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| Quelques mètres plus loin | |
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Auteur | Message |
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Vi | Sujet: Quelques mètres plus loin Mer 28 Oct - 23:03 | |
| [Arrive de ~Ici~]Après quelques minutes de marche, alors qu'elles arrivèrent toutes deux dans une clairière, Loumys observait Aslo au-dessus d'elles. Marchant finalement à hauteur de la prêtresse, la jeune humaine ne cessait pas de jeter des coups d'oeil furtif à cette dernière de façon assez grossière et peu discrète. Pourquoi ? Elle ne le savait pas. Peut être de la curiosité simple ou une méfiance décuplée... Pourquoi être soudainement aussi paranoïaque ? Loumys ne saurait pas vous répondre mais, une chose était sûre : depuis que cette elfe était arrivée, quelque chose d'étrange était en train d'opérer au fond d'elle. Même si c'était si infime, elle le ressentait légèrement sous la forme d'une sorte de libre arbitre. Lui faisant gagner un peu de caractère au dépend de la coquille vide qu'elle avait l'habitude d'être jusqu'à maintenant. Mais comme dit, c'était vraiment infime... elle ne dériverait pas de sa quête juste parce qu'elle ressentait quelque chose la titiller. Soudainement, Loumys interpella la prêtresse, de façon très impolie et indélicate, en tapotant sur son épaule gauche, à trois reprise, se rapprochant du coup quelque peu d'elle : - Je ne sais pas jusqu'à quel point tu connais le coin mais... Si tu as connaissance d'un raccourcis une fois hors de cette forêt, empruntons-le. Commença t'elle à lui demander sur un ton un peu plus cordial qu'à leur rencontre alors qu'elles étaient au centre d'une clairière désormais. Au moins on y arrivera plus vite et tu pourras te débarrasser de moi plus rapidement aussi, à toi de voir.Un regard insistant, le visage assombrit par sa capuche, la jeune femme espérait qu'elle connaisse une voie plus rapide pour s'y rendre. Peu importe comment, elles se devaient de gagner du temps ! Loumys ne cessait d'observer autour d'elle, au cas où quelqu'un les aurait pris en filature... mais elle ne voyait rien pour le moment et, dans tout les cas, comptait sur la présence d'Aslo pour la faire réagir si jamais un danger venait à se pointer et comme il était muet comme une tombe... la jeune femme ne s'alarmait pas plus que cela. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 32 ! ~ |
| | | Elina | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Ven 30 Oct - 15:07 | |
| Bon, apparemment, elle avait trop fait attendre cette femme qui semblait croire pouvoir diriger l’expédition… Mais, d’un autre côté, elle semblait également en savoir plus qu’elle à ce sujet, alors, autant la laisser les mener. Elle hésita à répondre, mais finit par réaliser que sa coéquipière n’attendait pas vraiment de réponse. Alors, autant économiser sa salive, cela lui éviterait également de faire des réflexions qu’elle pourrait regretter par la suite. Après tout, elle ne se faisait pas confiance, son aversion pour cette femme était largement capable de lui inspirer des mots que, certes, elle pensait, mais qui ne pourraient qu’aggraver les choses… Qui étaient déjà bien assez difficiles comme ça. Inutile d’en faire trop. Trêve de pensées parasites, elle était en train de reprendre du retard ! Cette femme était décidemment bien pressée pour courir ainsi ! Elina ne se posa pas plus de questions et, ni une ni deux, s’empressa de la rejoindre. Elle se doutait bien que cette femme ne l’attendrait pas si elle restait trop en arrière… C’était d’ailleurs à se demander pourquoi elle l’avait attendue devant sa maison. Et pourquoi elle avait pris la peine de venir la chercher. Si elle était si pressée, elle aurait très bien pu ne pas s’encombrer d’une présence supplémentaire, surtout celle d’une personne désagréable. En effet, Elina se doutait bien que, si elle n’appréciait pas sa compagne de route, cela avait de grandes chances d’être réciproque. Bien sûr, il était possible que Loumys ait reçu elle aussi des instructions lui demandant de voyager avec elle, mais était-il vraiment nécessaire de les respecter à la lettre ? Après tout, une équipe se doit d’être unie. Et elles étaient tout sauf unies… Ce qui ne pourrait que nuire au succès de leur entreprise. D’un autre côté… Il était évident que leurs compétences n’avaient rien en commun. Peut-être était-ce la raison de leur obligation de coopérer ? Peut-être chacune aurait-elle besoin des capacités de l’autre ? Mais cela la ramenait à la question centrale : si elles étaient obligées de travailler ensemble, il allait falloir travailler sur leur relation, qui ne leur serait d’aucun secours dans l’état actuel. En effet, dans la situation dans laquelle elles se trouvaient à ce moment, si un ennemi les prenait pour cibles, chacune devrait agir comme si elle était seule… Quoi que, peut-être qu’un combat auquel faire face ensemble leur permettrait de découvrir ce qu’elles pouvaient tirer des compétences de l’autre et donc d’enfin comprendre pourquoi on leur imposait cette coopération. Dans ce cas-là, ce ne serait pas plus mal… Si elles étaient encore en vie par la suite. Et c’était son rôle à elle de s’en assurer. Elle en était là de ses réflexions quand sa coéquipière lui tapota l’épaule, dans une tentative évidente d’attirer son attention. Tentative qui n’avait rien d’agressif et qui, pourtant, la fit sursauter… Voilà ce que c’était, de se perdre dans ses pensées sans faire attention à son environnement ! En effet, elle était pressée ! Elina fut tentée de lui répondre franchement qu’elle ne voyait pas l’intérêt de trouver un raccourci. En effet, la forêt avait toujours été synonyme de paix et de sérénité pour elle… Du moins, jusqu’à l’irruption de Loumys. Quoi qu’il en soit, elle rechignait à la quitter. Mais, elle devait se l’avouer, elle craignait de contrarier l’étrangère. Comment était-elle lorsqu’elle s’énervait ? Elina espérait ne jamais le découvrir. Au lieu de cela, elle préféra étudier le lieu où elles se trouvaient. La destination était la montagne du Phoenix, se dit-elle en guise de rappel. Donc elle se remémora le chemin. Enfin… Elle essaya de se rappeler de ce qu’on lui en avait dit. Pour être honnête, elle s’était bien sûr déjà rendue en ville, ne serait-ce que pour rencontrer ses supérieurs dans leurs temples, mais n’avait jamais approché la montagne de plus près. Ce serait l’occasion, après tout. Une montagne, elle ne savait pas à quoi cela ressemblait de près. Bien sûr, en ville, on la voyait, mais quand on ne s’y rendait pas, cela restait un paysage, sans plus. Néanmoins, elle aurait tout le temps d’y repenser au cours de la longue marche qui s’annonçait. Pour l’instant, elle devait juste trouver un raccourci. Mais, attendez… Un raccourci… Vers la ville ? En repensant à la demande qui lui avait été faite, elle se corrigea : non, pas vers la ville, mais à travers la ville. Et cela, on pourrait y réfléchir plus tard… Ou plutôt, elle y réfléchirait pendant le trajet, et elles en parleraient en sortant de la forêt. Puisqu’apparemment, Loumys savait en sortir, ce qui, somme toutes, n’était pas si difficile, puisque tous les grands chemins forestiers menaient à la ville. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 32 ! ~ |
| | | Narrateur | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Mar 1 Déc - 17:13 | |
| L'aura des étrangers agressait littéralement la forêt. Aussi, lorsque la prêtresse Elina s'engouffra dans la clairière qui jouxtait sa demeure, une brume réprobatrice s'éleva depuis le sol mousseux. La femme se faisant appeler Loumys n'eut cure de ce détail, mais pour l'Elfe, cela signifiait beaucoup. Contrainte, elle dut hélas se résoudre à guider cette vipère en dépit même des alertes émises par Dame Nature. Elina se savait désarmée, on ne pouvait tenir tête à des individus empreint d'un tel mal par la seule force des arts curatifs. Néanmoins, elle pouvait toujours escompter sur le soutien que pourrait lui apporter ses aïeuls résidants au coeur de la cité, celle-là même qui se trouvait au pied de la montagne tant convoitée par son hôte. Mais le temps que la prêtresse élabore la manière dont elle allait s'y prendre pour se débarrasser ne serait-ce que du doppelgänger, une masse percuta Loumys ! Désormais à terre, cette dernière semblait se défendre contre... une autre intruse. Elles roulèrent par deux fois sur elles-mêmes avant de finalement se séparer. Cependant, lorsqu'elles se relevèrent dans une synchronisation parfaite, Elina dut faire face à un nouveau problème. Car elle eut beau papillonner des paupières, la pauvrette se retrouva nez-à-nez non pas avec une, mais deux Loumys !
Rien ne permettait de les différencier ! Qu'il s'agisse des affaires qu'elle portait, telle que son arme et autres babioles, de ses vêtements, allant même jusqu'au terreau maculant sa tunique depuis sa chute, tout était à l'identique ! L'infamie fut perfectionnée jusque dans les émotions, elles aussi copiées. Contrairement au Psyché, le doppelgänger avait le pouvoir de matérialiser les effets personnels de sa victime afin de duper plus efficacement. Et ce qui le différenciait encore de la classe s'en rapprochant, l'être copié n'était pas tenu d'être préservé de la mort. Le Démon au service du Diable jouissait du présent d'Aldan, le Dieu Fourbe, ce qui lui accordait un certain nombre de pouvoirs sur l'esprit. Le plus connu étant celui qui lui offrait la possibilité de connaître toutes les possessions matérielles de chaque Mortel qui croisait son chemin. Tous, à l'exception d'Elina... pour une raison qu'il ignorait, Aslo était dans l'incapacité de calquer ses traits. Cadenassée, il lui était également impossible de lire en elle. En somme, tout portait à croire que la prêtresse fut véritablement bénie par Oracle !
Sa ruse devrait toutefois lui permettre de passer outre l'autorité de Loumys quant au sort qu'il réservait à l'Elfe. Par ailleurs, en parlant de Loumys, Aslo commençait à se demander ce qui le poussait à la servir. Après tout, c'était lui qui avait des pouvoirs ici, et c'était encore à lui que s'en remettait le Diable. Certes, seule elle pouvait extirper l'essence noire de la montagne, mais cela n'en faisait pas pour autant une meneuse d'hommes ! Un catalyseur n'avait aucun droit en Enfer, pourquoi cela serait-il différent ici ? Quoi qu'il en était, la soumettre maintenant serait prématuré. En premier lieu, Aslo devait se débarrasser de Elina, et pour se faire, il allait devoir se montrer plus convainquant que la véritable Loumys...[Annonce : C'est au tour de Vi ]¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 33 ! ~ |
| | | Yloumna | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Mar 1 Déc - 17:16 | |
| Le mutisme de l'elfe exaspérait Loumys tant il était poussé à son paroxysme ! Serait-elle comme une de ces gamines qui se claquemuraient dans le silence lorsqu'un reproche lui était fait ? Afin de s'émanciper des frémissements qui montaient en elle, la jeune femme leva son regard vers les cieux. Aslo se laissait porter par la brise matinale, preuve que tout allait bien. Fixant de nouveau droit devant elle, Loumys s'imaginait déjà dans le giron de son antichambre en train de châtier tous ceux qui l'aurait abusé. Mais la dure réalité eut tôt fait de la ramener sur Astrune lorsqu'un choc survint au niveau de son buste ! Peu habituée à faire usage de la force brute, la confrontation physique dont elle fut soudainement la victime ne lui laissa que peu de choix en matière de réponse. Elle voulut se saisir de sa lame pour mettre un terme à l'affront qui lui était fait. Car il était hors de question de s'en remettre à un être aussi peu digne de confiance qui se trouvait en la personne d'Elina. Mais comme devinant ses intentions, l'agresseur lui saisit les poignets pour l'empêcher de mener sa défense à bien. Plongeant alors ses prunelles dans celles de l'assaillant, Loumys fut choquée de voir son propre visage à seulement quelques centimètres du sien ! L'impact émotionnel fut si profond qu'elle ne sut quoi dire, ni même quoi penser... Nulle onomatopée ne s'extirpa de sa gorge tant elle était nouée ! Elle était unique, il ne pouvait y avoir deux Loumys. Tout se chamboula dans sa tête, était-elle vraie, ou c'était l'autre la vraie ?! était-elle fausse, ou c'était l'autre la fausse ?! Puis, un éclair de lucidité la traversa ! Non, ce double était une usurpatrice, pas question de lui laisser ravir sa place ! De Déesse Noire, il n'y en avait qu'une ! À partir de cet instant, elle se débattit avec toute l'énergie dont ce corps pouvait faire preuve. Manifestement de force égale, les deux femmes se dominèrent à tour de rôle par le biais de roulades jusqu'à ce que tout-à-coup, la fausse Loumys cesse son attaque. Rien ne présumait d'un dénouement autre que ce que la violence pouvait offrir, et pourtant ; cette femme, cette chose... mit fin à son assaut d'une manière tout aussi improviste que sa charge. Désormais allongée l'une à côté de l'autre au coeur de la clairière, Loumys, la vraie ! prit une seconde pour réfléchir à ce qu'elle venait de vivre. Et la réponse se fit d'elle-même lorsqu'elle remarqua l'absence d'Aslo. Oh le fripon ! il a vraiment osé ?!! Consciente de l'abîme qui sévissait dans l'esprit de l'elfe en lui apparaissant ainsi en double, Loumys s'évertua à prendre les devants pour ne point laisser à l'autre la liberté de la supplanter ! - Cesse de nous contempler comme une ahurie, c'est MOI Loumys ! Se prit-elle à hurler. Aide-moi donc à m'en débarrasser ! Suggéra la jeune femme sans toutefois savoir quoi faire de son double. Elle se releva peu après, et comme pour la narguer, son reflet en fit autant... Décidant de ne lui apporter aucun crédit, Loumys se détourna de lui avant de balayer d'un revers de la main, la terre qui maculait ses vêtements. Hélas, la stratégie de l'autruche n'opérerait point en ce cas... Comment convaincre Elina qu'elle était celle qui l'avait enrôlé ? Le mieux était encore de pousser l'autre à la faute afin que la prêtresse prenne conscience de la supercherie qui se jouait devant elle. Il fallait déjà écarter les souvenirs communs, puisque cela faisait seulement quelques minutes qu'elles se côtoyaient. En fait, plus Loumys cogitait, plus elle estimait improbable de convertir l'elfe à sa cause. Il faudrait déjà qu'elle ait envie de le faire, or, la jeune femme savait avoir été suffisamment désagréable pour se faire haïr de cette dernière. En somme, rien n'encourageait Elina à boire les paroles de l'une ou de l'autre. Une garce, même copiée, restait une garce. Loumys songea donc à se radoucir, mais pas trop non plus pour ne point faire naître une méprise sur ses intentions. Après tout, ce qu'elle voulait se trouvait sur cette montagne, le sort de la prêtresse lui importait peu. Il fallait donc lui faire comprendre qu'elle n'avait rien à craindre d'elle du moment qu'elle respectait l'énoncé du parchemin prophétique. - Ecoute ! Reprit Loumys en dépit des possibles bêlements de son double. Tout ce que je te demande, c'est de me conduire jusqu'à la montagne. Il n'a jamais été question d'autre chose ! Tu n'as pas besoin de te préoccuper de cette présence. Finit-elle par préciser en pointant ladite silhouette de son index. La marche pouvait reprendre, mais Loumys, on parle toujours de la VRAIE, attendra le départ de l'elfe pour s'exécuter. Elle était la guide, il était donc normal d'arpenter son sillage. Concernant la fausse Loumys, il viendra bien un moment où elle pourra s'en défaire. Une tâche qui lui incombera une fois que l'occasion s'en présentera, car qui savait ce que Aslo avait derrière la tête ? La jeune femme avait néanmoins sa petite idée sur la question. Et pour cause, si elle se basait sur les derniers évènements autour du corvidé, il n'était pas difficile de concevoir qu'il veuille se délester d'Elina. Ce fut donc la main enserrer sur la garde de son arme que Loumys riva son attention sur sa doublure. Les consignes de la divinatrice devaient être respectées, il était donc hors de question de laisser Aslo commettre l'irréparable. La Destinée de l'intégralité des Abysses en dépendait ! ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 34 ! ~ |
| | | Vi | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Mer 2 Déc - 15:23 | |
| Filant droit devant elle, sans dire un mot, ayant le don d'agacer Loumys, Elina était bien décidée à filer sans prendre note de ce qu'elle venait de lui dire. Enfin... c'était elle la guide après tout. Si elle préférait faire cela en silence et arriver à terme le plus vite possible, pourquoi pas, ça éviterai de se gaspiller sa salive pour rien. Le silence lui convenait tout aussi bien. Préférant faire ainsi. Levant les yeux aux ciels, observant Aslo sillonner l'air au-dessus de leurs têtes, la jeune femme ne cessait de moudre du noir, n'appréciant pas trop être ignorée malgré tout. Laissant alors l’elfe passer devant elle, l'humaine la suivit du regard pour prendre sa suite, observant les alentours. Cette forêt était dense et, malgré tout, ne s'y sentait pas à l'aise. En soit, y avait aucunes raisons de s'en inquiéter puisque aucuns signes de danger n'avaient été signalés par le corbeau. Elle devait sans doute se faire des idées, rangeant dans un coin sa parano naissante afin de se vider l'esprit et tenter de faire confiance à Elina ainsi qu'à la prophétie d'Oracle même si tout cela ne lui plaisait guère. Ah, si seulement le temps pouvait s'écouler plus vite afin de pouvoir retrouver sa place aux Abysses et enfin quitter la surface de ce monde qui faisait tout pour lui faire perdre son temps ! Plus elles avançaient dans cette clairière, plus une ambiance pesante s'installait de part la présence d'une épaisse brume s'élevant du sol mousseux. Loumys ralentissait sa marche afin d'être plus prudente car cette apparition était si soudaine qu'elle ne pouvait soupçonner que ce soit anodin et, d'un coup, sans rien comprendre, elle se retrouva à terre, le dos contre le sol. Une masse l'avait percutée de pleins fouet et envoyée au tapis de façon si soudaine qu'elle en eut le souffle coupé. Tentant vainement de lutter contre son assaillant, elle comprit rapidement qu'il fallait qu'elle frappe immédiatement d'un coup violent. Elle tenta de se saisir de son arme afin d'asséner un coup dans la hanche de celle-ci. L'attrapant rapidement, espérant que le coup passerait, sa main fut immédiatement immobilisée et plaquée au sol. C'était... comme si elle avait lu dans ses pensées et ce fut là, à ce moment précis où elle cessa de se débattre, son regard plongé dans les yeux brillant de... cette femme... cette elle-même ?! Interloquée, mais surtout choquée, elle ne savait plus où se mettre ni quoi faire. Restant couchée dos au sol et cette double au-dessus d'elle, lui tenant les poignets, Loumys était soudainement devenue muette. L'expression de son visage ne sachant lui même pas non plus quoi faire de ce qu'elle ressentait en se voyant ainsi. Qui était-elle celle-là pour se permettre de l'attaquer ainsi ? Mais, surtout, pourquoi ? Ne réussissant pas à se défaire de ce regard, la jeune femme commença à se débattre afin de se défaire de son emprise, parvenant à reprendre le dessus au bout de quelques tentatives et reprendre le dessus et l'envoyé sur le côté, la plaquant au sol. Manque de chance, elle ne parvint pas à maintenir la pression et se retrouva à nouveau au sol, à son tour et ce, sur plusieurs roulades. Comprenant que cette femme avait la même force qu'elle, au-delà du fait qu'elle était sa copie conforme. Sauf que, à un instant précis, elle cessa toute charge contre elle et en profita pour la repousser, l'envoyant s'allonger sur le dos à ses côtés. Libérant son champs de vision sur le ciel au-dessus de la clairière. Jetant un œil à la femme à ses côtés, toujours aussi estomaquée de se voir elle-même. C'était clairement une chose impossible... Où alors y avait vraiment quelque chose qui n'allait pas ! D'ailleurs... en parlant de chose qui n'allait pas... Relevant à nouveau les yeux au ciel, elle s'étonnait de la non-présence d'Aslo. En plus, si danger y avait, il serait intervenu pour l'aider ! Où était-il celui-là encore ?! Le cherchant frénétiquement en balayant le ciel du regard, elle ne le trouvait nulle part. Non... non.. quand