se mit à me bercer.. Une vague d'amour me submergea avec une telle force que je fondis sur place. Maman m'aimait.. elle m'aimait!!! Si je n'étais pas soucieuse de troubler ce moment, je lui aurais sauté au cou pour ne plus jamais la lâcher! Je ne me sentais plus, j'aurais voulu que ça ne finisse pas, j'aurais même voulu qu'elle y ajoute quelques caresses. Chose que je m'apprêtais par ailleurs à lui faire comprendre en voulant porter sa main jusque sur ma tête. Mais maman décréta que l'instant avait suffisamment duré. Je tentai de l'agripper, de rester accrocher.. en vain. J'étais trop douce, trop potelée pour être à même de réaliser cet exploit. Désormais assise devant elle, maman voulut savoir ce que Cymetia avait pu me dire quand elle est venue me voir. Je sentais que c'était important pour elle, alors je fis l'effort de me souvenir.. - Tout ce que je peux te dire, c'est que.. Ma voix tremblotait, et alors que je tentais maladroitement de replier mes "jambes" pour qu'elles soient comme maman, je lui racontai la venue de Cymetia. Quand elle est arrivée dans ta maison, elle m'a prise par le noeud pour me soulever jusqu'à son visage. Je trouvais ses couettes rigolotes, j'aurais voulu jouer avec. C'est alors qu'elle se mit à me parler, à moi, oui! à moi! tu te rends compte?! Depuis le temps que j'essayais de te faire savoir que j'étais là sans que tu ne te rendes compte jamais de rien, pour la première fois, quelqu'un me parlait! Elle disait qu'elle savait que j'existais, et que plus que jamais, maman aurait besoin de moi.- De nous! aurait besoin de NOUS! Intervins-je. - YET! ce n'est vraiment pas le moment de faire ta jalouse! M'écriai-je. - Non Chou, je regrette. Mais sur cet échange, je ne te laisserais pas occuper tout l'espace. - Quoi, tu veux lui parler aussi, c'est ça?!! - Tu vois quand tu veux, tu comprends. - Ouais ben! tu attendras ton tour! - Sauf qu'avec toi, il ne viendra jamais ce tour. Yet commençait sérieusement à m'agacer, mais maman venait de me demander pourquoi j'avais laisser Mâ empoisonner la fille, et surtout, pourquoi je l'avais laissé faire. Hein? heuu.. mais j'en sais rien moi! Songeai-je craintive. C'était sûr, maman allait me punir! - Non non c'est bon, j'ai fini! tu peux y aller! Lançai-je à Yet alors que je désertais le siège de la conscience pour m'en aller me cacher. - Je te reconnais bien là, Chou. Murmurai-je pendant que je prenais place. - Chou a jugé bon de me laisser prendre la relève. M'annonçai-je d'un ton rauque. Lorsqu'il est question de Mâ, c'est Yet qui s'y colle. N'y vois guère d'offense, Chou serait incapable de répondre aux questions que tu lui as posé. Si Mâ a agi, c'est parce qu'on lui en a laissé l'opportunité, bien malgré nous ça va sans dire. Elle profita d'une chamaillerie entre Chou et moi pour s'assoir aux commandes. Je ne me rendis compte de sa présence que trop tardivement, je ne pus donc lui retirer la joie de commettre son crime. Quant à savoir s'il nous est possible de l'empêcher de nuire, je ne peux rien t'affirmer. Nous ne vivons que depuis peu, et avant cela, aucune de nous ne pouvait faire quoi que ce soit. Je veillerais autant que faire se peut, c'est là tout ce que je peux te promettre.Je trouvais cela inquiétant que notre propre créatrice redoutait son plus vil côté. Tout comme nous autres, Mâ faisait partie intégrante de ce corps, et même s'il ne m'était pas difficile de surveiller le siège de la conscience, je ne doutais pas un instant que Mâ saurait trouver son chemin. D'une manière ou d'une autre, elle finira par se manifester. Je doute qu'à ce moment, l'une comme l'autre soyons en mesure de prévenir son attaque. Ceci étant dit, j'ajoutai calmement: - Cymetia nous a permis de vivre afin que tu ne souffres point de la perte de Phyrra. Lorsqu'elle nous le confia, elle ne prit pas la peine de la nommer, mais en voyant la façon dont tu te comportes à son égard, je n'eus point de mal à comprendre à qui elle faisait allusion. Si je venais à t'apprendre quelque chose que tu ignorais jusqu'alors, je m'excuse pour mon manque de tact, mais dans le cas où elle ne serait finalement pas morte, j'ose espérer que tu sauras nous faire une petite place.- CHOUuuuu! c'est bon tu peux revenir! - Quoi! ça y est, elle t'a puni? - On peut dire ça, tu vois bien qu'elle te préfère. Je quittai le siège, et au moment de croiser Chou, je lui susurrai: Maman veut savoir si tu as quelque chose à lui dire, ou a lui demander. Je crois que le moment est bien choisi. - Bien choisi pour quoi? - Ben tu sais, pour le.. - Le? - Mais tu le sais, leeeee hmm hmm.. - MAIS LEEEEE HMMM HMMM QUOI?!!! - MAIS LE CÂLIN BOUGRE DE CRUCHE!! - Ah ben tu vois que tu sais le dire hi hi hiiiii!! Voir Yet disparaitre en rouspétant me fit bien rire. Par ailleurs, si tôt je fus assise, si tôt je revendiquai ce pourquoi j'étais là! - Je veux un câliiiiiiiiiiiiiin!!!! Clamai-je les bras levés. Câlin! câlin! câlin! câlin! câlin! Finis-je par répéter en sautillant surplace. Ca y est, maman allait me câliner, oh ouiiiiiiiiii! ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 24 ! ~ |
| | | Éris | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Jeu 16 Juin - 22:45 | |
| J'attendais avec impatience les détails du rôle de Cymetia, j'espérais, je ne sais pas moi, une info du tonnerre ? Surtout que Chou semblait concentrée et se dandinait comme prête pour lâcher une exclusivité. Je grimaçai, mécontente, comment ça la Reine l'avait attrapé par le nœud ?! Elle aurait pu le déchirer, surtout qu'avec les années le ruban avait dû s'affaiblir ! Je me détendis rapidement avec le commentaire sur les couettes, elle les aimait alors j'acquiesçai vivement de haut en bas, d'accord à cent pour cent, elles étaient la signature même de Cymetia, personne n'osait imiter sa coiffure dans le cimetière ! et personne n'oserait jouer avec... mais j'aurais bien imaginé ma poupée perchée sur son épaule à puncher ses touffes avec la Reine qui ferait son Hydile... La suite m'intrigua, comment Cymetia avait elle pu savoir que Mâchouillette avait une âme ? et pourquoi aurais-je là, avoir encore plus besoin d'elle ? Yet prit soudain la parole. Je pouvais donc m'attendre cette fois-ci à davantage de rationalité. Je retenue