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 De noir et de gris...

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MessageSujet: De noir et de gris...   De noir et de gris... Icon_minitime1Mar 25 Fév - 16:08

[Arrow...suite de ~ICI~]

Le petit bois fut traversé en quinze minutes seulement. Pour sûr, le cheval de Shyrel était d'une redoutable efficacité en matière de voyage express. Hélas, en l'absence de sable pour renouveler les grains qui se détachaient à l'instar des cellules mortes sur une peau, la monture s'amenuisait à chaque itération de son galop. Désormais de la taille d'un poulain venant de naître, Simba comprit qu'ils n'iront pas plus loin avec l'aide de cette manifestation. Shyrel finit donc par sortir de son état second, faisant ainsi s'effriter ce qu'il restait du dada. Elle s'assit un instant pour reprendre ses forces, un temps durant lequel elle présenta les lieux à notre ami commun. La terre désolée n'était qu'une croûte qui dissimulait nombre de dangers, aussi invita t-elle Simba à ne pas s'éloigner d'elle au risque de causer bien malgré lui, une catastrophe qui échapperait à tout contrôle. Il restait encore du chemin à parcourir, il était donc préférable de ne pas trop s'attarder ici... À savoir qu'au coeur d'un endroit aussi sordide, une pause pipi des plus banales pouvait très vite se transformer en carnage !

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Simba
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MessageSujet: Re: De noir et de gris...   De noir et de gris... Icon_minitime1Mer 26 Fév - 1:24

Bien qu'il ait mis toute sa détermination dans son choix de suivre la guide providentielle qui lui était arrivée, le fils du désert avait finalement pris une décision bien légère sans savoir à quoi elle allait le mener. De fait, il constata encore une fois de plus qu'il ignorait tout de ce monde lorsque, après avoir entendu ses paroles, l'être de la terre et du sable lui prit la main au lieu de se mettre en marche. Elle semblait vouloir inclure une certaine force dans son geste, que Simba ne comprit pas. Si elle s'était décidée à partir, il n'y avait pas de sens pour qu'elle le retienne. Avait-elle perçu le trouble de son âme ? L'héritier des Azurs ne le souhaita pas. Et si elle l'avait perçu et qu'elle décidait d'annuler leur voyage ? Prenait-elle ce doute, cette hésitation, pour un manque de courage ? Pourtant, le valeureux aventurier voulait venir avec elle. Il voulait se montrer digne de ce que le rêve pouvait lui demander. Peut-être aussi, au fond de lui, souhait-il simplement ne pas rester seul, encore une fois, après ce mois si long. Cependant, quand les yeux légèrement fendus se décidèrent à quitter les dunes qu'ils surveillaient, pour épier la réaction de sa vis-à-vis, c'est autre chose que du mépris qu'ils aperçurent. Au contraire, l'envoyée du rêve dégageait une sorte d'air positif, une bienveillance, qui lui donna l'impression qu'elle voyait plus profondément, au-delà de ce qu'était actuellement le jeune lion abandonné de son clan depuis tellement de temps qu'il en avait presque oublié son propre passé sans trouver son futur. Cet esprit bleu aux reflets couchants comme le ciel paraissait le connaître, lui vouloir du bien, voire même l'aimer en quelque sorte. Cela n'avait pourtant aucun sens, car en soi ils venaient de se rencontrer et ils ne s'étaient jamais vus avant cette récente rencontre. Ils ne faisaient même pas partie du même clan, pas même de la même espèce. Ils n'avaient en effet rien en commun, et pourtant lorsqu'elle s'élança vers cet horizon si craint, il la suivit. Puis, lorsqu'elle se retourna finalement pour s'excuser et s'expliquer, il l'écouta et l'accepta. Pour un peu, il en aurait ri de l'ironie : tout concourait vraiment à vouloir l'emmener dans un nul part ou un autre. Il aurait sans doute dû s'en inquiéter, mais à ce moment il avait cessé de s'en préoccuper. Peu importait finalement. Qu'elle agisse pour son clan, lui, il se laisserait porter car son clan à lui n'existait plus. Il lui sourit.

Tandis que son étrange rencontre se tournait de nouveau vers leur destination, sans doute pour s'y élancer désormais, le jeune lion tourna une dernière fois sa tête vers les êtres reptiliens qui jouaient encore au loin. Ils avaient semblé se diriger vers la même direction qu'eux avant de s'arrêter, alors l'inconscient voulait juste leur demander aimablement s'ils comptaient les accompagner durant leur route, ne serait-ce que pour une partie du chemin, ou si ce n'était pas le cas, au moins leur dire au revoir. Cependant, il fut interrompu dans son action par une impression, ou plutôt par une sensation qu'il n'avait jamais connue auparavant. C'était comme la vibration qui précède un tremblement de terre mais pas vraiment, plus comme le mouvement du vent qui agite les branchages et s'enroule autour d'une feuille que comme des chocs uniformes. Les grains de sable eux-mêmes commençaient à se mettre en mouvement, rugissant par leur frottement l'annonce du déchirement du monde, et ils convergeaient vers lui et sa guide. Simba avait déjà aperçu de nombreux monstres dans le désert, en une gamme tellement vaste de créatures étranges que peu de personnes pouvait y comparer leurs propres rencontres. Il avait même déjà vu un monstre chitineux qui, enfoui en profondeur, déclenchait un véritable tourbillon et emportait tout ce qui se trouvait au dessus de lui sur plusieurs mètres. Cependant, même cela ne pouvait pas se comparer à ce qu'il était en train de vivre, élevé par une folle trombe de sable vers le ciel. Même avec tous ses sens en éveil, plantant ses talons dans le sol, le pauvre Azur ne savait pas ce qu'il devait faire, ce qui était le mieux pour sa sécurité. Devait-il se laisser arracher au monde et prendre le risque de glisser dans le piège d'une entité supérieure ? ou devait-il sauter avant que le phénomène n'achève de se former, mais risquer de se blesser et déchiqueter par les agitations de la poussière, voire de tomber dans une piège autrement plus fourbe ? C'est finalement de Shyrel, dans son dos, que lui vint la réponse. Alors il s'accrocha, bandant tous ses muscles contre cette forme inimaginable et allant même jusqu'à sortir les griffes de sa main gauche, malgré la douleur, pour les enfoncer bien droites et se garantir une prise solide. De ses yeux entrouverts, protégés derrière ses cils, il guettait le danger suivant.

Celui-ci ne vint pas. Il lui fallu au moins plusieurs minutes de cavalcade, allongé à l'envers sur l'équidé géant au galop pour constater la relative tranquillité qui régnait. Avec application, le fils des deux races entreprit alors de se relever et, toujours solidement ancré grâce à ses griffes plantées, il s'assit sur l'animal surnaturel. Aussitôt, une sensation de vertige inédite le frappa alors qu'il pouvait voir tout autour de lui les dunes se succéder les unes aux autres. Elles étaient désormais bien plus tranquilles, fuies de tous les monstres qu'il avait dû contourner de nuit sur son chemin. C'est donc là tout ce qu'il avait parcouru durant les heures qu'il avait marché avant de rencontrer Shyrel ? Se rappelant la voix de sa guide qui l'avait calmé lors de l'événement, il la chercha immédiatement du regard et fut rassuré de la trouver derrière lui. Se servant de son même point d'appui, voire poing d'appui, il pivota sur la croupe vers elle.

-Il ne vous est pas arrivé de mal ? Demanda-t-il prudemment.

Cependant, il n'eut pas la moindre réponse à sa question. La demoiselle bleutée lui tournait même ostensiblement le dos, sans même un regard. Ce n'était clairement pas un état normal, bien que Simba ne fût pas connaisseur des états normaux pour les esprits du rêve. Pourtant, s'il lui était arrivé quelque chose, elle ne lui aurait pas conseillé auparavant de se s'accrocher comme elle l'avait fait. Y avait-il une autre raison ? Le jeune lion allait lui demander lorsque, penché vers elle par dessus son poignet, il constata un phénomène qu'il n'aurait pas pu deviner par lui-même. On aurait dit que les minuscules contractions des muscles de la petite femme, le genre de réflexes physiologiques que tout animal vivant a et auxquels on ne faisait généralement pas attention, ces petits mouvements semblaient corrélés avec les légères vibrations qui agitaient la forme de sable sous eux. Ce genre de coïncidence ne pouvait pas exister dans la réalité ; deux êtres ne pouvaient pas partager ainsi le même rythme. Cela voulait-il dire qu'il y avait comme un lien entre eux ? C'était inimaginable. Ainsi, même perdu sans son clan au milieu d'esprits du rêve aux pouvoirs mythiques et mystérieux, le jeune Azur pouvait encore être surpris par de véritables miracles. C'était magique, et il n'avait encore jamais vu de magie par le passé. Pour se confirmer sa découverte, il hasarda alors :

-Cette apparition est due à toi ? Tu la maîtrises ? Mais face au silence, il fut forcé de constater l'évidence. Par contre, cela te prend tout ta concentration, n'est-ce pas ?

