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| Auteur | Message |
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Narrateur | Sujet: La cérémonie Mer 23 Mar - 2:11 | |
| [...suite de ~ICI~]Lorsque les gardes ouvrir les portes, l'orchestre interpréta Dunedor, l'hymne de Zanérim, pour illustrer l'arrivée de la future reine. La salle était noire de monde, mais en dehors de la musique, le silence régnait sur toutes les lèvres. La haute noblesse de Nandis embellie de ses plus belles parures avait formé une haie d'honneur. En bout de celle-ci, le trône, à côté duquel le Roi se tenait, debout, majestueux. Dans le même temps, la silhouette décolorée de l'homme qui avait interpelé Althéa, se volatilisa. Les yeux étaient tous rivés sur la promise, éclipsant par sa seule beauté l'ensemble de son escorte, et ridiculisant les robes les plus couteuses, changeant leur riche propriétaire en de vulgaires porte-manteaux. Enyale n'avait plus qu'à achever sa marche jusqu'au trône, et se faisant, les gens se courberaient sur son passage. Quand elle aurait rejoint le Roi, les garçons d'honneurs se disperseront et la musique cessera, cédant ainsi sa place au maître de cérémonie qui entamera son office.
Althéa sonda l'assemblée, et sans trop forcer, elle reconnut l'homme qui s'était projeté à elle quelques secondes plus tôt. Ce dernier la salua par un hochement de tête, comme pour confirmer la réalité des faits. Situé quinze rangs plus loin, la gardienne ne s'y attarda guère, préférant focaliser son attention sur les émotions qui écumaient la salle. Forte de son expérience, Althéa devrait pouvoir discerner le danger au milieu de toute cette cacophonie. Et même si actuellement rien n'était à même de la mettre en alerte, son instinct lui criait de ne surtout pas baisser sa garde. Si la providence voulait que Irachlite soit un allié, il y avait fort à parier que quelque chose de terrible allait se passer avant la fin de la cérémonie.
Outre le Roi Uldrian, on pouvait remarquer la présence de quelques invités d'honneur, dont Sloac Von Hondia, Walter Fitzdraken, Nerland Carstein ainsi que Sydonie, la comtesse de la nuit. Seuls manquaient à l'appel ; Albrecht Rothke, Dame Elizabeth, et le gouverneur Vultinien. De qui ou de quoi fallait-il se méfier ? La gardienne ne bénéficiait pas même d'un début de piste. Devrait-elle attendre que l'ennemi frappe pour intervenir ? et surtout, comment allait-il frapper ? parce que si il y avait une certitude parmi toutes ces ombres, c'était qu'il allait effectivement frapper, restait à déterminer par qui, quand et comment... Voilà un souci dont Enyale n'avait guère à se préoccuper, après tout, il s'agissait là de son heure de gloire. Gloire bien incertaine, mais gloire tout de même.¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 9 heures 56 ! ~ |
| | | Enyale | Sujet: Re: La cérémonie Ven 29 Juil - 18:58 | |
| Le monstre haussa un sourcil en entend l’elfe s’opposer à son ordre. Pour un peu, elle en aurait pouffé de rire. Si cette simple garde pensait réellement qu’elle avait une voix dans l’affaire, elle se trompait, et gravement. A-t-on jamais vu quelqu’un de suffisamment inconscient pour porter une armure toute la journée être capable de faire des suggestions dans le domaine de la mode ? Non. Alors qu’elle reste gentiment à sa place et le monstre s’abstiendra peut-être de la violenter un peu trop fort. Néanmoins, fort heureusement, l’infante possédait en elle une dose miraculeuse de bonté et de pardon. Elle savait être dans son rôle de s’adresser avec compassion à de tels simples d’esprit. C’est pourquoi, plutôt que de la réprimander, elle lui demanda avec un ton candide : - Mais enfin, peut-il vraiment y avoir quelque chose à craindre ? Il serait impensable que cette robe soit teintée d’un poison mortel, non ?À vrai, une telle chose lui semblait réellement impensable. Le monstre avait pris cette idée à un conte pour enfant de Zanerim qui racontait comme une femme trompée, voulant reconquérir l’amour de son époux, lui avait donné une tunique trempé dans le sang d’un drow, ainsi conseillée par un antiquaire malhonnête qui voulait la mort du héros. Pour autant, plus elle réfléchissait aux habitudes si intrigantes et si artificieuses de la cour, plus cette histoire de poison devenait plausible. Le monstre sourit. Elle espérait que la dame de métal continuerait à ressasser cette histoire de poison durant tout le long du banquet. Pour le plaisir, la petite reine envisageait même de faire semblant de défaillir une ou deux fois, afin de l’inquiéter encore plus. Affichant le plaisir débordant qu’elle avait en elle par un sourire bienveillant, le monstre termina la discussion : - C’est le roi qui demande à ce que je sois présente à une heure précise à la cérémonie, comment pourrais-je seulement avoir le droit de la faire attendre ? Cette robe est notre seule possibilité.Quoi qu’il en soit, les servantes avaient déjà commencé leur œuvre. L’oiseau bleu était bien obligé d’accepter, et de souffrir en silence, pour le plus grand plaisir de celle qui l’y avait condamné. Pour autant, les servantes furent bien moins agréables que ne l’avait escompté l’infante. Elle qui avait déjà été déçue par la précédente, bien loin des fées couturières qu’elles s’était plu à imaginer, voilà qu’elle se trouvait recouverte par un bien agressif troupeau. Oui, la victime de ces mains sans légèreté était persuadée que se faire piétiner par ces femmes de peu aurait clairement été préférable à ce traitement pressé. Comment était-il seulement possible qu’on puisse se comporter ainsi dans l’enceinte du château ? D’un côté on lui tirait la joue pour lui mettre un rouge qu’elle avait déjà refusé, de l’autre on lui écrasait brusquement le torse pour serrer le corset plus que de nécessaire. Le monstre manqua sérieusement de se mettre colère, choquée qu’on puisse ainsi déchoir l’image de l’élégance de la cour de Nandis, qu’on lui avait tant vantée. Franchement, si c’était pour que cette masse déchaînée et sans grâce s’occupe de son cas et bafoue toutes les beautés qu’elle avait déjà sculptées dans son corps, cela valait-il encore le coup de devenir reine ? Si c’était en plus pour venir polluer son air avec leurs peurs banales de femmes sans intérêt, trop nombreuses pour lui permettre de se concentrer sur quoi que ce soit, alors c’était non ! Et tant pis pour la jolie couronne. Avec l’air digne et noble qui lui avait inculqué par maman, l’infante tourna son regard vers son elfe de métal personnel pour lui indiquer sa ferme et définitive décision d’abdiquer et l’enjoindre à chasser les bécasses qui lui tournaient autour. Mais ce qu’elle perçut dans un coin de ses yeux l’arrêta tout de suite. De l’inquiétude. Avec tant de servantes autour de sa personne, comment être sure qu’aucune d’elles n’allait tenter de l’attaquer, qu’aucune d’elles ne travaillait pour le même groupe que les deux précédentes ? Impossible. Et puis, qu’allait-il arriver à cette pauvre enfant, une fois devant cette cour avide de rapaces ? Et le roi, qu’allait-il lui faire, certaines rumeurs circulaient déjà… Le monstre ravala son sourire. Elle avait trouvé un jeu plus amusant. Dès le prochain mouvement brusque d’une servante, ce qu’elle n’eut pas besoin d’attendre, l’ignorante et fragile petite fille laissa échapper un gémissement plaintif. Puis, au geste suivant, ce son léger s’étrangla dans sa gorge. Des larmes naissantes rendirent très rapidement humides les yeux qui regardaient avec désespoir l’Oiseau bleue. Nul besoin de se forcer pour autant, la violence de cette tempête de domestiques et l’insulte faite à son honneur aurait suffit à n’importe qui pour avoir la même réaction. Parachevant l’œuvre entreprise, une maquilleuse lui tourna d’ailleurs le cou sans ménagement afin d’essuyer ses yeux. Cette petite scène pathétique n’eut beau ne durer que quelques minutes, le monstre se fit un plaisir de manifester discrètement la peine qu’elle pouvait ressentir, avec la plus grande force dont elle était capable. Sa robe sembla même commencer à s’adapter à ces émotions, se couvrant de bleu, de gris sombre et de pourpre triste. Cet événement inattendu eut le mérite de surprendre brusquement les servantes et de lui accorder une fraction de répit inattendu. La principale concernée fut d’ailleurs tout aussi étonnée qu’elles de cette brusque découverte. Mais une telle opportunité ne se gâchait pas. Alors, plutôt que de continuer à perdre son temps, le monstre préféra fermer les yeux et se concentrer sur son corps et sa robe. Un nouveau canevas s’offrait à elle et elle comptait bien l’utiliser pour en faire le parachèvement de sa composition. Imaginez un instant, une fille et une robe qui ne semble ne faire qu’une seule, comme si elles avaient toutes deux été façonnées en même temps, comme si elles ne s’étaient jamais quittées l’une l’autre. Vous verrez alors le chef d’œuvre qu’Enyale réussit à créer à ce moment-là. Tout semblait être le fruit d’une harmonie, d’un accord universel. À l’éclat bleuté de ses cheveux, le reflet soyeux du tissu répondait. Les perles incrustées, un peu plus sombres que ses lèvres, donnaient envie qu’on leur rende leur baiser. Sa teinte claire, velouté apparaissait comme un écho, plus effacé, de sa peau sans défaut. Chaque geste de son corps, chaque expression de son visage paraissait s’y réverbérer, comme dans une eau satinée qui se seraient glissée comme un écrin sur son corps. Le résultat était absolument parfait. Alors seulement, ayant accompli son ouvrage d’orfèvre, le monstre tourna son regard vers le courtisan qui avait déjà commencé à entrer et la robe sembla lui sourire, accueillante. Elle tendit un bras, poignet vers le haut en direction de son cortège et ce geste de politesse parut une invitation de Loominei à l’amour et au bonheur. L’extrémité de ses nœuds s’habillaient de couleurs chryséléphantines, comme une diamant qui se niche dans son écrin. Elle fit deux pas dans leur direction et