donc que la présence de Mâ avait été un accident et le fait que ce soit elle qui la chaperonnerait me rassurait. Je lui répondis avec douceur que je comptais sur elle pour limiter tout autre incident fâcheux. Ma mine s'assombrit lorsqu'elle aborda les limites de Phyrra. Je ne pouvais pas croire que son destin était inéluctable. Cymetia avait dit que la Pierre du destin pouvait la maintenir très très longtemps et j'étais quasiment certaine qu'elle en avait fait usage juste avant d'être réduite en cendres. - La lumière qui avait touché Phyrra provenait du caillou, j'en suis sûre ! J'avais lâché ça, comme ça. Peu importe si Yet ne comprenait pas, j'affirmais farouchement quand même Elle ne mourra pas. Je réfléchis un instant à la dernière phrase qu'elle avait énoncé puis concluais. Tu auras toujours une place dans mon cœur, mais serais tu capable de me suivre ? Je veux dire, n'es tu pas un peu trop fragile ? Empoisonner c'est bien mais je doute que cela suffise. Je méditais sur son utilité. De façon générale, pas de soucis je l'emmènerai partout avec plaisir. Mais s'il y a bagarre j'en fais quoi ? Je la pose et la laisse polluer la zone et puis quoi ? Elle serait sans doute immobile, donc vulnérable. Une question me vint soudain. Mais au fait ? vous vous partagez le même pouvoir à trois ou ce n'est que celui de Mâ, le poison ? demandai-je paniquée Parce que si CHou-Yet êtes inutiles...misère quoi... Je soupirai à cette dernière hypthèse. Bon on verra bien... Sache que je n'ai aucune envie de vous mettre au placard... Mue par une soudaine tendresse, je tapotai affectueusement sa tête. Tu peux laisser revenir Chou si tu en as envie Aussitôt dit aussi tôt fait. Bruyante, elle revendiqua immédiatement un câlin. Plusieurs même. D'humeur encore cajoleuse, j'accédai à sa demande. La prenant dans mes bras, je la berçai avec des "là, là..." et caressai sa tête, le corps. J'en profitai discrètement pour faire un examen. Elle était effilochée à certains endroits, il faudra que je prenne un moment pour couper ce qu'il y avait à enlever et rafistoler par ci par là. Le temps l'avait jauni mais sinon elle était plutôt en bon état. Son nœud allait bien, Cymetia ne l'avait même pas déformé. Quoique. Un côté semblait plus haut. Baah, pas grave pensais je, elle était toujours aussi belle et je n'étais pas maniaque. Pas trop. Une autre idée saugrenue me vint. Était elle chatouilleuse ? Je me mis alors à le faire, tentant plusieurs zones. L'aiguille plantée dans son cœur m'ennuyait fortement. Il me rappelait mon comportement injuste que j'avais eu et je n'avais pas envie de m'en rappeler. - L'épingle... n'est-elle pas à l'origine de Mâ ? Cette dernière était et pouvait être un gros problème. Chou, Yet ? Et si j'enlevais cette épine ? tandis que mes doigts dessus était prêts à l'arracher. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 26 ! ~ |
| | | Mâchouillette | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Ven 17 Juin - 16:14 | |
| Quand notre créatrice me répondit, j'avais déjà permis à Chou de me remplacer. Je gardai donc ses questions dans un recoin de mon esprit, afin d'y répondre ultérieurement. Cependant, rien ne m'empêchait d'y cogiter en prévision de mon retour. A commencer par notre capacité à la suivre, je posai un bémol à cette interrogation qui comportait plusieurs facettes. Si naïvement la couturière s'illustrait notre corps matériel parcourant la lande à ses côtés, les problèmes ne cesseraient alors de s'enchainer. Néanmoins, celle-ci finit par préciser le fond de sa pensée. Je n'étais pas taxidermiste, juste une conscience orbitant autour de deux autres. Mais je pouvais au moins la renseigner sur deux risques bien distincts. A savoir que notre exuvie pouvait aisément brûler, ou bien sombrer dans les abysses les plus insondables si jamais ses mains venaient à nous échapper au milieu de l'océan. Je pus par ailleurs le constater personnellement lorsque j'eus pris les commandes, notre corps de coton est une vraie galère à faire bouger! Bien que les tiges de roseau composant notre ossature aient su conserver leur souplesse, nos geste demeurent imprécis et patauds. Quant à la question du poison, je dirais que ce ne fut là qu'une erreur de parcours. Jamais il ne fut convenu que ce dernier fasse partie de notre arsenal de combat. Car on pouvait prétendre ce que l'on voulait, nous ne fûmes point animées simplement pour tenir une conversation. S'il était de notre vocation de succéder à Phyrra, une Drow somme toute fort capable, il est également de notre devoir de pouvoir lui ravir son titre. Et bien que je craignais quelques tensions entre Chou et la revenante au derme obscur, je ne doutais pas de notre créatrice. Donc non, nous étions toutes trois capable de faire usage de ce fameux nuage de poison, même si je supposais que Chou peinerait à en trouver le bouton. En tout cas, l'intention de notre couturière continuait de faire écho en moi. Elle nous découvrait sous un nouveau jour, se faisant, elle ne s'imaginait plus sans nous, voilà qui sut m'arracher un sourire. Impatiente, je sautillai toujours, quand brusquement! maman m'attrapa! A ce moment, elle pouvait décider n'importe quoi, aussi je me tus. Mais quand elle me lova contre son giron, avant de me dorloter, j'abaissai le store qui me permettait de voir au dehors. Pas question de laisser la vue troubler cet instant si particulier. Chacun de ses doigts, chacun de ses sons, tout fut absorber à grande goulée. Cela faisait siiii longtemps.. Je me liquéfiai sur mon trône, ce qui eu pour effet d'actionner une sorte de ronronnement. Le bouton que maman avait oublié en moi lors de ma création, avait fini par remonter jusque dans ma gorge. Alors que je gémissais depuis le siège de la conscience, le bouton en déforma la sonorité, éteignant ma voix, afin de laisser place à cette espèce de vibration chuchotée. Bien que j'en fus surprise, cela ne suffit guère à m'extraire de mon état flottant, de plus, je trouvais le bruit particulièrement fidèle à mon état actuel. Quand maman me caressa la tête, mon ronronnement redoubla d'intensité, proportionnellement à ce que j'exprimais en interne. Nul doute qu'elle devait en ressentir les pulsations. Sa main descendit lentement, puis