L'absence de réponse lui confirma sa supposition. C'était un résultat attendu, néanmoins il se sentit un peu gêné. Il réalisait à quel point il était étrange pour lui de se retrouver avec quelqu'un après tout ce temps maintenant que plus personne ne parlait et qu'il n'y avait même plus les deux reptiliens pour l'égayer de leurs chamailleries. Cette idée l'amusa presque, étant donné que toute cette scène surnaturel s'était déroulée au beau milieu du désert, sans camp, alors qu'il savait que tant et tant de menaces y régnaient. Par bonne conscience, mais sans doute aussi beaucoup pour se distraire, il guetta alors les environs. Il n'y trouva cependant pas grande chose d'autre qu'un léger malaise inexplicable. Maintenant redressé, le pauvre lion réalisait la vitesse à laquelle ils allaient et regrettait bien d'avoir voulu expérimenter ce que c'était que d'être sur une monture. Il ne ressentait plus les tremblements familiers du sol qu'il était habitué à éprouver en temps normal. On lui avait appris à écouter le sol dès sa plus tendre enfance et cela était devenu un réflexe pour lui. En être maintenant incapable lui donna l'impression d'être à découvert, à la merci de tous les dangers. Sans doute aurait-il eu peur s'il ne s'était su protégé par l'immense créature spirituelle de sable de l'envoyée du rêve. Cependant, contrairement aux vibrations du sol, sentir les frémissements internes de l'animal le rendait mal-à-l'aise, un léger mal de tête et des sensations anormales comme si son cœur voulait remonter jusqu'à sa gorge. Simba n'aimait pas cela mais il avait beau regarder tout autour de lui, il ne parvenait pas à les effacer. Il eut beau retirer ses griffes de la croupe de l'élémentaire maintenant qu'il était bien installé, cela résolut peu ses problèmes. Ce n'est finalement que lorsqu'il finit par se perdre dans des rêveries sur d'autres choses qu'il oublia ces désagréments.

C'est ainsi tranquillement que les cavaliers fantasmagoriques finirent par s'engager ensuite dans le petit bois où le cheval de poussière sembla parfois littéralement avaler des arbres sur son chemin. Il y eut des tamariniers, des baobabs, des acacias et des albizias. Les feuilles se succédaient aux épines et les troncs gorgés aux troncs frêles. L'habitant du désert se demandait où ils allaient finir à arriver. Là où des arbres immenses poussaient ? Cependant, il lui apparut bientôt qu'ils ne pourraient pas chevaucher éternellement. Lentement, le sable commença à diminuer et leur monture à rapetisser. Ce n'était pas grand chose au début mais cela prit peu à peu de l'ampleur. Et alors cela devenait réellement préoccupant, la couverture des arbres disparut brutalement, les laissant en proie à un soleil qui étrangement n'était pas si chaud que ça. Cependant ce changement soudain fut de trop pour l'Azur, d'autant que leur monture perdait sa taille à vue d’œil et qu'il fallait maintenant lever les jambes pour ne pas se faire érafler par le sol. Pour éviter ce risque, il préféra attraper sa conductrice par la taille et se relever d'un coup sur ses talons, brisant la transe et laissant leur valeureuse monture se dissoudre un peu plus loin. Désormais dressé au milieu d'un paysage inconnu, c'est tout un univers d'odeurs, de sons, de sensations et de visions qui s'offrit au fils des dunes arides. Rien de ce qu'il éprouvait ne lui était familier. Tout au plus se souvenait-il avoir senti des odeurs semblables sur Shyrel. Néanmoins, le sol souple et froid sous ses pieds, un paysage sombre jusqu'à l'horizon, de la terre sans arbres, vraiment rien de tout cela ne lui était familier et cette constatation l'inquiéta un peu. Finalement, son désert natal n'était peut-être pas tant une terre désolée, comparé à cet endroit. Là-bas il y avait au moins de la vie et même de l'agitation sous la surface et durant la nuit, mais ici tout était vide et mort. Sa guide lui confirma en outre la présence de dangers inhérents à ces lieux. Pourtant, derrière lui, il y avait encore le petit bois, devant lequel la traînée de sable de leur monture s'étalait tel un tapis d'invitation devant une tente. Cela faisait un tel contraste avec la désolation qui régnait devant lui. Il n'y avait alors qu'une chose à faire :

-Nous devrions nous reposer ici. Cela fait un moment que nous progressons et vous devez être fatiguée après votre miracle. Il vaut mieux affronter la suite en forme et avec l'esprit clair.

De fait, il avait senti pour sa part qu'il était temps de se reposer et s'il continuait ainsi il allait être fatigué relativement rapidement. De plus, cet étrange malaise des suites du transport ne s'était pas encore entièrement dissipé. Si les dangers étaient réellement importants ici, ce n'était pas une bonne idée de les affronter malade et éreinté. Pour autant, ce coin semblant somme tout avoir été pris au hasard ne l'était pas. Au contraire, ils étaient à l'endroit parfait pour ce genre de repos et il le lui expliqua par réflexe :

-Nous sommes entre deux environnements différents. Généralement les animaux puissants se situent dans le cœur d'un territoire car c'est là qu'il est le plus facile de chasser. Au contraire, pour vivre à la jonction de deux étendues, il convient d'être capable de chasser dans les deux, ce qui demande trop d'énergie pour être intéressant. C'est pourquoi ce sont généralement les plus faibles qui sont relégués sur les espaces frontaliers, là où la pression est plus faible. Nous courrons donc moins de risque ici.

Simba ne s'attendait pas à un refus de Shyrel pour cette décision qui lui semblait évidente. C'est pourquoi, à moins qu'elle ne se jetât sur lui pour l'arrêter, il se miniaturisa de lui-même jusqu'à sa taille d'une trentaine de centimètres et se roula en boule pour un semi-repos mérité.

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MessageSujet: Re: De noir et de gris...   De noir et de gris... Icon_minitime1Jeu 5 Mar - 14:30

De noir et de gris... Shyrel10

Son bâton posé à côté d'elle, Shyrel s'assit suite à un léger vertige. Simba manifesta alors une certaine inquiétude tout en se rassurant en faisant à la fois les questions et les réponses. Et bien qu'il était amusant de l'entendre, l'Aralsia n'avait hélas point la tête à rire. Le plus épuisant ne fut pas tant de manipuler sa sculpture de sable, mais de la maintenir le plus longtemps possible en dehors de la frontière désertique. Cependant, lorsque l'Hybride suggéra un repos, Shyrel secoua frénétiquement la tête pour afficher son désaccord. Simba ira même jusqu'à plaider la cause de cette zone où le danger serait sans doute bien moindre comparé au profondeur des terres. Mais qu'est-ce qu'il en savait ? L'avait-il au moins écouté lorsqu'elle insista bien sur le fait qu'il ne fallait point s'attarder ici ? manifestement pas. De toute évidence, l'Hybride ne croyait qu'en lui, voilà qui n'arrangerait pas les affaires de Shyrel si en plus de sa méconnaissance du monde il y ajoutait sa petite routine. Non ! il était hors de question de faire une halte ici, à savoir que la journée limitait certes les attaques de Vampires, mais entre les Damnés, les raids Drows et autres monstres tapis sous cette croûte grisâtre et nauséabonde, ce territoire demeurait le terrain de chasse favoris d'un grand nombre de Revenants ! Et oui, Cymetia était loin d'être aimable pour tout le monde. Et bien que la zone choisie pour sa moisson de cadavres privilégiait les vilains, d'autres âmes passantes tels qu'eux, n'étaient guère différenciées par ces derniers. Seulement voilà, alors qu'elle lui tournait le dos au moment de se relever tout en prenant appui sur son bâton. L'Aralsia dut faire face à un Simba gisant à quelques centimètres d'elle tout juste aussi grand que son outre...

Se grattant l'arrière de sa tête à cette observation, Shyrel en oublia momentanément sa frustration. Il était tellement mignon comme ça... comment pouvait-elle ne serait-ce que penser à le déranger ? Toutefois, si ce n'était pas elle, ça serait autre chose... De plus, en admettons qu'il ne se passe rien, Tina et sa monture finiraient par les rejoindre, ce qu'elle ne souhaitait en aucune façon. C'était quand même dingue de pouvoir s'endormir comme ça, et même si l'Aralsia se doutait qu'il restait en alerte, cette faculté lui était tout de même consternante. Mais alors qu'elle s'interrogeait sur comment l'aborder, une soudaine secousse coupa court à ses réflexions. Aussi vif pouvait-il être, Shyrel n'était pas du genre à jouer avec le risque, attrapant Simba d'une seule main, elle l'écarta d'une immense mâchoire qui jaillissait de la terre !

De noir et de gris... Hor10

Avec le temps, Crok'stika avait développé un sens aigu pour les saveurs. Or, las de se repaître des Damnés, des Elfes, des Vampires ainsi que de quelques Drows, la Revenante ne reculait devant rien pour un met inconnu de ses papilles. Cette création de Cymetia était également la seule à être dotée du cannibalisme. Et pour cause, lorsque la Reine estimait une génération défaillante ou obsolète, Crok'stika était là pour lui mâcher le travail. En bonne recycleuse, cette espèce de femme-crocodile mesurait près de quatre mètres. Deux mètres de tronc pour deux mètres de gueule reptilienne ! Circulant dans des réseaux souterrains qu'elle avait creusée elle-même, Crok'stika huma l'odeur de ceux dont elle venait se délecter. Ils n'avaient certes que peu de viande autour de l'os, mais elle n'avait aucun doute quant à l'utilité que sa Reine trouverait à leurs restes !

- Je te l'avais bien dit qu'il ne fallait pas s'attarder ici !!! Hurla Shyrel pendant le fracas de la créature lors de son extraction. Ne se rendant même pas compte qu'elle l'avait délibérément tutoyé.