même pas ? Si ? Il avait vraiment fait ça ?! Serrant des dents, Loumys comprit ce qu'il se passait désormais lorsque son double prit soudainement la parole à l'attention de la prêtresse elfe qui devait être totalement perdue là au milieu. Il fallait qu'elle agisse avant qu'elle ne se laisse embobiner par cette manœuvre d'Aslo ! Se relevant tout aussi vite que sa doublure, presque à l'identique. Évidemment, ce qui devait arriver, l'autre Loumys l'a devança dans sa démarche et commença à clamer haut et fort qu'elle était la vraie et la seule et que la prêtresse devait l'aider à se débarrasser d'elle-même. Cette présence était là depuis quelque secondes qu'elle l'a gonflait déjà et, surtout, elle peinait à comprendre ce qu'elle tentait de faire. - Bah voyons... Je n'aurai pas pu dire mieux, moi-même. Déclarait-elle, se croisant les bras, ne prenant pas la peine de mimer sa doublure pour défaire ses vêtements de la saletés les encombrant. T'as vraiment décidé de me copier, jusqu'au bout. Soupirant de plus belle, se rapprochant de son couteau resté au sol pour le remettre dans son étui, elle écoutait d'une oreille attentive ce que lui chantonnait sa double à Elina. Roulant des yeux, fixant le ciel, ne voyant toujours pas Aslo réapparaître, confirmant que c'était bien lui l'instigateur de cette tentative puérile. Il voulait prendre le contrôle de la situation ? Il allait l'avoir, mais pas de la même manière qu'elle désirait que les choses passes ! - Mais écoute-toi parler enfin... qu'est-ce que t'essaie de faire là? Tu crois vraiment que c'est nécessaire d'embrouiller l'esprit de cette elfette davantage qu'elle n'est l'est déjà ?! Tonna t'elle, fixant d'un regard mauvais son reflet. Mais tu sembles oublier un détail important dans cette histoire de montagne, Aslo. Restant plantée sur place, ne quittant pas des yeux sa doublure, se saisissant de son couteau et fixa la lame d'un regard songeur. J'ai tout mon temps... Et de toutes manières, Sans Elina, sans moi, notre quête ne mènera à rien et la prophétie tombe à l'eau. Tu as besoin de moi pour y aller, n'est-ce pas ? Et d'un mouvement lent mais décidé, elle leva la pointe du couteau pour pointer sa doublure mais non pas pour la menacer mais pour finalement retourner la lame contre elle, la pointe de sa lame se déposant délicatement contre son cou. Ainsi, elle faisait clairement comprendre à Aslo qu'elle était prête à ruiner sa tentative de lui piquer sa place. Seule elle pouvait récupérer ses pouvoirs et elle ne laisserait personne d'autres tenter de s'en approcher, quant bien même ce corvidé l'avait aidée dans sa quête. Peu importe comment elle y parviendrait, personne ne prendrait sa place ! Elle était la seule et l'unique Déesse Noire et seule elle allait reprendre en main les Abysses selon la prophétie ! Contrairement à Aslo qui se démenait pour faire croire qu'elle était elle, Loumys, la vraie, quant à elle, décidait d'opter pour le fait que Elina ferait de toute manière le bon choix entre les deux femmes. Du moins, en espérant qu'Oracle ne se soit pas plantée dans sa prédiction en la faisant choisir sa doublure, ce serait bien une première... ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 34 ! ~ |
| | | Elina | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Jeu 3 Déc - 11:27 | |
| Alors qu'elle s'engageait à la suite de Loumys, Elina marqua soudain un temps d'arrêt. Elle savait que la Nature ne se manifestait jamais pour rien. De plus, cette brume ne semblait pas vraiment naturelle... Cela valait le coup de s'y arrêter. Elle fixa son attention sur ce nuage, essayant de l'analyser à travers son lien privilégié avec la forêt... Et elle réalisa que cela venait réellement de la Nature, malgré les apparences. La forêt la mettait donc en garde... Et il n'était pas difficile de savoir de quoi elle devait se méfier : le seul élément perturbateur présent en ce lieu était Loumys elle-même. Cependant, il n'était pas nécessaire de la mettre en garde contre cette personne. Elina ne lui faisait déjà pas confiance. Cette manifestation lui confirmait simplement qu'elle avait eu raison depuis le début de s'en méfier... Ou alors cela voulait-il dire de ne pas se laisser avoir dans le futur, de ne jamais se fier à elle, quoi qu'il puisse se passer ? Elle promit silencieusement à la Forêt toute entière, et à toutes ses semblables à travers le monde, de ne jamais se laisser aller à la sympathie envers sa compagne d'infortune et de ne jamais la revoir une fois ce voyage terminé. Elle ne s'était pas attendue à recevoir un message à ce moment-là, mais elle n'allait pas cracher dessus : la Nature avait toujours raison, elle le savait. Mais envoyer des messages lui coûtait, il n'était en effet pas dans ses habitudes de se modifier en si peu de temps, il ne fallait donc jamais prendre une telle modification à la légère, ne serait-ce que par respect pour l'énergie ainsi mobilisée. Mais les habitants et les prêtres de la Cité pourraient sûrement l'aider. C'est en comptant sur cet espoir, aussi maigre soit-il, qu'elle poursuivit son chemin, sans rien montrer de ce qui se passait en elle... Du moins, elle l'espérait : en effet, au cours de sa vie, elle n'avait jamais cherché à cacher ce qu'elle pensait, même à un patient pour lequel elle avait peu d'espoir. Pour elle, la vérité devait toujours être préférée à un mensonge, certes réconfortant, mais peu réaliste. Tout cela pour dire que son corps n'était paas du tout entraîné à la dissimulation. Elle espérait donc que sa volonté seule suffirait. Mais soudain, un mouvement brusque près d'elle la sortit de ses réflexions... Le temps qu'elle se mette à jour de ce qui se passait autour d'elle, Loumys était par terre. S'était-elle pris les pieds dans une racine ? Elle observa aux alentours : certes, elles se trouvaient en forêt, donc les arbres étaient omniprésents, mais tous avaient sagement gardé leurs racines sous la terre. Donc l'humaine n'avait pas trébuché, c'était certain. Mais cela n'était pas le seul problème. À présent, il y avait deux Loumys... Chacune lui assurant qu'elle était la vraie, bien sûr. Malgré le fait qu'elle ne connaisse pas suffisamment la vraie femme pour pouvoir la distinguer ainsi, elle tenta néanmoins de discerner les traits de son visage, ses expressions... Mais tout était identique. Dans ce cas, comment faire ? On aurait dit Loums et son reflet... Attendez... Reflet... Un reflet n'existe que grâce à un miroir... Un miroir... Un miroir ordinaire ne serait sûrement d'aucune aide, mais si elle trouvait un miroir magique, d'une manière ou d'une autre... Peut-être que... Elle fut de nouveau sortie de ses réflexions, mais, cette fois, par une intuition. Son expérience de guérisseuse avait fini par lui permettre de sentir lorsque une souffrance se tenait dans les environs et même, parfois, de pouvoir un peu l'anticiper. Et c'est exactement ce qu'il se passait. Elle sentait une souffrance imminente. Mais ses sensations seules ne lui disaient pas d'où cela venait, elle allait désormais avoir besoin de ses yeux. Elle chercha donc autour d'elle... Et comprit. L'une des Loumys menaçait de... Se suicider ? Alors ça, hors de question, pas tant qu'elle serait là. D'un mouvement qu'elle espérait assez brusque pour la surprendre, elle frappa la main qui tenait le couteau, dans le but de forcer cette Loumys à le lâcher. Puis, le regard sombre, elle déclara : - Personne ne se suicidera en ma présence.Ensuite, elle s'adressa à l'autre Loumys : - Vous voulez vous débarrasser de votre double ? Et comment, s'il vous plaît ? Vous n'espérez pas la tuer, j'espère ? Si tel est le cas, j'ai deux choses à vous dire : premièrement, je ne suis pas une guerrière, donc je ne serais pas capable de vous aider. Et deuxièmement, même si je le pouvais, je ne le ferais pas, car je ne veux de mal à personne.Enfin, elle reprit la tête de l'expédition, laissant un dernier commentaire destiné aux deux Loumys : - Sachez que je ne choisirai pas entre vous, du moins pas avant d'arriver en ville.En effet, elle avait une idée derrière la tête : son statut de prêtresse lui permettrait d'entrer dans les autres temples dédiés à sa Déesse. Elle n'avait pas d'accès certain aux temples voués à d'autres divinités, c'est pourquoi elle n'essaierai pas de visiter les temples de Xiris, par exemple. Mais en tant que prêtresse d'Erinaë, elle avait le droit de rendre visite à ses homologues de la ville. De ce dont elle se souvenait, il y avait plusieurs temples d'Erinaë à travers la capitale, elle devrait tous les visiter... Sauf si elle trouvait ce qu'elle cherchait avant d'avaoir vu le dernier. En effet, elle savait que chaque temple abritait quelques reliques, protégées comme de vrais trésors. Le problème, c'est que ces trésors pouvaient prendre n'importe quelle forme. Elle ne savait pas si l'un de ces temples protégeait un miroir magique, mais c'était la seule piste dont elle disposait. Il lui faudrait demander l'accès à la partie la mieux protégée de chaque temple et, si elle trouvait ce qu'elle cherchait, convaincre les prêtres de la laisser non seulement le toucher, mais également s'en servir... Ce ne serait pas une mince affaire, elle le savait. Elle pensait ne pas avoir trop de difficultés à obtenir l'autorisation de voir les reliques, mais pour ce qui était de s'en approcher de plus près, elle n'en savait rien. Elle avait beau avoir la même fonction que ceux qu'elle y rencontrerait, elle ne travaillait pas avec eux, donc elle ne savait pas s'ils lui feraient assez confiance pour l'autoriser à essayer de différencier Loumys 1 et Loumys 2 avec l'un de leurs trésors les plus précieux, mais il faudrait qu'elle essaie... Sans pour autant s'attirer leur inimité... Sans oublier qu'il était possible soit qu'elle ne trouve pas de miroir, soit que ça ne marche pas. Ce qu'elle voulait également, et dont elle savait que ce serait plus facile, était de demander de l'aide aux maîtres des temples. Ils étaient tous plus âgés qu'elle, donc auraient de l'expérience, et aider leurs inférieurs dévoués à la même déesse qu'eux faisait partie de leurs attributions. Elle devrait d'ailleurs peut-être commencer par là, aller voir directement le chef et tout lui expliquer, ils auraient peut-être une meilleure solution à lui proposer, une solution qui n'impliquerait pas d'éprouver la confiance de ses pairs... Enfin, on verrait tout cela plus tard. D'abord, il fallait rejoindre la ville... Ce qui ne serait pas une mince affaire, car, elle s'en doutait, une conséquence du fait qu'elle n'aie pas choisi entre les deux Loumys pourrait être un voyage... animé. Il était normal qu'elles ne s'apprécient pas, mais elle ne voulait pas prendre de risque inutile... Et elle se prépara mentalement à en subir les conséquences. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 36 ! ~ |
| | | Yloumna | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Jeu 3 Déc - 15:56 | |
| Son regard était déterminé ! Nul autre qu'elle ne siègera sur le trône noir, et si pour cela il fallait embrasser la mort et disparaître à jamais, alors Loumys s'y emploierait. Une conviction qui ne fut toutefois point du gout de l'elfe. Profitant que son attention était rivée sur son double, la prêtresse gifla la main qui se voulait meurtrière ! Le choc émit ne fut cependant pas assez violent pour lui faire lâcher son arme, mais juste assez pour dévier l'estoc de cette dernière vers l'extérieur, soit ; à la droite de son cou. Une légère coupure en résulta, de laquelle un filet de sang s'échappa. Et tandis que Elina clarifiait les choses, à sa manière bien entendu, Aslo mit immédiatement à jour son apparence en reproduisant la plaie, de même pour la terre qu'elle n'avait pas juger bon d'épousseter. De toute façon, l'elfe ne jouerait à aucun de leur jeu, il était donc inutile de chercher à démêler le vrai du faux. L'autre finira bien par se démasquer tout seul, car s'il avait agis de la sorte, c'était forcément pour une raison bien précise. Rassurée quant au fait de ne pas se faire spolier par un choix irréfléchie, Loumys rangea sa lame au fourreau. Sa guide ne souhaitait guère faire durer cette entente plus que nécessaire, nul besoin d'être investie des dons d'Oracle pour s'en rendre compte. Ce n'était pas elle qui allait lui causer du tort. Concernant le fait de soumettre Aslo, sans savoir ce qu'il voulait en la copiant impunément, ce serait gaspiller un temps précieux... Après tout, sa place n'était pas sur Astrune, et encore moins au milieu de cette purée de poix qui ne cessait de s'épaissir ! - Tu affirmes ne vouloir de mal à personne... Balança la jeune femme à l'égard de l'elfe qui reprenait tranquillement sa route, et dont la silhouette s'effaçait dans la brume à chacun de ses pas. Mais ainsi laisser tout ce sang fuir mon corps, n'est selon moi, pas un idéal de bien être ! TU M'ENTENDS ?! J'AGONISE LÀ !Se vanter de prendre soin d'autrui et la laisser en plan à la première hémorragie, c'était tout de même un comble pour une prêtresse elfe ! De plus, n'ayant pas voix au chapitre concernant le rôle d'Aslo dans cette histoire, Loumys ne souhaitait pas forcément le voir crever, pas dans l'immédiat en tout cas. Aussi reprit-elle sa dernière tirade ! - ON AGONISE !La brume était désormais trop dense pour se fier au sens de la vue, Elina ferait bien de revenir avant que Loumys ne perde définitivement patience, et conscience... La coupure avait beau ne pas être profonde, l'hémoglobine elle, s'en moquait éperdument ! Elle coulait et coulait encore, faisant ainsi naître une nouvelle rivière entre ses seins jusque dans son nombril. Etre Mortel était encore nouveau pour Loumys, elle ignorait donc si elle en avait pour longtemps ou non. Or, il serait fort regrettable de périr sans l'avoir véritablement décidé. La nébulosité l'avait par ailleurs complètement isolée. Dans la mesure où Elina consentirait à les secourir, il lui faudra d'abord retrouver chacune d'elle, l'une sera donc forcément soignée avant l'autre. À la différence que, Aslo avait reproduit la blessure, il pouvait donc en mesurer les effets selon son bon vouloir. Tandis que elle, demeurait à la solde de l'elfe... N'osant plus faire un pas de plus de crainte que cela ne précipite sa fin, Loumys s'adossa à un arbre avant de murmurer dans un souffle à peine audible. - Par là...Puis elle enserra son cou de sa propre main dans l'espoir de calmer le flux. Et pour la première fois depuis son arrivée sur Astrune, elle ressentit les battements de son coeur au travers des pulsations qui éjectait son sang au dehors. Loumys ne le jurerait point, mais toutes les trois palpitations, ces dernières semblaient ralentir. Quand bien même elle ignorait où cela la mènerait, la jeune femme se doutait forcément que ce n'était pas pour une vie pleine d'allant. Dire que sa survie dépendait d'Elina, tentait à la rendre plus mal qu'elle ne l'était déjà. Mais que pouvait-elle faire d'autre hormis reposée contre l'écorce ? Perdue dans les méandres de la sylve, Loumys laissa le voile noir de ses paupières masquée cette grisaille qui la privait de toute pensée. Une fois enfermée dans l'obscurité de ses songes, et sans trop savoir pourquoi, la jeune femme en proie au déclin, se concentra sur son souffle. Tant bien que mal, cette dernière veillait à ce que celui-ci ne s'étiole... ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 36 ! ~ |
| | | Vi | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Jeu 3 Déc - 18:45 | |
| Tenant fermement son couteau, la pointe appuyant légèrement sur la peau de son cou, elle ne quittait pas sa doublure des yeux. Prête à s'exécuter dans ses menaces, elle ne la laisserait pas approcher davantage de ce qui lui appartenait de droit ! Cependant, ce qu'elle espérait provoquer se confirmait avec la soudaine apparition de la prêtresse elfique en face d'elle, ne se gênant pas pour lui asséner un coup fort et rapide à la main. La faisant lâcher tout aussitôt son arme qui se planta lourdement au sol. Sa main lui faisait mal mais, tellement étonnée par l'effet de surprise, elle n'en laissera rien paraître. Se contentant de fixer l'elfe, interloquée qu'elle ait agis aussi vite sans qu'elle ne puisse s'en rendre compte. Après tout, Aslo captivait toute son attention que même un ours, elle ne l'aurait pas senti arriver dans son dos. Ce corvidé commençait réellement à lui taper sur les nerfs même si elle consentait à devoir le supporter encore jusqu'à l'accomplissement de sa quête. Mais là, il ne faisait que lui faire perdre son temps et elle commençait à se demander si ce dernier n'était pas en train de tenter de saboter ses projets alors qu'elle était si prêt du but ! Néanmoins occupée par ses songes et les questions qu'elle se posait sur le pourquoi du comment une copie d'elle se tenait toujours debout devant elle, elle adressa quelques mots à l’elfe qui la sermonnait encore une fois. - Je ne souhaite pas recevoir des sermons de ta part ni que tu me grondes, Prêtresse. Je ne m'y tenterai plus. Disait-elle en se baissant pour ramasser son couteau planter dans le sol. Le tirant de la terre molle, le brouillard ambiant s'épaississant davantage, Loumys se redressa pour s'apercevoir que l'elfe s'était déjà éloignée d'elle, la laissant limite seule avec Aslo. S'empressant de ranger son couteau dans son fourreau, elle s'arrêtait nette quand elle remis les yeux sur son double qui se tenait pas loin d'elle, adressant à nouveaux des mots à Elina dans l’intention de semer à nouveau le trouble. Cependant, ce qui retint son attention, ce n'était pas spécialement ce qu'elle disait mais... sa blessure au cou qui saignait. S'empressant de passer sa main sur sa propre peau, elle remarqua la présence de sang sur le bout de ses doigts et ce liquide chaud couler le long de sa poitrine. N'ayant même pas remarqué que l'action de la prêtresse l'avait blessée sur le coup. Ressentant par la même occasion une étrange sensation. Ça faisait mal, un peu et de voir ce liquide rouge vif lui troublait la vue. - Mais tu vas la fermer, oui ! Si tu cherches mon attention, tu pouvais t'y prendre autrement ! Lança t'elle à sa doublure s'effaçant doucement dans la brume. Mais au-delà de tout ça, l'esprit perturbé, la jeune femme comprit aussitôt que Aslo avait aussi pu reproduire ses propres blessures lorsque la prêtresse avait le dos tourné. Qu'est-ce qu'il était fourbe celui-là ! Quant bien même l'elfe semblait s'être intéressée à elle et à la croire elle, son compagnon de route, lui, avait su manœuvrer autrement afin de la duper à sa prochaine tentative. La brume devenant de plus en plus dense, se demandant si cela était l'oeuvre de la nature elle-même ou bien de sa copie, Loumys voyait les silhouettes disparaître, laissant un voile grisâtre envahir son champs de vison. La tête qui tournait, sa main droite pleine de sang, la respiration rapide et son cœur battant la chamade. Par où devait-elle aller ? Elle savait que la prêtresse s'était éloignée sur sa gauche, de la même position par laquelle elle était venue vers elle. Se contenant alors de tenter d'avancer dans cette direction, elle grinça des dents à l'entente de sa propre voix hurler à travers cette purée de pois. Décidément, tout voulait se liguer contre elle. Aslo se mettant à saborder sa volonté, elle se demandait pourquoi il était présent ? Son but avait toujours été de s'en prendre à elle de la sorte une fois l'objectif presque atteint ? Mais surtout, la seule question qui la troublait beaucoup, c'était de savoir finalement ce que voulait Aslo à agir de la sorte ! Sa main crispée par-dessus sa blessure, elle ne savait pas du tout comment s'y prendre pour cesser le saignement ni même si sa blessure était grave. N'ayant clairement pas la moindre idée de ce que cela pouvait faire d'être vivante ou en danger de mort dans un corps de mortel, la panique était la seule émotion qui l'habitait. Ainsi que la peur et le manque de confiance en ses capacités. Parce que malgré le fait que son allié tentait de mettre un terme à ses projets, apparemment, et que le fait d'être subitement alliée à Elina pour ce voyage qui s'annonçait désagréable au possible, elle désirait que la prêtresse vienne au moins vers elle, encore une fois, pour la rassurer sur cette blessure. Oh non pas qu'elle sympathiserait avec elle par la suite ou toutes autres formes d'amitié ou gentillesse... mais être sûr que cette coupure ne la mènerait pas droit au mur. La tête tournant, elle s'écroula et tomba à genoux, une main à terre, l'autre toujours agrippée à son cou. La respiration courte. Une petite douleur lancinante la lançant de temps à autre. Ce sang ne voulant cesser de s'écouler hors de son corps, gouttant sur l'herbe. Que devait-elle faire ? Si Aslo obtenait l'attention de la prêtresse, nulle doute qu'il tenterait de s'en prendre à elle. Si c'était son but, évidemment... Devant alors trouver une solution sur quoi dire afin que la prêtresse ou quelqu'un d'autre, ou quelque chose, vienne à elle afin de l'aider et reprendre le dessus sur Aslo. Elle n'accepterait pas d'être dominée plus longtemps et se laisser marcher dessus ! Une chose était sûre... elle allait lui pourrir la vie et le faire regretter d'exister une fois ses pouvoirs récupérés ! Se redressant, le dos droit, toujours à genoux, elle observait sa main ensanglantée et la retourna pour observer l’éraflure que lui avait administré l'elfe en lui infligeant son coup de bâton. Est-ce que ça, aussi, Aslo l'avait copiée ? Espérons que non, ça lui servirait de preuve le moment venu. Laissant la blessure se faire masquer par son propre sang. Le souffle court, le vertige dû à la panique manquant de s'emparer d'elle, Loumys tenta de hurler à l'attention de Elina : - Ne te laisse pas duper, Elina ! Fit une voix tremblante aux oreilles de la prêtresse. Elle est peut être ma copie conforme mais... elle n'est pas moi... ne t'y risques pas seule, ne fais pas l'idiote !Sous le tournis violent qui s'accaparait d'elle, elle se laissait tomber sur le côté pour s'allonger sur le dos et attendre sagement que quelque chose se passe. Sentant son sang s'accumuler dans le creux de son cou, observant l'hypnotique brouillard l'ayant enveloppé. Elle aurait pu s'avancer et continuer à marcher en direction de là où pensait être la prêtresse mais rien ne lui permettait d'avoir la bonne direction. Les choses s'étant passées si vite, s'étant déplacée sur l'instant, elle aurait pu se perdre davantage et mettre plus en danger la prêtresse. Ça ne lui plaisait pas du tout mais elle se devait de compter sur sa présence d'esprit et espérer qu'elle ait un coup de jugeote afin de l'extirper de ce mauvais pas. Espérant de toute ses forces que le brouillard ambiant n'était pas l'oeuvre de Aslo et qu'elle pourrait rester tapi à l'intérieur le temps que Elina vienne à elle avec de l'aide ou en se risquant à se mettre réellement en danger pour tomber sur elle. Alors que sa panique gagnait du terrain, sa volonté luttait pour la maintenir éveillée et pas qu'elle perde conscience... Puisse que cette brume la protège de Aslo le temps que cette crise passe et que Elina parvienne à trouver la bonne solution. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 37 ! ~ |