parcourut l'ensemble de mon corps. Jamais je ne me sentis aussi vivante! j'étais aimée, choyée.. - Continue.. Murmurai-je entre deux plaintes liées au bienêtre absolu. Gratte par là.. plus bas. Ouiiiiiiiiii.. Puis tout cessa. Sans que je n'en comprenne la raison, la sensation se volatilisa complètement, comme si elle n'avait jamais eu lieu. Alerte, je me rouvris intégralement au monde. Maman était toujours là, mais la distribution de caresses semblait avoir atteint son terme. Agrippée aux commandes, je revendiquai une prolongation! deux ou trois heures devraient suffire à mon bonheur, pensai-je clémente. Relevant sèchement la tête, j'implorai en aboyant un tout petit: - Encore!!!Sentant de nouveaux effleurements au niveau de mon torse, je m'apprêtai une fois de plus à me laisser gagner par l'obscurité. - Tes caresses sont différentes. Constatai-je. Je veux celles de tout à l'heure.. Finis-je par geindre. Soit ma perception avait un souci, soit maman s'y prenait vraiment très mal. Cela devint par ailleurs si désagréable que je fus contrainte de me dandiner pour espérer fuir cet assaut d'un nouveau genre. D'étranges picotements remontaient le long de mon corps, comme si le siège lui-même en avait après moi. Sous l'insistance de maman, que je ne me permettrais point de repousser, je me mis à trembler de toute part. Instinctivement, de mes moufles je voulus faire barrage, sans succès.. - STOOOOOOOOOOP!! J'ignorais ce qui se tramait en moi, mais une irrépressible envie de rire me guettait. Maman ne faisait pourtant que me gratter sous les bras, oui, gratter, car ce n'était surement pas une caresse ce truc!. Elle ne faisait rien d'autre, alors que m'arrivait-il? - HI HI HI HI HIIII, HI HIIIIIIIIII!!!! M'esclaffai-je sans prendre garde au fait que maman pouvait aussi m'entendre. Cela finit toutefois, et heureusement, par cesser. Alors que je n'étais pas encore remise, maman se mit à me parler de Mâ. Sans attendre de découvrir la suite, je persiflai à l'attention de Yet afin qu'elle s'en vienne prendre la relève. Mais lorsque je vis le doigt de maman toucher l'aiguille de Mâ, je bondis littéralement en arrière pour me retamer sur le sol dur qui s'étendait devant elle. Je me relevai vivement pour contester! - NON! Me souvenant alors qu'il était mal de crier sur maman, je repris: Non.. c'est à Mâ, faut pas le toucher! Répétai-je bêtement ce que m'eut dit Yet. Mes moufles devant l'objet de la convoitise, j'espérai que maman comprenne. Ca ne la fera pas disparaître tu sais, mais peut-être que nous si.. Avançai-je sans vraiment savoir de quoi je parlais. - YEEEEEEEEEEET!! - Oui oui, me voilà. - Je crois que maman veut en apprendre plus sur Mâ.. - Le contraire m'aurait étonné. Toute tremblante, Chou eut toutes les peines du monde pour descendre de son trône. Je me demandai alors ce qu'avait bien lui faire notre créatrice pour la mettre dans un état pareil. - Je suis là, à ce que j'ai cru comprendre, tu aurais d'autres questions à formuler au sujet de Mâ? Je n'avais point épié le moment privilégié de Chou, c'est pourquoi je me retrouvais en terrain neutre. Essaie juste d'être aussi précise que possible, car il s'agit là d'un sujet délicat.¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 27 ! ~ |
| | | Éris | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Dim 19 Juin - 12:35 | |
| Mâchouillette ne dit rien au début quand je la pris dans mes bras, comme tout à l'heure pour la calmer. Son silence me faisait douter de l'intérêt du câlin, puisque rien ne m'indiquait qu'elle ressentait quelque chose, le pouvait-elle seulement ? Lorsqu'un son fut émis, je sursautai légèrement. Une sorte de râle vibrant. Cela n'arrêta pas pour autant mes caresses, j'avais l'impression d'avoir débloqué quelque chose. Je changeai légèrement mon toucher et constatai que cela modifiait son bruit. Je fis donc le parallèle avec un chat : ma poupée ronronnait ! c'était...surprenant. Inattendu. Les fillettes de mon village adoraient jouer avec leurs poupées en imaginant qu'elles pouvaient parler. Jamais je n'aurais cru que je m'amuserai à ça un jour... Moi je préférai les trucs vivants, martyrisables. J'arrêtai mon dorlotage pour fixer Mâchouillette. Elle était éveillée et pourtant, je n'avais pas envie de lui faire du mal. Ça c'était vraiment nouveau pour moi. Je n'avais même plus envie de la disséquer et je me demandais bien pourquoi. Un Encore!!! interrompit mes pensées. Je repris un peu mes caresses avant de procéder à son examen général puis à m'adonner aux chatouilles. J'essayais plein de zones. Une réaction positive me parvint enfin, elle tremblait et je ressentis même la volonté d'une petite résistance de sa part. Mon instinct sadique fit aussitôt surface, j'insistai, et... Tadaaaaam ! Elle craqua, ria à pleine bourre ! Ultra satisfaite de mon méfait, je ris aussi à gorge déployée. J'avais réusiiiii ! Fière de cette bêtise, je jugeai qu'il était temps de passer à autre chose. À peine avais-je touché l'aiguille de Mâ, que Mâchouillette bondit en arrière, je ne pus l'arrêter, elle s'écrasa dans un "pouf" de tout son dos. - Qu...Qu..Quoi ?! Bafouillais je, déboussolée par sa brusquerie et sa négativité. Pourquoi t'as fait ça ? . Je ne comprenais pas du tout ce que signifiait son "C'est à Mâ". C'est ridicule, laisse moi l'enlever ! Déjà je levai la main pour tenter d'atteindre l'objet mais Chou était déterminée à ce que je n'y touche pas, ses bras faisaient barrage, et sans doute prête à me glisser entre les doigts. J'aurai pu insister mais dès qu'elle supposa que cela pouvait les faire disparaitre toute les trois, je me stoppai immédiatement. Elle était sérieuse, paniquée. Là, là, c'est bon je ne ferai rien, tentai je de la rassurer, je reprenais une posture sage, voulant lui prouver mes dires. Sans crier gare, Chou avait laisser la place à la deuxième. Yet ? Pourquoi tu... Je ne comprenais pas qu'elle pose la question sur Mâ, elle n'avait vraiment rien vu ? Je résumai alors. J'ai voulu enlever l'aiguille pour faire disparaitre Mâ, mais Chou m'en a empêché. Pourquoi ? Je la laissai me répondre. J'en profitai pour questionner sur ce qui ma taraudait juste avant. Comment ça se passe entre vous trois ? Vous ne voyez pas ce que font