un regard plein de bonté invita l’héroïne de Nandis à la suivre. Le monstre était trop heureux pour s’attarder au détail. Peu lui importait alors de s’amuser qu’on n’ait attribué que des garçons plus petits, des nains, pour accompagner la petite fille parfaite. En d’autres situations, elle s’en serait peut-être amusé, bien que le choix fût astucieux. Elle se seraient sans doute demandé si, confondus avec des non-humains, ils n’auraient pas risqué de se faire tuer s’ils s’étaient rendus sur les Terres du Phénix. Peu lui importait aussi cet inconvenant qui venait quémander auprès de sa garde du corps. Elles les auraient pourtant écoutés avec avidité en temps normal. Mais il n’était pas temps pour ces réflexion. Pas aujourd’hui. Concentrée sur elle-même et sur les alentours, elle s’ajustait à la lumière et aux tonalités par de longs clignements des yeux tandis qu’on la guidait à travers les couleurs. Seul lui importait d’être belle. Seul lui importait d’avoir les regards sur elle. Seul lui importait sa propre magnificence. Puis enfin les portes s’ouvrirent, accompagnant avec grâce les paupières de la reine. Et il sembla que l’allégorie de la Grandeur, en habit de fête, vint faire voler les plis de tissus. L’hymne de Zanérim, royal, chantant, solennel, s’abaissa pour lui ouvrir la marche, sous le sourire de la reine qui en connaissait déjà le rythme. L’harmonie de ses pas léger sur le tapis donnait l’impression que la musique elle-même adaptait son tempo. Et à chaque pas et chaque papillonnement de cil, il semblait que sa majesté volait la lumière et le brillant de ceux qui l’entouraient pour en habiller sa parure. Pour autant, la reine ne s’arrêtait pas, non ; sure et absolue comme le destin, elle avançait en direction de sa place : le trône. Déesse descendue sur terre, on aurait dit qu’elle se mouvait vers sa position véritable, ouvrant son chemin en déchirant la réalité. Celui qui guidait ses pas n’aurait pas pu être davantage invisible. Ainsi, quand enfin elle en sera abandonnée, immobile devant le roi, un regret naîtra dans les cœurs face à cette halte inattendue. Mais la souveraine gracieuse, en écartant les bras en un révérence légère, redonnera vie aux étoiles et aux espoirs. Bientôt, elle règnerait. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 02 ! ~ |
| | | Narrateur | Sujet: Re: La cérémonie Jeu 25 Aoû - 3:01 | |
| Tout près de l'autel, droit digne et silencieux, le Roi se tenait là, debout, solide comme un chêne. Le visage fermé, il attendait que sa promise le rejoigne selon ses propres critères. L'hymne de Zanérim, la haie d'honneur, les courbettes sous le voile de son ombre, tout cela résultait des souhaits royaux que l'enfant couronné avait pris soin de rédiger. La veille au soir, à la lueur d'une lanterne, il écrivit les mots qui accompagneront sa future moitié tout au long de cette journée. Et bien que la robe ait été différente de celle qui était convenue en amont, Uldrian fut satisfait. En dehors des évènements survenus à Chaara-khole, nul accroc ne vint entacher l'ouverture de la cérémonie. Des murmures s'élevèrent jusque dans les coins les plus reculés de l'assemblée, ils y mêlaient admiration et respect. L'orchestre, dissimulé derrière l'immense trône de marbre, dont nul ne pouvait avoir accès à cause de l'autel qui en barricadait l'assise, ne cessait de jouer. Et alors que la jeune fille s'avançait, glissant presque sur son reflet que lui renvoyait la pierre polie du sol qui accueillait ses pas, sa protectrice fut gentiment invitée à se faire discrète, à commencer par quitter l'allée que les convives avaient formé. En dépit de leur taille, l'Elfe fit la sourde oreille. Non seulement on venait de l'informer que la menace pouvait s'étendre jusqu'au Roi lui-même, et que, pour une obscure raison de style, celle-ci devait prendre le risque d'exposer Enyale à une attaque qu'il lui serait alors impossible de parer ? Non ! Il en était tout bonnement hors de question.
Mais le Roi n'était pas de ceux que l'on contrariait, et cela se remarqua. Si bien qu'un silence grisant tomba dans l'assistance, emmurant l'orchestre dans un soupire malaisant. Un trompettiste, un peu moins réceptif que les autres, tarda à faire taire son instrument, et même si le son qui en résulta pouvait prêter à sourire, l'ambiance glaciale conserva toutes ses rides. Instinctivement, Enyale cessa toute progression. Perturbée peut-être ? ou voulait-elle, tout comme le Roi, que tout soit parfait pour son ascension ? Puis le jeune monarque finit par quitter l'autel auprès duquel il se tenait jusqu'alors. Sa couronne d'or vissée sur la tête, Uldrian, auréolé d'une sérénité glaçante, s'avança jusqu'à sa promise. La longue cape qu'il trainait derrière lui affichait les nouvelles armoiries de sa province ; Un corbeau noir posé au centre d'une couronne dorée sur un fond rouge vif. Ignorant sa future femme, le Roi se posta juste devant l'Oiseau bleu, incitant ainsi cette dernière à faire la révérence qui s'imposait. Quand la guerrière fut suffisamment basse pour que le Roi puisse sentir le parfum floral de sa chevelure, celui-ci en profita pour lui murmurer ces mots : "- Vous êtes congédiée ! demeurez un instant de plus entre ces murs, et je vous déleste de votre nom et de votre gloire !". Le rictus qu'il afficha en se retirant en disait long sur ses sombres pensées, à croire qu'il espérait un acte de parjure de la part de la Gardienne. Le temps sembla s'arrêter, au coeur de ce mutisme oppressant, les gens se muèrent en statues. Le genre de sculpture que l'on entasse dans sa cave, loin de tout regard.
Une fois revenu à sa position initiale, les yeux du Roi se fixèrent sur l'Oiseau bleu, encourageant ainsi son envol avant qu'une voix ne s'élève pour vociférer ; Saisissez-vous d'elle ! En quelques mots tout juste soufflés, Uldrian avait rompu le contrat qui liait Althéa à Enyale. Et bien que la Gardienne demeurait incapable de comprendre ce soudain retournement de situation, elle savait aussi ne pas avoir le choix. Parfois, en prenant les choses trop à coeur, comme elle avait si souvent tendance à le faire au cours de ses diverses missions, Alysse en venait à oublier son statut de garde. Une bien cruelle façon pour la réalité d'assoir à nouveau ses droits sur l'Elfe centenaire. Désormais, à chaque seconde qui cliquetait, et en dépit de son désir de protéger Enyale contre ce nid de frelons, la Gardienne se sentait de plus en plus déloyale à mesure qu'elle s'entêtait à soutenir le regard de son Roi. Ce fut donc sans un mot, dépitée, en lutte contre elle-même dans une bataille perdue d'avance, que Althéa quitta les lieux...[OUT : Althéa sort de la salle du trône ~ICI~...][Annonce : C'est à ton tour Enyale, le P.N.J prendra la suite ]¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 10 heures 05 ! ~ |
| | | Narrateur | Sujet: Re: La cérémonie Mer 22 Mar - 17:59 | |
| Partie 1/2 :Après que l'Oiseau Bleu ait été "invité" à sortir, le jeune Roi conduisit lui-même sa future promise jusqu'à l'autel. Dépossédée de sa protectrice la plus dévouée, et son pouvoir embourbé dans la foule qui les observait, Enyale fit le plus sage des choix en faisant profil bas. Quand il furent parvenus au pied de l'autel, L'archevêque Rémézide les accueillit chaleureusement. En dépit de son grade au sein de l'église, l'homme de foi n'accusait que peu de rides. Agé d'une quarantaine d'années, il était non seulement connu pour sa sagesse, mais aussi pour son engagement politique. Car ce fut ces mêmes mains qui baptisèrent, puis, quelques années plus tard, sacrèrent le Roi. Bien que ses homélies trainaient parfois en longueur, son auditoire prenait un plaisir certain à l'écouter. Souriant, il enjoignit le Roi et la Reine en devenir, à mettre genou à terre face aux Dieux qu'il représentait. A la suite de quoi, le psaume débuta. Les habitués des messes de l'Archevêque relèveront toutefois un détail certes insignifiant, mais relativement déroutant. A savoir que Rémézide s'exprimait beaucoup plus lentement qu'à l'accoutumée ! Un peu comme s'il mettait une virgule entre chaque mot. Dans le même temps, la comtesse Sydonie faisait son retour après qu'elle eusse emboité le pas de l'Oiseau Bleu. Les convives au grand complet assistèrent donc à une cérémonie anormalement longue, si bien que Uldrian du changer de genou à plusieurs reprises afin de ne point grimacer sous la douleur que cette position lui occasionnait.
L'église ayant la pleine autorité un jour de noce, le Roi ne pouvait se permettre d'ordonner à l'Archevêque de se presser. Et alors que la foule commençait à piquer du nez au bout de plus d'une heure de phrases bibliques complètement hachées. Une lueur chaude et réconfortante s'extirpa de la toge du prêtre, d'apparence sphérique, peu de gens remarquèrent son apparition, puis très vite, des soupires de surprises s'élevèrent jusqu'aux rangs les plus profonds. Un miracle était en train de se produire, la main même de Loominëi s'en venait bénir cette union. Encore anesthésiés par l'assommante cérémonie qui semblait enfin toucher à son terme, les nobliaux se jetèrent un à un sur le sol, souhaitant au plus profond d'eux mêmes, profiter au même titre que le Roi de cette manifestation Céleste. Du moins le pensèrent-ils, car d'un seul coup d'un seul, l'orbe lumineux prit l'apparence d'une silhouette aveuglante ! S'interdisant de regarder l'apparition, les invités se lancèrent dans une série de prières, le genre d'assaut susceptible de saturer les Cieux. Bien que Sydonie demeurait droite comme un "i", elle put remarquer que le grand Inquisiteur Sloac Von Hondia, c'était incliné devant cette éruption éclatante. Pourvue d'ailes surdimensionnées, se rapprochant toutefois d'avantage de celles d'un papillon plutôt que l'idée qu'on se faisait de celles d'un Ange, la lumière finit par s'estomper, permettant ainsi à Uldrian de discerner sa vis-à-vis qui, après l'avoir invité à se redresser, murmura à son oreille : "- Pardonnez-moi".