Plus rapide qu'elle en avait l'air, Crok'stika tenta d'engloutir la naine dans un claquement terrifiant de ses immondes mâchoires. Une attaque qu'elle esquiva de justesse en roulant sur le côté. Action aussitôt reproduite par le monstre qui cette fois-ci parvint à happer la besace de la malheureuse ! Shyrel refusa néanmoins de s'en délester, à partir de là, Crok'stika se mit à la secouer dans tous les sens, ce qui finira par lui faire lâcher prise... Valdinguant sur plusieurs longueurs, l'Aralsia se heurta durement la tête contre un rocher. Avalant le sac de la naine, Crok'stika faisait désormais face à l'Hybride ! Jaugeant son agilité, elle usa de sa langue poreuse et collante pour l'enrouler autour de sa taille. C'était ce qu'elle avait l'habitude de faire lorsqu'elle était confrontée aux Elfes et autres Drows qui faisaient tout pour la garder à distance. Cette appendice pouvait s'étirer jusqu'à une trentaine de mètres. Et gare à ceux qui s'amuseraient à la trancher !

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MessageSujet: Re: De noir et de gris...   De noir et de gris... Icon_minitime1Lun 9 Mar - 23:36

Un Azur a besoin de beaucoup de repos. C'est une chose encore plus essentielle pour eux que pour les autres races. De leur sommeil naissent leur force et leur capacité à survivre à leur environnement, au désert si plein de périls. Cela est à ce point important pour eux que leurs légendes les font même venir du Rêve, une réalité différente peuplée d'esprits aux pouvoirs flous. Pour autant, le danger omniprésent de leur milieu ne leur permet pas dormir d'une traite les nombreuses heures qui leur sont nécessaires, et les contraint donc à effectuer à la place de nombreuses siestes de quelques minutes, dans un état second leur permettant de réagir immédiatement au moindre risque. C'est pour cette raison que Simba sentit d'instinct l'attaque arriver avant même que les vibrations du sol ne soient de l'ordre du sensible pour les autres races. Les yeux ouverts, il bondit précipitamment sur le côté, pour s'éloigner de la cible des tremblements qui s'élevaient depuis les profondeurs. Cependant, au milieu de son action, il aperçut sa guide qui se jetait vers lui, sans doute dans l'intention de le sauver mais avec un temps de retard sur lui. Tout en reprenant dans le même temps sa taille réelle, le jeune lion lui poussa l'épaule avec force dans la direction opposée, pour la mettre hors d'attente de la créature souterraine. Pensant par habitude que Shyrel allait s'éloigner rapidement du monstre surgi de terre entre eux deux, l'hybride recula de plusieurs pas gardant toujours la menace en vue, prêt à réagir. Une manœuvre harcèlement était la meilleure dans cette situation, où chacun attaquerait tour à tour se succédant afin de distraire la proie et de se protéger l'un l'autre. Cependant, l'Aralsia n'était pas un membre de son clan ; elle n'était pas habituée à leurs techniques de chasse et d'esquive et elle n'avait pas non plus leurs aptitudes physiques. C'est donc avec stupeur qu'il la vit brusquement rouler au sol, lorsque bougea l'écran visuel que constituait entre eux l'hybridation troglodytique. Avant qu'il puisse faire quoique ce soit, les mâchoires gigantesques étaient déjà sur elle et la secouaient brutalement avant de la projeter plus loin encore. Le cœur de l'héritier des deux races se serra. Après un tel choc, certains de ses os étaient sans doute brisés, dont peut-être même sa colonne vertébrale. Même s'il parvenait à faire fuir leur assaillant, parviendrait-il à la sauver ? Comment pourrait-il la guérir ? Et sans ces soins adaptés, pourrait-elle seulement un jour à marcher de nouveau ? C'est sa guide ! Elle lui avait été envoyée afin de le mener là où il devait aller, et elle était déjà presque morte ! Il n'aurait sans doute jamais le temps de lui dire au revoir néanmoins.

Peut-être était-ce un signe et maintenant c'était son tour ? L’apparition mortelle se tourna vers lui et son visage de manticore le fixa du regard. L'abandonné prit sa respiration et stoppa le mouvement en arrière qu'il avait entrepris plus ou moins consciemment. Le prédateur au sang froid était doté d'immenses mâchoires dentues allongées sur plus d'un mètre et dotées d'une force prodigieuse, qui devaient lui servir de moyen de locomotion autant que d'armes car c'est avec elles qu'elle avait attaqué jusque là. Le reste du corps était plus fin mais non moins gigantesque, avec de longs bras capables d'attraper ses proies et des yeux sombres. Cette deuxième partie semblait avoir une peau et une constitution plus fragiles et c'est là qu'il aurait fallu l'attaquer pour tenter de tuer la créature. Cependant il était clair qu'elle avait une masse trop importante pour être déséquilibrée par la simple force d'un Azur et ses défenses naturelles auraient rendu difficile une approche frontale. D'autant que les armes visibles n'étaient pas les seules armes que l'être reptilien possédait au vue de la langue qu'il propulsa vers le fils du désert. Calculant le moment de son action, l'arme à la main, celui-ci cloua d'un coup puissant l'appendice au sol, le couteau à la verticale afin qu'il ne puisse pas se dégager en utilisant la lame. Après quoi, il recula précipitamment pour éviter d'éventuelles mauvaises surprises. Il avait déjà vu des monstres capables d'étirer des tentacules depuis leur langue ou avec une glande de projection à venin cachée. Dans son mouvement, le survivant allait en profiter pour s'enfuir pour de bon jusqu'à l'abri protecteur de la forêt, où la menace aurait eu du mal à s'infiltrer à cause de l'espace réduit entre les troncs et des racines profondément ancrées dans le sol, mais une constatation l'arrêta. La chimère avait une odeur de charogne. Plus précisément, elle avait une odeur très proche de celle de Carrosse, comme s'ils faisaient partie de la même famille. Étant donné qu'elle était comme lui une reptilienne, Simba identifia alors son identité. La voix pleine de rage face à cette embuscade injustifiée, il rugit alors malgré la distance :

- Pourquoi nous attaquez-vous ?! Nous sommes des alliés de votre race !

Le membre de la tribu des sables ne comprenait pas ce qui arrivait et il était dégoûté par l'impression vague d'avoir été trahi, sans pourtant vraiment connaître ce qu'est la trahison. De fait, le clan des Azurs n'avait pas jamais eu de tribu voisine, il était donc parfaitement incapable de comprendre la complexité réelle des relations diplomatiques entre races et même entre entre territoires. Au contraire, en proie à l'émotion, il continuait de crier son incompréhension :

- …Nous ne vous avions pas attaqués ! Nous venions même juste de quitter Tina et Carrosse dans le désert et nous… nous nous dirigions… vers…

Il ne savait pas lui-même ce qu'il disait et sa voix commençait à sombrer, s'éteignant peut-être avec le reste de temps qui devait encore vivre. Maintenant qu'il était resté sur place, il serait plus difficile pour lui de tenter de fuir à nouveau car la créature se méfierait. Il ne découvrirait sans doute jamais la destination vers laquelle le menait Shyrel. Comment l'avait-elle décrit déjà ? « un endroit glauque, sans vie » ? Peut-être avait-elle justement décrit cette fin-là, à mourir et pourrir dans ces terres désolées. Cependant, alors que Simba était peu à peu submergé par le désespoir et que ses paroles se changeaient en balbutiements, un révélation soudaine fit jour dans son esprit. Jusqu'à présent, ils n'avaient croisé que des esprits reptiliens. C'était sans doute car ils se trouvaient sur leur territoire. Tous avaient la même odeur de charogne, le signe des charognards, et même sa guide en avait des traces sur elle. Était-ce peut-être ce qu'elle avait voulu indiquer en parlant de lieu « sans vie » ? Elle aurait voulu les mener au camp de cette race ?! C'était pour y faire éclore l’œuf de Tina ! La voix du jeune lion reprit en assurance d'un coup et lança :

- Nous allions chez vous ! Shyrel venait vous rapporter un objet important, un objet qui appartient à votre peuple !

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MessageSujet: Re: De noir et de gris...   De noir et de gris... Icon_minitime1Lun 27 Avr - 11:17

De noir et de gris... Hor10

Intuitif, rusé et avec l'aide de sa dague, le frêle bambin ficha directement la langue de Crok'stika dans le sol. Puis, sans réellement croire en ses propos, il entama le dialogue avec la Revenante. Il plaidait, avec toute la conviction d'une mouche morte, qu'une relique auréolée de mystère devait être menée, et ainsi trouver sens, au coeur de leur royaume de ténèbres. Il n'était pas fréquent que l'étranger en phase avec la mort soutienne de tels propos, mais curieusement, Crok'stika devinait une vérité émaner de ses lèvres roses. Mais c'était peine perdue, car elle ressentait aussi l'objet de son discours irradier ses entrailles. Nul doute alors que Cymetia pourra le récupérer parmi leurs restes. Il n'y avait rien de personnel, mais en plus de cette lassitude grandissante, la Revenante devait se délester d'une certaine frustration en lien avec une guerre qui avait lieu en ce moment même. Elle voulait en être, sincèrement, hélas... la Reine rejeta sa demande d’enrôlement, et même si elle lui promit une future mission haute en couleur, elle ne pouvait pour l'heure, rien faire d'autre que ronger son frein. Et ces pauvres gens de passages, en étaient le triste exutoire. Et alors qu'il finissait tout juste son allocution, deux autres appendices semblables à la première fendirent l'air pour s'abattre sur les bras et les jambes de l'Hybride. Quant à celle qui demeurait punaisée à la terre, Crok-stika la rembobina comme si la lame n'existait point, scindant ainsi l'extrémité de cette dernière dans le sens de la longueur.