les autres ? par exemple est-ce que Chou sait ce que tu dis et fais en ce moment même ?Il me semblait qu'on avait fait le tour des interrogations sur ma poupée. Il était donc peut-être temps de revenir aux choses sérieuses. Je me confiais donc sur ma situation : Cymetia était partie en poussière, je la remplaçai, et sa dernière mission confiée était de réunir l'ensemble des Mallevs en un lieu dit. Malgré sa jeune vie, j'espérais qu'elle ait une information, je ne sais pas, une connaissance incrustée par Cymetia au moment de son animation peut-être ? Si elle ne savait rien, je serai déçue mais je me rappellerai que Hydile et la première des Sans-visages devaient savoir et le lui dirai. Un point pratique me semblait important à aborder : la mobilité ! J'ai bien compris que vous n'appréciez pas votre petit frère Mâchouille. Mais j'ai besoin de lui ! M'attendant à des plaintes, je la laissai faire puis précisai ma pensée. J'ai l'intention de vous emmener avec moi mais j'imagine que vous n'avez aucune envie de rester à côté de lui pendant que je le porte ? Voici mon idée. Soit je vous porte dans une sacoche. J'entendais déjà les protestations de Chou mais la laisser faire avant de poursuivre. Soiiiiiit. Soit je demande à Prolixe de vous créer une monture. Je n'avais aucune idée de quelle tête elle aurait cependant... Si elle en voulait une, je la laisserai indiquer quelle sorte de créature elle voudrait à prolixe. Humanoïde ou bizarre ? J'étais bien curieuse de ce qu'elle choisirait si elle avait le choix. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 30 ! ~ |
| | | Mâchouillette | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Lun 20 Juin - 16:48 | |
| Manifestement surprise de me revoir, notre créatrice finit par remettre de l'ordre dans ses pensées, avant de me questionner au sujet de la réaction de Chou vis-à-vis de l'aiguille de Mâ. Je reconnaissais être l'instigatrice de ce comportement, car avec une personnalité comme celle de Chou, on ne prenait jamais trop de précautions. Bien naïve était cependant la couturière de croire qu'il suffirait d'ôter l'épingle pour ne plus avoir à se soucier de Mâ. Je ne connaissais le monde des vivants que par ce que j'avais pu en voir, et en dépit de la précarité de mon expérience dans ce domaine, je n'avais relevé aucune logique nous poussant à raisonner de la sorte. C'est donc sans raison que notre créatrice supposa que retirer le mauvais, effacerait le mauvais.. Je relevais bien que son geste partait d'un bon sentiment, mais dans notre cas, c'était surtout la chose à ne pas faire! Je ne pouvais point l'expliquer par des faits avérés, l'arpète devra donc s'en remettre à son imagination. - Nous avons chacune notre fétiche, l'épingle de Mâ, le noeud de Chou, et moi le bouton qui fait notre oeil. Ôter l'un de ces objets déstabiliserait tout l'ensemble. Que nous le voulions ou non, nous sommes reliées les unes aux autres. Peut-être qu'à notre création cela aurait été possible, mais voici maintenant plus d'un siècle que nous cohabitons. Nos essences sont rattachés aux fétiches que je t'ai listé. Et bien qu'au départ chacun d'eux était pur, il s'avère que ce n'est plus le cas aujourd'hui. Nous nous sommes entremêlées du fait que nous fûmes abandonnées dans l'ombre de ta crypte. Je ne lui reprochais rien, comment aurait-elle pu le savoir? Notre créatrice nous avait conservé, cela était déjà plus que suffisant comme preuve d'amour. Livrées à nous-même, nous avons finis par trahir nos propres convictions. Chou a finis par éprouver la haine, et moi la rancoeur, quant à Mâ, fidèle à ses principes les plus noirs, demeura celle qu'elle a toujours été. Nos essences se sont en quelque sorte scindées pour se lier à celle de Mâ. Arracher son fétiche aurait pour conséquence immédiate de nous dénaturer. Nous ne serions plus jamais les mêmes. Terminai-je d'un ton grave. Outre cela, je n'étais même pas certaine que le retrait de l'épingle mettrait fin au règne de Mâ. Car après que nous nous sommes parjurées, celle-ci finit par combler le vide que notre créatrice avait creusé en nous. Nous avions certes gagner en autonomie, mais cela se fit au prix de notre liberté. Et s'il existait une solution à ce mal, ce n'était pas moi qui la détenait.. Quant à la question qui suivit, je n'eus qu'à me retourner pour avoir la réponse qu'elle cherchait. - Nous sommes libres de convenir s'il nous sied ou non d'observer notre voisine. C'est alors que Chou commit l'impensable! Se jetant à plat ventre sur moi, elle interféra dans mon échange avec notre créatrice. - JE SUIS LÀ MAMAN!!! Hurlai-je, il était vital qu'elle sache que j'étais toujours là! - Assez, recule!! - ELLE T'A ENTENDU!!! Se moqua Chou après que je me sois rendu compte qu'elle disait effectivement vrai. Bousculant finalement l'insolente, je m'excusai pour cet écart. - Désolé que tu ais assisté à cela, ce n'est pas vraiment sensé se produire. Finis-je par justifier. Pour en revenir à ce que je disais, si l'on est pas aux commandes comme je le suis en ce moment, généralement on gîte dans l'inconscience. Mais dans le cas où l'on souhaiterait vraiment s'abstraire, le subconscient est notre ultime recours.- Bon c'est bon c'est à mon tour làààà!!! marre de tous ces blablas!! Soupirai-je. - Encore une petite chose et je te cède la place. Je l'entendis bafouiller quelque chose, mais n'y prêtai pas garde. Seulement voilà, notre créatrice me devança en me parlant la première. Elle nous apprenait que Mâchouille lui était indispensable, tout en laissant entendre qu'il n'avait aucun poids sur la balance de l'affection. - Ben qu'elle le jette alors!!! S'écria une pensée lointaine. Je me retins de lui répondre, la couturière n'en n'avait pas terminé. Comprenant alors que ces mots ne m'étaient guère adressés, je laissai Chou me remplacer. Personnellement, je ne nourrissais aucun grief à l'égard de ce pantin, qu'il existait ou non, cela m'indifférait complètement. Bien sûr, Chou ne l'entendit point de cet oreille. Résolue à le vider, le gruer et l'enterrer dans le trou le profond qu'elle trouvera, Chou ne comptait guère lui concéder le plus petit espace. Dans sa tête, elle estimait qu'il avait bien assez profité, pendant que notre corps jaunissait