| | | Elina | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Sam 5 Déc - 14:12 | |
| Elina soupira. D'accord, c'était vrai, elle était en tort, dans le sens où elle n'avait pas attendu de voir quelle trajectoire adopterait le couteau, persuadée qu'elle était que les réflexes de la femme lui permettraient de simplement le lâcher sans se blesser elle-même. D'accord, elle avait eu tort de lui faire confiance sur ce coup-là. Mais néanmoins, elle ne percevait pas vraiment de douleur dans la voix qui l'appelait, plutôt... Une sorte de... Peur ? Peu importait, après tout. La blessure, si blessure il y avait, ne pouvait pas être si grave que cela. D'accord, l'une des Loumys lui avait appris que la plaie saignait beaucoup... Mais cela ne signifiait pas qu'elle était profonde. De plus, si la lame avait touché une artère, il était normal qu'une grosse quantité de sang s'en échappe, même sans grosse entaille. Il fallait simplement boucher le trou dans la peau avec une matière absorbante le temps qu'il se referme de lui-même... Ou même, pourquoi ne pas laisser un peu de sang s'accumuler à l'entrée et sécher là, afin d'accomplir seul ce travail de bloquage ? Dans ce cas, il faudrait contraindre la femme de ne pas bouger son cou... Et la prêtresse ne s'en sentait pas le courage. Elle décida donc d'opter pour la première solution. Se retournant dans la direction d'où semblaient venir les voix, sans avoir d'idée précise quant à leur localisation en raison du brouillard, elle leur donna ses premières instructions : - Ecoutez-moi, toutes les deux. Je n'ai pas vu vos blessures, c'est vrai, mais ça m'étonnerait qu'elles soient vraiment profondes. Trouvez simplement quelque chose pour nettoyer la plaie, si vous pouvez trouver de l'eau propre, ce sera parfait. Mais il n'y a pas de lac aux alentours... Cependant, il a plus cette nuit, donc une touffe d'herbe ou, mieux, un peu de mousse, fera l'affaire. Servez-vous-en pour enlever autant de sang que possible, puis gardez votre mousse pressée contre la plaie. C'est un très bon absorbant, cela vous aidera à ne plus saigner. Pour le reste, attendez que je vous trouve... Et, idéalement, vous devriez ne pas faire bouger la partie de vous qui est blessée, pour augmenter les chances que la plaie se referme rapidement.Une fois son monologue terminé, elle observa les alentours. Il était vraiment impossible de voir à deux mètres devant soi... Mais elle n'avait pas le choix, elle devait trouver au moins une Loumys, ne serait-ce que pour évaluer la gravité de la blessure, au lieu de faire de simples suppositions... D'ailleurs, elles allaient certainement lui en vouloir pour cela, mais bon, elle n'avait pas eu le choix : il avait fallu prendre une décision et, au moins, occuper la brailleuse donnerait peut-être quelques instant de paix à la guérisseuse. Elle avança un peu au hasard, espérant revenir sur ses pas et ouvrant grandes ses oreilles : elle avait conscience qu'à présent, c'était le seul sens qui lui serait vraiment utile. Elle continua à avancer dans la même direction, se doutant qu'elle finirait par avoir un indice... Soit elle se retrouverait de retour chez elle, soit elle tomberait sur l'une des deux... Soit elle s'enfoncerait encore plus loin dans la forêt, mais elle savait bien que si elle n'avait trouvé personne dans cinq minutes, elle devrait rebrousser chemin, car elle se serait trompée. En effet, elle n'avait pas eu le temps de prendre beaucoup d'avance avant que la brailleuse ne la rappelle... Toute à ses réflexions, elle remarqua à peine la forme dont elle s'approchait, ce furent ses oreilles qui lui indiquèrent qu'un être vivant de type non végétal se trouvait près d'elle. Franchement, il faudrait sortir de la forêt au plus vite, elle ne pourrait bientôt plus voir ses mains si elle tendait les bras devant elle. S'agenouillant devant la Loumys au sol, elle étudia d'abord la situation d'un rapide coup d'oeil avant de lui demander de la laisser voir la plaie. Comme prévu, elle n'était pas profonde. Néanmoins, tant qu'elle ne serait pas cicatrisée, le sang continuerait à couler. Et pour faciliter la cicatrisation, elle allait préparer une substance qu'elle pourrait appliquer sur la plaie, mais, en attendant, Loumys pourrait l'aider : - Ecoutez. Vous devez continuer à appliquer la mousse sur votre plaie, le temps que je termine ma préparation. Ce ne sera pas long, mais en suivant mes instructions, vous empêcherez le sang de continuer à couler en attendant.En effet, il lui siffirait d'écraser ensemble quelques-unes des plantes qu'elle avait amenées avec elle. Normalement, elle aurait utilisé de l'eau pour obtenir une meilleure texture mais, comme elle l'avait précisé aux Loumys un peu plus tôt, il n'y avait pas détendue d'eau dans les environs. Si la pluie avait laissé des flaques sur le sol, il aurait de toutes façons été trop dangereux d'en utiliser l'eau, car elle ne serait probablement pas propre, donc elle risquait d'infecter la plaie plutôt que de la soigner. Par conséquent, elle utilisa le jus de ses plantes comme liquide. Le résultat serait bien plus pâteux que prévu, mais elle faisait avec les moyens du bord. Après quoi, il lui faudrait l'appliquer sur la plaie, trouver de quoi la bander histoire que la préparation ne s'en aille pas, convaincre cette Loumys de ne pas bouger en attendant qu'elle revienne enlever le bandage... Et trouver l'autre pour tout recommencer. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 39 ! ~ |
| | | Vi | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Dim 6 Déc - 12:28 | |
| Parvenant à reprendre son souffle et à calmer son rythme cardiaque, Loumys, allongée de tout son long sur le sol humide de cette clairière, avait le regard perdu dans l'infinité de de cette grisaille l'enveloppant toujours. Se demandant encore et toujours si ce changement soudains de la nature était le fait de Aslo ou tout simplement, de la forêt elle-même pour protéger l'elfe de cette situation. Mais bon, quoi qu'il en était réellement, qu'une chose importait... elle perdait un temps fou à cause de tout ça et, en étant si près du but, ça avait le don de l'agacer davantage ! Ressentant son sang continuer à couler sur les côtés de son cou, nourrissant aussi désormais le sol, la jeune femme parvenait pour le moment à dominer son vertige et, au fur et à mesure de ses longues inspirations, à le dissiper doucement. C'était donc ça, être « vivant » en quelque sorte ? D'être une forme de vie si fragile ? Les sensations étaient étranges, loin de tout ce qu'elle pouvait imaginer. C'était un concept qui lui était étranger, de par son statut divin perdu et c'était bien pour cela qu'elle devait se dépêcher d'arriver au but de sa quête avant que d'autres choses ne lui tombe dessus ! Plus elle traînait dans le coin, plus les chances que tout tourne mal augmentaient. Soudains, une voix perça le silence qui c'était soudainement installé. C'était la prêtresse elfe tentant de leur prodiguer des soins à distance, le temps qu'elle les retrouve. Espérons juste qu'elle fasse pas l'erreur de tomber sur Aslo. Donc, de la mousse, hein ? Soupirant longuement à l'idée, elle inspira longuement avant de se retourner sur le côté et se débarrasser du sang accumuler dans le creux de son cou d'un geste de la main tout en pressant la plaie du bout des doigts. Elle distingua la forme d'une petite roche à ses côtés et y agrippa son autre main valide dessus pour en arracher la mousse accumulée sur le côté de celle-ci. Elle était humide et gorgée d'eau. Ignorant ce qu'était un soin palliatif, Loumys observa cette mousse d'un regard décontenancé et roula des yeux tout en appliquant les gestes conseillés par la prêtresse. Se rallongeant de tout son long en sentant son vertige revenir légèrement. Pressant fortement sur sa blessure. Soudains, des sons de pas surgirent de son côté gauche. Ne sachant pas s'il s'agissait là de l'elfe ou bien même de Aslo, Loumys cessa de respirer afin de se tapir dans la brume et rester immobile. Observant attentivement les alentours afin de pouvoir réagir en conséquence si jamais elle se faisait attaquer. Mais non... heureusement. Distinguant une silhouette approcher, elle perçu tout de suite qu'elle était trop grande pour être sa doublure et, surtout, ses vêtements étaient ceux de l'elfette, au fur et à mesure qu'elle s'approchait d'elle. - Bon, au moins, tu ne t'es pas plantée... Murmurait-elle à elle-même, mais parfaitement audible par l'ouïe d'Elina. La suivant du regard jusqu'à qu'elle vienne s'agenouiller à ses côtés et observe sa blessure. Lorsqu'elle entendit tout ce qu'elle comptait préparer pour soigner sa blessure, Loumys se redressa lentement pour se mettre assisse. Décollant la mousse qu'elle tenait sur sa blessure et l'inspecter. Elle était devenue rouge, évidemment, mais la blessure, elle, semblait saigner moins. C'était déjà une bonne chose. Juste une petite douleur aiguë subsistait. Jetant la mousse vers le rocher vers lequel elle l'avait ramassé, la jeune femme laissait la prêtresse terminer ce qu'elle avait à dire avant de reprendre aussitôt à sa suite. - C'est très beau tout ça, mais vous n'avez pas de super pouvoir pouvant simplement soigner cette plaie en deux secondes si ? Et contrairement à l'autre, j'en fais pas tout un foin, c'est désagréable et désappointant pour moi, mais quand même... Dit-elle à voix basse à la prêtresse se tenant à ses côtés. Vous pouvez faire ça, non? Achevait-elle sur un regard insistant. Visiblement agacée de devoir écraser des plantes pour l'appliquer sur sa plaie, Loumys se faisait difficile, préférant lui rentrer dedans afin qu'elle lui débarrasse de sa blessure d'un clin d’œil plutôt que d'enchaîner le temps perdus qu'elle accumulait déjà de trop. C'était déjà une impression fortement désagréable de devoir dépendre de quelqu'un alors que l'on était la Déesse Mère des Abysses ! Surtout que tout cela était guidé par Oracle. C'en était agaçant mais bon... Elina se trouvait être la seule personne lui permettant d'y arriver à termes. Tentant alors de lui faire comprendre les choses autrement qu'en l'insultant sur quatre générations à chaque fois et de s'approprier un langage plus poli même si cela ne lui seyait guère. Elle avait déjà réussi à ne pas se tromper avec son double en allant de son côté et elle avait su attirer son attention sur elle. Ça méritait au moins qu'elle s'adoucisse quelque peu, non ? De ce fait, elle redressa sa main droite qui avait été touchée par le coup de bâton de la prêtresse et la lui montra discrètement sans dire un mot, espérant qu'elle comprendrait en faisant le lien avec ce qui s'était passé avant quand elle avait tenté de l'empêcher de se suicider. C'était la seule astuce pour tenter de défaire son double, dans le temps présent, car il pouvait ignorer que le dos de sa main possédait une éraflure et un léger bleu. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 39 ! ~ |
| | | Elina | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Mer 16 Déc - 10:20 | |
| Avait-elle des pouvoirs permettant une guérison instantanée ? Elle l'aurait adoré, mais elle n'était malheureusement pas assez puissante pour cela. Qu'elle le veuille ou non, Loumys devrait attendre qu'elle ait fini d'agir pour reprendre le voyage. Mais elle se promit de faire aussi vite qu'elle le pourrait. - Non, je suis désolée. Je ne peux traiter que la douleur. Et dans le cas actuel, votre douleur n'est certainement pas assez forte pour jusitifer l'utilisation de ce pouvoir.Alors qu'elle parlait, elle avait presque terminé sa mixture. Elle s'arrêta un instant pour l'étudier. Cela avait une consistance pâteuse, qui serait bien plus difficile à appliquer que prévu. Il lui faudrait impérativement un bandage solide, afin que cela ne s'en aille pas avant d'avoir fait effet... Elle soupira. Il lui fallait de l'eau pour fluidifier tout ça ! Mais en attendant, si cette femme se relevait, le sang recommencerait à couler. - Ah, autre chose. Essayer de limiter vos prises de parole, et pour ce qui est de l'alimentation... Je ne vous empêcherai pas de boire ni de manger, mais vous devrez être prudente, afin de ne pas rouvrir la plaie. D'autre part... Vous semblez pressée, sachez qu'une blessure au cou n'a jamais empêché personne de marcher, donc nous pourrons reprendre la route rapidement... À condition de ne pas faire trop d'efforts. Il ne s'agirait pas de haleter.Tout en parlant, elle avait fouillé sa mémoire à la recherche d'une connaissance qui pourrait l'aider et, finalement, décida d'y aller plus en finesse que ce qu'elle voulait au départ : Elle utiliserait sa mixture, mais ne l'appliquerait pas en entier comme elle voulait initialement le faire. Elle saisit un morceau de mousse qui poussait sur un arbre proche, s'assura en la pressant légèrement qu'elle était gorgée d'eau et s'en servit comme d'un morceau de coton pour l'imbiber de sa mixture, espérant que l'eau contenue dans le végétal diluerait un peu sa préparation. Puis, juste avant de l'appliquer, elle prévint sa patiente : - Cela risque de piquer un peu. Et il faut que vous sachiez également que ce n'est pas un remède indispensable, je ne fais qu'aider votre peau à se reformer, mais elle l'aurait fait seule de toutes manières.Puis elle appliqua, en tapotant, une faible quantité de sa mixture. Finalement, elle préférait le faire ainsi : il faudrait recommencer plus souvent, mais, avec une si faible quantité utilisée, il ne serait pas nécessaire de bander la plaie. Une fois cela fait, elle tailla grossièrement un morceau de bois trouvé près d'elle à l'aide de l'une de ses dagues afin de s'en faire un couvercle pour le récipient dans lequel elle avait préparé son remède, puis rangea le tout et se releva, offrant sa main à Loumys pour l'aider à faire de même. Elle était prête à repartir. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 42 ! ~ |
| | | P.N.J | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Lun 31 Mai - 15:56 | |
| Le brouillard l'enveloppait de son manteau cendré, lui faisant peu à peu prendre conscience que le calme régnant dans ses bois, était le signe tangible d'un échec en devenir. L'Elfe n'avait point mordu à l'appât, et devait très certainement oeuvrer auprès de la véritable Loumys. Fruit d'une déduction infaillible, ou d'un hasard partial, le résultat n'en demeurait pas moins anachronique ! La prêtresse devait mourir en cette heure, et faillir à la tâche était à proscrire. Si finasser ne menait à rien, un geste leste et précis devrait suffire à solutionner le problème. Effaçant sa blessure à l'instar d'un artiste gommant une esquisse obsolète, Aslo décrocha son dos de l'arbre contre lequel il était accoudé, puis se releva avec force et détermination. Son regard plongé dans le vague témoignait d'une conscience démissionnaire, mais ses oreilles, elles, captaient le moindre écho de voix qui perçait la brume, guidant ainsi le doppelgänger jusqu'à sa proie. Il conserva les traits de Loumys par souci de prudence, puis progressa à tâtons tout en prenant garde aux innombrables racines qui nervuraient la sylve. Les deux femmes confabulaient sans se préoccuper du danger qui rôdait. Comme si le sens même de ce mot leur était étranger. Elles avaient tout de ces rombières dégarnies qui se croisaient chez le perruquier du coin, insouciantes, pathétiques, bruyantes et parfaitement oubliables. La tâche ne pouvait qu'en être simplifiée, du moins le crut-il. Car lorsque vint le moment de passer à l'acte, une chape de plomb lui tétanisa le bras.
Bien qu'il ne la distinguait que par le son et quelques ombres, Aslo se savait juste derrière Elina. Elle était là à lui offrir son dos, sur lequel on aurait même pu lire "Achevez-moi !", mais pour une raison qui lui échappait encore, son membre refusait de lui obéir. Rien dans ses pensées ne s'en venait polluer son opiniâtreté, alors pourquoi cet arrêt sur image ?! Le démon se résolut finalement à sonder jusqu'au plus profond de son être avant que sa tentative ne soit contrainte d'avortée. Hélas... il eut beau chercher, il ne décela aucune anomalie dans son moi. Le regard voilé par des paupières lestées à l'osmium, Aslo se laissa envahir par le doute lorsque ses yeux le renseignèrent sur un lieu bien différent à celui où il était supposé se trouver. De brouillard il n'y avait plus, le ciel avait cédé sa place à un dôme aussi sombre et gris qu'une terre brûlée le lendemain d'un jour de pluie. Cet espace monochrome lui évoquait vaguement quelque chose, comme s'il en était à l'origine. Le serviteur du Diable voulut comprendre, mais un grondement équivalent au tonnerre s'approchant se mit à parcourir l'ensemble de la structure. Un boucan duquel naquit une fissure au plus haut sommet de la calotte. A l'instar d'une coquille d'oeuf ébréchée, le toit se craquela, puis s'effondra sur Aslo. D'instinct il voulut s'en protéger, pourtant, aucun débris ne le heurta. Plus étrange encore, une cascade brumeuse inonda rapidement les ruines de l'antichambre, forçant ainsi le démon à revenir dans le réel. En posant ses doigts sur son front fiévreux, il comprit hâtivement que son bras lui appartenait derechef. Oubliant momentanément tout de cette manifestation improviste, le doppelgänger déploya ses immondes griffes propres à l'espèce qu'il représentait. Cette main qui n'avait alors plus rien d'humain se hissa loin au-dessus de la tête de son propriétaire, prête à fondre sur sa victime qui venait tout juste de cesser de parler.