Bien que sa proie avait su prendre ses distances, la barre des trente mètres que pouvaient atteindre ses annexes n'avait guère été franchie. Or, Crok-stika comptait bien s'en saisir ! Et auquel cas cela ne suffira toujours pas pour le faire sien, la Revenante mettrait alors à profit une faculté qu'il était préférable d'ignorer.

De noir et de gris... Shyrel10

À quelques lieues de là, Shyrel se redressait doucement, et bien que soutenue par des gestes imprécis, l'Aralsia n'avait pas oublié le monstre qui avait surgis de sous leurs pieds. Du sang ruisselait sur son visage angélique, passant alors la main dans ses cheveux, la petite dame décela une bosse dont le sommet semblait creusé par une profonde coupure. Fixant aussitôt le point de sa rencontre avec l'immense mâchoire, Shyrel distingua Simba, qui, en dépit même de la distance qui les séparait, donnait l'aspect d'un duel à l'équité nébuleuse. De plus, en se remémorant la dernière scène avant que l'obscurité de l'inconscience ne la submerge, l'Aralsia sentait encore sa besace se déchirer sous les violents assauts dont elle était victime. À cela, elle ne pouvait que présumer du fait que l'Astryum et la créature ne faisaient plus qu'un. Or, il était impensable de retourner jusqu'au gouffre rampant pour pallier à une faiblesse qu'elle ne savait point sienne !

-*Je devrais peut-être cesser de m'interposer alors que je sais ne pas briller en matière de cabrioles !* Se gronda t-elle.

Encore il serait question d'un nourrisson dans un couffin, son acte serait légitime, mais pas pour un être ayant évolué avec un pagne pour seule protection... Parfois, Shyrel était incapable d'expliquer ce qui la poussait à faire telle ou telle action. Cependant, à l'instant où je vous conte ce périple, l'Aralsia était certaine que l'Hybride ne serait pas contre un petit coup de pouce. Et pour les esprits les plus pragmatiques, elle devait envers et contre tous, récupérer le précieux minerai dont la chose s'était goinfrée !

Campant désormais sur ses jambes, si courtes soient-elles, Shyrel tituba jusqu'à son bâton qu'elle avait laissé tomber en cours de vol. Le regard froncé au possible, l'hampe rejoignit sa main sans qu'elle n'eut à se baisser. Les terres hostiles qu'elles traversaient régulièrement l'avait rompu dans l'art du combat, et la Revenante allait en faire la désagréable expérience ! Et pour cause, la tige que l'Aralsia tenait jusqu'alors avec fermeté, se changea rapidement en une arme d'hast prête à être lancée ! Puis, lorsque l'angle fut le bon, la petite Dame jeta avec une force inouïe la lance qui alla se loger dans le thorax de l'ennemie. Connaissant parfaitement l'insensibilité des Revenants à ce type de blessure, Shyrel ne perdit pas un instant et déchaîna un puissant arc électrique ! Le grésillement imagé par une lueur bleutée unissait désormais les mains de l'Aralsia au dard qu'elle avait précédemment enfoncer dans la poitrine du monstre. La décharge continue paralysa la créature et menaçait à tout instant de l'immoler. Mais alors que sa peau commençait à roussir, Shyrel mit un terme à son attaque afin de reprendre, sans le savoir, la suite de Simba.

- Rendez-moi ce que vous m'avez pris et partez, sinon j'irais moi-même le chercher ! Dussè-je nager parmi vos abats ! Intima t-elle tout en faisant crépiter ses doigts.

Désemparée et étourdie, Crok'stika comprit rapidement à quoi elle faisait allusion. Mais cette chose qu'elle réclamait, cette relique, agissait à présent comme une drogue sur elle. Même si elle le voulait, elle ne pourrait vous expliquer pareille sensation. Pour faire simple, elle avait l'impression de vivre à nouveau, et des souvenirs qu'elle avait depuis longtemps occultés refaisaient peu à peu surface. Et c'est alors que du plus profond de sa gorge, un "Attends" à peine murmuré s'échappa. Encore un peu, et elle pourrait mettre une image sur ce qu'elle fut avant de devenir Crok'stika. Malheureusement, sa supplication mourut avant d'atteindre les oreilles de Shyrel, or, la patience ne semblait guère être au programme. D'une seconde à l'autre, un deuxième choc allait lui être administré, et vu la violence du premier, ce dernier mettrait un point final à son existence...

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MessageSujet: Re: De noir et de gris...   De noir et de gris... Icon_minitime1Lun 27 Avr - 19:11

Mais face aux revendications criées par l'hybride en colère, la créature n'eût même pas l'honneur d'y répondre un son. Ses yeux glissaient sur lui, indiquant une forme de réflexion, mais pas une once de considération. C'était cela en effet. Le monstre au visage de femme ne les voyaient même pas comme des êtres pensants. Dans son esprit, le lion ne put s'empêcher d'être la proie d'une complète incompréhension. Il faut dire que son clan isolé ne connaissait pas d'égal sur leurs terres, si ce n'était des êtres mythiques dont on ne parlait que dans les légendes, des êtres que la plupart des Azurs ne songeait seulement à rencontrer dans toute leur vie entière. Mais en rencontrant des esprits du rêve, en entendant d'autres formes de vie parler sa langue, échanger avec lui, Simba avait inconsciemment pris l'habitude de les considérer uniquement en tant que des personnes à part entière, comme lui, à son niveau, que ce soit Shyrel, Tina, Carrosse ou même la chimère face à lui. Ainsi, il ne parvenait pas à comprendre que celle-ci ne les considère pas de même. Pire même, cela le dégoûtait. Et ce dégoût ne faisait que s'ajouter à sa rage. La reptilienne n'était pas incommodée de trahir outrageusement l'accord entre sa tribu et celle de Shyrel ? Elle gardait même le silence face à l'annonce à voix haute de sa trahison ? Dans ce cas, cette déloyale serait pourfendue en accord avec la façon dont elle se comportait : comme une bête. Il était trop tard pour reculer vers la forêt. Autant la tuer, plutôt que de mourir sous ses crocs.

Le chasseur du désert face à elle, la parjure fit exactement ce qu'il attendait d'elle, elle l'attaqua avec des langues. Maintenant qu'il avait utilisé son couteau, le combattant farouche n'avait cependant que peu de manière d'échapper à cette attaque. Le repli est arrière était exclu car il ne serait jamais plus rapide qu'elles. Utiliser un nuage de poussière pour les esquiver aurait pu être une solution mais, si la bête perfide pouvait se déplacer sous terre, cela signifiait qu'elle pouvait se repérer au moyen des vibrations, au moins jusqu'à une certaine mesure. La logique aurait voulu que ses organes sensitifs soient sur son museau écailleux, l'organe qui venait en premier, et il était sans doute bien moins sensible au dessus du sol, cependant Simba ne voulait pas tout risquer sur une supposition aussi mince. Le meilleur moyen était clairement l'utilisation d'un outil afin de ne pas être en contact avec la surface adhésive des appendices projetées vers lui. Et justement Simba avait cela en ce moment-même à quelques centimètres de ses doigts. Ainsi, la main posée sur le rebord de sa nouvelle arme, il attendit le moment parfait pour l'utiliser, lorsque les lances gluantes serait suffisamment près. Puis d'un coup sec, son pagne, arraché à sa taille d'un mouvement du poignet, s'enroula sur les deux langues comme un filet sur une proie. Puis, les deux pans saisis dans la paume, il se mit à faire des cercles avec le bras tout autour des langues captives de façon à les enrouler entre elle. Ce faisant, la langue blessée du centre qui tentait d'échapper au poignard qui l'avait clouée au sol se retrouva coincée dans l'étau et se mit à son tour à s'enrouler avec les autres. Et plus elles s'enroulaient, plus le piège de nœuds se rapprocha de la gueule pointue, s'enfonçant jusqu'à la gorge, l'obligeant à garder une posture comique, la mâchoire ouverte, sous peine de les sectionner. Le stratège nu n'eût alors plus qu'à baisser l'autre main pour récupérer son poignard, tout en préparant ce qu'il allait faire ensuite.

C'est à ce moment qu'il constata la présence debout de Shyrel. Elle avait donc survécu ! Cette simple vue remplit d'un sentiment chaleureux le cœur de l'héritier des deux races. Cette nouvelle était bienvenue et son aide serait précieuse. Maintenant le sort de la saurienne scélérate ne faisait plus aucun doute. L'Azur avait vu le javelot brandi par son alliée et il saurait faire plein usage de la distraction qu'elle lui offrirait. Jetant son ballot de cuir et de chair avant même de l'entendre grésiller légèrement, le lion bondit à toute vitesse sur sa proie. Il ne comprenait pas les arcs lumineux qui s'échappait d'elle comme si elle venait d'être frappée par la foudre, mais en cet instant peu lui importait, car il avait compris que ce miracle venait de sa guide et donc il savait que ces éclairs ne lui feraient pas de mal. Il ne fallut que quelques secondes pour arriver sur sa proie, alors que ses yeux et son attention étaient encore retenus par les menaces de celle qui avait déchaîné sur elle la colère des cieux. Il bondit alors, afin de ne pas être à la portée de la bouche de crocodile. Puis, les pieds en avant, il enroula ses jambes autour du cou de la bête en une prise solide. L'animale eût à peine le temps de prononcer un « Attends » au bord des lèvres avant qu'une main solidement appuyée sur sa mâchoire ne la force à fermer la bouche. Tandis que l'autre, armée du poignard coulissait entre deux vertèbres pour sectionner nerfs, trachée, cartilage et tout ce pouvait encore retenir sa nuque de glisser mollement à l'autre côté de son dos. Sa rage n'eût de cesse qu'il ne puisse finalement arracher la tête à son corps. C'est seulement alors, enfin hors de danger, qu'il se permit de glisser au sol, donnant au passage un coup de pied au crâne honni. Et l'enfant du désert se précipita sur la miraculée.