dans l'obscurité de la crypte. Je ne pouvais pas lui donner tort sur ce point. Mais elle allait devoir apprendre à être conciliante. - Tu en as besoin pourquoi d'abord?! Grondai-je. - Hmm.. Je n'ai jamais prétendu que ce serait facile, songeai-je non loin. - Balance le, je vais le remplacer! Affirmai-je. Mais maman semblait intraitable, car elle partait toujours dans l'idée où elle devrait nous transporter tous les deux. Moi et ce.. truc! Aussi maman me proposa t-elle une alternative en me faisant cadeau d'une monture que je serais libre de choisir. J'eus un regard pour Yet qui ne cessait de m'observer. De sa tête, elle me fit signe d'accepter la proposition dans le cas où je refuserais de me retrouver dans un sac avec ce déchet! J'aurais bien voulu être facile à combler, vraiment! mais là.. c'était juste pas possible! Si je prenais la monture, c'est Mâchouille qui se retrouvera dans les bras de maman, tandis que moi, en bon petit chien, c'est au ras des pâquerettes que je devrais la suivre. Mais avant que je ne me découse la bouche pour cracher mon fiel, Yet s'interposa! - QUOI! Tonnai-je. Ce n'est pas sur maman que je vais crier, alors écarte toi!!! - Parce que tu crois qu'il t'entend peut-être? - Parfaitement! comme j'entendais avant que Cymetia n'ouvre la porte! - Qu'importe la personnalité que tu lui prêtes, pour maman, ce pantin n'est qu'un outil, comme une dague ou un bouquin. - Alors ce n'est pas dur de le remplacer, si?! - Elle ne m'a pas confié son utilité, mais si elle avait réellement le choix, tu peux être certaine qu'elle aurait opté pour quelque chose de moins encombrant. - Mais si je prends la monture, c'est lui qui va.. - Qui va se retrouver écraser au fond d'un sac? - Non!! bien pépère dans ses bras, là où MOI je devrais être! - Notre créatrice a autre chose à faire de ses bras tu sais. - Tu crois ça? - Comme je te l'ai dit, ce n'est qu'un outil. - Oui bon admettons, tu trouves ça génial toi, de se trainer au ras du sol? - Si tu préfère utiliser tes jambes pour quand même rester au ras du sol, c'est toi que ça regarde. - Mais non!!! Grognai-je. Maman me porte, et c'est à Mâchouille qu'on donne la monture, puis c'est tout! Je n'avais plus vraiment d'arguments à lui soumettre. La haine de Chou pour Mâchouille était par trop indélébile pour la convaincre de remonter à contre-courant. J'espérai notre créatrice plus pertinente dans ses propos, à moins qu'une punition du genre expéditive ne lui jaillisse à l'esprit. Chou ne l'a nommait pas maman pour rien, et une maman digne de ce nom sait quand elle doit sévir et poser des limites. Le bon coeur de la couturière à vouloir s'arranger avec les caprices de Chou ne pouvait que la desservir dans leur relation future. Quand Yet se retira, je sus que j'avais raison! - Donne la monture à Mâchouille, moi, je veux être dans tes bras! Dis-je la voix souriante. - *L'éducation commence maintenant..* Méditai-je depuis l'inconscience. [Annonce : Prolixe est sorti de son mur, mais demeure silencieux, attendant son ordre. Il ondule à la droite de sa Reine ]¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 33 ! ~ |
| | | Éris | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Lun 20 Juin - 20:38 | |
| Yet m'apprit que chacune d'entre elles était rattaché à un des éléments du corps de ma poupée. Mon esprit avait dû mal à comprendre pourquoi elle devaient être reliées ainsi, mais cela n'avait aucune importance, il fallait juste retenir que leurs âmes étaient entremêlées et que donc, maltraiter un des composants était sans doute synonyme de catastrophes. Savoir cela me retirait aussitôt l'envie de titiller l'épingle de Mâ. Le fait aussi que Chou et Yet aient été quelque peu corrompues m'attristait aussi mais comment aurais-je pu le savoir ? L'intervention soudaine de Chou chassa mon assombrissement, m'arrachant un sourire. Au moins elle illustrait bien les dire de sa sœur, elles étaient bien toutes autonomes. Le monologue de ma poupée avait un côté surréaliste qui m'éclatait, les chamailleries devaient aller bon train à l'intérieur. Ce fût bien Chou qui râla à propos de son frère. Yet, devait sans doute faire son Hydile, rien de bien surprenant pensais-je. Chou étant une partie de moi, je fus à peine surprise par sa suggestion. Donner une monture à Mâchouille...rigolais-je intérieurement. C'était bien une idée que j'aurais eu et réclamé. Par contre me convaincre moi-même...c'était une autre paire de manche... De toute ma vie, seules Cymetia et Phyrra avaient pu me convaincre aisément. Devrais-je appeler cette dernière pour m'aider ? Je me rappelai vite que Chou ne la connaissait pas, elle n'aurait alors aucune légitimité à ses yeux. Et Yet ? Quelque chose me disait qu'elle lui en avait touché deux mots et que, sans surprises, la logique avait perdu contre la fillette bornée. Cymetia n'était plus mais il allait pourtant falloir l'imiter. Un défi qui me paraissait hors d'atteinte. J'allais devoir jouer les mamans. Misère. Réprimant mon soupir je commençai ma mission imprévue. - Je ne peux me séparer de Mâchouille, cela est non négociable répétais-je intransigeante. Il est imprégné de ma magie, il est une de mes armes. Expliquai-je. Cela a été très long pour le confectionner, et je ne peux transférer ses compétences sur toi. M'attendant au fameux "pourquoi", je poursuivais. car il est aussi mon bouclier. Tu es trop fragile pour encaisser des coups. Lui, s'il est détruit il réapparaitra, pas toi. Je le sacrifie d'ailleurs souvent... Dans mes bras, tu serais blessée et je ne pourrais pas nous défendre. Je ne veux vraiment pas te perdre, voulus-je la persuader. Et admettons, même si tu es capable de me protéger, je veux pouvoir me battre et me défendre seule avec si, par malheur tu es trop éloignée. Je fis une pause réfléchissant à ce que je pouvais ajouter et écoutant distraitement les éventuelles revendications de Chou. Mâchouille n'a pas de conscience comme vous. Il n'est pas vivant. Et puisqu'il est aussi inerte et muet qu'un caillou, il ne pourra pas donner d'ordres, faire bouger sa monture. Je regardai Prolixe onduler. Il faut que tu aies ta monture, affirmai-je déterminée. Allez, dépêche toi de dire ce que tu veux ! en pointant du doigt le façonneur. Tu ne voudrais pas te trainer à des kilomètres derrière moi non ? Même si elle pleurait, criait, râlait, je ne faiblirai pas. Que c'était dur d'être une maman... Tu veux peut-être des suggestions pour ton coursier ? lui demandai-je avec douceur, en cherchant à la prendre dans mes bras. Pour être franche je n'avais pas d'idées concrètes. Ce qui sûr, il te faut quelque chose de rapide et agile. j'ajoutai en regardant ses extrémités Confortable. Et ça peut être grand si tu veux. Yet, une idée ?¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 35 ! ~ |