D'un geste aussi furtif que précis, l'apparition enfonça une lame profondément dans son coeur. Bien que celle-ci ne lui causa aucune souffrance physique, le jeune garçon couronné s'effondra sur le dos et mourut avant même de toucher le sol. Le visage triste, la femme ailée disparut sans que nul ne puisse se saisir de sa personne. Les jambes ankylosées par cette matinée éprouvante, aucun garde n'aurait pu intervenir à temps. Une idée frivole mais aussi très réaliste traversa alors l'esprit du responsable de la sécurité des convives : Si Althéa n'avait point été chassée, cette attaque surprise aurait pu être évité. Néanmoins responsable de cette inaction, alors qu'il venait tout juste d'être promu par son capitaine, le soldat se précipita au chevet de son Roi, et ne put que constater, effaré, la mort de ce dernier. S'en suivit les hurlements des quatre cors du palais ! Selon l'article funeste du décret royal rédigé au lendemain de son couronnement, il est stipulé : "Si le Monarque venait de passer de vie à trépa pour quelque raison que ce soit, les cors d'Utara, Barat, Seletan et Timur, devront retentir à l'unisson. Avertissant ainsi la population de Nandis que le pouvoir exécutif est menacé, et qu'une nouvelle loi visant à la succession devra être rédigée, puis exécutée."
Pris de panique, les invités les plus prestigieux s'attroupèrent devant la grande porte, puis sortirent en trombe, prêts à se piétiner les uns les autres dans l'espoir absurde d'échapper à un sort déjà loin. Seule demeurait une poignée de personnes qui, soit trop choquées, soit désireuses de comprendre ce qui venait de se passer, s'agglomérèrent autour de la dépouille du Roi. Sa couronne avait quitté son crâne pour choir à quelques mètres de lui. Nul ne s'osa cependant à le toucher, tandis que l'Archevêque, figé depuis l'apparition, ne parvenait plus guère à décrocher son regard terrifié de la tunique maculé de sang de l'enfant qu'il avait vu grandir. Alors que dans une autre aile du palais, l'ancien gouverneur Vultinien demeurait assis dans son étude, la face gauche de son visage écrasée contre son bureau. A en juger par l'état de ses yeux encore grands ouverts, celui-ci semblait mort depuis plus de deux heures...[Information : Enyale est gelée, elle ne peut ni poster, ni être citée par les RPgistes ]¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 11 heures 32 ! ~ |
| | | Althéa | Sujet: Re: La cérémonie Jeu 6 Avr - 16:50 | |
| [Althéa et Philëa débarquent ici depuis les Jardins => ~ICI~]Tout les invités avaient désertés la salle de cérémonie. La majorité d'entre eux avaient dû traverser le hall sans se retourner et d'autres s'étaient attroupés ici et là, en petit groupe. Tous chuchotaient entre eux, d'aucuns n'avait relevé mon arrivée en trombe. Deux trois gardes manquèrent de me bousculer en se dirigeant directement vers la salle principale où le drame avait eu lieu. J'apercevais encore une bonne quinzaine de personne à l'intérieur. Mais avant cela, mon regard s'était accroché à une silhouette au sol, semblant présenter quelques difficultés à se relever. J’accourus à son chevet pour lui offrir mon soutient et la relever, l'aidant de mon épaule pour la diriger ensuite hors de la voie de passage et qu'elle puisse se reposer. J'en profitais aussi pour sommairement lui demander ce qu'il s'était passé là-dedans. Mais l'homme semblait choqué, livide. Qui que ce soit aurait été la cible de ma question, je ressentais bien que rien ni personne ne parviendrait à leur tirer les vers du nez. Ce devait être extrêmement grave... Mais c'est là que je commençais à entendre des murmures. Le nom du Roi me fut souffler à quelques reprises, les nobles discutaient à nouveau entre eux, oubliant ma présence. Posant une main réconfortante sur l'épaule de l'homme que je venais de secourir mais que j'allais devoir laisser seul pour le moment, je me rendis à mon tour dans la salle adjacente. D'un pas rapide, même un pas de semi-course, je traversais à nouveau l'encadrure de cette porte par laquelle j'avais été congédiée à la vue de tous. Mais cette fois-ci, peu importe si j'y avais été congédiée ou non, j'allais de moi-même reprendre mon rôle de protectrice et sortir Dame Enyale de là mais je ne l'apercevais nulle part. Mes yeux étant trop braqués sur l'attroupement de personne au fond de la pièce. Remontant l'allée des convives, commençant à me rendre compte des événements qui s'étaient déroulés ici, je ne pouvais décrocher des émotions des humains, haut-elfe et vampire qui était proche de moi. M'arrêtant à la sortie de l'allée, apercevant le corps du Roi gisant au sol à travers les jambes des convives qui s'étaient attroupés autour de lui, sûrement trop curieux pour se rendre compte qu'ils faisaient probablement une grave erreur. -**Phi... la situation est dramatique. Je vais être rapide. La personne qui dirigeait cette ville, le Roi, a visiblement été assassiné... Il est mort.** Je ne pouvais détacher mon regard de la tenue ensanglantée de ce dernier. L'arme ayant servis à cela était l'évidence même mais elle n'avait visiblement pas été laissée sur place par l'assaillant. **Si... Si seulement j'avais pas été jetée hors de la salle... J'aurai peut être pu empêcher cela**Loin de moi l'idée de me lamenter. Je savais bien que ce n'était clairement pas le moment et y avait des gens bien plus affectés que moi. Dont les gardes qu'il fallait réveiller pour faire évacuer la salle d'audience et maintenir cet espace le plus intact possible. A s'attrouper ainsi autour de la dépouille du roi, par simple curiosité morbide, risquait de réduire à néant la moindre preuve. Mon esprit était noyés par l'afflux constant d'émotion négative. De la peur à foison. Mais alors que je tentais de visualiser chaque visage présent, je crossais le regard de la Comtesse Vampire, celui de l'inquisiteur Von Hondia et... où était l'homme encapuchonné de tout à l'heure ? Il ne m'apparaissait pas et pourtant, j'étais bien certaine de l'avoir localisé plus tôt, mêlé à la foule ! Ce dernier m'avait en plus de cela avertie... pourquoi n'avais-je seulement rien dit ? Pourquoi n'avais-je seulement pas oser contredire le roi en lui murmurant, quand il fut à ma hauteur, pour lui signaler la potentielle présence d'une menace ? Inspirant longuement, mes pupilles finirent par se poser sur la silhouette que je reconnu être celle du capitaine de la sécurité. M'approchant d'un pas un peur plus lourd, histoire de me faire entendre davantage, je déglutis alors pour m'éclaircir la voix. Autant tenter le diable afin de ramener tout ce beau monde à la raison et faire réaliser aux gardes qu'ils avaient un rôle à tenir et un ordre à faire maintenir ! Je me permis alors à contourner la petite foule et m'approcher de dos du chef de la sécurité, qui était tétanisé et coi comme l'archevêque à ses côtés. Heureusement, personne ne semblait oser toucher la dépouille. Il était peut être encore possible de récupérer une preuve, peu importe ce qu'elle était, pour comprendre ce qu'il s'était passé. Encore fallait-il aussi que l'on m'explique la situation. J'arrivais là un peu comme un cheveux dans la soupe. - Capitaine... Je suis navrée de devoir vous brusquer un peu... Je me doute que ce n'est pas le moment... Mais... Commençais-je à lui murmurer d'une voix compatissante. Malgré que je sois une Elfe, je ne pouvais m'empêcher moi aussi d'éprouver de la culpabilité, comme chaque garde ici présent, de n'avoir rien pu faire pour empêcher cela. Mais quelqu'un se devait de faire le déclic pour que ces derniers reprennent en main la situation. Plus le temps passait, plus il serait compliqué d'agir dans le bon sens. Si je peux vous aider à quoi que ce soit, dites-moi quoi faire, je vous soutiendrai le temps qu'il faudra.D'un ton solennel, je me voulais compatissante et surtout, montrer que je voulais les aider à résoudre cette tragédie. Quant bien même cela allait être une tâche véritablement ardue, je m'y dévouerai corps et âme pour la mener à terme, que ce soit de mon côté ou sous les ordres de la personne affectée à ce rôle. Après quelques secondes, je reculais de trois pas, le regard attristé mais tout de même déterminée à retrouver l'assassin. -**Je suis désolée pour ce silence soudains, Phi. Je sais que je vais t'en demander beaucoup mais... j'aurai besoin de ton aide. Tu es capable de ressentir ce qui t’entoure d'une manière que je ne pourrais jamais. J'aimerai que tu te concentres sur ton environnements et que tu essaies de me dire ce que tu peux déceler... Je souhaite retrouver la personne qui a abattu le Roi mais je n'y arriverai pas toute seule.**Bien évidemment, j'allais m’évertuer à cité des détails et des noms de chaque personne qui sera proche de moi afin que Philëa puisse mettre un nom sur une sensation étrange qu'elle aurait pu sentir. Néanmoins, je n'allais pas non plus lui mettre toute la responsabilité sur le dos, je lui demandais juste de faire de son mieux pour le moment. Ça lui permettrait aussi d'apprendre à se connaître elle-même et le monde dans lequel elle allait baigner. Mais dans tout cela, j'espérai qu'elle serait capable de mettre ses racines sur l'homme fantomatique de tout à l'heure. Il était ma seule piste pour commencer mais aussi mon principal suspect, malgré qu'il m'ait avertie d'un drame à venir. Mon attention se portant sur la Comtesse Sydonie, l’inquisiteur Sloac Von Hondia, l’Archevêque ainsi que le chef de la garde. Je languissais d'avoir des réponses. Les secondes s'écoulaient et cela commençait à m'impatienter que le monde autour de moi restait immobile. Aussi grande était ma compassion pour eux, je voulais aussi que justice puisse être faite. J'avais la peur viscérale d'une menace encore plus grande derrière cela et il me fallait résoudre ce problème. Alors même que les cors sonnaient à l'unisson à l'extérieur, mettant toute la ville au fait de la mort du Roi, je ne pouvais que me réfugier dans mon esprit. Priant Erinäe, Xiris et Loominëi afin de m'éclaircir les idées. Même si je tentais de paraître droite et solide, j'étais moi aussi dans une certaine panique. N'osant imaginer les danger qui pourraient naître dans la cité suite à cette annonce qui allait sonné comme cataclysmique pour la région, si je m'en tenais au mot de l'homme à capuche. *Mais faites quelque chose, je vous en prie ou j'outrepasserai mon grade pour vous secouez tous! Me mis-je à penser, sentant les secondes s'écouler lourdement... ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 11 heures 35 ! ~ |