Shyrel ! Tu as survécu ! Quand je t'ai vu à terre après ce choc, je pensais que... mais tu es en vie et sur tes deux jambes !

L'Azur avait du mal à gérer toute cette émotion qui lui parvenait subitement. Il l'avait pensée déjà morte. Il se croyait de nouveau seul, abandonné au milieu de terres qu'il ne connaissait pas. Mais elle était là. Il avait eu tort d'imaginer que la faiblesse qui touchait son tribu frappait aussi les esprits. De fait, malgré une blessure légère et le fait qu'elle était un peu secouée, la demoiselle bleue comme le ciel semblait aller bien. Il le sentait tandis qu'il la serrait contre lui, ne s'arrêtant que pour la supplier :

Elle nous a attaqués. Nous ne pouvons pas avoir confiance en sa race. Je t'en prie, oublie ton contrat avec ce clan qui t'a trahi et retournons chez nous. Dis-moi ce qu'ils t'avaient promis, je ne suis qu'un mais je pourrais peut-être faire quelque chose.

C'étaient des paroles bien ignorantes mais il n'en avait pas conscience.

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MessageSujet: Re: De noir et de gris...   De noir et de gris... Icon_minitime1Ven 22 Mai - 16:33

De noir et de gris... Shyrel10

Pensant devoir alors mettre sa menace à exécution, Shyrel fut prise de court par les agissements de Simba. Par ailleurs, en le voyant ainsi raccordé à la créature, l'Aralsia s'abstint finalement de libérer une nouvelle décharge. À savoir qu'il serait mal avisé de lier sa mort à celle de son ennemie. Encombré d'un véritable sac de noeud qu'il avait façonné avec les langues de la Revenante, l'Hybride tricota jusqu'à s'assurer une proximité suffisante pour s'en prendre au buste de cette dernière. Nu comme un ver, Simba défia la gravité en se hissant jusqu'à la tête de sa proie. Quant à Shyrel, tout en demeurant sur le qui-vive, s'assura de la victoire de son protégé en ne décrochant point son regard cérulé de la scène qui se jouait devant elle. Curieusement, la moitié femme du monstre ne chercha pas réellement à saper les efforts de Simba. Aussi put-il sectionner son cou tout en s'attribuant le mérite de s'en sortir indemne. Des suites de la charcuterie, la tête de l'infortunée glissa le long de son corps avant de s'écraser sur le sol. Répudiant cette rencontre, le rouquin ne lui témoigna aucun respect lorsqu'il dégagea son amas de cheveux d'un bon coup de pied. Manifestement satisfait de sa rixe, l'Hybride se rua jusqu'à Shyrel afin de manifester une joie dont il était le seul à éprouver. Et bien que petite Dame ne rimait point forcément avec petite nature, l'Aralsia n'apprécia guère le contact de ce corps à la fois dénudé et dégoulinant de sueur, de sang et autres viscosités. Aussi, après l'avoir repoussé avec une certaine nonchalance, elle se rendit jusqu'à la carcasse de la Revenante. Les spasmes qui parcouraient ses restes témoignaient de la fraîcheur du combat. Et pendant que Simba s'évertuait à plaider sa cause tirer d'une logique qui lui était propre, Shyrel entreprit une fouille dans la gueule reptilienne qui, l'instant d'avant, lui arrachait sa besace ainsi que le précieux minerai qu'elle contenait.

- Je n'ai aucune intention de faire demi-tour. Finit-elle par répondre alors que le son de sa voix se perdait dans les profondeurs du monstre. Ah ! La voilà ! S'écria tout-à-coup la disparue.

Ressortant péniblement de sa cavité hérissée de crocs, l'Aralsia se servit de la coiffe poisseuse de la Revenante qui jonchait non loin, afin de retirer l'excédant de glaires sur son sac. Outre le fait qu'elle n'avait rien d'autre sous la main pour effectuer la besogne, cette chose répugnante et malodorante lui appartenait, non ? Après quoi, vint le tour de son arme. Rappelée par magie, la lance s'arracha du thorax inerte de la Revenante jusqu'à se faire empoigner par Shyrel. Retrouvant alors sa forme de bâton, la petite Dame porta son attention sur Simba.

- Je ne vous contrains guère à me suivre, vous le savez bien. Mais si en dépit de cette liberté vous vous obstinez à marcher à mes côtés, vous allez devoir vous faire à l'idée que j'ai des responsabilités envers mon peuple. Et alors qu'elle s'avançait vers lui, elle ajouta : Votre compagnie est la bienvenue du moment que vous ne me faites pas obstacle ! Une fin de phrase qui pouvait s'apparenter au glas de la mise en garde.

N'ayant pas encore convenu d'une réponse, Simba se hâta jusqu'à la dépouille de la reptilienne, puis entama une autopsie dans les règles de l'art. Entaillant la partie abdominale de son couteau, l'Hybride s'employa à délester la morte de ses viscères, loin d'être une mince affaire, le rouquin peina une bonne trentaine de secondes avant de soudainement s'interrompre ! Il ne saurait le définir, mais il sentit quelque chose s'agiter sous la surface. C'était à la fois diffus et oppressant... tellement que le duvet qui lui parcourait l'échine se dressa, comme s'il était la proie d'une menace imminente ! De son côté, alertée par le comportement typique d'un canidé prêt à bondir de Simba, Shyrel s'osa à le questionner. Un retour qui ne lui parvint que sous forme de geste, le genre que l'on fait pour instaurer le silence tout en immisçant une pointe d'angoisse. Néanmoins, désormais informée du danger qui guettait, l'Aralsia s'en remit au sens aiguisés de l'Hybride. Mais très vite, son attention se porta sur la tête poisseuse de la Revenante qui gisait à la gauche de Shyrel. Contre toute raison, le crâne se mit à convulser tout en poussant divers râles qui se rapprochaient d'avantage du grognement que du souffle à l'agonie. D'instinct, la petite Dame se recula, quant à Simba, qui n'avait toujours pas bougé de sa position, assista incrédule au retournement de cette tête jusqu'à ce que son visage éteint ne s'affiche. Et ce fut à partir de ce moment que l'horreur véritable prit forme... Au travers de bruits propres à la peau que l'on déchire, sa figure éclata dans un flot de sang, libérant alors d'innombrables appendices qui s'enroulèrent autour de ses jambes bras et cou.

De noir et de gris... Crok10

L'immondice vengeresse était comme soudée à sa proie, et à chaque seconde qui passait, un nouveau lien s'établissait entre lui et son hôte. De plus, ses rastas n'avaient pas pour seul objectif de l'entraver, mais lui servait également de poulie afin qu'il puisse fusionner avec le faciès de sa victime. Ses dents mises à jour se mirent à claquer avec force et de plus en plus rapidement à mesure qu'il se rapprochait. Bavant de toute part, le monstre allait bientôt revêtir un nouveau corps !

Voilà un fait qui n'emballait que modérément Shyrel, voulant alors porter secours à Simba, le gargouillis souterrain qu'avait ressenti l'Hybride peu avant fit littéralement exploser le sol sous leur pied. De là, une gigantesque masse se dressa en arrière plan, pendant que les restes de la Revenante précédemment décapitée disparaissait dans les entrailles de la terre. Sur le moment, l'Aralsia ne sut plus quoi faire. D'un côté Simba en prise avec une tête résolument obstinée à l'embrasser, et de l'autre, un mastodonte informe que nul adjectif ne saurait qualifier. Shyrel souhaitait sincèrement aider l'Hybride, mais son expérience du terrain lui soufflait que si elle agissait en ce sens, la créature nouvellement apparut répondrait en conséquence !

De noir et de gris... Stika10

- Crok sait être une véritable petite teigne quand elle s'y met ! S'annonça la chose par le biais d'une voix aussi grave que tonitruante. N'est crainte femme chétive, je ne te ferai rien ! Je m'appelle Stika, j'ai pour charge l'écosystème du cimetière. Mais s'en prendre ainsi à l'un de mes enfants mérite réparation !

Crok'stika n'était en fait que l'une des sept prolongations d'un organisme autrement plus grand, Stika, qui gîtait dans la partie souterraine du cimetière et ses alentours. Sa taille monstrueuse qui ne pouvait être quantifiée était le triste résultat des massacres orchestrés par les Vampires qui n'avaient cessé de le nourrir au fil des siècles. Cependant, que pouvait bien répondre Shyrel à ce Revenant d'un autre âge ? Aussi misa t-elle tout sur le fait qu'il instaura le dialogue avant les coups.

- VOTRE ENFANT NOUS A ATTAQUÉ, NOUS AVONS DÛ NOUS DÉFENDRE ! L'Aralsia hurlait de peur de ne pas être entendue, et là encore elle demeurait incertaine de son écoute.

- Oui, je connais son tempérament, mais elle est néanmoins nécessaire à l'équilibre des lieux ! Et comme c'est vous qui l'avez abandonné à la folie d'un corps sans tête ! C'est aussi vous qui allez veiller à son retour ! De la, un amas de chair grisonnant se dressa devant elle, puis se creusa de telle façon à ce qu'ils puissent s'y engouffrer. Entrez ! Somma le monstre.