Tandis que le couperet s'abattait sur Elina, une forme jaillit du brouillard ! Plongeant littéralement les deux mains en avant, la masse heurta l'Elfe à l'épaule, l'écartant in extrémis de l'attaque mortelle. Les ergots du démon entaillèrent profondément la mousse qui tapissait le sol, puis disparurent dans l'instant en signant leurs passages de deux sillons parfaitement alignés. La marque ainsi laissée témoignait de la violence de l'acte, pour s'en convaincre, la prêtresse avait juste à regarder en direction de ses pieds pour se rendre compte à quel point elle avait pu être frôlée. Néanmoins, le danger n'était pas pour autant levé. Ce qu'une voix juvénile s'empressa par ailleurs de lui rappeler. La personne, ou plutôt l'enfant qui venait de s'exprimer, n'existait point pour Loumys... Cachée par la nébuleuse, la présence donnait l'impression de danser autour d'Elina. Parfois elle chuchotait, mais le plus souvent, elle fredonnait une berceuse Elfique depuis longtemps oubliée. La prêtresse n'aurait cependant aucun mal à la reconnaître, du fait que sa mère lui entonnait ces douces paroles losque les nuits se faisaient angoissantes. Et bien qu'il était légitime de s'interroger en ce sens, la réponse était toute faite : non, elle ne devenait point folle !
Cette manifestation était aussi réelle qu'elle, et plus tôt elle l'acceptera, plus vite son esprit s'y familiarisera. Sous peine d'en perdre la raison, la prêtresse allait devoir se poser les bonnes questions. Entretemps Loumys s'était relevée, mais contrairement à celle qui s'étalait à ses pieds, l'ingrate ne consentit guère à lui offrir sa main pour l'inviter à sa hauteur. Puisque sa blessure était indigne de sa magie, sa poigne serait trop occupée avec son cou pour être en mesure de lui porter assistance. La voix enfantine ne partageait cependant point cette indifférence, puisqu'elle l'encouragea à se redresser, ce qu'une autre présence, bien plus froide et sèche que la première, s'empressa d'annihiler ! Elle braillait que ce qui arrivait à la prêtresse, elle ne l'avait pas voler. Et pour cause, en refusant ostensiblement de se rendre jusqu'aux racines de Darsam, Elina consentait à ce que son agonie perdure. A partir de là, une chamaillerie entre les deux êtres s'engagea. Coïncidence ou non, la bise se leva durant le chahut, dispersant le brouillard en moins de temps qu'il ne mit pour s'installer.Avec la clarté s'en vint le silence, donnant ainsi lieu à une scène pour le moins déroutante. Si la prêtresse s'osait toutefois à explorer les environs en sollicitant ses cervicales, elle finirait par découvrir une silhouette toute menue dont les yeux ambrés refusaient de se décrocher d'elle. A première vue ce jeune garçon avait l'air d'un être parfaitement intègre. Mais en y regardant de plus près, il émanait de sa personne une essence surnaturelle, et comme seule Elina pouvait le voir, l'entendre et le sentir, cet effet respectait une certaine logique. Par ailleurs, à l'instant où leurs regards se croisèrent, la tête blonde de l'enfant s'inclina légèrement sur le côté. Un sourire malicieux marquait ses lèvres luisantes, comme si cet échange placide avait été pour lui une révélation. Il finit cependant par indiquer de son minuscule index une direction qui, à l'évidence, ne présentait rien de particulière. - Le vilain pas beau est parti ! Tenta t-il de rassurer de sa voix effilée. Une joie retenue en saturait le timbre, et malgré l'impact psychologique que sa présence pouvait avoir sur l'esprit de la prêtresse, l'enfant ne put retenir ces quelques mots. Pardon pour le brouillard, mais il le fallait. Loumys ne sait pas que je suis là, tu peux me répondre simplement en pensée, comme ça tu n'auras pas l'air de parler toute seule. Confia t-il en gloussant. Ah heu oui... je suis Sigrahim.Sigrahim, ce prénom n'était pas étranger à la mémoire d'Elina. Cette faculté cognitive au service de l'Elfe était pour elle une fierté, mais dans un moment aussi trouble que celui-ci, elle dut s'accorder un instant pour se remettre les idées en place. La source de cet écho lui revint alors, couvert d'un titre singulier, un chapitre entier faisait mention de ce Sigrahim. Le texte en question fut cependant rédigé quatre mille ans avant notre ère, le doute était donc permis concernant le fait qu'il s'agirait du même individu. Afin de s'en assurer, et depuis le siège de ses souvenirs, la prêtresse relut en détail le premier paragraphe. - Citation :
Les âmes damnées Du bien commun nait parfois le pire. Ce que nous appelons aujourd'hui "les esprits de la nature", ne sont rien de plus que les martyrs d'une société décadente. En vue de faire prospérer cette espèce qui est la nôtre à des fins conquérantes, nous nous inspirâmes des Fées. Ces créatures n'éprouvent point le besoin de communier avec la flore pour la simple et bonne raison qu'elles en font intégralement partie. Peut-être jalousions-nous cela. Toujours est-il que nombre de rituels furent tentés dans l'espoir de toucher du doigt l'essence de Xiris. Hélas, nous collectionnâmes les échecs. Les plus inimaginables tentatives furent pourtant menées jusqu'à leur terme. S'il existait une estimation croissante à ce genre de faits, nous les énumérerions comme suit : Sacrifice d'animaux sur un autel dédié à la Divine Xiris, Elfes conditionnés à la cause depuis l'enfance soldant leur vie dans la fleur de l'âge, sacrifice de nouveau-nés triés sur le volet, et pour finir, conception d'élus dévoués à la lame via l'inceste parmi les plus imminentes familles de l'époque. Rien de tout cela n'aboutit à un quelconque résultat, et quand Erinaë eut vent de ces actes, son châtiment fut sans appel. L'intervention de la Déesse ébranla Lalwende plus encore que l'eldakka ne le fera plus tard. Sobriz n'en fut pas pour autant découragé. Acculé, l'impie captura la Fée en charge des relations entre nos deux peuples, Sigrahim. Puis procéda au sacrifice. La réussite du rite donna naissance à un culte connu sous le nom de ; "L'appel de la nature". Le sang des Fées fut alors versé dans plusieurs contrées, car il est dit qu'un esprit ne peut être rattaché qu'à un lieu à la fois. S'il s'agissait bien de lui, alors cet esprit aux allures d'enfant était en réalité une Fée qui fut jadis sacrifiée par ses ancêtres. Était-il au moins possible d'accepter pareille vérité ? Elina n'eut cependant guère l'occasion d'en apprendre plus que la voix sèche et agressive de tout à l'heure émergea depuis son dos. - Si tu peux désormais nous voir, alors va à Darsam, ou meurs ! Vociféra la fille qui appartenait à la même nature que Sigrahim. Ses lèvres étaient certes cousues, mais les mots étaient articulés avec soin. Le malaise fut néanmoins définitivement instauré lorsque cette dernière lui exposa son ventre. Une profonde balafre sanguinolente sillonnait son abdomen sur toute sa largeur, une présence aussitôt justifiée quand une seconde phrase s'en échappa. - Tu ferais bien de coopérer ! Gronda la cicatrice aux dents acérées adoucie d'une voix de fillette. Oblivia tient toujours ses promesses.Souillée par la malédiction de Darsam, soit le lieu auquel l'essence de cette fille était rattachée, Oblivia ne souhaitait qu'une chose, guérir. Par son refus de suivre Alek jusqu'aux racines de l'arbre, Elina s'était attirée le courroux de l'esprit damné. Alors avant que celle-ci ne se fasse becqueter toute crue, Sigrahim siffla en chuchotis afin d'encourager la prêtresse à courir jusqu'à lui. Car au-delà du lieu où il campait, Oblivia ne serait plus en mesure de la suivre. Quant à la raison qui fit que tout-à-coup Elina fut en mesure de voir les esprits de la nature, voir même se faire sauver ou tuer par eux, venait de ce livre que sa mère lui avait offert. Un ouvrage si riche qu'elle finit par en faire sa Bible. L'histoire de Sigrahim venait d'ailleurs de ses pages, mais la formule qui permettait d'avoir accès à l'envers du décor était disséminée dans l'ensemble du volume. Hypothétiquement, on pouvait supposer que l'incroyable mémoire de la prêtresse sut s'associer avec son inconscient pour lui permettre ce pouvoir. En revanche pour les plus cartésiens, le point final de l'enchantement se trouvait dans la partie herbologie de l'ouvrage. Ainsi, en se remémorant la procédure au moment de panser la plaie de Loumys, Elina s'ouvrit sans le savoir, au monde des esprits de la nature. Quoi qu'il en était, et quelle qu'en était la cause, les faits parlaient d'eux-mêmes. La prêtresse allait devoir trancher entre Oblivia ou Sigrahim. [Annonce : C'est au tour d'Elina de répondre ]¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 44 ! ~ |
| | | Elina | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Ven 25 Juin - 8:29 | |
| Tout se passa très vite. Elle fut poussée sur le côté, avant de remarquer d’énormes sillons dans le sol, là où elle se trouvait quelques secondes seulement auparavant… Elle aurait donc pu mourir sans s’en rendre compte… L’horreur… De plus, quelle en était la cause réelle ? Elle n’avait pas vraiment eu le temps de trouver une réponse à cette question… La demoiselle ne craignait pas la mort, mais elle voulait au moins la voir en face. Et puis, elle aimerait voir un peu de pays avant de quitter ce monde pour toujours… Il existait d’autres forêts que celle-là, elle voudrait les visiter… Et rencontrer des fées, elle avait entendu tant d’histoires positives à leur sujet ! Puis une voix la mit en garde, la faisant sursauter. D’où venait-elle ? D’un autre côté… Cela faisait des années qu’elle vivait ici, elle s’y sentait plus en sécurité qu’ailleurs… Jusqu’à quelques secondes auparavant. Alors, quel que soit le propriétaire de cette voix... Oui, ses mots étaient vrais. Elle ne savait pas quel était le danger auquel elle avait échappé, mais il était clair qu’à présent, il lui faudrait être plus prudente et cesser de se laisser aller à ses rêveries. Ayant finalement réussi à plus ou moins localiser la présence, elle chercha à la suivre présence des yeux, mais abandonna rapidement. Si cet être, quel qu’il soit, ne se décidait pas à se fixer en un point précis, c’était certainement qu’il ne voulait pas être vu clairement. Alors, Elina ne lui compliquerait pas la vie plus longtemps. Après tout, la sienne venait d’être sauvée par cette entité, elle estimait donc pouvoir lui faire confiance. D’autre part, aussi étrange que cela puisse paraître, elle ne mettait pas en cause son existence. Après tout, en tant que prêtresse, elle était habituée aux présences intangibles… Et puis, si celle-ci avait réussi à la sauver, elle n’était pas aussi fantomatique que cela, sans quoi, elle n’aurait même pas pu la toucher. Les actions de cet être, quel qu’il soit, étaient on ne pouvait plus bienveillantes. Elle ne savait pas de qui il s’agissait, mais, pour la première fois ce jour-là, elle se sentait bien, presque en sécurité… Même si elle devrait se forcer à rester vigilante. Elle avait un allié, autant écouter ses conseils. Puis, sans prévenir, une autre voix s’éleva et débuta une dispute avec la première. Complètement perdue, n’ayant pas eu le temps de se poser la moindre question au sujet de la provenance de la deuxième créature, dont elle ne voyait rien de plus que la première, elle tenta de les calmer : - S’il vous plaît…Mais elle n’eut pas le temps d’en dire plus. La brume se dissipa. Mais, étrangement, elle ne put voir que l’enfant blond, qu’elle supposa être le premier à s’être manifesté, de par son attitude prévenante et son apparence juvénile, qui s’accordait à merveille avec sa voix. Lorsqu’il se présenta, il lui fallut un moment pour mettre un nom sur cette sensation dérangeante selon laquelle elle savait quelque chose dont elle devait se souvenir, puis elle eut un flash. Elle vit très clairement la page du livre dans lequel elle avait lu son histoire… Mais… Était-ce vraiment la sienne ? Voir des créatures semblables à des esprits ne la dérangeait pas, si ces esprits étaient créés par une entité, une divinité. Mais… Les esprits des morts… Elle n’était pas nécromancienne, elle en était même l’exact opposé. Non, c’était impossible, elle n’avait pas de lien avec les morts ! Elle pouvait accepter beaucoup de choses, mais là, c’était trop. Interrompant une conversation avec elle-même qui aurait peut-être fini par la convaincre de la réalité de l’origine de ce à quoi elle faisait face, l’autre voix se manifesta. Elle se leva pour pouvoir se retourner… Et se retrouva face à une jeune fille à l’allure sombre… Et qui lui parlait, malgré le fait qu’elle ne semblait pas en être capable. Lorsque tout cela s’éclaira, qu’elle révéla la véritable origine de cette voix, Elina eut un mouvement de recul. Cette présence qu’elle ne pouvait définir avait en elle quelque chose de sombre, quelque chose avec quoi elle ne voulait pas être en contact. C’était presque comme si elle était en présence d’un mort-vivant… D’un autre côté… Elle repensa à Alek et à ce qu’il lui avait dit. La Forêt était maudite. Cette jeune fille était peut-être l’incarnation de cette forêt malade, ou même de sa maladie elle-même… Si tel était le cas, elle devait faire quelque chose pour elle. Entendant le conseil de Sigrahim, elle hocha la tête et recula doucement dans sa direction. Il voulait certainement la protéger, comme il l’avait fait depuis le début, et elle lui en était reconnaissante, mais elle ne pouvait pas non plus se résoudre à abandonner cet être sombre, au moins tant qu’elle n’en savait pas plus à son sujet. En effet, s’il s’agissait d’une personnification de la Forêt ou de la malédiction qui la rongeait, elle se devait de faire quelque chose. Pour Alek, pour elle-même, pour les Elfes, les animaux, tous les habitants de la Forêt et la Forêt elle-même. Cela aiderait aussi certainement Astrune toute entière, puisque, de ce qu’elle en savait, aucune malédiction ne se cantonnait très longtemps au lieu où elle était née. Sauver Lalwende, c’était aussi sauver indirectement le monde. Et si jamais elle choisissait d’ignorer tout cela, si la malédiction se répandait, ce serait sa faute, et elle ne pourrait jamais se le pardonner. D’un autre côté, elle était sur le point de se lancer dans un voyage, et l’endroit où elle devrait aller si elle choisissait d’aider l’esprit sombre lui ferait rebrousser chemin… Si elle choisissait cela, qui lui disait qu’elle ne passerait pas son temps à rencontrer des êtres qui lui feraient sans cesse rebrousser chemin et, par conséquent, la feraient tourner en rond ? Sans compter que, si elle choisissait de suivre l’un de ceux qu’elle supposait être des esprits, elle devrait abandonner Loumys… Elle ne savait pas quoi faire. En tous cas, une chose était sûre : bien que ce soit la solution la plus sûre, elle ne suivrait pas Sigrahim. D’un autre côté… S’il était vraiment celui qu’elle pensait, elle pourrait sûrement en apprendre plus à ses côtés au sujet des fées… Donc, cette option n’était pas complètement à abandonner, finalement. Quant au deuxième esprit, elle sentait qu’il avait besoin d’aide. Et elle se sentirait mal si elle abandonnait Loumys après avoir commencé à l’aider… Alors, elle pensa à quelque chose : - Ne serait-il pas possible de vous contenter tous les trois ensemble ? Sigrahim, tu pourrais me suivre, j’aimerais te parler. Mais je suis déjà en route pour un voyage, donc j’aimerais autant ne pas abandonner ma compagne actuelle. Et je pourrais ensuite faire demi-tour pour venir à votre aide, finit-elle en plantant ses yeux dans ceux de la jeune fille sombre. Elle ne parvenait pas à la tutoyer, contrairement à son homologue masculin, pour qui cela lui avait paru naturel. Peut-être parce qu’elle se sentait plus proche de lui et plus impressionnée par elle… ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 45 ! ~ |
| | | Vi | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Ven 23 Juil - 13:11 | |
| Lorsque que la prêtresse lui énonça son choix de ne pas user de magie pour soigner sa plaie, précisant bien au passage que la sienne n'était pas grand chose, Loumys ne pu esquisser une grimace de désapprobation. Quand bien même elle n'en souffrait point, juste un léger picotement agaçant, elle avait eu plus de peur que de mal. De par son statut actuel et son passé oublié de Déesse du Chaos, jamais, dans ces deux existences là, elle n'avait éprouvé de douleur physique. Il était donc tout à fait normal qu'elle se soit emportée sous cet élan de panique qui s'était emparé de ses sens sur l'instant présent. Mais bon... visiblement, elle n'était pas assez atteinte pour s'attirer les bons soins de l'elfe. Au lieu de ça, elle préféra farfouiller autour d'elle afin d'arracher des bouts de mousses ici et là et en faire une pâte avec on ne savait quoi. Le regard méfiant, mais le cachant bien, Loumys laissa ses mains posées au sol, ses doigts s'enfonçant dans la terre humide. Plus le temps passait, plus la situation l'agaçait. Par le passé, elle aurait pu dire qu'elle se faisait humilier par une mortelle et que celle-ci prenait bien son temps. D'autres étaient mort dans de violentes souffrances pour moins que ça. Autant dire qu'elle se trouvait bien souple et douce à son encontre uniquement parce que la situation avec Aslo n'aidait en rien et qu'il fallait qu'elles restent groupées. D'ailleurs, en parlant de lui, où était-il ? L'humaine, grimaces accrochées aux lèvres, laissait ses yeux se balader de droite à gauche en espérant voir une silhouette quelconque pour lui permettre de localiser Aslo. Mais rien. Le brouillard était bien trop épais. C'était à peine si elle pouvait déjà clairement discerner Elina. Cette dernière tapotant sa nuque avec sa pâte qui n'avait rien de magique, exprimant un léger dégoût d'avoir ce truc collé à la peau, Loumys se montrait soudainement bien docile. Même si intérieurement, ça bouillonnait. Mais la jeune fille était bien trop occupée à essayer de comprendre les agissements de son compagnon de voyage. Pourquoi agissait-il avec autant de violence contre la prêtresse ? C'est vrai quoi... elle n'était peut être pas du meilleur cru mais cela était tout de même étrange. L'elfette était bien la seule à pouvoir la mener là où elle souhaitait aller afin de suivre la prophétie qui avait été lue plus tôt. Ca ne lui plaisait probablement pas plus qu'à Aslo mais si les choses devaient aller ainsi, autant ne pas les faire traîner. Et plus vite cela était fait, plus vite elles pourront chacune partir de son côté. Mais visiblement, Aslo ne partageait pas du tout son avis puisque, sortit de nulle part, Loumys aperçu une masse dans le dos de la prêtresse. Menaçante. Une main levée et déformée par de longue griffe distordues par la brume ambiante. Loumys comprit rapidement ce qui allait se passer et, alors que Elina se tenait debout face à elle, mains tendue vers elle pour l'aider à se relever, elle ne parvint pas à bouger. Que devait-elle faire ? Laisser Aslo agir ? Laisser le destin la guider dans