| | | Philëa | Sujet: Re: La cérémonie Ven 7 Avr - 20:53 | |
| Mëily me répondit que les pulsations ne provenaient pas d'elle mais qu'il s'était apparemment passé quelque chose parce que tout le monde paniquait. Cela m'inquiéta vivement, c'était sûr, il devait y avoir du danger, et si menace il y avait, ma sœur voudrait en avoir le cœur net et vérifier par elle même, aider si besoin. Elle me demandait si je ressentais aussi l'agitation qui envahissait l'espace, mais j'en avais aucune idée ** si les pulsations que j'ai ressenti sont liées à la panique, je dirais que oui ? mais là je ne perçois plus rien, ils ont arrêté de s'affoler ? ** J'espérais que c'était cela, ainsi Mëily resterait tranquillement au calme à attendre la Sydonie, au lieu de se lancer en pleine insécurité. Hélas, en me fiant au flux de ses émotions, soucieuses et intriguées, je compris que le désordre était encore présent. Mais comme je le disais, je ne ressentais plus les sensations de tout à l'heure, était-ce parce que à ce moment là, les émois ambiants étaient au summum ? Voilà que j'étais de nouveau inutile, je tentais alors d'obtenir des informations ** Il se passe quoi là ? Pourquoi t'es silencieuse ? dis quelque chose, j'ai peur moi ! pour toi ! ** alors que l'inquiétude de Mëily s'intensifiait. Je n'osais cependant pas trop la harceler de questions, elle me paraissait tellement concentrée, la distraire pourrait lui être dangereux ! Je me résignais donc à surveiller ses émotions, prête à... l'encourager ? la consoler ? mon inefficacité me déprimait... Mëily semblait à présent pressée, décidée, presque impatiente ? comme si elle allait enfin soutirer une réponse. ** Alors, alors, alooooors ?! * la pressais je, ne supportant plus ma mise à l'écart. J'appris ainsi que le roi, quelqu'un de sans doute très important vu le ton de Mëily, avait été tué. ** Mais... pourquoi ? Comment ? ** je me sentis harassée par une culpabilité, elle s'en voulait de ne pas avoir été présente lors du drame mais cette révolte fut vite chassée, résolue à reprendre en main le cours des choses. ** Que compte tu faire ? **Mëily finit enfin par se rappeler que j'existais. Elle s'excusa pour son silence puis me sollicita. Je boudai quelques secondes puis me motivais pour tenter de l'aider à trouver le tueur de roi en scrutant l'environnement. ** J'vais essayer...**. Je m'efforçais de faire le vide en moi, ignorer le corps et émotions de ma soeur, pour espérer capter quelque chose d'autres. Et je ne trouvais...que le néant. ** Rien...** bredouillais-je honteuse et triste. ** Il n'y a...que toi...**. Je commençais à me demander si ce n'étais pas parce que mes racines n'étaient que en Mëily, si je m'implantais un peu sur une autre personne, je pourrais peut être percevoir de nouvelles choses ? Je gardais cependant pour moi cette option, j'étais encore trop petite et m'installer, même temporairement ailleurs ne me plaisait pas. Pour l'instant, il allait falloir trouver d'autres alliés. ** Il te faut des gens qui ont vu le roi mourir ! Demande leur ce qu'ils ont vu, tiens là par exemple, la Sydonie, elle était pas dans le coin ? Elle doit savoir elle ** mon commentaire me semblait logique, est-ce qu'il sera utile à Mëily ? ** Qui d'autres peut te renseigner ? Fais quelque chose, je ne sais pas moi, un truc de soldate ?**¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 11 heures 35 ! ~ |
| | | P.N.J | Sujet: Re: La cérémonie Ven 14 Avr - 12:55 | |
| Partie 2/2 :Aucun soldat, aussi entrainé pouvait-il être, n'était préparé à la mort d'un Monarque, pas même le capitaine qui fut pourtant en charge de le protéger durant la cérémonie. Puis la manière dont cela s'était passé... c'était comme si les Dieux eux-mêmes avaient manigancé cette journée ! Qui était cette femme ailée ? et surtout, pourquoi ? Pourquoi faire une telle chose ?! Affaissé sur ses genoux devant le corps gisant de son Roi, l'homme arracha furieusement l'écusson de grade qui campait sur la partie droite de son armure, juste au-dessus de l'emblème royale. Il le serra aussi fort qu'il le put, puis le jeta au loin. Nul n'osa s'exprimer au devant d'un désarroi aussi palpable. Bien que le protocole fut respecté envers la personne d'Enyale, la salle du trône elle, vivait son pire moment d'anarchie. Chacun pouvait y faire ce qu'il voulait, et en partie assourdis par les cors qui ne cessaient de retentir, les gens finirent par se détacher de la situation. Une vieille noble, les mains alors pressées contre ses oreilles meurtries, put d'ailleurs remarquer la cleptomanie d'un des convives, et la curiosité malsaine d'un second. D'habitude cantonnée dans le giron de leur intimité, la nature viciée de ces êtres ne put résister à l'appel de l'opportunité. Puis son regard se porta sur la Comtesse de la nuit, et à son grand étonnement, celle-ci semblait comme... figée ? La Dame âgée, l'air hagard, telle l'unique survivante d'une catastrophe, finit par fixer l'Inquisiteur Haut-Elfe. Tapi dans son coin, il observait les invités se disputer la lucarne qui donnait vue sur le cadavre du Roi. Il fallut que l'Oiseau bleu fasse son retour pour que la confusion collective s'étiole !
Attrapant les rênes du commandement flottant dans les vents du chaos, la Gardienne aux desseins chevaleresques, sermonna le capitaine qui venait de soustraire sa fonction au profit de ses principes sentimentaux. La vieille noble releva toute la bonté qui l'animait, elle jurerait même que l'Elfe eut accouru sans être ébranlée par le hurlement des cors qui insonorisèrent la ville. Faire ainsi abstraction des éléments perturbateurs pour se focaliser sur l'objectif, ce n'était pas donné à tout le monde, surtout pas à elle... Elle qui aurait tellement apprécié ne point entendre la voix de cet homme qui apostropha l'Oiseau bleu, fut pourtant contrainte d'assister à son entrée... - Je crains que vous n'en demandiez trop à ce pauvre homme ! Venait de crier le nouvel entrant. Naturellement, le silence s'imposa dans la salle. Tous purent ainsi entendre le bruit de sa canne cognant contre le marbre qui portait sa silhouette bancale. D'un air suffisant, l'impoli boiteux se glissa entre les convives, puis adressa à celle qu'il venait d'interpeler, un faciès à la fois indifférent et amusé. Sapé comme un égoutier au chômage, l'homme finit tout de même par se présenter. Car il fut étonnant que les gardes l'aient laissé approcher sans quelque bonne raison. - Ligus pour vous servir. Lâcha t-il en mimant la pire révérence qui soit. Je suis commis d'office chaque fois que la situation l'impose. Comme stipulé dans le décret royal le jour où le Roi reçut son sacrement, je suis le chargé d'enquête ! Au terme de sa tirade, le prétendu détective passa une main sous le pan gauche de son manteau, puis en sortit un parchemin cacheté qu'il tendit à la Gardienne. J'ai toujours nourri l'espoir de faire un jour votre rencontre Alysse. Je déplore simplement la manière dont cela va se faire.Lorsqu'elle aura ôté le sceau royal, l'Oiseau bleu pourra y lire : " Dans le cas où mon règne serait mis à mal par la main d'un tiers, il convient à Ligus de mener l'opération d'enquête le temps que les Hommes d'états fassent leur besogne. Je confie à Kinsy, cheffe de la guilde de la dague ensanglantée, les pleins pouvoirs quant à la gestion de cet homme. J'ai toute confiance en l'impartialité de cette institution de l'ombre. Uldrian, Roi de la province de Nandis." - Habituellement, je n'ai pas à fournir ce genre de document. Prenez cela comme un signe de respect. D'un ton plus grave, Ligus reprit son laïus. Après tous ces bruits de couloir à propos d'une menace sillonnant le palais le nez dans le vent, je me devais de me tenir prêt en cas de fatalité, vous ne pensez pas ? Suite à cette question qui n'attendait point de réponse, Ligus claqua par deux fois des doigts. Un bruit qui fit aussitôt réagir un régiment de soldats attroupé à seulement quelques mètres derrière le chargé d'enquête. Confinant les convives, Sydonie et Sloac compris, dans une aile dédiée à la prière, le boiteux entreprit de cuisiner la Gardienne à seulement deux pas du cadavre. - A votre arrivée entre ces murs vous étiez d'une dignité sans pareille malgré la parure éblouissante d'Enyale. Et je pouvais lire dans vos yeux combien vous étiez heureuse de vous trouver au coeur d'un évènement aussi important que celui-ci. Mon ami Irachlite venait par ailleurs de vous informer d'un risque en devenir, et en dépit de ce savoir, vous êtes sortie. Je ne vous blâme guère pour ce fait, car le Roi lui-même vous a mis au pas. N'ayant pu vous suivre après que les portes se soient refermées derrière vous, j'aimerais comprendre pourquoi vous n'êtes pas revenue. Car la Comtesse de la nuit, elle, a bien repris sa place. Je m'interroge voyez-vous, car un soldat de moins, de votre envergure qui plus est, ce n'est pas ce que j'appelle... un petit détail. Surtout que vous avez tout de même pris le temps d'arranger votre coiffure, et même de l'enrichir d'un délicat bourgeon. Qu'en est-il de votre version ?Tandis qu'un garde faisait doucement asseoir le maître de cérémonie au pied de son autel, Ligus attendait patiemment le retour d'Alysse quant à son escapade qui couta la vie au Roi Uldrian. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 11 heures 42 ! ~ |
| | | Althéa | Sujet: Re: La cérémonie Sam 22 Avr - 19:13 | |