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MessageSujet: Re: De noir et de gris...   De noir et de gris... Icon_minitime1Sam 23 Mai - 0:11

Mais tandis que Simba savourait son bonheur de savoir Shyrel saine et sauf et appréciait la paix d'avoir réussi à surmonter cet énorme danger qui semblait insurmontable, sa joie n'était pas partagée. Celle-ci le repoussa sans ménagement, sans un sourire, sans une expression et toute cette euphorie retomba aussi vite qu'elle était arrivé pour le pauvre lion sans tribu. Il se demanda ce qu'il avait bien pu faire pour qu'elle le batte froid ainsi. Néanmoins l'idée fut rapidement reléguée dans un coin de son esprit tandis qu'il suivit son mouvement vers la carcasse de la créature. Son œil attentif avait aussi remarqué que la créature avait avalé la besace qui contenait l’œuf de Tina. Il la précéda donc d'un petit pas rapide vers la carcasse et entreprit d'intervenir pour entailler la chair à l'endroit souhaité avec son couteau, en murmurant presque timidement :

Laisse-moi t'aider...

Cependant son compagnon n'osa pas l'assister davantage. Il sentait de sa part une tension étrange qu'il ne comprenait pas. Ce n'est que plus tard, le visage entier dans le monstre, tout à sa fouille intense dans le but de récupérer sa possession, qu'elle finit par répondre à ses précédentes suppliques. Sa décision était énoncée clairement, sans la moindre hésitation, sans laisser la moindre place à une possible répartie. Le simple Azur recula alors de quelques pas, sans doute pour lui laisser un peu plus de place. Elle ne faisait que lui rappeler la situation en soi. La dame bleue avait été envoyée pour être sa guide, pas pour être sa tribu. Et un guide n'est pas fait pour combattre avec le héros, il ne fait que le diriger là où son aventure doit le mener. Si le mortel qui recevait sa direction n'était pas capable de faire face aux assauts que dressait sur sa route le destin, c'est tout simplement qu'il n'avait pas les qualités pour être le héros. L'héritier des deux races croyaient l'avoir compris lorsqu'il avait accepté de suivre le chemin qui lui avait été proposé, mais visiblement, au fur et à mesure de leur progression, il avait fini par oublier cet état de fait, jusqu'à croire hâtivement qu'ils avaient tous deux le même statut. Son erreur lui apparaissait maintenant distinctement et le jeune lion se promit de ne plus la refaire. C'est donc à distance qu'il observa l'esprit de terre et de sable essuyer la besace récupérée avec les cheveux de la tête juste découpée puis récupérer sa lance miraculeuse. Et avec la même déférence, il l'écouta rappeler les conditions de leur collaboration. Et lorsqu'elle s'avança finalement vers lui pour le mettre en garde, en réponse le fils du désert recula poliment de la même distance, afin qu'elle puisse sentir et apprécier l'autorité qu'elle possédait sur lui.

Puis, respectant l'ordre institué, en second, le chasseur s'attela de lui-même à la tâche qu'il devait effectuer, c'est-à-dire rechercher les glandes salivaires de la créature afin de pouvoir utiliser leur propriété anti-adhésive. C'est en effet ce que l'Azur avait observé par le passé chez les créatures de sa contré natale. Les monstres possédant une langue collante, généralement des batraciens, avaient besoin d'un moyen de contrer cette propriété afin de réussir à avaler la proie qui s'était coincée contre leur langue ou même tout bêtement afin de ne pas s'exposer une situation bien embarrassante et sans doute mortelle où ils auraient scellé leur propre langue à leur bouche. Néanmoins, le jeune hybride avait conscience de ne pas être aussi expérimenté que les plus anciens de son clan dans ce domaine et il savait qu'il risquait de ne pas trouver ce qu'il cherchait, faute d'en connaître la forme exacte, ou même qu'il risquait de ne pas parvenir à faire fonctionner cet organe quand bien il finissait par le trouver. Dans ce cas, il devrait sans doute se résoudre à se confectionner un pagne provisoire dans la peau non-tannée de la créature. Il n'était pas convenable en effet pour un simple membre de tribu de tout simplement en demander un à sa guide, son rang ne le lui permettait pas.

Mais tandis que le guerrier triomphant était occupé à déplacer les organes et à regretter en plissant le nez que la viande ne semblât pas comestible, une légère vibration du sol vint le perturber dans sa tâche. Il ne s'agissait pas des pas de la dame bleue car elle se situait dans une autre direction donc ce ne pouvait être qu'une proie ou une menace. Aux aguets, le lion attentif s'extriqua prudemment de la carcasse qu'il disséquait pour mieux percevoir le danger. L'envoyée du rêve lui demanda ce que c'était, mais faute d'avoir compris quelle était la source du mouvement il ne pu lui répondre que par un signe de dénégation. Assez rapidement, l'habile chasseur put identifier la cause du bruit comme étant la tête décapiter de la reptilienne qu'ils avaient vaincue peu avant. Pour autant, il n'arrivait pas à se l'expliquer. Aucun animal ne peut survivre à décapitation. Exceptionnellement certains pouvaient continuer à avoir des gestes chaotiques, mais cela s'apparentait davantage à des spasmes à des gestes réflexes au sein de leur corps. Ici à l'inverse, à entendre les râles et grondements de la bête, on aurait dit qu'elle était encore en vie, qu'elle n'était pas morte et se préparait juste pour sa revanche. C'était logique en un sens. Il aurait paru étrange qu'un simple mortel ait pu aussi facilement tuer un esprit du rêve. La dame bleue devait le savoir car elle se recula. L'Azur comprit par ce geste que c'était à lui de montrer sa valeur. Il demeura donc sur place et attendit de voir ce qu'il passerait.

Il n'attendit pas longtemps car le visage décapité se tourna lentement vers lui, l'air vide, avant de se fendre en quatre et de l'agripper en profitant du couvert d'une gerbe de sang. Ce n'était plus une face que l'élu du rêve combattait mais un mollusque tentaculaire qui s'élevait vers lui. D'instinct, il tendit les mains pour se protéger de la créature, glissant la lame du couteau qu'il tenait encore dans la fente entre deux mâchoires et saisissant de l'autre la chair de la joue, de l'oreilles, ou de ce qu'il en restait, sur le côté de son visage. Face à la peau molle, il dut rapidement se résoudre à dégainer ses griffes afin d'avoir une meilleure prise de ce côté. Contrairement à ce qu'il avait cru précédemment, il ne s'agissait définitivement pas du même monstre que la chimère qu'ils avaient affrontée précédemment, ses mouvements étaient plus brusques, plus intuitifs, ses yeux avaient perdu cette lumière d'intelligence qu'il y avait vue précédemment. Si cela avait dû rappeler quelque chose au fils du désert, cela aurait été une sorte de parasite. Cependant les parasites sont habituellement des champignons ou larves et ils n'ont pas vraiment les moyens de se jeter sur le prédateur qui avait pu réussir à tuer leur hôte porteur. Non, cette chose ne ressemblait vraiment pas à quoi que ce soit qu'il connaisse. Des tentacules ne faisaient que d'en sortir, sans sembler n'avoir de fin. Le jeune lion se rendait de plus en plus compte qu'il avait peut-être surestimé ses capacités en ayant l'impression d'être beaucoup plus fort qu'elle auparavant. Plus de nouveaux appendices naissaient en son cœur, plus l'Azur se sentait pris au piège. Bientôt, son avancée se fit inéluctable. Le chasseur sentait douloureusement que forcer davantage contre cette pression immense risquait de briser les os de ses bras et il faisait de son mieux pour adapter sa position pour les préserver mais il pouvait ne rien faire pour se préserver lui des mâchoires articulées de l'aberration. Il était coincé dans un étau se resserrant inexorablement, incapable de se défendre, seulement de retarder son destin. Désespéré, Simba leva alors les yeux à la recherche de Shyrel mais fut incapable de la trouver. Les tentacules étaient déjà si nombreuses qu'elles obstruaient sa vue. Encore une fois, il était amèrement seul. La réalisation de son abandon par sa tribu lui revint sans raison à l'esprit. Il n'avait pas de pair, pas d'égal, pas d'ami en ces terres. Rien ne l'aiderait. Sa guide le regarderait sans doute mourir avec indifférence, elle qui ne cessait de lui répéter qu'il la suivait à ses propres dépens. Son décès n'auraient pas grand sens en soi, ce serait le signe qu'il avait échoué, que ce fils du clan Azur n'avait simplement pas les qualités pour être un héros. Une voix grave s'éleva même pour réclamer son malheur en réparation. Stika le rendait responsable du meurtre de la chimère qu'ils avaient affrontée peu avant, celle qui avait pourtant trahi les intérêt de leur race. Décidément, ces êtres n'avaient pas d'honneur, ni parole.