les pas d'Elina ? Laquelle des deux la mènerait au bon but au bout du chemin ? Les griffes, quant à elle, n'avaient aucunes onces d'hésitation et pourfendirent l'air en la faisant siffler. Loumys avait tenté d'attraper la main d'Elina pour la tirer sur le côté mais elle fut évidemment trop lente. Non pas trop lente par rapport à la menace... mais par les réflexes soudains de l'efle qui s'était laissée tomber au sol, comme ça, esquivant le coup venant de son dos comme si de rien n'était. Les griffes frappèrent violemment le sol, manquant de peu Loumys qui sentit l'une des pointes frôler sa joue et y laisser une éraflure légère. L'esprit embrouillé et perdu dans ce qui venait de se passer, son regard suivait la silhouette s'enfoncer à nouveau dans la brume, comme contrariée par le fait d'avoir louper sa proie. Y avait pas de doute sur l'auteur de l'attaque mais Loumys peinait toujours à saisir les intentions de Aslo. Tentant de se lever par elle-même, surveillant tout atour d'elle, une main plaquée sur sa plaie au cou, l'autre vérifiant qu'elle ne saignait pas de la joue. Il s'en était fallu de très peu pour que sa tête n'y passe pas et ce, même si le coup ne lui était pas destiné. L'efle avait-elle esquiver par elle-même ou juste glisser par la force du destin ? En ayant bien l'intention de lui poser la question, s'apprêtant à prendre la parole, l'elfe se mit à parler toute seule. Début par un faible « Sîl vous plaît » sortit du tréfond de sa gorge. Levant un sourcils, elle pensait en premier lieu que Elina lui demandait de l'aide pour se relever. Sur le coup, haussant les épaule, elle lui fit comprendre d'un petit basculement de la tête sur le côté, accompagné d'un petit sourire hautain, que sa main maîtresse était occupée à tenir sa petite mousse contre son cou. Puis, dans tous les cas, elle ne se serait même pas donné le mal de lui proposer son aide tant qu'elle ne saurait pas si ce qui venait de se passer était de son fait ou non, Elle était assez grande pour se relever et ne semblait pas blessée malgré la chute. Alors elle attendit de voir si elle allait fournir des explications de sa propre intention mais rien ne vint. Du moins, pas envers Loumys. Pire même... elle se mit à parler toute seule quelques instants après que la brume se soit complètement dissipée. Lui permettant à nouveau de scruter les alentours à la recherche d'Aslo même s'il n'était point là. S'était-il caché dans les bois, les observant de loin ? Probablement, se dit-elle mais, désormais la visibilité retrouvée, elles pourraient toutes deux à nouveau voir le danger arriver au cas où il reviendrait à la charge. L'agacement quant à la fabulation de la prêtresse, la jeune humaine tapotait du pied par-terre et la coupa nette dans sa phrase, d'une voix sèche. - Tu vas te taire, à la fin ? Tu fabules complètement ma parole. Tu t'es enfoncé une pierre dans le crâne en tombant? Lui demandait-elle en jetant un coup d'oeil à ses cheveux pour voir si du sang n'y coulait pas. Mais visiblement, rien... Evidemment, Loumys n'était pas du tout au fait de ce qui se tramait autour d'elle et à qui parlait la jeune elfe. Néanmoins, un nom fut cité : Sigrahim. Et la mention d'une autre sans énoncer son identité. Parlait-elle de Aslo ou avait-elle une deuxième hallucination ? Mais même si elle hallucinait, à ce moment précis, la brume s'était envolée et Aslo avait disparu. Evidemment, elle savait aussi que son compagnon n'était pas capable de confusion mentale de la sorte. Il se passait visiblement quelque chose même si Loumys était impatiente et écartait la question d'un revers e la main. Il fallait bouger, peu importe l'état mental de la prêtresse. Façon, si les choses se goupillaient bien, elles étaient proche de la cité Elfe et y passeraient au travers. Des soins pourraient être demandés là-bas si rien ne venait leur barrer la route d'ici là. - Bon... t'as le droit d'avoir des amis imaginaires, tant que tu veux et leur parler aussi. Mais là, on a pas le temps alors remettons nous en route pour la montagne du Phénix Elina. Plus on restera immobiles et isolées, plus on se met en danger. Tu peux leur parler en marchant, non ?Plus qu'agacée, sa main droite arracha la mousse posée sur son cou, la broya entre ses doigts et la jeta à terre plus loin. Désignant du doigt la direction où elles allaient initialement avant que la brume ne s'installe en ses lieux. - C'est par là-bas qu'il faut aller, hein ? Alors reprends-toi et allons-y tout de suite! Pas désolée les amis imaginaires d'Elina mais on a une tâche à accomplir. Prenez un ticket et elle viendra à vous après ! Balança t'elle dans le vent à l'intention des fabulations de la prêtresse, prête à reprendre la marche, s'éloignant de cette dernière de trois pas. Évidemment, elle serait bien partie sans elle mais comme elle était encore bien incapable de se diriger seule ici et ne comprenait toujours pas les intentions de Aslo, Loumys préférait rester auprès de la prêtresse. Cette dernière, depuis qu'elle était là, semblait éveiller quelque chose tout au fond de son être mais cela était difficile à comprendre. Quoi qu'il en soit, qu'elle veuille y aller seule ou non, Elina devait être présente. Peu importe si cela lui plaisait ou non. Bien déterminée à savoir le pourquoi du comment elle se devait de traîner un boulet pareil qui parlait à ses hallucinations soudainement. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 46 ! ~ |
| | | P.N.J | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Sam 18 Sep - 3:32 | |
| Le visage déconfit de Loumys témoignait d'une certaine incompréhension quant aux soudains mots échappés de la bouche d'Elina. Désolé de s'être mal exprimé au sujet de la télépathie qui la liait au monde des esprits de la nature, Sigrahim plongea aussitôt sa figure dans le creux de ses mains. Mais quel nigaud ! Lui qui venait justement l'avertir du véritable danger qui marchait sur ses traces, comment allait-il faire désormais pour ne point éveiller les soupçons de l'intéressée ? Thrilie serait tellement déçue s'il venait à manquer la seule chose qui lui était encore possible de faire... Non ! pas question de ça, il devait se reprendre. Rameutant alors le peu de colère qui circulait toujours en lui, séquelle d'une injustice passée, l'Esprit se rebiffa à l'égard d'Oblivia. Sa souffrance était certes atroce, mais si la mission de la prêtresse venait à échouer, celle-ci ne prendrait jamais fin ! Car en dehors d'Elina, nul ne sera plus en mesure d'entendre ses suppliques couvertes de menaces. Depuis les millénaires qu'elle errait à la recherche de cette providence, il devenait légitime que celle-ci se jette sur elle et s'y accroche. Mais Oblivia pouvait aussi se faire à l'idée qu'un jour, une semaine ou même un an d'attente supplémentaire, n'étaient rien en comparaison d'une éternité de tumultes ! Sigrahim lui avoua tout par le biais d'un langage qui leur était propre. Craignant toutefois que son charisme manque de conviction, l'Esprit-Fée attrapa le poignet d'Elina, et avant que la prêtresse n'eut le temps de comprendre ses intentions, celui-ci la tira avec la force de deux hommes jusqu'au lieu d'où il l'avait tantôt appelé. Franchissant une frontière invisible que l'esprit d'Oblivia ne pouvait braver, Sigrahim parvint à mettre sa protégée en sureté. Toute relative la sureté... car même s'il n'était sûr de rien, il demeurait peu probable que Oblivia attente à la vie de la seule personne qui était susceptible de l'aider. Ce qui n'était point le cas de Loumys ! Cependant, comment se faire comprendre lorsque soi-même on peinait à assembler les morceaux ? Thrilie avait pourtant pris son temps pour tout lui expliquer, et sur plusieurs épisodes en plus. Mais l'allégorie s'avérait nettement plus ardue à conter qu'à entendre... pourtant, il devait bien commencer quelque part. Se moquant des échanges que la prêtresse pouvait entretenir avec son bourreau en devenir, Sigrahim entama sa confession. - Il n'est pas question d'interrompre ton voyage Elina, tu reviendras pour Oblivia plus tard si tu veux, mais là tu dois continuer. Tu le sais en plus, tu as vu le parchemin n'est-ce pas ? Sigrahim lui laissa juste le temps répondre à cette question avant d'enchainer. Loumys n'est pas celle que tu crois ! Reprit-il inquiet. C'est Thrilie qui me l'a dit, et elle sait de quoi elle parle. La pythie a même insisté pour que je te répète ceci ; "L'élue de la prophétie, donc toi, est dotée d'une aura qui restaure la véritable nature des êtres qui cheminent avec elle". Loumys est Aslo Elina, et Aslo est Loumys ! Plus ils seront à ton contact, plus leur identité s'affirmera. Tu dois abandonner Loumys avant qu'elle ne te fasse du mal, c'est elle le dopple... enfin la chose au nom bizarre. Elle ne le sait pas encore, mais quand elle le saura, il sera trop tard !Et alors que l'esprit d'Oblivia disparaissait dans un grondement des plus sinistres, le petit Sigrahim, toujours accroché au poignet de la prêtresse, affichait un regard implorant. Elle devait le croire, car il n'en n'allait pas seulement de sa vie ! Le sort de beaucoup de monde allait dépendre de ses prochaines actions... ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 46 ! ~ |
| | | Elina | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Sam 25 Sep - 16:05 | |
| Loumys la pensait folle. Evidemment. En se mettant à sa place, après coup, Elina comprenait parfaitement que cela soit incompréhensible pour qui ne voyait pas ces êtres... Et cela était de sa faute. Après tout, Sigrahim lui avait dit qu'elle pouvait répondre de manière télépathique, se rappela-t-elle, rougissante, honteuse. Mais, d'un autre côté, elle n'était pas télépathe, donc, même si elle avait fait plus attention à ces mots, aurait-elle été capable de répondre par la pensée ? Rien n'était moins sûre, elle ne connaissait aucun mode d'emploi en la matière... Mais peut-être un peu de concentration suffisait-il ? Ou pas du tout ? Le seul moyen de le savoir serait d'essayer. Elle résolut donc à essayer de penser et seulement penser sa prochaine réponse. Toute à ses pensées, elle se laissa une fois de plus surprendre par le geste de l'esprit féerique, qui la ramena en arrière... Elle réussit tant bien que mal à le suivre en trébuchant, luttant pour conserver son équilibre malgré la surprise... De toute façons, ce n'était pas vraiment comme si elle avait le choix... Quelque chose lui disait que, même si elle était tombée, cet être aurait tout de même été capable de la traîner jusqu'au lieu où il voulait la ramener... Car il avait visiblement bien plus de force que ce que son apparence semblait supposer... Information importante, à retenir, qui pourrait lui être utile par la suite. Mais il n'attendit pas qu'elle reprenne ses esprits pour commencer à parler. Le parchemin ? Oui, bien sûr, elle l'avait vu, mais où était le rapport ? Elle se contenta d'un hochement de tête en guise de réponse, soupçonnant que de plus amples informations allaient suivre. Ce qui ne manqua pas... Il y avait même un peu trop dinformations à son goût... Loumys, Aslo... Apparemment, elle n'avait pas élucidé le mystère et n'était pas prête de savoir qui était qui... Mais la mention de Thrilie, de manière inexplicable, lui inspirait confiance. Si Thrilie lui avait envoyé ce messager pour l'inciter à poursuivre son voyage, alors c'était ce qu'elle devait faire ! Mais pourquoi lui envoyer un messager alors qu'elle était en train de suivre ses instructions ? Pour lui donner ce message sur cette espèce de nouveau pouvoir qu'elle semblait posséder ? Ou pour la mettre en garde ? Elle lui demandait d'abandonner sa compagne de voyage... Même s'il était vrai qu'elle en mourait d'envie, elle ne pouvait pas s'y résoudre. Et puis, comment la Loumys-peut-être-Aslo pouvait-elle ignorer sa propre nature ? Elina était complètement perdue. Néanmoins, elle sentait qu'elle devait rassurer cet être qui semblait si engagé pour sa sécurité... Et lié à l'une des seules personnes en qui elle sentait qu'elle pouvait avoir confiance actuellement. Et, comme elle se l'était promis à elle-même, elle tenta de répondre par la pensée : *Alors, avant toute chose, je m'excuse d'avoir parlé à voix haute tout à l'heure, j'ai été un peu... Distraite par votre arrivée. Est-ce bien de cette manière que tu voulais que je communique avec vous ? Ensuite... Je dois admettre que le fait que tu sois envoyé par Thrilie me pousse à te faire confiance, je ne sais pas vraiment pourquoi... Mais pour être honnête, même si Loumys ne m'a jamais inspiré quoi que ce soit de positif, il n'est pas dans ma nature d'abandonner qui que ce soit...*Elle était incapable de formuler une réponse plus honnête. Mais quoi qu'il en soit, elle devait gagner du temps, que ce soit pour laisser l'esprit lui répondre ou pour elle-même tenter de s'y retrouver un peu mieux... Et puis de toutes façons, Loumys, ou qui que ce soit, s'impatienterait certainement si elle restait trop longtemps sans rien dire. Alors, pour la première fois de sa vie, elle tenta un mensonge total, qui s'opposait complètement à ce qu'elle pensait... Mais qui lui ferait gagner du temps à coup sûr, que Loumys y croie ou non : - En fait... Je ne suis plus si certaine que ça que nous allions dans la bonne direction. Cette brume a effacé tous mes repères, je pourrais avoir besoin de plus de temps pour les retrouver...Elle allait certainement encore subir les foudres de cette personne, quelle qu'elle soit, mais tant pis. Elle se sentait mal pour avoir menti, mais, d'un autre côté, si elle décidait finalement de suivre les instructions de Sigrahim, ses propres mots pourraient lui servir de base pour se séparer de Loumys sans en avoir l'air. Après tout, si elle se perdait, personne ne pourrait lui en vouloir... Alors, pour parfaire cette situation qu'elle venait de créer de toutes pièces, elle se mit à fureter un peu partout, feignant de chercher des indices, des points de repère, partout où son regard pouvait porter. En même temps, elle réfléchissait à ce que lui avait dit l'esprit. *Si tu as raison, Sigrahim, il faudra que je me débarrasse d'elle au plus vite. Mais je suppose que même les esprits peuvent se tromper... Et Thrilie ne se trouve pas ici, donc elle ne sait pas réellement ce qu'il s'y passe, donc elle aussi peut se tromper... J'ai tellement peur de faire une erreur...*Ces dernières pensées n'étaient pas spécialement adressées à l'esprit, ni même à elle-même... C'était plutôt comme si elles s'étaient manifestées d'elles-mêmes, exprimant son incertitude sans même lui demander son autorisation... ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 47 ! ~ |
| | | Vi | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Dim 26 Sep - 23:23 | |
| Loumys avait vraiment l'impression de soudainement se retrouver face à l'incarnation de la Dèesse des cruches tant la prêtresse était soudainement devenue complètement démeurée. Alors ainsi, y avait vraiment quelque chose qui s'était pointé, qui avait un réel contact avec l'efle et lui parlait directement ? Visiblement, oui, vu qu'elle semblait soudainement gênée comme si on venait de lui faire remarquer quelque chose. Genre, ne pas parler à voix haute peut-être ? Mais dans tout ça, elle avait au moins retenu le nom de Sigrahim. Peu importait de savoir à quoi il correspondait, elle se devait de trouver un moyen pour qu'il ne trouble plus Elina de la sorte, un point c'est tout. Car là, ce truc invisible qui lui échappait complètement était en train de lui faire perdre un temps précieux et laissait de plus en plus de possibilité à Aslo de revenir à la charge. Non pas qu'elle avait peur de son compagnon de fortune, mais il semblait tenir à l'élimination de Elina. Chose que Loumys ne pouvait pas laisser faire. Que cela lui plaise ou non, la prophétie passait avant les intérêts personnels pour le bon déroulement du sacro saint destin. Néanmoins, comment devait-elle s'y prendre pour qu'elle se défasse de son ami imaginaire ? Lui parler comme si elle le voyait ? Elle n'allait tout de même pas s'amuser à parler toute seule elle aussi, si ? Après tout... au point où elle en était, paraître pour une idiote était bien moins pire que de devoir subir une nouvelle charge d'Aslo. Sauf que au moment où elle voulu prendre la parole, la prêtresse fut soudainement à nouveau prise de vertige après un long moment de silence où elle semblait songeuse et concentrée sur sa propre personne. Le regard déconfit, les sourcils froncés, Loumys assistait à la scène en plongeant son visage dans ses mains, soupirant longuement. Sentant que le temps allait être long avec ce nouvel invité mystère, la noiraude sentait bien qu'elle allait vite perdre patience. Allait-elle devoir l'attacher et la traîner à même le sol elle-même pour enfin pouvoir avancer, ne serait-ce qu'un peu ? Parce que là, faire du surplace avec cette menace environnante malgré la beauté luxuriante de la forêt de Lalwende, Loumys angoissait quelque peu. Ses mains se crispant sur son visage, l'agacement commençant à la gagner, Loumys se fit arrêtée dans son élan par une soudaine prise de parole de la prêtresse enfin sortie de sont mutisme ! Quel miracle, elle avait pas perdu l'usage de la voix après ses moues faciales et ses mouvements étranges ! Mais ce qu'elle sortit laissa la jeune humaine complètement pantois. Autant elle n'avait pas une énorme estime pour la prêtresse, autant là, le peu qui était parvenu à s'empiler difficilement s'écroula littéralement à cette annonce farfelue. Loumys tentait vainement de prononcer un début de phrase mais son souffle soudainement coupé, surprise par l'absurdité de ses propos, ne laissait aucuns mots s'extirper de sa gorge. Un long soupir lui permit de reprendre le contrôle sur son état d'âme s'étant affolé à l'écoute de ce discours. - Attend, t'es... sérieuse là ? Tu te fous de moi, c'est pas possible ?! S'interogea Loumys, peinant à croire ce que l'efle venait de lui sortir à l'instant. Mais ce qui suivit ne pouvait que confirmer la bêtise qu'elle avait énoncé. Roulant des yeux, le visage crispé par l’énervement, Loumys sentait bien que la prêtresse se payait sa tête. Si elle croyait qu'elle allait se faire avoir par un tour de passe-passe aussi débile, elle se mettait le doigt dans l'œil et profond ! Elle avait parcouru une partie d'Astrune, s'était débrouillée pour la retrouver elle et toutes les difficultés qui en découlaient et la prêtresse pensait qu'elle était assez sotte pour se faire avoir de la sorte ? Déjà qu'elle n'avait rien dit sur le fait qu'elle ne prenne aucunes armes, laissant son arc derrière elle dans sa baraque, alors que Loumys et Aslo avaient manqués de tuer sa propre mère et abattre son renard. Mais là, elle aurait bien voulu qu'elle l'ait pour qu'elle se tire une flèche toute seule tellement sa tentative de détournement d'attention était pathétique ! Ca aurait pu être plus productif en plus d'être