| Refrénant mon impatience d'agir, je subissais les secondes qui s'écoulaient, impuissante face à la détresse généralisée de toutes les personnes m'entourant. N'était pas humaine, je me retrouvais dans leurs ressentis. Moi aussi, j'avais failli et fait preuve d'une trop grande négligence. Néanmoins, je ne considérai pas encore que tout était perdu. Pour aucunes raisons. Mais je le savais que quelque chose était encore possible et il fallait juste réussir à remettre tout le monde sur le mouvement dans le bon sens. Relevant le regard pour balayer le peu d'audience qu'il restait dans la salle du trône, je pu apercevoir la Comtesse de la Nuit se tenir un peu plus loin, complètement immobile. Alors que je n'avais alors point relevé plus tôt, ce coup-ci, son inaction me perturbait quelque peu. Mais ne pouvant me laisser accaparer que par elle, mon attention bifurqua sur la silhouette de l'Inquisiteur Haut-Elfe qui observait les invités depuis son coin de pièce, semblant lui-même plongé dans ses propres songes quant à la situation. Les quelques paroles de Philëa glissèrent doucement dans ma conscience, me faisant moi aussi plonger dans mes pensées quelques instants. Elle m’assaillait évidemment de question mais je ne pouvais la blâmer. Elle devait visiblement ressentir mes émotions et en être inquiète. Comment pouvais-je seulement lui expliquer clairement ce qu'il venait de se passer alors que moi-même, je nageais dans la vase en y étant profondément engloutie et ce, sans que cela ne me prenne trop de temps et peu de mot pour le faire ? Histoire de ne pas étouffer mon empathie et mon instinct en ce moment si crucial. Pourtant, j'aurai dû y être préparée. La silhouette fantomatique de tout à l'heure, avant que je ne rentre pour la première fois dans cette salle, m'avait pleinement avertie du danger qui rôdait. Cependant... toutes mes craintes avaient été balayées par la pression du Roi sur mes épaules et le regard de tous les convies qui, pour certains d'entre eux, ne m'appréciaient guère de par ma nature d'Elfe. Même si une majorité des citoyens avaient de la reconnaissance à mon égard, beaucoup ne souhaitaient que de me noyer dans une fosse sceptique des bas quartiers et me faire terminer ma vie dans des maisons closes. Telle était des paroles qui me furent jeter à la figure parfois alors que je ne faisais que mes premiers pas dans la milice de la cité. La pression qui s’exerçait sur moi à ce moment où Uldrian m'avait congédiée de mon poste de Gardienne m'avait fait perdre toute rationalité et j'avais balayé toutes mes convictions d'un revers de la main, par peur de réellement tout perdre. Méprise qui avait failli survenir un peu plus tôt lors de la préparation de la petite Enyale avec le tapage d'Arcadia. Si ce Garde Royal présent à ce moment là ne m'avait pas crue, où aurai-je bien pu terminer ? Et si les choses s'étaient effectivement mal passées plus tôt, j'aurai été dévastée au même titre que le capitaine de la garde à genoux face au cadavre du Roi Uldrian. Le voir arracher son insigne et le jeté au sol avec tant de rage, comme un simple chiffon, me faisait mal au cœur. Quant bien même certains m'accuseraient de fausser mes émotions pour mieux me fondre dans la masse, j'étais réellement moi-même dans un état presque similaire mais n'ayant pas été présente, ni accablée par la vue de ce qu'il s'est passé, j'avais encore bien la force d'agir. Ainsi que la volonté d'aller de l'avant. Mais je n'en avais ni le grade ni la légitimité de le faire. Je me résolu alors à ce que cet homme ne me réponde pas, me laissant nager dans l’incompréhension complète. Le silence pesant continuant d'habiter ces lieux d'une manière bien dérangeante. Personne ne semblant savoir quoi faire. Comme si tous attendaient l'arrivée d'une personne précise pour se faire botter l'arrière train et remettre sur le droit chemin, épongeant leurs doutes et craintes au passage. La culpabilités était grande au vu de mon échec cuisant à moi aussi. Il est vrai que j'aurai dû rester beaucoup plus proche et faire irruption dans la salle du trône le moment opportun. Néanmoins, non. J'ai baissé ma garde, suivis les ordres du Roi. Je me suis ensuite laissée guidée par les paroles de la Comtesse de la Nuit et les possibles révélations sur mon passé qui me tenaient à cœur. Que j'avais enfouis si profondément en moi, désespérée de me dire que je n'obtiendrai jamais aucuns réponses. Alors, quand la nouvelle de Philëa était parvenue à mes oreilles, tout s'était soudainement occulté de mon esprit et un égoïsme sans pareil s'était emparé de ma petite personne. Cela ne me ressemblait tout simplement pas.,, Mais malgré toute cette cacophonie qui se passait en silence, assourdissant mon esprit, je ne pouvais pas continuer à me murer dans mes pensées. Ma sœur attendait des nouvelles de ma part et il serait indigne que je n'en fasse qu'à ma tête alors qu'elle était encore si jeune. Je me devais de me montrer à la hauteur, ne serait-ce que pour Elle. -**Je suis désolée Philëa, pour ce silence. La situation s'empare de toute mon attention... Mais je suis toujours là avec toi, ne t'inquiète pas** Avais-je répondu d'une voix douce et qui se voulait rassurante. **Je vais faire de mon mieux pour trouver quelqu'un qui pourrait me renseigner sur ce qu'il s'est passé, comme tu dis... Continue de me suggérer des choses, je verrai si il y a quoi que ce soit que je pourrai faire en ce sens. On sera plus efficace toutes les deux ensembles.** Bien que j'avais clairement conscience que Philëa ne savait ni ce qu'il se passait, ni se le représenter, ce que je lui demandais était une tâche assez ardue. Mais j'avais actuellement besoin d'idées farfelues et à laquelle je ne penserai pas forcément avec mon esprit trop formaté. Des suggestions improbables, c'est tout ce que je voulais. **Soldate Philëa, je compte sur toi. Fais de ton mieux pour ressentir ce qui se trouve autour de nous deux, peu importe que tu y arrives ou non, avertis-moi si il vient à se passer quelque chose d'étrange pour toi. Peu importe quoi.** Avais-je conclus pour la motiver. Les conseils qu'elle me soufflait étaient pertinents mais tout semblait... inatteignable. La Comtesse Vampire me répondrait-elle réellement si je lui demandais simplement ce qu'il s'était passé ? Elle semblait si déconnectée. Figée. Pas présente entre ces quatre murs. L'Inquisiteur s'évertuerait certainement pas à adresser la parole à une simple soldate et, qui plus est, ne fait même pas partie de la Garde Royale et donc, sans aucune légitimité. Il y avait bien quelques personnes vers qui je pourrai me tourner, comme cette vieille femme un peu plus au fond de la salle et qui me fixait elle aussi. C'était certains qu'elle savait quelque chose... Son regard s'était soudainement détourné du miens pour se déposer sur deux autres nobles s'abaissant à des bassesses sans communes mesures pour des gens de leurs rangs. Irritée par leurs comportements, j'allais levé le ton afin de m’accaparer de leurs attention et les faire cesser, mais une autre voix masculine m'interrompit et fit s'étouffer mes mots qui naissaient dans ma gorge. Un silence encore plus accablant vint alors écraser le précédant pour l'introduction de ce nouvel arrivant. S'adressant directement à moi-même. Me faisant comprendre que j'en attendais trop de l'homme qui avait désormais tout rejeté de ce qui faisait de lui un Garde Royal. Forcée d'accepter cet état de fait et de ne pas pouvoir le raisonner dans l'immédiat, je ne pouvais qu'observer l'approche de l'inconnu accompagné de plusieurs soldats d'élite. Il se déplaçait à l'aide d'une canne et aussi loin que je pouvais remonter dans ma mémoire, cet individu ne me disait absolument rien. Le simple fait que tout le monde avait cessé ses activités en sa présence me faisait comprendre que son statut était bien plus important que l'apparence bancale qu'il donnait de lui. Pourquoi s'adresser à moi directement ? J'étais de loin pas la plus haut placée ici et encore moins susceptible d'être d'une quelconque aide. Mais je ne répondis pas, j'attendais patiemment d'en savoir plus lorsqu'il serait arrivé à ma hauteur. -**Un homme vient d'arriver, accompagné d'autres soldats comme moi. Je ne sais ni qui il est ni ce qu'il souhaite mais il semble s'intéresser qu'à moi ici...** Fis-je parvenir à Philëa dans une pensée fugaces, ne quittant pas la silhouette du boiteux du regard. Ce dernier venant tout simplement de travers la foule amassée autour du cadavre, arborant une attitude totalement déconnectée de l'ambiance générale. Comme si ce qui venait de se passer l'amusait... On ne pouvait pas paraître plus louche. Se tenant désormais face à moi, je ne pu que faire le constat de son impolitesse. Était-ce sa nature ou juste qu'il me prenait de haut ? Son air indifférent me dérangeait. Son apparence, quant à elle, dénotait totalement de tout le reste. Pourquoi avait-il tant de garde à sa suite ? Tant de question qui finirent par trouver réponse suffisamment vite... Ligus, tel était son nom balancé au travers d'une révérence des plus maladroite. Mais cela ne m'avançait pas plus... Bien qu'il se prétendait être le chargé d'enquête et commis d'office par décret royale pour ce genre de situation, je fis quelque peu perturbée par son attitude. Que pouvais-je bien penser de lui ? Il était si... troublant et énigmatique à la fois. J'étais certes déconcertée mais cela ne me fit pas perdre mes réflexes de politesse. M'inclinant à mon tour, poing fermés frappant le plastron au-dessus de mon cœur. - Althéa Avelyn, à votre service. Avais-je simplement déclaré afin d'être polie avec ce dernier. **Philëa... ressens-tu cette présence proche de moi ? Ressens-tu quoi que ce soit d'étrange ? Cette personne se nomme Ligus et ne me rassure absolument pas, son attitude et si... détachée et insolente par rapport à la situation dans laquelle nous sommes.