Recouvert de tentacule, les yeux dans ceux de la mort, l'hybride condamné voulut s’indigner de ce sort qu'il n'avait pas mérité, de leur hypocrisie, mais sa plainte mourut dans sa gorge. Il savait qu'il n'y aurait personne pour l'écouter. Il ne restait personne pour l'aider si ce n'est lui-même. Alors, malgré son dégoût, malgré sa crainte, L'infortuné tourna la tête. Mais même en faisant de geste, il ne pouvait détacher son regard effrayé des dents affamées du trépas. Le lion, en un soupir étranglé, ouvrit timidement la bouche. Puis d'un coup la referma sur un ensemble de tentacules, sectionnant net l'amas de chair. Un goût de putréfaction se répandit dans sa bouche avec le sang corrompu. Il lutta pour ne pas déglutir. La pression se faisait déjà moins forte, à moins que ce ne soit que son impression troublée par l'espoir. Et, sa vie au bout d'un fil, il recommença, encore et encore, arrachant tout sur son passage, dégageait tout un espace. Et plus il le faisait, plus il sentait quelque chose au fond de lui changer. Plus une sauvagerie brute, pure, montait en lui. Il lâcha son couteau, pour planter des griffes de sa deuxième main contre le crâne de la chose, tout en continuant d'arracher et de grogner. Au bout d'un moment, il se mit sur le dos et sortant aussi les griffes de ses pieds, chose qu'il ne faisait presque jamais, il se mit à labourer encore et encore les masses de chair morte, les détruisant plus vite qu'elles n'apparaissaient, brisant les liens qui faisaient toute la force de la créature. Lorsqu'il n'y en eu plus suffisamment, il frappa alors la chose contre le sol, les mâchoires contre la pierre, et une deuxième fois pour le plaisir. Puis il se mit à la griffer violemment, mettant l'os à nue. Il mordit dedans à pleines dents, et encore tous crocs dehors. Le crâne finit pas céder assez rapidement sous ces assauts, mais ce n'était toujours pas suffisant. Donnant un gros coup de patte dans la masse molle du cerveau, il en fit voler un morceau. Il y mit ses crocs dans le trou du crâne pour en arracher une autre bouchée qu'il cracha immédiatement à cause du mauvais goût. Cependant, le trou fut bientôt trop petit et il se mit à sauter dessus avec ses pattes pour éclater le crâne et libérer le magma blanchâtre, qu'il étala aussi tôt sur le sol et sur son visage. Ce n'est que son œuvre accompli et sans dernier morceau assez gros pour le mordre qu'il finit par relever les yeux.

Le regard de Simba croisa celui de la dame bleue, mais le jeune lion le détourna cependant très vite avant de lire l'émotion qui s'y reflétait. Le chasseur ne pouvait que deviner, sans doute avait il été trop lent pour elle. Le fils du désert ne pouvait qu'espérer qu'elle ne le disqualifierait pas en tant que héros pour son retard, mais pour l'instant il était juste satisfait d'être encore en vie et d'avoir dépassé cette nouvelle épreuve. L'héritier des deux races, toujours les yeux baissés, se contenta donc de se relever en époussetant la poussière noire qui avait coagulé le sang et les autres liquides qui recouvraient son corps. Puis il se mit en mouvement, récupérant d'abord sa dague qui traînait sur le sol et ensuite le bâton auquel étaient attachées ses provisions. Enfin, prenant une grande inspirant, en levant des yeux indifférents, le vainqueur de la fatalité annonça simplement à son guide :

Je suis prêt.

Le guerrier Azur avait en effet conscience que c'était à la dame bleue de décider d'entrer ou non dans la bête, et quoi qu'elle décide il était prêt à la suivre afin d'accomplir son parcours. C'est pourquoi, cette fois-ci, l'élu des rêves ne s'insurgea pas à nouveau contre la traîtrise des reptiliens qui avaient tenté de les laisser mourir malgré leur promesse. De toutes façons, le malheureux avait compris que ses suppliques étaient vaines et qu'être face à cette déloyauté faisait partie de son parcours, et il était donc décidé à se contenter d'obéir aux ordres de sa guide. La "tribu" n'existait pas en ces contrés. En franchissant ce passage, Simba renoncerait définitivement à la possibilité de faire machine arrière, il renoncerait à son passé.

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MessageSujet: Re: De noir et de gris...   De noir et de gris... Icon_minitime1Mar 26 Mai - 15:00

Durant son échange avec le nouvel arrivant, Stika, Shyrel observait Simba se débattre furieusement contre la tête de la Revenante qu'il avait lui-même sectionnée. Cette chose muée en aberration cherchait ni plus ni moins à parasiter le corps du pauvre Hybride. Bien sûr que l'Aralsia voulait l'aider, mais alors qu'elle venait de hurler sa réponse au géant de chair, Simba entra dans une folie frénétique ! Tel animal prêt à s'arracher un membre pour se sortir d'un piège, le garçon se mit à éplucher le monstre avec toutes ses caractéristiques latentes ! De sa gorge remontaient divers grondements, tandis que sa bouche produisait de longs et hargneux feulements chaque fois que ses yeux croisaient ceux de son ennemi. En dépit de la rage dont Simba faisait preuve, une certaine incompréhension planait dans son regard. Là d'où il venait, comment pouvait-il ne serait-ce que comprendre un monde empreint d'une telle cruauté ? En être ainsi victime eu sur lui un effet terrible ! Shyrel le comprit dès l'instant ou il retrouva son calme. Elle imaginait même le rouquin effectuer un geste violent si elle venait à l'effleurer de sa main. Il avait lutté seul pour sa survie, alors qu'elle se trouvait à seulement trois mètres de lui. Il ne fallait pas croire, mais le sentiment d'impuissance pouvait être tout aussi destructeur qu'une inqualifiable solitude face à la mort... L'Aralsia était peinée sous le joug de l'injustice, mais s'en plaindre ne ferait pas avancer le schmilblick. Aussi, sans savoir où il mettait les pieds ni même où cela allait le mener, Simba fit savoir à Shyrel qu'il était prêt. Il ne s'était écoulée qu'une heure depuis leur rencontre, et curieusement, la petite Dame était certaine que ce comportement désinvolte était inhérent à sa manière d'être.

Néanmoins, ce fut en silence qu'elle encouragea l'Hybride à s'engouffrer dans la cosse grisonnante de Stika. Puis, une fois en sa matrice, l'ouverture se referma suivit par des vibrations que l'on pouvait sans mal, apparenter à un mouvement de grande ampleur. À l'intérieur c'était le noir absolu, des substances gluantes à l'odeur faisandée s'écoulaient sur eux, tandis que leurs pieds s'enfonçaient dans une masse bouillonnante et putride. Et pourtant, ce fut ce décor que Shyrel choisit pour converser avec le lion.


De noir et de gris... Shyrel10

- Je suis vraiment désolée Simba. S'annonça l'Aralsia alors que le haut de son bâton s'illuminait, apportant ainsi à cette capsule répugnante, une ambiance presque romantique. Je prends désormais conscience de l'impact de ma décision vous concernant. La tête baissée, elle poursuivit. J'aurais dû vous dire non pour ainsi vous épargner tout ça. Vous ignoriez dans quoi vous vous engagiez, alors que moi je savais, je savais parfaitement ce que nous étions susceptible de rencontrer. J'ai été faible, et c'est vous qui endossez le poids de mes fautes...

Toutes les excuses du monde ne changeraient malheureusement rien à ce qu'il venait de traverser, mais au moins pourrait-il de nouveau la percevoir comme une alliée, et non une cinglée en mal d'action. Et afin de prouver la sincérité de ses propos, Shyrel déchira tout un pan de sa tunique, mettant ainsi à jour sa cuisse gauche. À partir de là, les prunelles teintées d'ocre de la petite Dame se fichèrent dans celles de son vis-à-vis.

- Ce ne sera pas du plus bel effet sur vous, mais... Reprit-elle la voix penaude. C'est ce que je puis faire de mieux. Passant alors derrière l'Hybride, Shyrel fit preuve d'une étonnante délicatesse en lui nouant le vêtement autour de sa taille. L'habilité de ses doigts si courts donna à ce bout de tissu une coupe en parfaite harmonie avec le corps svelte et sculpté de Simba. Vous souhaitez peut-être vous reposer ?

L'Aralsia ignorait tout du temps que prendrait ce voyage, c'était même la première fois qu'elle croisait ce monstre. Alors dans le doute, elle déposa sa besace sur le sol visqueux, assurant de ce fait, une couche confortable pour notre infortuné Hybride. Simba s'était admirablement battu, mais Shyrel n'y voyait que ses torts. Elle s'en voulait plus qu'aucun ne pourrait le comprendre, alors si un peu de tendresse pouvait le réconcilier avec cette aventure, la petite Dame s'y emploierait de tout son coeur. Au risque de s'y méprendre, il ne s'agissait en aucun cas de pitié ou d'une quelconque recherche d'absolution, Shyrel était un être entier, c'était tout ou rien avec elle ! Quant à Simba, l'Aralsia avait fait preuve d'une certaine maladresse de par son habitude à être seule sur les routes. Et ce qui était bien avec elle, résidait dans le fait qu'elle savait se remettre en question.

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MessageSujet: Re: De noir et de gris...   De noir et de gris... Icon_minitime1Mer 27 Mai - 16:53

Maintenant que l'élu des rêves était prêt, son aventure pouvait continuer. La dame bleue l'invita donc sans un mot à s'engager en premier à travers l'arche de chair. Le jeune lion sentit son cœur palpiter légèrement. Ce n'était pas vraiment une vue qui lui était coutumière, c'était même sans doute quelque chose qu'on ne pouvait admirer que dans les contrées des esprits. Il n'y avait rien à cet endroit il y a quelques instants, et maintenant cette étrange construction dont les murs semblaient faits de viande vieillie avait pris la place, s'ouvrant sur une profondeur de ténèbres et d'air chaud et putréfié. Le chasseur plissa le nez et se retint de tourner son regard derrière lui vers le petit bois où il avait séjourné le mois dernier. Finalement, son œil s'y attardant enfin pour de vrai, le voyageur constata que le passage ne menait pas à un couloir mais à une chambre obscure à l'atmosphère feutrée, comme l'estomac d'un immense animal qui ferait le tour du monde. Nul ne pouvait savoir où menait cette étrange capsule, ni même s'il menait quelque part. Et quel que soit sa destination, le fils du désert avait la certitude que c'était une route qui ne se faisait qu'à sens unique. Oui, l'enfant perdu aurait voulu faire demi-tour, il ne voulait pas se faire avaler une bête géante, mais le regard de sa guide était toujours posé sur son épaule et il savait qu'il ne pourrait pas s'attarder éternellement. Alors, pour accéder à son futur, l'apprenti héros entra, pas à pas dans la pénombre de l'entrée.