| | | Mâchouillette | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Mar 21 Juin - 15:33 | |
| J'étais toute fière de ma contreproposition, mais maman s'empressa de tuer ma joie! Affirmant ne pas vouloir se séparer de cette horreur, je serais contrainte de me retrouver sur une monture! Pourquoi? pourquoi me faire ça?!! Je découvrais à peine le bonheur d'être animée, que déjà maman cherchait à me coller en fin de cortège! D'après ses dires, son Mâchouille était un élément essentiel à sa magie. Ah oui? et elle dirait quoi si je devais avoir une mini-maman pour nourrir mes pouvoirs? elle l'accepterait bien docilement?! J'émettais quelques doutes sur ce point. Malheureusement, c'était là un chantage qui m'était inaccessible.. à moins que je ne force maman à faire usage d'un sort contre moi, ainsi, je pourrais le faire mien! Je réfléchis un instant, puis sonda ma génitrice. - Heu.. Bourdonnai-je. C'est quoi ça?! Maman avait une magie des plus bizarres, ce qui me permit aussi de comprendre combien sa serpillère était sollicitée.. Alors elle ne m'avait pas menti, maman ne pouvait pas me transférer l'enchantement qu'elle avait conférer à Mâchouille. J'avais beau me creuser, mais aucun de ses sors ne semblait être absorbable. J'étais déçue, très déçue.. la fatalité m'explosait en plein visage, et je ne pouvais lui opposer aucune résistance! Tout compte fait, remplacer le pantin n'était peut-être pas une si bonne idée que ça.. Me faire essorer, planter ou encore démembrer, au-secours quoi! Yet avait raison, Mâchouille n'était qu'un outil, et maintenant que j'avais infiltré l'esprit de maman, je cauchemardai à l'idée de ce qu'elle pourrait me faire subir si jamais elle venait à ne plus m'aimer. De mon corps meurtri, elle apporterait une nouvelle touche décorative à sa chambre noire, me faisant pendouiller ça et là.. Plus de moufles pour faire des câlins, plus de jambes pour gravir le Montscalier, et même plus de tête pour être mignonne. Je préférai ne point imaginer ce qu'elle ferait de ma bourre.. Maman avait tout bien expliqué, et même si je savais qu'elle avait raison, en plus de craindre une éventuelle dérouillée à base d'aiguille entre autres torsions, je ne parvenais à me faire à l'idée d'être rangée en second plan.. Je voulais être avec elle, sur elle! pas à côté, et encore moins derrière. Je songeai alors à la seule solution qui m'étais permise, la monture. Maman se porta par ailleurs volontaire pour des suggestions, allant même jusqu'à m'ouvrir ses bras en vue de me cajoler. Un câlin? sérieusement? après ce que je venais découvrir sur sa magie? Sur l'instant, j'embrassai ma haine pour Mâchouille, parce que si je l'avais aimé, j'aurais à présent trop peur de maman pour ne serait-ce que rester dans la même pièce qu'elle. D'humeur boudeuse, je refusai l'invitation en croisant mes manches, avant de lui afficher mon profil le plus dédaigneux! J'étais écartelée entre.. rhaaa, voilà que ces images ne me quittaient plus! En somme, je ne savais plus où donner de la tête.. Devais-je fuir très loin? car il semblait être dans les coutumes de maman de ravager ses propres créations. Devais-je me faire la plus gentille possible? Ou devais-je simplement laisser Yet gérer tout ça? Comme ça, en cas où elle échouerait, je n'éprouverais aucune douleur à camper dans l'inconscience.. - Tout va bien, Chou? Murmura un souffle depuis mon dos. - AH!! mais pourquoi faut-il toujours que tu surgisses derrière moi?!! Me calmant peu à peu, je décidai finalement de me confier. - Non ça ne va pas, pourquoi ça irait d'abord?!! - Explique moi. - Regarde les pouvoirs de maman, tu comprendras! - Je les ai déjà sondé, mais je ne vois pas ce que je dois en comprendre. - Ben tout ce qu'elle fait à Mâchouille là! elle peut aussi me le faire à moi!! - Ah c'est donc cela qui t'angoisse? - Ce serait quoi autrement, hein?! - Ne soit pas ridicule Chou, si ta maman avait voulu te faire tout ce que tu crois, c'est notre corps qu'elle aurait enchanté, elle ne se serait pas embêté à confectionner une nouvelle poupée alors qu'elle en avait déjà une sous la main. - Ca veut dire quoi ton charabia?!! - Cela veut simplement dire que ta maman t'aime. - Qu'elle m'aime? - Oui, il ne lui serait jamais venu à l'esprit de te faire subir les mêmes sévices qu'elle s'applique à administrer à Mâchouille. Tu es sa petite protégée, au moins dans sa crypte, elle te savait en sécurité. En voyant Yet repartir, j'eus une soudaine envie de lui faire un câlin, un acte qu'elle n'aurait sans doute pas su apprécier à sa juste valeur, mais je n'en pensais pas moins. Une fois encore, elle avait trouvé les mots justes, si bien qu'en une fraction de seconde, maman redevint tout pour moi! Le pied au plancher, je me mis à réfléchir à la monture qui pourrait me convenir. Il me fallait quelque chose qui agrippe, ou mieux, qui colle! Toutes sortes de bestioles se mirent alors à défiler devant mes yeux. L'une d'entre elles me captiva tout particulièrement. Son aspect était dégoutant, mais elle cochait toutes les cases! Juste je ne savais pas quel nom lui donner, comment faire comprendre que je voulais ça et pas autre chose? Impatiente, maman finit par demander son avis à Yet, mais je voulais trouver toute seule moi!! Et alors que je la voyais s'approcher, je balançai le premier mot qui me vint à l'esprit pour qualifier la chose.. - Empoulpation.. Annonçai-je la voix éteinte par la réflexion. Une empoulpation, je veux une EMPOULPATION!!! Criai-je dans un second temps. - A quoi songes-tu au travers de cette appellation barbare? - Elle n'est pas barbare! Rétorquai-je. - Si elle l'est! alors? - Ben j'imagine une sorte bête visqueuse avec