** Soufflais-je à ma sœur dans une pensée fugace alors que je suivais le moindre mouvement de ce dernier étant en train de s'emparer de quelque chose de son manteau. Il finit par me tendre une parchemin, scellé par un sceau royal, précisant en même temps qu'il avait toujours nourris l'envie de me rencontrer. Se plaignant juste que cela se fasse dans une telle situation. Mais lorsque ma main se saisissait délicatement du document qu'il me destinait, je me retrouvais soudainement quelque peu déconcertée. Ligus venait de faire usage de mon prénom intime directement, faisant toujours plus étalage de son impolitesse qui semblait plus que tout désormais naturelle. J'en étais désormais convaincue. Mais là encore, je me contentais d'accepter les faits et d'ouvrir le parchemin précédemment tendu. Sans faire de vague. Décrochant le sceau royal pour en dérouler son contenu, je me vis alors confrontée à quelque chose que je peinais à prendre au sérieux. Encore que cet homme susnommé Ligus soit chargé de l'enquête, je voulais bien l'accepter mais la Guilde de la Dague Ensanglantée ? Qu'est-ce qu'ils pouvaient bien faire au milieu de tout ça ?! Et surtout, pourquoi le Roi se serait abaissé à acquérir la confiance de personne aussi vicieuses ? Bien que j'eus affaire à deux membres de celle-ci précédemment, dont une qui fut évincée sans que je n'ai de nouvelles d'elle depuis et la seconde, Isnilya, s'étant montrée volontaire quant à la protection de la future Reine Enyale, ils étaient trop disparates pour qu'une quelconque confiance puisse être établie. Alors parler d’impartialité quand ils étaient même pas en accord entre eux-même... C'était difficile à avaler. Malgré tout les méfaits qui leurs étaient attribués, pour qu'une telle chose soit écrite et déclarée par la main du Roi lui-même, c'est qu'il me manquait des informations. Évidemment, étant simplement une soldate voguant dans la cité, je ne savais rien de ce qui se tramait. Alors, toutes sortes d'interrogations se mirent à se poser... Il fallait que j'en sache d'avantage avant de balayer toutes hypothèses d'un simple revers. -**Les choses sont de plus en plus étrange... J'arriverai pas à t'expliquer tout sans que un silence de ma part me rende suspicieuse aux yeux de Ligus. Mais est-ce que tu ressens quelque chose me parcourir ? Une magie ? Un maléfice ? Je tiens actuellement un bout de parchemin, une feuille de papier. Si t'arrive à déceler une illusion ou quelque chose, ça m'ôterai un sérieux doutes parce que je ne ressens rien moi...** Demandais-je alors à ma sœur alors que je tenais ce parchemin entre mes mains. Tentant de l'aider à découvrir ses propres capacités par la même occasion. À peine fus-je sortie de ma lecture que l'enquêteur enchaînait son monologue. Affirmant que de telles informations n'étaient normalement pas confiées aussi facilement et que je devais considérer cela comme une forme de respect. Ne voyant pas vraiment où il voulait m'emmener, je ne disais toujours rien. Enroulant à nouveau le bout de papier sur lui-même sans faire de bruit, j'écoutais attentivement Ligus dans sa tirade. Ne manquant alors pas à me glisser une pique directement, remuant la plaie béante qui parcourait ma fierté de Gardienne. Faisant une légère moue désapprobatrice, je continuais de faire la muette. Mon regard empli d'impuissance de n'avoir rien pu faire pour éviter ce drame, observant le cadavre tout près de moi. Cela l'amusait-il à ce point de se comporter ainsi à côté d'une telle scène ? Où, se faisant, cherchait-il à m'arracher une réaction en particulier ? Mais là encore, je ne fis rien, déconcertée et tentant encore de croire ce qui était écrit dans ce parchemin. Cependant, je ne pouvais lui donner tort : Je ne me suis pas préparée et je n'étais pas prête à affronter le danger. Je ne pouvais alors pas contester cette vérité. D'un double claquement de doigt, tout les gardes accompagnant Ligus s'étaient mis en mouvement et bloquèrent toutes les issues ainsi que de déplacer les témoins encore présent dans une pièce adjacente. Afin de pouvoir les interroger à tour de rôle, je présumais. Y compris la Comtesse Sydonie et l'Inquisiteur Sloac. Ils étaient traités de la même manière que les autres nobles présents. Ce fut lorsque je me retrouvais alors seul avec l'enquêteur, les gardes, l'Archevêque muré dans le silence et le corps de Uldrian gisant au sol que Ligus reprit la parole. Me rendant à l'évidence que le premier tour, il serait pour moi. Ce fut alors que ce dernier revint sur les événements jusqu'au moment où je fus obligée de quitter la cérémonie sur ordre du Roi. Bien qu'il ne m'en blâmait pas, je me sentais tout de même accusée de la majorité des torts lorsqu'il relevait l'importance de ma présence en ces murs. Ne manquant pas de noter ma coiffure réarrangée et la présence de Philëa. Peu importe où cet homme avait été placé dans la pièce au moment des faits, rien ne lui avait échappé. Néanmoins, voilà que venait le moment de livrer ma version des faits. Que pourrai-je bien dire ? Devais-je tout mentionner ? En omettre certains détails ? Ou devais-je commencer à suspecter moi-même d'autre personne comme Sydonie ? Je ne me voyais clairement pas mentir. -**J'ai un mauvais présentiment Phi... la situation semble se refermer autour de moi, j'ai été isolée de tout le monde et il n'y a que Ligus et les gardes avec moi. Si quoi que ce soit venait à arriver, accroche-toi à mes émotions et attends mon retour, il va me falloir redoubler d'effort pour m'extirper de ce possible piège.**- Il en va de soit, comme vous l'avez mentionné, que j'étais heureuse que l'on m'ait assignée à la protection de Dame Enyale et d'être mêlée à un tel événement. Néanmoins, je n'ai fais que respecter des ordres. Même si j'ai d'abords commencé à contester par le silence mais l'insistance et la volonté du Roi de me voir déguerpir, me congédiant de la tâche qui m'avait été confiée, je ne pouvais pas l'outrepasser. Commençais-je à lui expliquer calmement, tentant de ne rien omettre. Mais une fois sortie, la Comtesse Sydonie est venue à ma rencontre. Me confiant que le Roi avait agit, selon elle, à sa demande. Quitte à m'imposer une pression suffisamment forte pour me dissuader toutes contestations et quitter la cérémonie. À partir de là, peut être ai-je été trop naïve, mais cette dernière me confia qu'une autre mission du même acabit que mon rôle de Gardienne allait m'être assignée. De ce fait, j'ai pensé que le Roi et elle-même étaient en accord et que la sécurité de Dame Enyale étaient entre de bonnes mains si les choses avaient été décidées ainsi. Mais je me suis méprise. La Comtesse me confiant une permission de deux heures, c'est alors que je suis simplement allée dans les jardins comme indiqué pendant ce temps jusqu'à que ce drame survienne. Je devais rester là jusqu'à l'arrivée d'un serviteur de Dame Sydonie pour la suite et j'ai juste patienté. Je suis bien consciente d'avoir failli et porté déshonneur à mon rôle... La culpabilité qui me ronge ne suffira certes pas à ce que vous me croyez, mais je l'accepterai si une sentence doit m'être infligée pour m'être déshonorée.Soutenant le regard de l'homme, malgré l'immense culpabilité qui m'habitait, je ne me voyais nullement mentir. Il en était peut être là mon défaut principal : J'en étais incapable. Remettant du mieux que je pouvais le sceau autour du parchemin, ayant terminé de donner ma version des faits, je le tendis à Ligus tout en posant un regard sévère vis-à-vis de son sous-entendus que tout cela était de ma faute à cause de ma non-présence. Malgré avoir été averties, comment aurais-pu l'en empêcher ? Ma principale erreur a été d'aller dans les jardins et piquer une sieste et découvrir l'existence de ma petite sœur. Seul détail que j'avais volontairement éclipsé vu que cela ne me concernait que moi et pouvait largement s'expliquer par un caprice que j'ai eu en étant dans les jardins. Il était connu que j'aimais la nature et les fleurs. Mais après avoir livré ma version des faits, je peinais à avoir les idées claires. Emmêlée entre le fait de tenter de garder l'existence de Philëa inconnue tout en mettant sa sécurité comme ma priorité. Néanmoins, malgré que tout cela ait pu arriver grâce à Sydonie, je ne pouvais pas ne pas douter qu'elle puisse être liée à tout cela. Je ne la connaissais point et j'avais déjà commis diverses erreurs dès l'instant où j'avais mis les pieds dans ce palais. J'avais un mauvais présentiment depuis le départ... - Veuillez m'excuser, mais j'ai moi aussi une question quant à ce que contient ce parchemin. Comment peut-on faire confiance à cette personne là ? Je peine à croire que cela ait été rédigé de la sorte. Surtout que ces mêmes gens ont tout autant tentés d'atteindre à la vie de Dame Enyale. Est-elle d'ailleurs en sécurité ? Sans mentionner qui que ce soit, ni de la signature du Roi, je ne voulais pas faire courir le contenu de ce parchemin à toutes les oreilles indiscrètes autour de nous. Ligus savait bien à quoi je faisais allusion. Mais j'avais bien conscience que mon honnêteté et mon incapacité aux mensonges allaient me coûter probablement cher. Comme cela m'avait fallu de multiples réprimandes par le passé. -**Je suis si désolée Phi. On se rencontre à peine et je nous mets déjà dans une situation si compliquée que j'en ai honte que tu ai à ressentir le fait que j'ai échoué dans mon rôle... J'ai si honte de moi.**¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 11 heures 45 ! ~ |
| | | Philëa | Sujet: Re: La cérémonie Dim 23 Avr - 11:10 | |