potentiellement drôle, vu qu'elle se serait loupée à coup sûr. Mais bon, il fallait qu'elle lui remette les pendules à l'heure et la sorte de cet état benêt dans lequel elle s'était enfermée avec son ami imaginaire. - Bon, Elina, ça suffit de me prendre pour une idiote ! Lui lança t'elle sèchement en s'approchant d'elle alors qu'elle faisait faussement semblant de chercher des indices. Tu ne vas pas me faire croire que toi, prêtresse d'Erinaë, amie des animaux et de la forêt, vivant ici depuis toute ta vie sans en être sortie, tu t'y es perdue soudainement, hein ? Lui demandait-elle alors sur un ton glacial, manifestation du fait que la prêtresse la prenait pour une idiote. T'es vraiment en train d'essayer de me faire gober ça ? Tu me prends vraiment pour la dernière des débiles ou quoi ?!Se retournant soudainement et pointant l'un des bords de la clairière par lequel elles étaient toutes deux arrivées et que, si on plissaient bien les yeux, on pouvait discerner le chemin qui les avait amenés jusqu'ici ! - On est arrivées de là-bas et tu m'as dis d'aller dans ce sens là pour rejoindre la cité ! Ajouta t'elle en pointant un bord opposé, son regard froid toujours figé dans celui de la prêtresse. Tu n'as pas besoin de remuer les fougères pour retrouver ton chemin. Suffit de me le demander si tu perds momentanément la mémoire ! Je ne sais pas à quoi tu joues ni ce que tu trames mais je me suis cassée le cul à venir jusqu'à toi parce que la prophétie ne demandait que toi. Si j'avais eu le choix de n'impliquer personne d'autres que moi-même dans les potentiels danger que cela peut représenter, crois-moi que je l'aurai fait !L'énervement se sentait fortement et même un sourd pourrait sentir son aura bouillonnante mais Elina allait trop loin dans ses divagations. Peu importe ce qu'elle avait en tête, elle se devait de se reprendre et refaire route à travers la cité elfique et l'emmener là où la prophétie le voulait. - Donc maintenant... Repris t'elle sur un ton plus calme, histoire de tenter d'adoucir un peu l'ambiance malgré l'impatience, se grattant la plaie à son cou qui la démangeait et ne quittant pas la prêtresse du regard. Reprenons notre route dans la direction que tu avais indiquées précédemment et tâchons de presser le pas, je n'ai pas envie de te laisser terminer en morceaux, comme tu peux le voir par les traces aux sols laissées par Aslo et, crois-moi, c'est à toi qu'il en veut et je tâcherai de te couvrir quoi qu'il en coûte.Néanmoins, la cause de toute cette situation loufoque n'était due qu'à cette présence invisible du nom de Sigrahim. Si elle avait un moyens d'au moins communiquer avec, elle l'utiliserait, histoire que tout soit clair mais bon... il fallait passer par Elina directement ou parler dans le vide en espérant qu'elle soit entendue. Loumys avait bien vu que l'entité semblait la protéger efficacement contre les assauts d'Aslo et cela pourrait faciliter le trajet jusqu'à la montagne. - En plus, maintenant, tu as Sigrahim pour te protéger donc tu n'as aucunes inquiétudes à avoir même si je te garantis de garder un œil sur Aslo.Tirant la moue, détournant le regard d'Elina, elle finit par lui tendre sa main, l'invitant à s'en saisir afin qu'elle se reprenne et à se remettre en marche. Aussi une manière de se rattraper de ne pas la lui avoir proposée quand elle était tombée il y a quelques minutes. Embarrassée de devoir lui accorder un peu d'attention de ce genre mais s'il fallait ça pour qu'elle cesse ses enfantillages, c'était la moindre des choses. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 48 ! ~ |
| | | P.N.J | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Mar 28 Déc - 14:50 | |
| Abandonner quelqu'un était un acte odieux, Sigrahim ne le savait que trop bien. Loumys avait beau être un monstre en devenir, l'esprit se sentit terriblement honteux de suggérer à Elina de se débarrasser d'elle. Par ailleurs, celle-ci éprouva les mêmes ressentiments après qu'elle eut commencé à lui répondre. S'excusant dans un premier temps de s'être trahie par la voix, la prêtresse ne put réprouver l'idée d'une brèche à cette antique prophétie. Elle théorisa alors sur le fait que Thrilie comme lui-même pouvaient parfaitement se tromper, or, pour en venir à cette extrémité qui exigeait d'elle à voguer contre sa nature, la plus petite marge d'erreur ne pouvait être tolérée. Un besoin de réfléchir s'illustra par le mensonge à l'égard de Loumys. La malheureuse fut cependant si maladroite dans sa formulation que les jurons fusèrent dans l'instant qui suivit. Sigrahim grimaça comme s'il se préparait à recevoir un coup, la cause venant principalement de la caractérielle, mais pas que... Les doutes émis par Elina ne pouvaient que la desservir, mais l'Esprit était forcé de reconnaître qu'ils étaient fondés. Trop d'années et d'intermédiaires la séparaient de la vérité. Et même en partant du principe qu'une prédiction était le reflet de la réalité, la prêtresse serait bien indigne de ne pas tenir compte de la présomption d'innocence. Le devoir de Sigrahim n'était pas de la pousser dans ses retranchements, mais de l'informer du danger qui la guettait avec toute la conviction qu'il pouvait transmettre. Ceci étant fait, Elina saura à présent faire face à la créature si cette dernière venait à transmuer. La défunte Fée demeurait cependant certaine de ne point faire erreur, avoir mal compris les mots de Thrilie, était en revanche parfaitement plausible. Et pour cause, la mémoire des esprits de la nature était conçue pour occulter les jours qui se suivent et se ressemblent. Pour Sigrahim, le souvenir de la pythie remontait à l'avant-veille. Ses paroles tintaient encore en lui comme la douce percussion de la pluie par un soir de Nero. Il en sera peut-être de même pour aujourd'hui, lorsqu'un siècle aura passé, et que Thrilie reviendra le voir, il pourra alors lui parler d'Elina comme il lui parlait en ce moment. Ne pas avoir conscience de l'éternité qui s'écoule était encore la meilleure façon de la vivre... Mais là n'était pas l'objet de l'expérience sacrificielle. Ne pouvant percer le voile qui séparait notre monde des Divinités, le groupuscule fit des esprits de la nature un réseau d'espionnage tout à fait remarquable. Questionner chaque jour en différents lieux, les pauvres âmes relataient avec précision les évènements nouveaux qui survenaient dans leur périmètre. Depuis, abandonner à leur sort, les êtres éthérés finirent par oublier la raison de leur existence. Sigrahim put en réchapper grâce à Thrilie, ainsi qu'à la monotonie qui rythmait ses journées, ce qui lui permit, entre autres, de se focaliser sur la place qu'il avait dans la prophétie. Ce qui n'était sûrement pas le cas d'Oblivia. Son essence chevillée aux racines de Darsam, la poussait sans équivoque à être le témoin d'atrocités aussi variées que sanglantes. Faisant ainsi de son immortalité, un éternel tourment... - J'ai peut-être mal compris, et je te demande pardon si c'est le cas. Répondit Sigrahim après que Loumys eut terminé de rouspéter. Ton coeur est ton meilleur allié, tu peux te fier à lui. Puis il rompit le contact en rengainant sa main jusque sous son vêtement bardé de plumes arrachées à la nuit. En tout cas... Reprit la défunte Fée les joues gonflées par une moue assumée. On ne peut pas dire que Loumys soit un exemple de bonté et de gentillesse. Alors si je peux me permettre un conseil, Elina, laisse là marcher devant toi. Comme ça tu pourras ; et rester avec, et la surveiller.Concilier, voilà tout ce que l'Esprit pouvait faire. À savoir qu'il ne pouvait ni la forcer, ni affirmer ce qu'il disait. Car comme l'avait si bien souligné la prêtresse, Thrilie n'était pas là, or, qui, autre que celle-ci, serait à même de la convaincre ? De plus, dans le cas où il ferait effectivement erreur, son insistance pourrait précipiter son trépa. Désormais cloisonné dans le silence, Sigrahim chercha Aslo des yeux. Lui qui l'instant d'avant, attentait à la vie d'Elina. Il ne lui fallut guère plus d'une poignée de secondes pour le localiser sur la plus haute branche de l'arbre qui jouxtait Loumys. Il ne bougeait point, comme s'il songeait à sa vie de corbeau... ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 49 ! ~ |
| | | Elina | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Mer 19 Jan - 12:04 | |
| Marcher derrière elle... C'était en effet une bonne idée. Cependant, Loumys lui avait clairement fait comprendre que c'était elle, Elina, qui la guidait... Par conséquent, il serait très plausible qu'elle refuse si Elina le lui proposait. D'un autre côté, depuis qu'elle l'avait rencontrée, elle ne savait pas sur quel pied danser avec elle. Alors... Peut-être que, de manière étonnante, elle accepterait ? Elle n'avait rien à perdre à proposer, après tout... D'une manière plus ou moins inconsciente, elle se doutait que Sigrahim commençait à se sentir perdu, et, en conséquence, elle-même commençait à se sentir coupable. Si elle lui avait fait confiance dès le début, peut-être qu'ils s'entendraient mieux à l'heure actuelle ? D'un autre côté, aucun être vivant n'était réellement à l'abri d'une erreur. Mais un esprit pouvait-il vraiment être défini comme "vivant" ? Quels avantages cela lui donnait-il sur les "vrais" vivants ? Il était évident qu'il en savait plus qu'elle. Alors, autant suivre ses conseils. Qui vivrait verrait. De plus, la mention de Thrilie trouvait quand même une certaine résonnance en elle. Il allait vraiment falloir qu'elles finissent par se rencontrer, car ce nom la suivait depuis que sa vie avait été bousculée. Elle aurait des explications à lui demander. Pourquoi elle, quel était réellement le but de ce voyage. Ce but réel la dépassait très certainement... C'était à cause du message de Thrilie qu'elle avait rencontré des personnes qu'elle avait adorées, comme Alek et Sigrahim, et d'autres qu'elle ne pensait pas pouvoir apprécier, même avec toute la meilleure volonté du monde, comme Loumys. Toute cette réflexion la menait à la même conclusion que tous ses compagnons actuels : il fallait bouger. *Très bien, Sigrahim. Je vais suivre ton conseil, et on verra bien où cela nous mènera.*- Très bien, désolée. Allons-y, dans ce cas. Si vous êtes si pressée, allez-y donc en avance, je ne resterai pas loin. Il sera très facile de savoir quand vous aurez quitté la forêt, le paysage devrait changer radicalement.Elle décida de la suivre de près, restant un pas en arrière, scrutant les environs en même temps. C'était vrai, cela faisait longtemps que le corbeau ne s'était pas montré... Où se trouvait-il à présent ? Elle se concentra sur son ouïe, son sens le plus développé, mais aucun son suspect ne se faisait entendre... D'un autre côté, dans une forêt, un bruissement d'ailes ou un croissement de corbeau n'avaient rien d'inhabituel, elle n'était donc pas sûre de pouvoir différencier Also d'un corbeau ordinaire. Mais les deux, Loumys et Sigrahim, avaient raison. Si la forêt était vraiment devenue aussi dangereuse qu'ils le disaient, ils étaient déjà restés sur place depuis beaucoup trop longtemps. Il fallait se déplacer. À présent, Elina se moquait désormais pas mal de savoir si la direction prise était la bonne. Seul comptait le fait de bouger. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 50 ! ~ |
| | | Vi | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Sam 29 Jan - 18:17 | |
| Quelques secondes de silence s'écoulèrent, mais des secondes allongées et bien agaçantes à supporter pour la noiraude qui n'attendait que sur l'elfette pour enfin se décider à avancer jusqu'à elle et la guider dans cette satanée forêt ! Loumys, tendue, consciente qu'Elina était en train de se moquer gentiment d'elle, avec son comportement soudainement lunaire, à parler toute seule, contenait une certaine colère à ne pas laisser sortir. Sa blessure au cou ne cessait de la démanger et, elle, n'en arrêtait plus de la gratter, encore et encore. En temps normale, ce genre de coupure ne préoccupait personne à ce point. Mais pour l'ex-Dèesse du Chaos, c'était instinctif, ça la démangeait et elle essayait d'arracher sa blessure comme on enlèverait une affiche d'un mur. Espérant faire disparaître cette gêne. Comprenant pas elle-même pourquoi elle insistait tant dans ce tic, son attention finira par l'ignorer et laisser sa main s'amuser toute seule par intermittence. Détournant son regard sur Elina, toujours plantée comme un poteau en plein milieu de la clairière, à quelques mètres d'elle. Son regard complètement perdu, ses iris voltigeaient de la silhouette de Loumys a divers points invisibles et montrant bien qu'elle cherchait une issue de secours. Ne semblant pas du tout préoccupée par la menace Aslo, qui pourrait à nouveau surgir pour lui bondir dessus et terminer le travail manqué. Bien que Loumys se doutait évidemment qu'il retenterait pas un assaut immédiat, la situation n'étant pas idéale. La présence de cet ami imaginaire d'Elina semblait posé quelques soucis à la concrétisation de son plan. Mais surtout, pourquoi vouloir la tuer subitement ? Et si c'était pas elle la cible mais toutes les deux ? Voire uniquement Loumys ? Vu la puissance du coup porté ainsi que la direction de l'attaque, qui avait aussi manqué de peu l'humaine, on pouvait s'en poser la question sur les réelles motivations du Doppelgänger. Cependant, la première mission était de sortir l'elfe de son errements mental et la ramener dans sa lucidité pour qu'elles reprennent la route. Son ami imaginaire posait désormais plus de soucis qu'autre chose à laisser le temps filer ainsi et au vu que Elina était devenue muette comme une tombe, la première prise de parole était sûrement une erreur. L'esprit ne lui ayant peut être pas précisé de répondre mentalement ou, alors, elle s'était laissée aller à l'erreur de débutant. Qui était ce Sigrahim dont elle avait nommé le nom d'ailleurs ? Sans parler du fait qu'elle semblait aussi avoir parlé à deux entités. La première, le nom avait été balancé à voix haute, la seconde... le regard de sa guide s'était planté dans un deuxième vide en parlant de lui apporter son aide. Probablement ces âmes perdues désespérées qui ont besoin des mortels pour s'en sortir. Une plaie vivante, en somme. Oh, si Loumys avait eu l'éternité devant elle et pas d'Aslo pour tenter d'attenter à leurs vies, la jeune humaine se serait laissée portée par le mystère et le goût de l'enquête. Mais là, très clairement, ce cocktail d'imprévu et de situation dangereuse la faisait vibrer intérieurement comme une soupape prête à exploser. Sa patience avait des limites, le temps était affreusement compté et il fallait vraiment que l'elfe cesse de s'arrêter au moindre détail. La prochaine fois, allait-elle se mettre à courir après les papillons ? Son regards aux pupilles noires voguait dans les alentours, observant les contours de la clairière où elles étaient plantées depuis bien trop longtemps. Loumys n'apercevait nulle part Aslo et, surtout, comment pouvoir l'identifier au vu des formes multiples et improbables qu'il pouvait prendre ? La logique voudrait qu'il se respecte et reste en forme de corbeau mais pour le moment, elle ne voyait rien. Le bruit ambiant de la forêt envahissait les lieux et l'impatience finit par la faire céder. Replaçant sa cape sur ses épaules et secouant sa capuche pour la défroisser, l'humaine soupira à l'entente des propos de sa guide. Marcher devant ? Mais... Avait-elle réellement perdu tout ses neuronnes celle-là ? Loumys fermait longuement les yeux durant un soupir, exaspérée, contenant de laisser une insulte voler à sa figure. Elina pourrait voir qu'elle était vraiment agacée, que l'humaine faisait un travaille dingue sur elle pour éviter d'être impolie envers sa personne. Les humains étant de nature très instables contrairement à d'autres. Rien que le fait de l'entendre dire de prendre de l'avance lui valait l'oscar de l’insouciance et de la perte de mémoire. Avait-elle oublié son compagnon de voyage qui avait tenté de l'embrocher ? Qu'il était toujours dans le coin et que Loumys venait de lui dire qu'elle veillerait sur elle jusqu'à rejoindre la cité elfique ? Bref... balayant sa frange sur son front pour la caler sur les côtés de son visage, elle s'éclaircit la gorge et prit le ton le plus calme possible, malgré l'impatience la rongeant. - Tu commences à me les briser à jouer à la paumée! Commença t'elle à lui dire, se rapprochant de son interlocutrice. Je te rappelle que tu as failli finir en rondelle par Aslo et que, à la base, t'étais censée me guider à ma destination... Tu te rends bien compte que, à me demander à marcher devant toi, et donc ne pas pouvoir te voir toi et tes alentours, c'est comme te foutre une cible immense dans le dos et d'attendre la faucheuse ? Je suis la plus à même de me rendre compte s'il s'approche de toi, donc si te plaît, bouge-toi un peu au lieu de trouver des prétextes aussi incongrus les uns que les autres. Marchons côtes à côtes, si tu te sens plus à l'aise dans ce cas! Je te tiendrai même la main, si tu le souhaites.Maintenant, cela suffisait ! Il fallait se bouger et Loumys, pour marquer qu'il était temps d'y aller, et aussi son impatience, se saisit de la main gauche de l'elfe, avec une étrange délicatesse, pour la tirer à ses côtés et l'embarquer dans la direction qu'elles avaient initialement prises pour la cité elfique. Comme conseillé par sa guide. Son regard restant en alerte quant à la menace Aslo. La seule solution viable, pour leurs sécurités, pour le moment, était la cité elfique, aussi déplaisante que soit cette idée. Loumys craignait le bain de foule et le potentiel de perturbateurs qui viendraient lui faire perdre son temps précieux pour accomplir cette prophétie qu'elle tentait de mener à bien. Rapidement et efficacement. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 51 ! ~ |
| | | P.N.J | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Mer 16 Fév - 16:25 | |
| La réaction de Loumys ne se fit guère attendre. D'abord soulagé que Elina adhère suffisamment à ses craintes pour mettre en pratique son conseil, Sigrahim déchanta rapidement lorsque la prêtresse se fit malmener, encore... Bien que ses remontrances s'apparentaient à des claques fontômes, celles-ci s'avérèrent toutes aussi douloureuses que si elle l'avait réellement frappé. Par sa faute, la messagère de la prophétie devenait peu à peu l'esclave de son propre Destin, cédant toujours plus de terrain face aux assauts de l'étrangère. Désarmé et à court d'idées, l'Esprit fut incapable de répondre à cette attaque. Loumys n'était pas dupe, et Elina peu convaincante... Se demandant à présent si Thrilie avait bien fait de le choisir, Sigrahim se mura dans le silence, allant même jusqu'à s'isoler derrière un arbre. Le monstre déguisé était trop fort pour lui, tandis que la prêtresse, désormais prise dans la tourmente, n'avait plus aucun moyen de s'y soustraire...