des pattes toutes molles. - Comment espères tu suivre ta maman avec ce type de véhicule? - Ah ah! mais c'est là que mon génie entre en jeu! l'empoulpation va se coller à maman, comme ça, je resterais sur maman! - Dans ce cas, je ne suis pas certaine que ta demande soit validée. - Ben POURQUOI?!! - Avoir le champ libre, as-tu seulement une vague idée de ce que cela peut signifier? - Non, et je m'en bourre! - C'est peut-être là qu'est le problème justement. Si notre créatrice te permettait d'avoir une monture, ce n'est pas pour que tu deviennes deux fois plus encombrante pour elle! - Mais je ne la gênerais pas, promis! ce serait une toute petite empoulpation! - De toute manière, c'est à mon tour de m'exprimer. - Alors dis-lui que je veux une empoulpation, s'il te plaiiiiiiiiiit!!! Suppliai-je en quittant les commandes à contrecoeur. - J'ignore si la demande de Chou a bien été comprise. A ces mots, je lorgnai Prolixe qui se tortillait à l'instar d'une algue malmenée par les courants marins. Tout ce que je demande, c'est de faire de cette création, un être inoffensif! Inutile de fournir à Mâ plus d'armes qu'elle n'en a déjà. Je ne pouvais cependant permettre à Chou de handicaper notre créatrice avec son exigence issue des contes les plus noirs. Elle ne me regardait point, mais j'étais certaine de son écoute, c'est pourquoi je fis signe à la couturière d'approcher à l'aide de ma moufle. Et une fois que son visage serait suffisamment accoler au nôtre, par un gazouillis à peine audible, je murmurerai à son oreille: Une main serait l'idéale. Rapide, discrète, capable de s'accrocher à certaines parois, voir même nous protéger en se renfermant sur nous. Craignant que Chou n'émette des soupçons quant à mon silence, je repris aussitôt d'une voix haute et claire: Pour le reste, c'est à toi que revient la décision finale.- NOOOoooon!!! pourquoi tu ne lui as pas dit?!!! Beugla Chou en courant vers moi. - C'est ton jouet, pas le mien. Lui lançai-je avant de disparaitre à mon tour. L'instant ne m'était pas encore donné pour conseiller notre créatrice sur son nouveau statut de reine. Quant à cette curieuse histoire au sujet des Mallevs, je trépignais d'en apprendre plus, mais je ne pouvais hélas lui apporter d'avantages d'informations. J'étais certaine que les occasions ne manqueraient plus, maintenant que nous étions réunies. Il allait juste falloir que je saisisse le bon moment. - Alors alors alors alors!!! Claironnai-je contrariée de ne toujours pas voir mon empoulpation. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 36 ! ~ |
| | | Éris | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Mar 21 Juin - 21:42 | |
| Chou n'avait rien dit mais je devinais aisément qu'elle était contrariée. Et effectivement, quand je voulus proposer un câlin, ma Première osa le dédaigner dans la posture de la parfaite ronchonneuse : bras croisé, de profil, je cru même apercevoir une moue boudeuse s'agiter du bout de ses coutures. Moi qui espérais que Yet était encore dans le coin à me soutenir, elle avait aussi échoué. Je gardai quand même mes bras ouverts, les remuaient pour l'inciter à venir. Je finis par abandonner, dépitée. C'est qu'elle tenait vraiment à me coller alors. Lorsqu'elle souffla le type de créature qu'elle souhaitait, je compris m'être peut être mépris sur son refus; elle était surtout concentrée à réfléchir laquelle désigner. Franchement son choix me ravissait. J'avais le sourire jusqu'aux oreilles, j'adorais tellement ces bêtes là ! Je m'étonnais de ne pas y avoir pensé. Bon par contre j'avais un doute au niveau confort et rapidité mais Prolixe allait sans doute pouvoir améliorer ces détails. J'étais sur le point de valider la décision de Chou quand Yet sous entendit un avertissement. Je perdis instantanément ma risette. J'étais intriguée, que pouvait cacher sa sélection ? L'empoulpation ne serait guère si dangereuse que ça si Mâ devait s'en servir, en tout cas sur moi, je ne pouvais ni étouffer ni souffrir si cette dernière décidait que je sois empoulpée à mort... à moins que...si elle insistait bien, je pourrais effectivement être démembrée ou immobilisée au pire moment possible ? Était cela qu'elle craignait ? Ma poupée fit soudain signe pour que je me rapproche. Ce que je fis, je me retrouvais à genoux à côté mais ce n'était pas suffisant, elle me fit signe de me baisser, jusqu'à avoir mon visage à quelques centimètres d'elle. Je dus tendre l'oreille pour comprendre que Yet me suggérait une alternative : une main. Ce complot me perturbait, pourquoi le chuchoter ainsi ? Peu importe ce qui serait façonné, j'étais certaine que Mâ trouverait de toute façon d'une manière ou d'une autre, le moyen de le manipuler pour la pire chose possible. Le retour tonitruant de Chou impatiente me donna un indice : elle semblait ignorer tout de notre conciliabule. Et si Yet le lui cachait, c'est qu'elle avait sans doute une autre utilité à l'empoulpation qui pourrait ne pas me plaire, en tout cas je ne voyais que ça comme raison pour la pousser à manigancer à l'abri des oreilles. - Je réfléchis si on ne peut pas améliorer ton empoulpation, dis-je pour la faire patienter. J'enroulais mes cheveux autour de mon index pendant que je méditais. L'idée de Yet était sympathique mais je n'étais pas entièrement convaincue. Il était vrai que la main comportait tous mes critères énoncés un peu plus tôt mais j'étais persuadée qu'on pouvait trouver mieux. J'appréciais beaucoup ses éléments supplémentaires, la discrétion, le fait de pouvoir s'agripper, et surtout celui de protéger ma poupée. J'essayais de trouver une autre bête pouvant s'y substituer. L'empoulpation étant encore dans le coin de ma tête, je me dirigeai naturellement vers une autre créature issue de la mer qui me vint à l'esprit. Un crabe ? ça avait des pattes comme des doigts, ça avait une carapace solide, c'était rapide, ça avait des pinces, ça.... Non, pensais-je finalement en secouant la tête, pas assez inoffensif avec ses tenailles, pas assez protecteur, et en plus ça ne marchait pas droit. Une chimère fit soudain irruption dans mon esprit, un bon compromis, enfin je l'espérais. J'hésitais, devais-je le révéler à Chou ? Infatigable, Prolixe continuait de gondoler inlassablement. Dans mes tréfonds, je me rendis compte qu'il n'était pas tout à fait un revenant mais plutôt un organisme, à l'instar de Stika. Je sentis également que j'avais la possibilité d'interagir différemment avec lui, sans doute grâce aux pouvoirs accordés par Cymetia. Je me concentrai sur lui et tentai. -**...Prolixe ?...