| Mëily était d'accord pour trouver quelqu'un qui pourrait la renseigner sur ce qu'il s'était passé. J'étais trop contente, elle suivait mon conseil ! Et en plus elle en voulait bien d'autres. Deux esprits pour trouver une solution en valait mieux qu'une, je devais donc faire de mon mieux pour dire des recommandations fructueuses. Cela me mit une petite pression mais je me promis d'être concentrée à fond sur tout ce qu'elle allait me signaler et décrire. Serment que j'acceptais sans problème puisque même Mëily, sans le savoir, officialisait ma mission en m'offrant le fameux titre : -** Soldate Philëa à votre service !** gloussais-je amusée, oubliant momentanément le sérieux de la situation. ** À nous deux, on le trouvera le méchant ! **Motivée, je laissai la vague d'enthousiasme m'envahir, le temps de me rappeler que cela allait être très difficile avec mes handicaps face au monde extérieur : muette, aveugle, sourde, immobilisée... Je désenchantai un peu avec cette réalité. Tout ce que je pouvais faire c'était analyser les récits de Mëily, ressentir des émotions, ce qui était plutôt pauvre en renseignements dans une telle situation. *Allez Phi ! * m'ordonnai-je * on se bouge les racines et le bourgeon ! on se concentre * Hélas, comme tout à l'heure, je ne ressentai personne d'autres hormis ma sœurette... Je l'adorais mais j'aimerais bien avoir autres choses sous mes feuilles... **- Psst... T'as pas des infos à me glisser ?** hasardai-je. Elle m'indiqua qu'un homme venait d'arriver, accompagné d'autres soldats. Essayant de me représenter la chose, je conclus seulement qu'il devait être important pour être escorté ainsi. ** Pourquoi il s'intéresse à toi ? il veut te recruter avec ses autres soldats ?** Cela me paraissait une bonne chose, que si avec la tragédie qui s'était déroulé, qu'il veuille une excellente soldate comme Mëily et que du coup cette dernière ait une nouvelle personne importante à protéger... Elle me demanda de sonder ce prénommé Ligus, je m'exécutai de suite. ** Non... Je ne ressens rien, toujours et seulement toi ** soupirai-je penaude et ennuyée par cela, surtout qu'elle disait ne pas trop l'apprécier. J'aurais vraiment voulu pouvoir lui confirmer derechef : Ouiii il est coupable ! ou : Non c'est un gentil... Mëily me sollicita une nouvelle fois car le Ligus lui avait donné une feuille de papier. Cette fois-ci cela me paraissait davantage dans mes fibres : elle était en contact direct avec un objet suspect, potentiellement dangereux. Je me concentrai à fond. Pas de troubles particuliers sur son énergie, ni sur ses émotions, même en enfonçant un peu plus mes racines. ** Rien d'étrange à signaler... Pourquoi il t'a donné du papier ? ** mais elle ne répondit pas à mon interrogation, sans doute focaliser sur autres choses. Je patientai alors qu'elle me fournisse d'autres éléments. Voilà qu'elle s'inquiétait à présent, mais que pouvais-je y faire directement ? ** Quoi, quoi, quoi ?! Qu'est-ce qu'ils te veulent ? ** lui dis-je affolée ** Tu as moyen de partir vite ? Ne reste pas alors ! ** Je n'eus pas de réponse, mais son flux était calme, ce qui me rassurait. Elle finit pas me dire qu'elle était désolée. ** Mais je ne comprends riiiiien, pourquoi c'est compliqué ? pourquoi ils t'embêtent ? En quoi tu as échoué ? ** J'étais déroutée, elle semblait dépitée, peu confiante. ** Qu'est ce qu'ils peuvent te faire ? Tu as dû expliquer des choses ? qu'est-ce que t'as dit ? est-ce qu'il y a moyen pour que je leur parle directement ? ** J'étais très frustrée d'être aussi passive malgré moi. Le seule moyen pour que je puisse enfin potentiellement m'exprimer était de pousser. ** Ils peuvent pas atteindre que j'éclose ? Que je puisse leur donner mon avis ? **¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 11 heures 45 ! ~ |
| | | P.N.J | Sujet: Re: La cérémonie Ven 28 Avr - 23:18 | |
| L'Oiseau bleu, comme les gens du peuple se complaisaient à la nommer, se sentit comme la perruche esseulée que l'on placerait dans une cage, sans perchoir pour chanter librement. Selon Ligus, seuls les peccants s'offensaient d'un traitement susceptible de leur porter préjudice. Non pas que Alysse Avelyn était présumée coupable de quoi que ce soit, mais tout indicateur comportemental était bon à prendre. Son silence, son regard parfois contestataire, le ton de sa voix lorsqu'elle insista sur son pseudonyme d'Atlhéa. Un ensemble de petits détails qui renforça l'intuition première de Ligus. Puis vint la version tant attendue par ce dernier ; Dame Enyale avait-elle dit. Certes la place que la future épouse occupait pouvait susciter l'intimidation, mais tant que le mariage n'était point consacré, celle-ci ne disposait d'aucun titre, pas même celui d'une Dame. Associant néanmoins ce terme au respect indéfectible de la Gardienne envers les autres, et pour son devoir, Ligus ne s'y borna point. La suite de son récit fut cependant, beaucoup plus intéressante ! Pas sur le fond, mais sur la forme cette fois. Après tout, Alysse ne fut façonnée que par le paraitre, d'abord par son éducation, puis par son entrainement. Toujours conserver la même ligne de conduite, quoi qu'il se passe, il était de son pensum de s'y conformer ! Seulement, elle affirma à Ligus qu'elle n'avait fait que respecter des ordres. Des ordres ? Un néophyte répondrait cela. Était-il dans les attributions d'Alysse de se faire littéralement distribuer des ordres ? Qui, autres que la personne l'ayant missionnée pour la protection d'Enyale, et le Roi lui-même, pouvait se targuer de ce droit ? Amère, la Gardienne fit de nouveau allusion à ce moment fort humiliant où elle se dut de quitter la salle. Sauf que là encore, sa langue fourcha... Déguerpir ? Jamais Ligus n'aurait cru un jour entendre ce verbe d'une bouche aussi formatée que celle d'Alysse. A quoi pouvait-elle bien songer en se montrant si scabreuse ? La Comtesse de la nuit finit toutefois par être mentionnée, et manifestement, cette journée était consacrée aux donneurs d'ordres ! Car si même le Roi se faisait commander par un laquais de la cour, la hiérarchie n'avait pas fini de se faire des cheveux blancs. Ne laissant nulle émotion voiler ses traits, l'enquêteur apprit que Sydonie aurait une mission à lui confier. Tandis que la Gardienne s'accusait d'être peut-être naïve, Ligus lui, se disait ; ôtez le " peut-être". Puis il fut question d'un congé, d'une permission pour aller folâtrer dans les jardins royaux. Alors que le récit d'Alysse convergeait peu à peu vers sa fin, la main libre de son auditeur, après avoir rangé le rouleau, s'en alla gratter tout un pan de son cuir chevelu. Comme si les paroles de sa vis-à-vis l'avait rendu suspicieux, ou pire, allergique ! Ses lèvres claquèrent sèchement, bruit d'une frustration passée sous silence. Néanmoins trop intriguée par le contenu du parchemin qui lui fut tantôt prêté, la Gardienne se livra à des questions de mauvais aloi. Après ce qu'elle venait de lui confier, se pensait-elle vraiment au-dessus de ces gens dont elle se permettait la critique ? Adressant un sourire charmeur à l'Elfe centenaire, Ligus s'éloigna d'elle sur une dizaine de pas. Quand il s'arrêta, il se retourna puis posa ses deux mains sur le pommeau de sa canne. - Le temps de vos questions viendra si vos actions vous le permettent. Répondit humblement l'homme. Vous êtes à l'honneur, je vous conseille donc d'en profiter. Finit-il par ironiser. Je récapitule vos propos : vous sortez de la salle de cérémonie, vous permettez à la Comtesse de la nuit de vous mettre au vert au vu d'une mission dont vous ne savez rien, et vous vous blâmez de ne pas être digne de la tâche qui vous incombe. Grossièrement, c'est là votre rapport ? S'approchant à nouveau, Ligus livra sa pensée : Vous faites une proie de choix, à n'en pas douter ! Laissez-moi vous rappeler votre devoir, des fois que la célébrité vous soit montée à la tête. Le seul individu qui fut à même de vous mandater pour la protection d'Enyale, c'est Dame Elizabeth Avelyn. Du haut de ses privilèges, le Roi était l'unique personne à même de mettre un terme à votre mission en cours. Quand Sydonie vous a rejoint, vous étiez bien sûr libre d'écouter ce qu'elle avait à vous dire, mais en aucun cas obéir à ses directives, quelles qu'elles fussent ! Votre impératif était de retrouver votre mandant afin de convenir d'une suite. Après tout, vous étiez au palais sous son sceau.Selon Ligus, Alysse n'était pas directement responsable de la mort du Roi Uldrian. Mais un tel manque de professionnalisme devait bien sûr faire l'objet d'une enquête plus approfondie. Il voulait comprendre pourquoi la Gardienne s'était laissée manoeuvrer aussi docilement. Car même si elle avait eu un passif avec la Comtesse de la nuit, Alysse était toujours en service à ce moment là, son devoir passait logiquement avant le copinage. En outre, son inquiétude pour Enyale ne trouvera aucune valeur aux yeux de Ligus. - Vous êtes un peu trop garnie pour nos échanges. Je vous demanderais donc de remettre vos armes au soldat Sluck. L'homme ainsi nommé s'approcha pour recevoir sa charge. Ne vous formalisez point, ce n'est que le protocole. Seulement, je suis convaincu que vous ne me dites pas tout, et tant que vous ne m'aurez pas débarrassé de cette certitude, je crains que vous ne soyez mise à l'écart.Parallèlement, dans l'essence profonde de Philëa, une sensation étrange naquit. Comme si quelque chose, ou quelqu'un, fusionnait avec elle. Exactement comme elle le fit avec Althéa quand celle-ci la déposa sur son crâne. Sauf qu'il n'y avait aucun contact physique, enfin... aucun qu'elle ne soit capable de déterminer en l'état. Ce fut seulement lorsqu'elle "entendit" une autre voix que celle de sa soeur résonner en elle, qu'une révélation l'étreignit !-**Il fait si sombre ici...**Une autre Philëa existait, elle pouvait la sentir, elle était si proche et si loin à la fois... Se pouvait-il que elle aussi ait sa Mëily ? Comment savoir ? ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 11 heures 47 ! ~ |
| | | Althéa | Sujet: Re: La cérémonie Dim 7 Mai - 0:50 | |