Cependant, pas question pour l'Esprit de céder au premier obstacle, si fourbe et effrayant soit-il ! La pythie ne le permettrait point. Hélas... la détermination ne fournissait pas toujours la solution. Alors il chercha, fouilla dans chaque recoin de sa mémoire. En quête d'un indice, du plus infime au plus improbable qui pourrait soutenir Elina dans son entreprise, Sigrahim se laissa surprendre par un soudain bruissement ! Pensant d'abord à une incursion d'Aslo depuis les buissons voisins, l'Esprit porta son regard jusqu'à la cime où il perchait la minute précédente. Etonné de le voir toujours en place, ses yeux retombèrent jusqu'à se fixer au sol. Le feuillage remua derechef, quand d'un coup ! un Nongim ! Bondissant hors de sa cachette, l'animal huma brièvement l'air qui le surplombait, puis se rua jusqu'à Elina. Agile et rapide, celui-ci eut le temps de dessiner un "8" entre ses pieds avant de littéralement lui sauter dans les bras...Concernant Loumys, ce fut à une toute autre approche qu'elle eut à faire. Surgissant depuis son dos, le tranchant d'une lame vint couvrir la blessure de son cou, tandis que la pointe d'une autre, plus petite, alla se faire sentir juste sous les côtes flottantes qui renforçaient paresseusement son flanc gauche. De là, un visage familier émergea depuis l'épaule droite de l'étrangère. Son expression tendait à rassurer Elina, mais l'intention qu'il couvait en compromettait les effets... - Vous aller prendre délicatement votre arme. Susurra t-il à son oreille. En la tenant seulement à deux doigts, puis vous la laissez tomber devant vous.Alek avait conservé un ton calme, presque apaisant. Mais en dépit de cela, il laissait clairement entendre la menace d'une exécution aussi sommaire que sanglante si celle-ci avait dans l'idée de se rebiffer. Et pour l'en convaincre, l'Elfe fit d'avantage pression sur sa chair, si bien que le froid qui courrait le long de la lame s'insinua dans son larynx. - Je reviens de chez vous, Elina. J'y ai trouvé votre mère... je ne pense pas qu'il soit nécessaire que j'en dise d'avantage.La femme n'était pas morte, mais l'état dans lequel elle fut abandonnée le poussa à traquer la responsable de ce méfait, en l'occurrence ; l'étrangère ! Et maintenant qu'il la tenait, la prêtresse était libérée de son joug. Non pas qu'il avait besoin de son approbation pour mettre fin à la vie de l'ennemie, mais il ne tenait pas particulièrement à le faire devant elle. Ce n'était pas la première proie qu'il tuait, et surement pas la dernière. Nonobstant, Elina était une prêtresse, or, faire couler le sang juste sous ses yeux, résonnait en lui comme une insulte à sa profession. - Vous pouvez retourner à son chevet, je lui ai dispensé les premiers soins, elle vous attend. Précisa Alek en lui indiquant la direction à suivre par un signe de tête. Oh il se doutait bien que Elina connaissait le chemin, le geste visant surtout à lui faire prendre congé. Je vais l'escorter hors de notre domaine. Confia t-il dans un souffle. Bien sûr qu'il avait menti ! Elina n'avait nullement besoin de connaître la vérité, tout ce qu'elle avait à faire, c'était de retourner chez elle, et de laisser Alek faire son devoir. Aussi s'employa t-il à brouiller ses émotions comme le vent trouble la surface d'un lac. Lorsqu'on attrapait un nuisible, on l'exterminait, car il n'était surtout pas question qu'il revienne ! ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 52 ! ~ |
| | | Elina | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Sam 19 Fév - 12:20 | |
| Vraiment, il était impossible de savoir comment il fallait se comporter avec cette femme... Ses paroles, rudes, contrastaient avec ses gestes... Mais, d'un autre côté, elle pouvait, d'une certaine manière, la comprendre. Après tout, cela faisait un moment qu'elles restaient sur place, il était en effet temps d'avancer. Ce fut pourquoi elle ne résista pas, prête à se mettre à vraiment marcher, cette fois... Ce dont elle n'eut pas le temps. Son nongim était parvenu à la retrouver. Elle se demanda d'abord comment il l'avait pu, avant de se rappeler que, puisqu'elles n'avaient pas vraiment bougé depuis un moment, elles ne devait toujours pas s'être beaucoup éloignées de chez elle. Par conséquent, pour un animal avec un tel flair, il n'avait pas dû être trop difficile d'arriver jusqu'à elle... D'autant plus qu'il connaissait son odeur mieux que celle de n'importe qui d'autre, en raison de leur proximité... Quand il lui sauta dessus, elle l'accueillit dans ses bras avec quelques caresses, lui adressant quelques mots : - Décidément, toi, tu ne sais pas obéir... Tu étais censé rester à la maison.Puis, une voix qui ne lui était pas inconnue détourna son attention. Une voix qu'elle ne connaissait pas tant que ça, donc appartenant à quelqu'un qu'elle avait rencontré récemment, ou pas vu depuis longtemps... Levant les yeux, elle ne sut pas comment réagir. Son cerveau avait trop d'informations à gérer en même temps. Alek. Elle avait donc l'explication pour la voix, elle appartenait à quelqu'un qu'elle ne connaissait pas tant que cela. Sa présence expliquait également probablement celle de son petit compagnon, peut-être l'animal avait-il guidé l'elfe, volontairement ou non. Mais il y avait plus important. Même en si peu de temps, elle avait pensé pouvoir faire confiance à Alek... Et voilà que, quand elle le retrouvait, il menaçait quelqu'un... Peu importait qu'elle n'apprécie pas cette personne, elle en restait une, donc, qui méritait de vivre. Parce que, d'une certaine manière, elle ne savait comment, elle se doutait qu'il était largement capable de mettre sa menace à exécution. Mais en être capable ne voulait pas forcément dire prévoir de le faire... Et les mots qui lui étaient adressés... Visiblement, il voulait qu'elle abandonne une mission qui semblait importante. D'un autre côté, prendre soin de sa mère importait aussi pour elle... L'espace d'un instant, elle resta à réfléchir pendant un moment, puis, elle prit sa décision : - Je n'aime pas beaucoup la violence, vous savez. J'espère me tromper quant à vos intentions, mais, de toutes manières, je n'ai pas le droit de m'éloigner. J'ai une mission, et elle doit s'effectuer avec cette personne. Alors, je vous prierais de ne pas lui faire de mal. C'est certainement moi qui l'ai énervée avec mes doutes, peut-être que nous ne voyons pas sa vraie personnalité.Puis, déposant le nongrim à terre, un air de défi dans le regard, elle s'approcha et fit un geste pour écarter la lame du cou de l'humaine. Bien sûr, n'étant pas une combattante, elle ne savait rien du tranchant de ce genre de lame, puisqu'elle ne connaissait que la sienne, bien plus petite que celle-là. Et de toutes façons, elle ne voulait pas entrer en conflit ouvert avec son premier allié de la journée. Pour ces deux raisons, elle ne toucha pas la lame. Son but était surtout de faire comprendre à Alek qu'elle n'abandonnerait pas sa compagne de voyage, si détestable soit-elle. - Soyez sûr que je n'apprécie pas plus Loumys que vous. Mais je n'ai pas le droit de l'abandonner. Et pour ma mère... Qu'Erinaë la protège.Une fois le problème de l'épée réglé, elle s'éloigna pour être au calme pendant qu'elle adressait une rapide et fervente prière à sa déesse. -***Ô Erinaë, je vous confie ma mère. Puisse-t-elle rester en vie jusqu'à mon retour, ou trouver un guérisseur compétent pour me remplacer.***Après quoi, elle revint vers ses compagnons d'infortune, espérant qu'Alek n'ait pas saisi l'occasion pour faire quelque chose de regrettable... ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 52 ! ~ |
| | | Vi | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Lun 28 Fév - 13:31 | |
| Pour une fois que Elina n’opposait aucunes résistances, Loumys ne se priva pas à l'embarquer avec elle et à monter l'allure afin d'atteindre leurs prochaines destinations plus rapidement. Histoire de tenter de rattraper un peu le temps perdu à vagabonder dans la clairière et espérer mettre davantage d'embûches entre Aslo et elles. C'était éventuellement peut être la seule chose que lui offrirait la cité elfique bien qu'elle pouvait aussi être à double tranchant. Rien n'empêcherait Aslo de se cacher sous une apparence d'oreilles pointues pour s'en prendre à Elina et elle. Incognito. Même la prêtresse ne serait pas à même de riposter vu qu'elle n'y verrait que du feu. Pour autant que son empathie n'était pas aussi rouillé que son sens de l'orientation. Il fallait espérer sur ce point là. Mais au vu de comment les événements se dérouillaient jusqu'à maintenant depuis qu'elle avait mis les pieds dans cette maudite forêt, tout semblait de plus en plus vouloir compromettre ses objectifs. Cette prophétie commençait à lui tanner les nerfs et il suffirait de peu pour qu'elle décide de tout flanquer en l'air pour finalement s'y prendre à sa manière. Persuadée que cela serait clairement plus efficace et arriverait plus facilement à ses fins. Néanmoins, elle devait encore faire un peu preuve de patience tant qu'elle ne saurait pas où se trouve le Mont du Phénix ni avoir plus ou moins idée d'un chemin clair à emprunter. Plus elle pourrait maximiser les chances d'y aller de ses propres moyens et esquiver les habitants de Lalwendë, plus elle aurait de chance. Juste... il fallait être patiente et ce n'était pas forcément le point fort de Loumys. Plus le temps passait, moins elle était tolérante de le voir filer, impuissante. Tous ses sens en alerte, le regard scrutant le moindre détail, elle n'apercevait toujours pas son funeste compagnon de voyage. Il devait naturellement être changé en corbac mais la jeune femme, bien que pointilleuse sur son observation, elle voyait tout mais rien à la fois. La forêt était trop dense et elle s'y perdait. Tenant toujours la prêtresse elfique d'une main, elles s'approchèrent d'un paquet de buisson qu'elle contourna afin d'enfin réussir à quitter cette clairière de tous les danger. Passant sa main sur les feuillages, entre-voyant un cheminement à suivre dans la direction donnée par Elina, Loumys allait s'y engouffrer lorsqu'une masse petite et poilue surgit de nulle part. Faisant un boucan du diable, la noiraude sursauta pensant à une nouvelle attaque. Mais non, elle reconnu la petite bête qu'elle avait utilisée pour faire pression sur la prêtresse un peu plus tôt. Mais que faisait-il ici d'ailleurs ? Il avait vraiment choisis son moment pour se pointer celui-là... Plus tôt, elle avait vanné Elina en lui disant qu'elle allait courir après les papillons mais en réalité, c'était après un renardeau qu'elle serait complètement devenue gaga. Lâchant la main de l'elfe, contrariée, Loumys était partagée entre le fait de hausser le ton ou de tout simplement terminer ce qu'elle aurait dû faire plus tôt. Sa main droite brûlait d'envie de se saisir de son couteau et d'arracher la bête des bras de la prêtresse. La planter et la jeter au loin. Afin que Elina récupère son attention sur ce qu'elle devait faire.. Mais une autre partie d'elle se retenait, contre toute attente, de s'élancer dans un tel acte. Pourquoi ? Peut-être s'agissait-il d'Aslo à nouveau en train de tendre un piège ? Tenter de tuer la bête éliminerait cette hypothèse... et ce dernier par la même occasion. La main droite hésitante, avançant et reculant du fourreau à sa hanche, Loumys n'eut pas besoin de se perdre dans ses errements mental qu'une masse, plus grosse, surgit alors dans son dos. Une lame vint se flanquer à sa gorge et une autre se fit sentir dans son dos, niveaux des côtes gauches, se plantant légèrement histoire de se montrer menaçante. Mais... Enfin... QUAND ALLAIT-ON LUI FOUTRE LA PAIX A LA FIN, ELLES ETAIENT CENSEES ETRE PERDUES ?!?! Se mit-elle à hurler intérieurement en roulant des yeux vers le ciel, soupirant longuement, bien que tout son corps se raidit par cette soudaine oppression sur sa personne. Une voix, douce mais menaçante, susurra des recommandations à son oreille. Faisant lâcher un soupire sec à l'humaine qui ne fit que lever les mains doucement en contre partie. Et puis quoi encore ? Restant stoïque, Loumys se refusait de céder à sa demande et attendait de la prêtresse qu'elle agisse en son sens au vu de la mission à accomplir. Quant bien même l'autre intrus pouvait la menacer, la noiraude comprenait quand même bien qu'elle ne pouvait pas agir trop brusquement ni comme elle le souhaitait. Alors, une fois ses mains en évidence, que celui-ci puisse bien les voir, elle descendit sa main gauche tout doucement vers son couteau pour l'en retirer doucement de son fourreau du bout des doigts et tendre son bras, pinçant le manche de son arme, mais ne lâchant rien pour le moment. - Content Monsieur? Lâcha la maudite d'un ton nargueur. Sans faire le moindre mouvement de plus, couteau au bout des doigts, immobile, lâchant juste des soupirs d'impatiences régulièrement, elle écoutait attentivement la conversation entre les deux oreilles pointues. Une discussion sans sens, malgré qu'elle ait pour centre d'intérêt du massacre commis dans la maison de la prêtresse un peu plus tôt. Mais ce n'était qu'un détail dans l'accomplissement de la prophétie. Mais bon... elle ne faisait que subir son sort depuis qu'elle avait mis les pieds ici. Plus ça allait, plus tout partait en vrille. Le temps filait. Aslo pouvait frapper comme il voulait ici, sans personne pour lui prêter la moindre attention. Ils étaient tous des proies parfaites. Loumys était-elle finalement la seule à être réellement consciente du danger ? Et là, leur discussion qui s'étalait encore et encore... Mais quelle perte de temps.... MAIS QU'ON LES FASSES TAIRES !! Hurla à nouveau cette voix intérieure qui n'avait de cesse de prendre de plus en plus de place... En plus, elle peinait à supporter l’opprobre que lui infligeait l'intrus avec sa lame sur sa gorge, s'immisçant dans sa plaie. Dont la froideur se faisait sentir dans une douleur aiguë au cou. Ravivant cette sensation qu'elle peinait à supporter : La douleur. Mais à peine eut-elle hurlé intérieurement que la prêtresse s'était rapprochée d'elle pour inciter son égal masculin à ôter cette lame de son cou. Enfin un peu de bon sens dans cette historie qui la mettait à rude épreuve de ses nerfs. Mais allait-il réellement le faire ? Elle l'espérait mais ce serait trop simple, évidemment... Dans tous les cas, même si tout cela la mettait hors d'elle, elle allait jouer le jeu et se montrer calme et coopérative et suivre les directives de cet elfe tant que la prêtresse n'aurait pas un peu gagné sa confiance avec ce qu'elle venait de lui dire. Mais voilà qu'elle s'éloignait déjà pour s'en aller tranquille dans un coin, la laissant plantée là, un couteau à la gorge et dans le dos. Manquait plus que le geste de la planter pour que le terme « planter un poignard dans le dos » prenne tout son sens. Loumys pouvait tenter d'appuyer les propos de la prêtresse de la même manière mais elle sentait bien que, quoi qu'elle puisse dire, rien ne pourrai l'y aider à s'en sortir. Ironiquement, pour le coup, elle ne pouvait que s'appuyer sur le bon sens de l'elfette pour amener l'autre à prendre la bonne décision la concernant et la relâcher. Relevant la tête, observant le ciel au travers des feuillages, elle attendait, encore et encore, qu'un geste soit fait ou qu'un mot soit dit. Se préoccupant plus d'Aslo que de son ravisseur malgré les lames froides contre elle. Celle de son cou élançant des douleurs sourdes et laissant sa froideur se répandre, des petits filament de chaleur s'écoulant doucement hors de la plaie qui était parvenue à cicatrisé un petit peu pour cesser de saigner. La pointe plantée dans son dos lui faisait bien comprendre que le moindre geste brusque signait son arrêt de mort. Son bras tendu, tenant sa lame, se décida enfin à lâcher le couteau qui se plantait droit dans le sol devant elle. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 53 ! ~ |
| | | P.N.J | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Ven 4 Mar - 14:21 | |
| Malgré la rage qui bouillonnait en son sein, l'étrangère ne manifesta aucune agressivité à l'égard de la menace qui s'imposait à elle. Un comportement en total désaccord avec les émotions qui l'habitait. Au prime abord, on pouvait se dire que la prise du traqueur faisait preuve d'un remarquable sang froid, un avis que Alek ne partageait point. Chacun des actes de cette femme, entre la maison de la prêtresse, et la clairière dont elles venaient de s'extraire, relataient l'improvisation et la maladresse. En somme, rien chez elle ne laissait miroiter une personne réfléchie et méthodique. En complète incohérence avec elle-même, Alek ne perçut que chaos dans l'âme de l'intruse. Entretemps, Elina fit le choix de s'interposer en se rangeant du côté de son ennemie. L'Elfe conserva le silence longtemps après que la prêtresse eut terminé de le sermonner. Ses phrases étaient cousues de fil blanc, mais sonnaient faux. On ne pouvait être juge et partie, alors plaider le fait de l'avoir énervée expliquait peut-être le dérapage précédent, mais surement pas l'attaque survenue sur sa mère une heure plus tôt. Quant à remettre son Destin entre les mains d'Erinaë, Alek préféra se priver de tout jugement. L'étrangère possédait peut-être le pouvoir de corrompre les esprits, et ainsi obtenir de l'inconnu une pleine et entière coopération. Le traqueur refusa néanmoins de s'engager sur cette voie et de céder à la paranoïa, aussi rangea t-il cette hypothèse dans un recoin de son esprit. L'humaine finit par lâcher son arme, non sans sarcasme, et patienta que le traqueur se décide. Coincé entre l'accomplissement de son devoir et le respect des intérêts d'Elina, Alek hésita. En dépit des efforts fournis pour comprendre l'histoire abracadabrantesque de la prêtresse, l'Elfe ne parvenait guère à lui donner gain de cause. Dans son buron, le sang régnait sans partage, un ursidé vraisemblablement ordonné par l'étrangère avait tailladé sa génitrice avec férocité. Femme aux côtés de laquelle Elina vivait depuis plus d'un demi millénaire... Alek ne s'osait à le penser, mais il existait des moyens autrement plus doux pour s'affranchir du joug parental ! Si la prêtresse avait conscience de tout cela, alors elle ne méritait point d'être secourue. Aucune quête ne se justifiait par une indifférence aussi patente. La prière c'était bien beau, mais lorsque cette dernière faisait office d'exutoire pour se soustraire à une intervention physique, l'intention n'était alors plus du tout la même. Exécrer la violence excessivement relative d'Alek, pour à côté battre la sylve en compagnie de l'agressivité incarnée, il y avait de quoi soulever des questions... Dans son for intérieur, le traqueur se doutait que la prêtresse lui cachait des informations, mais si là encore celle-ci avait fait le choix de ne pas l'inclure dans son cercle social, c'est bien que la situation lui convenait en l'état. Elina considérait d'avantage son aide comme une agression que comme une main secoureuse, l'évidence de cette conclusion voulait qu'il s'en aille sans se retourner. Peut-être l'aurait-il fait si un grognement ne s'était point élevé dans les airs. Le bruit sourd et prolongé, quoique juvénile, braqua l'ensemble des regards sur le nongim. Les babines complètement retroussées, le poil hérissé et le cou enfoncé dans l'herbe, la petite créature devint méconnaissable ! Malgré sa taille chétive, l'animal savait se montrer effrayant, surtout pour la personne qu'il menaçait, à savoir ; Elina. Il n'y avait point d'erreur possible, ce que le canidé fixait sans ciller ne se trouvait ni derrière, ni même au-dessus, alors quand il prit appui sur ses pattes arrières pour bondir, ce fut sans surprise qu'il fondit sur la prêtresse ! Imprégné d'une force accrue, l'animal ouvrit une large gueule, prête à égorger sa proie. Pendant ce temps, des chuchotis chatouillèrent le tympan droit de Loumys : - Vi, ma si petite petite petite petite petite Vi... L'occasion ne lui fut pas donnée de comprendre, car d'un seul coup d'un seul, son environnement luxuriant s'effondra pour laisser place à une salle sombre, rocailleuse et étrangement familière. Libérée de toute emprise, une femme jaillit du nombril de l'Antichambre qui s'apparentait à un bassin. L'eau n'éclaboussa point, elle glissa le long de son corps comme s'il s'agissait de mucus. Désormais devant elle, l'inconnue s'exprima : - Il se trouve que c'est sous ta forme Divine que je te réservais mon châtiment. Tu te doutes bien que me retirer le pain de la bouche n'est pas très indiqué pour garder une bonne santé ? Tournant autour d'elle comme un vautour, la sombre apparition établit un contact physique avec le bout de ses doigts. Courant le long de sa peau en passant par les épaules, le dos, la hanche et le ventre, elle poursuivit : - Tu es bien trop pathétique pour être Yloumna, je m'étonne que tu aies pu le croire si longtemps. Tu es Vi, feu la Déesse du Chaos. Je ne peux démêler ce que le Revers a noué, mais je refuse de laisser le Diable s'immiscer dans mes projets. Alors pendant que je sectionne ce lien, je t'encourage, enfin... S'interrompit-elle après s'être arrêtée. Disons plutôt que je te presse, de poursuivre ta quête.La voix résonna à neuf reprises avant que la réalité du moment ne reprenne sa place dans l'esprit de la Déesse déchue. De retour dans la forêt, avec toujours cette lame froide contre