**Patientant jusqu'à ce qu'il me réponde par l'affirmatif, je lui ferais savoir ce que je voulais. ** Façonne moi une monture, voici à quoi elle doit ressembler : à un crabe coquille. Suffisamment grand pour que ma poupée puisse s'assoir sur la coquille, solide contre la magie et les dégâts physiques, et y entrer sans problème. Je veux qu'en plus qu'il puisse se coller à des parois et que tu remplaces ses pinces par des tentacules. Assure toi aussi qu'il soit rapide, discret et qu'il obéisse bien à Mâchouillette ** Terminerais-je. Il n'y aurait plus qu'à attendre sa finition. - J'ai demandé sa création, informais-je à Chou. J'ai hâte de savoir ce que tu en penseras, je n'en dis pas davantage. Je n'étais pas tout à fais confiante sur le fait qu'elle lui plairait mais je pensais sincèrement qu'il avait tous les atouts nécessaires à son autonomie et sa survie. Je décidai de l'orienter, en attendant, sur le sujet qu'on avait pas pu aborder : les mallevs, de mon statut de Reine qui me tourmentait quelque peu car il ne m'intéressait guère mais que je n'avais pas le choix de le subir. [Annonce : Mâchouillette n'a plus qu'à répondre pour la forme, et le PNJ prendra la relève ]¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 37 ! ~ |
| | | Mâchouillette | Sujet: Re: L'opportuniste incarnée ! Ven 24 Juin - 16:54 | |
| Pourquoi fallait-il que maman réfléchisse à améliorer mon empoulpation? Pour moi elle était parfaite comme ça. Néanmoins consciente de la réflexion qui occupait tout son être, je gardai le silence. J'étais impatiente, et cela se voyait à mes moufles qui se frottaient l'une contre l'autre. Ne pouvant rien faire de plus, j'imaginais la bête sortir par la bouche du vieux ver qui ondoyait à côté de maman. Déjà je me projetai dans un lointain futur, moi et mon empoulpation, collées au ventre, à l'épaule, ou encore à la chevelure de maman, balançant tour à tour des trucs sur nos ennemis! Un câlin ferait office de conclusion, puis tout recommencerait. Oh ce serait tellement génial!! Mais alors que j'embarquai pour d'autres aventures encore plus palpitantes, la voix de maman me ramena dans les profondeurs du tombeau. Elle disait avoir passé commande, et que la livraison se ferait dans les prochaines minutes ouvrées. Oui, bon, d'accord, maman n'avait pas exactement dit ça comme ça, mais c'est ce que j'en compris en tout cas. - Chou. - AAH!!! arrête ou je vais l'dire!! - Je peux t'emprunter le siège une minute? - Ah non alors! je veux assister à la naissance de l'empoulpation moi! - Tu y assisteras, je te le promets. - Pourquoi d'abord?! M'énervai-je. - Je n'en ai pas pour longtemps, et ce que je vais dire ne t'intéresse absolument pas. - Qu'est-ce que t'en sais? - Les histoires de grandes personnes te captivent maintenant? - T'es plus petite que moi je te signale! - Allez, pousse-toi, je ne vais pas me justifier chaque fois que je dois dire quelque chose. - Rhooo, ça va, ça va.. je descends. Abdiquai-je. - J'aurais pu espérer une meilleure occasion, mais je tenais tout de même à donner suite aux confidences que tu m'as livré en tant que reine. - Genre t'y connais quelque chose toi?! - Chou, si c'est pour m'interrompre, tu ferais mieux de sortir! - Et rater mon empoulpation? jamais de la vie! Les conditions ne s'y prêtaient guère, mais je poursuivis malgré tout. Ce que je ferais avant toute chose, c'est confirmer ma légitimité. Pour se faire, je réunirais les plus hauts généraux, et conviendrais ensemble de notre futur. J'en profiterais aussi pour glaner quelques informations, notamment sur le sujet des Mallevs qui laisse matière à discussion. Cymetia est partie avant d'avoir pu m'exposer la situation, et en dépit de mon ignorance, elle m'a choisi, moi, pour les mener tous! - Qu'est-ce que tu racontes? elle t'a rien choisi du tout!! comment tu mens!! J'VAIS LE DIRE!! - Chou s'il te plait! cesse un peu de faire la gamine. J'explique simplement à notre créatrice ce que moi je ferais à sa place. Car tu conviendras que personne ne peut donner d'ordres à maman, n'est-ce pas? c'est pourquoi je suggère par mes propres actions. Des actions supposées. - Oui bon ben tu l'as dit, maintenant rend moi le siège!! - Pas encore, et plus tu m'interrompras, plus cela traînera! - Mais tu m'as promiiiiis!!! - Alors fais en sorte que je puisse tenir ma promesse en te taisant. Quand la souveraine m'a élis en toute connaissance de cause, c'est bien qu'elle avait foi en moi. Phyrra pourrait aussi te conseiller, l'intelligence et la sagesse se lisent dans son regard. En tout cas, tu n'es pas toute seule. - Ben non, puisque je suis là!! Sans même lui répondre, je rendis sa place à Chou, laquelle reprit aussitôt le frottement de nos moufles. Telle une mouche s'astiquant les pattes, cette dernière se préparait à la venue imminente de son futur jouet. Quant à moi, je m'en retournai dans l'inconscience, sans toutefois quitter Chou de l'oeil. Les échanges avec notre créatrice me firent beaucoup de bien, j'étais satisfaite de pouvoir me rendre utile, et surtout mettre à profit ce que je savais faire de mieux. En revanche, si la couturière avait fait le choix de prendre mon chuchotis en considération, et qu'une main vienne à remplacer la bête flasque qu'espérait Chou, celle-ci ne manquerait point de bondir sur son trône. D'un côté je jubilai, mais de l'autre, je regrettai ma suggestion, car il n'était guère dans notre intérêt que Chou entre en conflit avec notre créatrice. J'avais beau être certaine qu'elle finirait par adopter la pogne, surtout si elle y trouvait son compte, mais je savais aussi que la difficulté était avant tout de lui en faire prendre conscience. C'est pourquoi je me préparai à intervenir, encore.. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 39 ! ~ |
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| | | | L'opportuniste incarnée ! | |
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