Et tandis qu'il avançait, sous ses pieds il sentait le sol changer. La terre dure et connue laissa place à une matière molle qu'il pouvait presque sentir bouger sous ses pieds, comme mue par d'énormes muscles. C'était comme un nouveau monde dans lequel l'inconscient s'engageait. Par un étrange miracle en effet, ce sol humide, tiède, n'avait aucun lien avec l'extérieur. Simba eut l'impression de devenir aveugle. Il se retourna même sur lui-même pour s'assurer que Shyrel le suivait. D'habitude, il la percevait en permanence, quelle que soit la situation, par le sol, par le nez ou même par la vue, mais tout était tellement différent ici. Pourtant, la jeune femme était bien là, juste derrière lui. Elle s'engageait à peine, à sa suite, dans la gorge du monstre. Puis, ce fut pour l'Azur comme un énorme tremblement de terre. C'était un mouvement puissant, qui venait de loin, des milliers de muscles qui se tendaient les uns après les autres comme une chaîne de cadavres cloués entre eux, une force qui se resserrait toute autour d'eux, par tous les côtés, pour finalement aboutir jusqu'à cette entrée. Alors, sous les yeux médusés du petit hybride, l'ouverture se referma sur elle-même, comme un sphincter démesuré, coupant tout espoir de fuite. Le lion ne put pas alors se retenir de céder à une panique primale. Se retournant sur lui-même à la recherche de la moindre faille dans ce rempart organique. La mise en mouvement soudaine ne contribua pas à la rassurer non plus. Bientôt, il se retrouva les mains posées sur la paroi, en train d'hésiter à déchirer le mur de chair avec ses griffes comme il l'avait fait plus tôt avec le cou de la chimère.

Fort heureusement, c'est à ce moment que la dame bleue s'adressa à lui, détournant avec ses yeux miroitants ses pensées de ses intentions morbides. Quand il tourna la tête vers elle, la lumière de son bâton se refléta sur ses iris dilatées, si rondes et si brillantes qu'elles paraissaient recouvrir son visage dans la pénombre. Pour autant, les paroles de sa guide le plongèrent désormais dans une abîme de perplexité. Le farouche Azur n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle s'excusait. Par ces regrets voulait-elle exprimer qu'elle ne l'avait pas trouvé au niveau des épreuves qu'il avait rencontrées ? Dans cette étrange reconnaissance de faute de la part de la femme qui l'avait guidé jusque là, le fauve en puissance ne voyait là qu'une façon de souligner les siennes. Tentait-elle par ce moyen de poser les prémices d'une annonce, celle de son désaveu du lion ? Mais... ils ne pouvaient pas se séparer maintenant ! La chambre de chair s'était refermée, il ne pouvait plus faire machine arrière ! L'héritier des deux races aurait voulu s'insurger contre ce traitement injuste, que leurs destins étaient maintenant bien trop liés pour pouvoir faire demi-tour. Néanmoins, il savait qu'il n'était qu'un mortel face à un esprit du rêve. Ses réclamations n'avaient pas de sens face à un être à ce point supérieur. Pire même, il l'insultait rien qu'en les pensant. Alors, le pauvre guerrier se contenta de baiser les épaules et de détourner les yeux en attendant les paroles fatidiques.

Pourtant celles-ci ne vinrent pas, au lieu de cela ce fut un présent. Shyrel alla jusqu'à déchirer un morceau de sa propre tunique pour la nouer autour de la taille de Simba. Celui-ci ne sut tout simplement pas quoi en penser. Habituellement cette forme de partage est propre à la tribu. C'est par ce type de don, en s'assurant que ceux qui ont besoin de quelque chose puisse l'obtenir afin d'être utile au groupe, que les Azurs peuvent survivre dans la nature. En d'autres circonstances, ce geste d'apparence anodin aurait pu être le signe d'une appartenance commune. Mais cette fois-ci, il était effectué par un esprit du rêve, c'est en cela que le fils du désert n'arrivait pas à le comprendre. Certes, il y avait parfois des scènes de dons de leur part dans certaines légendes, mais ils s'agissaient généralement de prêts afin que le héros puissent détruire la cause du gêne pour l'esprit qui lui avait prêté. Néanmoins, l'élu du rêve venait clairement de voir sa bienfaitrice dégrader une de ses propres possessions pour lui. Dès lors tout ce qu'il avait cru comprendre devenait trouble. Voulait-elle le punir ou le récompenser ? Mais comment ce présent aurait-il seulement pu être une punition ? Ce tissu était tellement doux au toucher. Il faisait passer pour une vieille pelisse son précédent pagne, qui avait pourtant été traité selon les techniques ancestrales du clan pour l'assouplir et augmenter sa résistance. Était-ce donc ce à quoi ressemblaient vraiment les bienfaits qui étaient offerts à ceux qui les servaient par les esprit du rêve ? Si tel était le cas, cela ne donnait qu'une raison de plus à Simba de la servir du mieux qu'il pouvait.

Puis Shyrel lui proposa soudainement de se reposer. La suggestion était tellement inattendue qu'elle prit l'Azur isolé à défaut. Son sommeil avait beau avoir été interrompu par l'apparition de la paria, il lui avait pourtant paru être suffisant pour attendre la prochaine sieste dans une heure. De plus, le chasseur avait l'habitude d'être à l'affût au moyen d'un contact avec le sol lorsqu'il dormait, mais ce lieu était si étrange que les vibrations y étaient comme déformées par rapport à la terre ou au sable, et il n'aurait pas été capable de se protéger dans cet espace. C'est donc pour ces raisons qu'il pensa refuser en un premier temps. Mais avant d'avoir pu esquisser un mot, le dard du doute refit brusquement surface. Avait-il seulement le droit de refuser en tant que mortel ? La dame bleue devait bien savoir ce qu'elle faisait, c'était sa guide après tout. Alors l'héritier des deux races enfouit toutes ses hésitations en lui. Prenant toutes ses provisions dans ses bras et les serrant contre son torse, il s'avança jusqu'à avoir les pieds dans la sac. Puis, il jeta un coup d'œil dans les yeux de la jeune femme qui ne brillaient pas comme les siens, tentant d'y trouver un soutien pour contrebalancer son inconfiance et sa crainte primales. Et, finalement sans un mot, il rétrécit et se coucha en se roulant sur lui-même dans la besace. L'esprit encore plus aux aguets que d'habitude, ce fut la pire sieste qu'il fit jamais.

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MessageSujet: Re: De noir et de gris...   De noir et de gris... Icon_minitime1Mer 17 Juin - 16:04

Bien qu'il fut réticent dans un premier temps, ce que Shyrel pouvait parfaitement comprendre, Simba, les bras chargés de ses vivres, finit par prendre place sur sa besace, puis se miniaturisa, en boule. Une vision que l'Aralsia épinglerait de cette formule : "Guerrier de la vie, par la beauté du sommeil, revêt l'habit de la douceur...". Bien qu'elle ne s'en était point confiée, Shyrel fondait littéralement devant ce procédé. Nul mot ne saurait qualifier son ressenti, mais il était là, ancré en elle, tel l'amour d'une mère pour son enfant. De plus, comme elle l'assumait, la petite Dame n'éprouvait guère le besoin de disséquer le phénomène. Observant simplement Simba en partie enseveli par ce qu'il tenait juste avant de rapetisser, Shyrel laissa peu à peu la lumière de son bâton s'amenuiser. Adossée contre le mucus qui les enfermait, elle finit par s'asseoir, les yeux toujours posés sur son protégé. Et alors que l'obscurité les enveloppait, une douce mélodie s'installa... L'air ainsi fredonné remplaça les bruits visqueux qui provenaient de tous côtés. Et bien qu'elle l'aurait espéré, elle ne trouva rien pour pallier aux incessantes secousses qui ponctuaient leur transfert. Et n'allez pas croire qu'elle ferait la bêtise de bercer Simba en le manipulant ! Pas dans des conditions aussi inconvenantes en tout cas.

Puis, après un temps que Shyrel ne saurait estimer avec précision, un changement de direction opéra soudainement ! Les mouvements ressentis n'étaient plus latéraux, mais verticaux. Si elle se fiait à ses sens, l'émergence n'allait plus guère tarder. Aussi, comme pour annoncer la suite de l'aventure, l'Aralsia éclaira la bouche baveuse qui les retenait d'un puissant halo. Debout, elle attendit que Simba se soit relevé, ait récupéré ses biens, pour mettre la main sur son sac. La cadence de Stika distilla dans ses entrailles une sensation de chatouillement, preuve que son corps n'était point habitué à être manoeuvré de la sorte. Au terme de quoi le remous s'intensifia suivi d'un arrêt brutal. De toute évidence, ils étaient arrivés...


[OUT : Au cimetière de Kumra ~ICI~...Arrow]

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