sa gorge, la jeune femme fut sollicitée par d'autres chuchotis : - Ceci n'est pas la véritable sentence, garde bien cela en tête. Après tout, il faut bien que tu sois punie pour t'être soustraite à ma première visite. Une langue visqueuse vint lécher sa nuque avant que la lame fichée dans son flanc gauche ne s'enfonce dans sa chair, puis, tout en douceur, se fraya un passage jusqu'à son estomac... Libérée de la plus grande épée qui menaçait de lui trancher le cou, Loumys fut laissée à son sort. Une dague logée dans son abdomen, il sera de sa responsabilité de la retirer. Possédé par Rivaëna, c'est en tant qu'Alek que l'Elfe se posta devant Elina. Le nongim à présent calmé et désorienté, s'assit haletant : - Quant à toi, prêtresse, si tu ne t'actives pas avec d'avantage de ferveurs, soit certaine que je reviendrai te voir ! Pointant son sabre dans sa direction, elle ajouta : Je doute fortement que cela te plaise, un avis que ton animal partage, n'est-il point ? A cette question, la tête du nongim commença à se tourner sans que son corps ne suive. La créature couina au moment où un premier craquement survint. La pression sur ses vertèbres allait crescendo, et à l'instant où celles-ci menacèrent de rompre, le regard bleu de Rivaëna transcenda le réel ! Un sourire cynique enlaidi le visage du traqueur, et alors que l'envoutement sur la créature cessait, le bras de l'Elfe redirigea la lame jusqu'à sa gorge avant de littéralement scier son propre larynx. Le geste fut répété quatre fois, laissant ainsi Alek assumer l'agonie d'une fin qu'il fut incapable de déjouer... Lâchant son arme pour plaquer ses mains sur sa blessure, l'Elfe cracha des flots de sang, chut sur ses genoux, puis regarda Elina. Une lueur d'incompréhension vacillait dans ses yeux... Malheureusement pour la prêtresse, l'entaille était bien trop profonde pour être soignée avant que la vie ne le quitte. Peut-être devrait-elle se préoccuper des vivants pouvant encore être secourus, comme Loumys par exemple. L'arrivée d'Alek n'était pas souhaitable, mais ce qui survint ensuite le fut d'autant moins ! D'abord le nongim, puis Loumys qui se fait méchamment poignarder, et maintenant l'Elfe qui se noie dans son propre sang ! L'Esprit demeura pétrifié devant le déroulé de la scène. Il put seulement aider la prêtresse à ne pas se faire gnaquer par son animal en tirant sur ses poignets. Imaginez simplement un garçon faisant la moitié de votre taille, suspendu à vos avant-bras, car c'est exactement ce qui se produisit... L'épilogue fut cependant plus terrible encore, car Sigrahim fut en mesure de voir l'être qui possédait Alek quitter son corps peu avant qu'il ne s'effondre. L'ombre aux yeux bleus se mit à le fixer en lui souriant, puis se volatilisa. Choqué, l'Esprit devint incapable de prodiguer le moindre conseil. Il venait de croiser le regard du mal à l'état pur ! Sur cette entrevue, la méchante avait fait un mort, une blessée grave, uriné de peur le nongim, et marqué la mémoire de Sigrahim pour l'éternité qu'il lui restait à affronter... Une variable que la prophétie s'était bien gardée de révéler. [Annonce : C'est au tour d'Alix ]¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 55 ! ~ |
| | | Alix Carstein | Sujet: Re: Quelques mètres plus loin Lun 7 Mar - 15:49 | |
| Le galop souple et gracieux de Tao me berçait, malgré le fait que chacun de ses bonds couvrait plusieurs mètres, nulle secousse ne s'en venait contrarier ma chevauchée, j'ondoyais comme les blés sous la caresse du vent. M'alignant sur les étoiles pour nous orienter, nous nous dirigeâmes vers les rocheuses. Une dernière pensée pour le messager que je venais de quitter, et nous disparûmes dans les profondeurs de la nuit.. Je regardai droit devant moi, aveuglée par l'obscurité d'un ciel dépourvu de lune, et enivrée par le parfum subtil d'une nature assoupie, je me laissai de nouveau interpeler par la jeune fille.. Pourquoi ce moment là en particulier? je l'ignorais, mais cette enfant au visage blafard et aux yeux de cocker s'était imprimée dans mon esprit. Je fis sa rencontre peu de temps après que j'eusse solutionnée les problèmes de l'armée laissée en poste dans la région. Je faisais mon rapport au maire quand une main timide s'en vint tirer un des pans de mon kusazuri. Bien que je venais de me retourner, la fillette ne cessait de m'appeler: Madame, madame.. De ma paume je fis alors pression sur son épaule pour lui faire comprendre que mon attention lui était acquise. Le bleu perçant de son regard me considéra un instant, puis une question suivit. L'enfant me demandait si j'appartenais à la caste de ces guerriers de légendes dont l'éloge n'avait pas fini de traverser les âges, notamment grâce aux livres qui écumaient sa bibliothèque. En guise de réponse, je lui communiquai simplement mon titre, sans songer une seule seconde aux conséquences qui pouvaient s'en suivre. Car non contente de me tenir la jambe pour me raconter ses aventures burlesques, l'enfant vanta également les mérites d'une tierce personne. Je n'étais pas la plus indiquée pour entretenir ce genre de conversation, ce que je m'empressai aussitôt de lui faire savoir. Sa joie apparente se dissipa en un instant, tout le sérieux du moment qui était à l'image de ce village se condensa dans la lueur de ses yeux. Curieusement, son silence m'incita à la patience, ainsi, je pus la voir sortir de sa poche une feuille de papier mâché pliée en quatre. Elle la pressa contre son giron, comme si elle allait lui manquer si jamais elle venait à s'en séparer, puis la porta au plus près de mon faciès. J'abaissai mes sourcils en signe de question, et c'est là qu'elle me supplia. Sans vraiment me dire pourquoi, l'enfant qui finit par se présenter sous le baptême de Myra, requit mon aide pour remettre son pli à une dénommée Emy Hirou. Je lui expliquai alors qu'il y avait peu de chance, pour ne pas dire point, que je croise la route de son amie. Qu'il serait préférable pour elle de faire transmettre son message par un individu susceptible de la pister. Mais elle ne prêta guère oreille à mes paroles, Myra voulait que ce soit moi, et il n'y eut pas moyen de la faire abdiquer. Confrontée à ma mine indécise, la jeune fille me confia toute l'étendue de sa solitude depuis le départ précipité d'Emy. Quelques temps après la catastrophe responsable de tout ce désastre, nombre de familles dépossédées de leur bien s'éparpillèrent aux quatre vents, et avec elles, toute une pléiade de ses petits camarades. Tandis que d'autres, comme William, s'en étaient allés pour toujours.. A l'ombre de sa chambre, elle s'asséchait au travers d'interminables sanglots, et s'apprêtait à remettre le couvert devant moi. Elle ne comprenait pas.. je ne refusais point d'endosser le rôle du messager, mais les routes que j'arpentais étaient par trop hasardeuses pour y placer un espoir de rencontre, outre cela, je n'avais point le loisir de choisir ma prochaine escale. Dépendante de mon Ordre, il m'était rarement possible d'honorer les demandes qui fleurissaient au cours de mes missions. Myra me présenta alors son ours en peluche, les yeux chargés de larmes, elle me fit savoir que Impur, le nounours qui me fixait de ses prunelles vides, lui avait expliqué qu'elle ne pouvait m'obliger. Selon elle, la petite avait conscience de mes obligations, mais si je pouvais au moins lui promettre d'essayer, elle serait la plus heureuse des enfants. Voyant qu'elle n'en démordait point, je plaçai finalement son message parmi mes effets personnels. Je lui fis le serment de faire de mon mieux sans réellement y croire, une accolade impromptue survint, puis Myra s'évanouie dans la foule de soldats qui s'attroupait pour le dîner. Le maire qui avait assisté à l'échange jugea bon de combler les blancs, comme le fait que Myra et Emy étaient inséparables lorsqu'elles étaient ensemble. Au vu de la situation, je supposai que l'intéressée était plus ou moins dans la même tranche d'âge que la petite, ce que le prévôt contesta formellement. Emy trainait certes avec les mouflets locaux, mais son corps n'en demeurait pas moins adulte, m'eut-il confié. Je lui demandai de m'en faire la description physique, puis l'abandonnai à la chaleur de son foyer. Lorsque j'eus décidé de me rendre à Lalwende, je ne fus guère influencée par cette promesse, mais maintenant que nous étions en route, celle-ci m'obsédait jusque dans mes plus intimes pensées. Je demandai à Tao de ralentir la cadence, ce qu'il contesta au travers de spasmes musculaires à l'endroit où mes mains reposaient. Il ne fut point présent lors de mon entretien avec Myra, nul doute que s'il avait eu vent de cette histoire, il aurait été le premier à s'y investir. Quand j'eus suffisamment insisté, Tao s'arrêta, et alors que je me tenais toujours sur son dos, il s'assit. Je glissai jusqu'à mettre pied à terre, puis me plaçai devant lui. Lorsqu'il se comportait de la sorte, je pouvais toujours supplier pour qu'il bouge. Et si malgré ce savoir je m'y employai, il m'ignorerait en regardant vers les étoiles. Aussi fus-je contrainte de lui partager mon savoir, non pas que cela me déplaisait, mais cela nous faisait perdre un temps précieux. Je lui résumai donc la situation tout en mettant l'accent sur les détails les plus importants, comme le fait qu'il s'agissait d'une impure, qu'elle était en compagnie de deux autres femmes, dont une infirme, et qu'elles faisaient route pour Zanérim. Les directions finiraient par s'opposer une fois que nous serions parvenus dans l'étendue volcanique, mais jusque là, nous étions susceptibles de les croiser. Le groupe d'Emy avait quitté le village depuis maintenant deux semaines, mais les jeunes femmes, en tout cas celles qui pouvaient marcher, étaient à pied. J'entrevis alors la possibilité d'honorer ma promesse, ce que Tao comprit parfaitement. Satisfait, l'hybride accepta de poursuivre notre voyage. Trottinant depuis deux jours, Tao finit par humer les restes d'un bivouac. Nous nous y rendîmes dans l'espoir d'être sur la bonne piste, car je ne souhaitais pas non plus éterniser l'excursion. Bien à l'abri des regards et de la voie passante, nous découvrîmes les cendres d'un feu de camp minimaliste, ainsi que quelques pierres noircies par la suie. Un objet rectangulaire attira néanmoins mon regard, en partie dissimulé par un roc, je m'en saisis avec précaution. Il s'agissait d'un livre, banal en apparence. De petits pictogrammes parsemaient sa couverture, mais ne revêtaient aucune significations particulières, tout du moins pour moi. Je l'ouvris et en lus les premières lignes. - Citation :
- Je suis en train de me trouver une passion pour l'écriture. pourtant ce n'est pas facile de se procurer de quoi le faire mais j'ai réuni assez de parchemin pour un petit moment. Tu sais que j'ai mis du temps avant de trouver un nom à ces notes. Je ne voulais pas que mon prénom y apparaisse et qu'il ne fasse pas fuir les gens. Il reflète aussi mon rêve. celui d'être reconnu comme une elfe à part entière.
Intriguée, je m'assis sur le rocher qui couva cette relique, et poursuivis ma lecture. - Citation :
- Nous sommes les 1er jour du premier mois de l'an 1.
Je suis à l'aube de mes 54ans c'est bien jeune pour une elfe mais aux yeux des humains je serais déjà âgée. Pourquoi ne sommes nous pas égaux? je n'ai jamais compris nos créateurs. Enfin j'écris à la faible lueur qu'il reste tandis que Lourine récupère. Je n'ai pas vu passer la journée. je crois que c'est une des pire de ma vie, et en même temps elle est signe de renouvellement. Oui je commence une nouvelle vie. Pourtant j'ai toujours le même caractère, et les mêmes buts mais j'ai compris beaucoup de choses. Tu vois ce village? il porte le nom de celle qui l'a autrefois détruit, il est considéré en quelque sorte comme impur comme moi. Il est normal que j'en ai fais ma maison, surtout après que l'on m'ait accueillit normalement. A ces mots je fus convaincue, il s'agissait du journal d'Emy, une impure provenant du village d'Umar, il ne pouvait s'agir que d'elle. Je le refermai aussitôt, honteuse d'avoir violé son intimité. Je fus d'ailleurs assez surprise de constater que nous avions cela en commun, à la différence que.. les parchemins qui contaient mon histoire étaient sanglés à la couverture de mon carnet. Alors que le sien ne faisait que retenir des feuilles susceptibles de s'envoler. Ce qui expliquait sans doute la présence de cette seule et unique page. Ses soeurs devaient toujours être en sa possession, la couverture aurait glissé hors de son sac au cours d'une nuit particulièrement agitée, puis oubliée au matin. Me relevant, je mis le maigre volume sous le nez de Tao afin qu'il puisse en retracer l'odeur. L'hybride s'y attarda longuement, si longuement qu'il en humidifia la surface. Puis quand il redressa la tête, il m'afficha sa mâchoire entrebâillée, ce qui eut le mérite de me faire sourire. Tao se souvenait combien je riais de ses idioties quand les émotions guidaient encore mes actes, manifestement nostalgique, il ne ratait pas une occasion de réitérer l'exploit. Quand nous fûmes sur leur trace, cette fois au galop, je sus que nous allions devoir faire un petit détour. Si on les trouvait avant la prochaine aurore, cela nous aura fait perdre que quelques heures, mais au-delà, c'est en jours qu'il faudra calculer notre retard. C'est pourquoi nous n'irions pas plus loin si jamais on ne parvenait à les accoster. En réaction, Tao grogna sans toutefois me désapprouver. Une menace vampire entre autres guerres intestines étaient autrement plus importantes que la remise d'une lettre écrite par une enfant esseulée. Au crépuscule, nous nous enfoncions dans les terres désolées, l'oeil d'Azura se joignit à notre voyage, balayant de son immaculée lumière l'inconnu qui se dressait devant nous. Lorsque la lune fut au zénith, Tao se précipita subitement. La brise morne apporta à son flaire l'odeur étonnamment discrète d'un feu de bois. Je pus alors apercevoir le petit groupe niché au pied d'un monolithe, lui-même cerclé de diverses rocailles aux bords tranchants. Le foyer ne brûlait pas, par souci de discrétion, la plus petite des trois qui semblait veiller sur les deux autres, appliquait son attention à la chaleur que prodiguait les braises sans permettre aux flammes de s'exprimer. En terre hostile, je ne pouvais aller à leur rencontre sans provoquer une riposte immédiate, aussi décidai-je de lui faire savoir ma présence tout en demeurant à ma place. Prévoyante mais aussi courtoise à l'égard du sommeil de ses protégées, la dame en armure s'avança jusqu'à moi l'épée à la main. Tao s'était allongé un peu plus loin, bien en vue. Je déposai finalement mon briquet à terre, toujours allumé, puis me présenta. Méfiante mais pas agressive, la guerrière me rendit la politesse, sans toutefois cesser de me braquer avec l'estoc de son arme. Toujours en messes basses, je finis par lui confier l'objet de ma visite. En premier lieu je lui tendis le journal qui fut perdu, et en second, lorsque je fus certaine que ladite Emy était du nombre, j'y ajoutai la page qu'il était sensé abriter. Myla me dévisagea lorsqu'elle comprit que je m'étais méfiée d'elle, mais se radoucit rapidement, et put ainsi récupérer la précieuse note de Myra pour son amie. Désormais certaine de mes bonnes intentions, la guerrière m'invita à lui remettre tout ceci en main propre, ainsi que de finir la nuit en leur compagnie. Je refusai la proposition, ma mission accomplie, je pouvais repartir. Myla afficha une certaine tristesse, mais se montra compréhensive, nous nous empoignèrent l'avant-bras avant de nous éloigner l'une de l'autre. Quand j'eus rejoint Tao, la noble dame me fit un dernier signe, que je lui rendis, puis nous disparûmes du clair de lune pour rejoindre les ténèbres aveugles qui nimbaient les terres désolées. Six jours plus tard, nous abordions la frontière qui délimitait le bois mort de la forêt de Lalwende. Une mangrove empoisonnée tapissait le sol, engluant les pattes de Tao avec plus ou moins de résistance en fonction des zones parcourues. Je finis par mettre pied à terre afin de faciliter le déplacement de l'hybride. Je ne m'étais jamais rendue jusque là, je ne pouvais donc contester ce que je voyais. Peut-être que cette matière noirâtre et malodorante faisant partie intégrante de l'écosystème qui régissait la sylve. Ce n'était pas très hospitalier, mais la nature n'avait pas que de bons côtés. Au cours de notre progression, nous tombâmes sur un arbre à l'écorce partiellement arrachée. Je m'en approchai et pus ainsi voir que le bois mis à nu grouillait de vers aux tailles diverses et variées. Je ne jugeai point utile de s'y attarder, et quand enfin nous pûmes fouler un sol herbeux, je fis allonger Tao sur le flanc pour essuyer minutieusement chacune de ses pattes. Car il était hors de question qu'il se repaisse de cette horreur au cours d'une de ses nombreuse toilettes. Les premières lueurs de l'aube illuminèrent la rosée matinale, tapissant notre chemin d'un millier d'éclats. J'essuyai mes chausses, et grimpai sur le dos de l'hybride. Si l'on se déplaçait assez vite, peut-être atteindrions-nous la cité elfique avant que midi ne sonne. Nous avions déjà ripaillé avant de franchir les bois morts, la prochaine halte aura lieu sous le coup des dix heures, c'était jouable. Mais il fallut que Tao hume les effluves métalliques du sang pour que tout soit remis en question. Lorsque l'hybride accrochait ce type d'odeur, il n'était plus possible de lui faire entendre raison, il fallait se rendre sur place! C'est ainsi que nous découvrîmes une maison aux allures de cabane trônant sur les racines d'un immense noyer. De mémoire, je ne me souvenais pas en avoir déjà vu d'aussi grand. La porte entrouverte, je glissai ma main dans la fente, puis la poussai doucement. Elle grinça sinistrement, comme pour me chuchoter les actes sanglants qui s'y étaient déroulés. Et en effet, d'importantes traces de sang bariolaient le plancher, en les suivant du regard, je vis une femme alitée dans le coin supérieur droit de la pièce. La mèche de cheveux frémissante sous ses narines suffit à me prouver qu'elle respirait toujours. Les premiers soins semblaient lui avoir été administrés. Quand bien même un nettoyage aux grandes eaux s'imposait, je n'estimai guère opportun de troubler le sommeil de l'elfe. Peut-être avais-je tort, mais mes qualités d'infirmière étaient hautement discutables, de plus, tout laissait à penser que le pire était passé pour elle. Mais Tao ne l'entendit point de cette oreille! Il termina d'ouvrir la porte pour aller flairer l'hémoglobine à même le bois. Manifestement, le fumet qu'il sentait n'était pas pour le laisser indifférent. Après plusieurs minutes à tourner en rond la truffe frottant contre le plancher, il finit par ressortir en trombe de la maison, puis se figea. Il tourna la tête dans ma direction, un air de dire; grimpe où je file sans toi! Je connaissais ce comportement, ce n'était pas le sang qui le mettait dans cet état, mais son instinct de chasseur! La seule raison pour laquelle il attendit que je le monte, résidait dans la mission que j'avais accepté. En cet instant, il traquait sa proie, et du moment que cela nous rapprochait de notre destination finale, il ne voyait aucun mal à se faire un petit en-cas, et moi non plus d'ailleurs. Tao progressait en rase-mottes, si bien que je dus lever les jambes pour ne pas que mes pieds trainent parterre. Et alors qu'il s'apprêtait à bondir, il me grogna de descendre, ce que je fis. Son dos s'arrondit, puis se propulsa dans les airs, fondant sur sa proie. Quand il força le feuillage, je crus apercevoir quelqu'un, alors avant que l'hybride ne commette l'irréparable, je me jetai à sa suite! Fort heureusement, Tao sut stopper son élan lorsqu'il prit conscience du tableau dans lequel il venait de s'illustrer, épargnant ainsi le nongim, son mets favori. Entrainée par ma démarche précipitée, je manquai de trébucher sur le corps d'un homme.. Les yeux ronds, je me familiarisai avec les différentes silhouettes. A ma gauche une jeune femme sérieusement blessée, tandis qu'à ma droite, juste en face de la dépouille, une elfe qui ressemblait étrangement à celle que nous venions de quitter, demeurait là, amorphe, choquée, ou bien pétrifiée? je ne pouvais en être sûre. La situation était grave, trop grave pour se livrer à des mondanités, c'est pourquoi j'entrai directement dans le vif du sujet. - Surtout ne retirez pas cette lame! Avais-je intimé à l'inconnue poignardée. Et alors que je m'en approchai, je sentis mon Fatum s'échauffer. Dans ce genre de situation, l'alignement importait peu, je ne souhaitais pas d'avantage assister à la mort d'une personne aux penchants obscurs, qu'à une âme pure. Gardez vous de tout mouvement! Surenchéris-je tout en lui affichant une main grande ouverte, geste susceptible de l'encourager à suivre mon conseil. Que s'est-il passé ici?! Tonnai-je afin d'avoir une réponse aussi concise qu'immédiate. A savoir que si je devais me lancer aux trousses de l'individu responsable de ce carnage, il fallait que je le sache avant que l'envie ne lui prenne de recommencer. Bien que Tao salivait devant le nongim, je savais qu'il saurait se tenir jusqu'à ce que le mystère soit levé et résolu. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 56 ! ~ |
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