| Livrant ma version des faits, en ligne droite, comme on me l'avait strictement appris à l'école militaire de la Capitale quand j'y logeais, je n'omettais aucuns détails. Sauf un seul : Celui lié à mon passé et mes origines que m'avait promis de me livrer la Comtesse Sydonie. Je jugeais sur le moment pas nécessaire que cette information ne survienne aux oreilles d'un inconnu, aussi illustre soit-il. Néanmoins, je savais, et j'en avais bien conscience, que j'étais menée du bout du nez avec cette carotte sur mon passé. Peut être que la Comte Vampire avait bien ces dites informations à mon sujet. Ou bien, ne les avait-elle pas et profitait de m'avoir mis le grappin dessus pour m'exploiter afin de m'éloigner suffisamment loin de cette salle. Me donnant un « ordre » express d'aller prendre l'air et me reposer pendant deux heures, pas une seconde de plus. Cependant, au vu de ce qu'il venait de se passer entre ces murs, je ne savais plus ce qui était vrai. Pouvait-elle, d'une manière ou d'une autre, être liée à cet assassinat ? Ou était-ce juste une malheureuse coïncidence qu'une telle chose se soit passée ? Mon esprit était troublé et je me refaisais toute la scène. Depuis mon arrivée ici hier soir, les différentes rencontres que j'avais faites avec ma cousine Elizabeth. Brewen, Rothke, Saelie, l'Inquisiteur Sloac et ainsi que la Comtesse de la Nuit. Hormis l'épisode de l'île flottante, l'assaut sur les îles de Chaara-khole et cette altercation dans les loges des préparations de Dame Enyale avec les membres de la Dague Ensanglantée, il s'était passé beaucoup trop de chose. Tout ces événements, liés tous ensembles, n'avaient aucuns sens... Maintenant que nous devons aussi rajouter à cette longue liste le meurtre du jeune Roi Uldrian, tout avait de quoi faire fumer n'importe quel cerveau non-entraîné et cela nous compliquerai d'avantage la tâche. Il m'était alors d'autant plus difficile de croire à ce parchemin et de laisser la main à cette Kinsy et sa guilde... La panique générale était d'autant plus compréhensible et j'espérai vivement que, à l'extérieur, ce n'était pas trop le chaos. Seul cet homme, trop calme, se tenant devant moi, m'intriguait. Je sentais bien qu'il me considérait comme naïve, beaucoup trop même.... Mais malgré que je ne puisse le contester, il n'avait pas totalement tort non plus. Rien ne m'avait empêché de rester positionnée derrière les portes ou dans le hall. Le seul ordre m'ayant été donné avait été de quitter la pièce de cérémonie. Rien de plus. La comtesse n'avait alors aucunes légitimités à m'ordonner quoi que ce soit malgré ses dires. Ma naïveté avait été agrippée au simple fait d'avoir pu effleurer les potentiels souvenirs de mon passé... laissant ma rationalité et mon objectivité voler en éclat. J'étais donc totalement incapable de savoir si elle se servait de moi ou non, vu que j'étais, visiblement aux dires de Ligus, la seule personne qui aurait été capable d'endiguer cette attaque. Y avait donc tout intérêt à m'écarter le plus loin possible. Les jardins auraient été l'idéal pour limiter l'emprise de mon empathie. Seule la peur générale de la foule et des soldats m'avaient atteint à son paroxysme, lorsqu'elle s'était répandue à chacun d'eux et aux soldats proche de moi à l'extérieur. -**Le papier qu'il m'a donné, sur lequel tu n'as rien sentis de spécial, est très dérangeant pour moi. Je peine à croire qu'il ait été signé par le Roi. Demandant de faire confiance à cet homme, Ligus et à la cheffe d'une organisation criminelle, des gens qui font principalement des mauvaises choses... Ça n'a pas de sens... ! Mais je sens bien que je n'ai aucunes issues et je n'ai rien à me reprocher. Je ne sais pas quoi faire...** Avais-je commencé à expliquer à Philëa afin qu'elle soit un peu moins perdue. Mais je peinais être suffisamment claire sur une telle situation. **Je suis désolée si je suis si brouillon dans mes propos... il m'est difficile de prendre vraiment le temps de tout t'expliquer très clairement tant je dois me tenir prête à réagir à ce qu'il se passe.**Toujours sur mes gardes, surveillant les mouvements autour de moi avec mon ouïe, je ne quittais pas Ligus des yeux. Celui-ci était soudainement peu confiant, voire même craintif à mon égard. Quant à moi, je ne savais toujours pas si je pouvais lui faire confiance ni même s'il était de bonne foi. Néanmoins, des soldats lui obéissaient mais je n'en connaissais aucuns d'eux, je n'étais pas en mesure de savoir s'ils avaient toujours été là. Malheureusement, je n'étais sous la coupe de personne. J'étais certes affiliées à la famille Avelyn par adoption mais je n'étais pas incluse dans la hiérarchie des gardes royaux. À leurs yeux, j'étais même en-dessous du simple garde. Et ce, malgré les surnoms que l'on pouvait m'attribuer... -**Et même si tu pouvais leur parler directement Phi, cela me poserait probablement plus de problème, actuellement... je fais déjà le mieux possible afin d'éloigner un potentiel danger pour te protéger puisque, à ce que je vois, je suis complètement cernée si je venais à les contredire. Il y a plusieurs gardes autour de moi et je suis au milieu d'un endroit où y en a encore plus de garde dehors... je serai incapable de fuir sans risquer quoi que ce soit...**Au moins, une chose que j'étais désormais certaine, c'était que Philëa était loin d'avoir terminé sa croissance et aucunes de ses capacités ou sens végétal n'avaient eu le temps de se développer. Malgré mes demandes d'essayer de sentir son environnement, rien ne lui était parvenu... Oh non, loin de moi l'idée de la blâmer. Ce n'était qu'une simple constatation. J'allais devoir l'y aider à grandir et découvrir ce qu'elle est ainsi que comprendre sa nature. Même si cela prenait en compte de dévorer mon énergie vitale sur le moment. Mais je saurai y faire face... -**Je n'ai malheureusement aucunes informations supplémentaires à te donner sur cet homme. Il ne m'inspire aucunes confiances. Il est... trop calme, trop posé pour une telle situation. J'ai déjà vu des drames autrement plus violents, sanglants et explosifs que ça et la panique était dans le cœur de tout être m'entourant. Personne ne tenait son sang-froid sans laisser transparaître une certaine pâleur ou un regard effrayé malgré un masque de sérénité à toute épreuve. Mais lui... je ne ressens absolument rien... Il s'est même permis une moquerie sur ma naïveté et ne semble porter aucunes considérations au cadavre du Roi à ses côtés...** Avais-je alors soufflé à ma petite sœur perchée sur mon crâne. **Mais l'intérêt qu'il me porte me semble étrange... et mal placé... J'arrive pas à mettre le doigt dessus, je suis une piètre enquêtrice...**Suite à ce monologue intérieur avec ma petite sœur, Ligus manifesta une sorte de contrariété. Frustré à l'entente de ma version des faits. Je voyais bien que soudainement, il me prenait un peu de haut. Comme si je n'avais aucuns droits à poser ce genre de questions. Me faisant froncer les sourcils, il reculait alors de plusieurs pas pour mettre de la distance entre nous deux. Chose que je peinais à comprendre puisque, s'il me connaissait, une telle distance, je pouvais la parcourir en un éclair si cela me chantait. Mais au-delà de ce détail, je pouvais comprendre le réflexe : Il manifestait un manque de confiance cruciale envers mes propos et ma manière, sûrement un peu gonflée, de me permettre de remettre en doute ce parchemin signé de la main du « Roi ». S'ensuivit alors la récapitulation de mon histoire en ces lieux. Me rendant davantage compte à quel point j'avais été naïve et avait agis en-dehors de mes propres principes... Le fait d'avoir été approchée en agitant des précisions sur mon passé sous mon nez m'avait complètement aveuglée. Même si je les aurai obtenues, cette possibilité m'avait mis dans de beaux draps. Ne pouvant que honteusement acquiescer des propos de Ligus, il était évident qu'il en vienne à me demander de me débarrasser temporairement de mes armes tant que j'aurai pas éclaircis le point principal qui m'avait éloigné de tout ce drame. Avais-je vraiment envie de lui révéler la présence de Philëa ? Certainement pas ! Avais-je aussi envie de me retrouver complètement écartée, ou pire, accusée de complicité dans ce meurtre ? Non plus ! Il n'avait non plus pris aucunes peines à me répondre sur ma question quant à la sécurité de Enyale. Lorsqu'un garde s'approcha dans mon dos, comprenant que c'était le moment dans lequel j'allais devoir faire un choix, je soupirai, exprimant toujours cette honte de m'être laissée avoir de la sorte même si, dans un sens, j'avais été heureuse de découvrir l'existence de Philëa. Mais j'avais aussi besoin de savoir ce qu'il se tramait ici mais je n'avais aussi aucunes envies de remettre mes armes à ce garde. Ligus m'ayant fait clairement comprendre que tant que je n'aurai pas éclairé sa lanterne sur ce blanc dans ma narration, il en serait ainsi. Comme le dictait le protocole. J'avais déjà moi-même ôté les armes à des suspects afin que, s'ils étaient réellement coupables, ils ne puissent s'en servir pour s'enfuir ou attaquer autrui. Mais à ce moment là, aussi ironique que cela était, j'avais un doute. Fallait-il vraiment que je les lui donne ? En une fraction de seconde, pour ne pas paraître suspecte, je décidais alors de lui fournir l'information qui lui tenait à cœur pour enfin saisir pourquoi je m'étais éloignée sans pour autant parler de ma petite sœur. Parce que si je voulais entrer dans ce jeu là et découvrir ce qu'il s'était passé ici afin de mettre la main sur le, ou les meurtriers, il allait me falloir lâcher un peu de lest afin de le satisfaire. Après tout, j'étais une elfe centenaire dont personne ne savait rien. Ni les personnes m'ayant recueillies dans la prairie, ni l'orphelinat et ni ma famille adoptive n'avaient su me répondre quoi que ce soit sur mes origines. Jusqu'à aujourd'hui, malgré que mes questions soient restés une obsessions si longtemps dans mon esprit. Mais j'avais toujours fais en sorte de les mettre en sourdines et patienter... qu'un signe allait forcément me parvenir. Néanmoins, j'étais loin de m'imaginer qu'il allait m'empêtrer dans une situation aussi délicate. - La Comtesse avait des informations sur mon passé et mes origines et comptait me les fournir après la cérémonie à laquelle j'avais été congédiée. En l'attente du retour de Dame Elizabeth, j'ai simplement suivis l'invitation de la Comtesse à patienter dans les jardins. Commençai-je alors à lui annoncer, espérant que cela suffirait à calmer son inquiétude à mon égard. Après avoir servis plus de deux cent ans la Cité de Nandis, sa Royauté et ses citoyens sans faillir, je me suis laissée aveugler par cette déclaration... Sentant bien que j'étais sur le bord d'une falaise et que je voyais venir ma chute, le moment où j'allais briser un de mes principes, j'avais lâché un peu prise pour lui donner l'information qu'il désirait. Ainsi dans l'espoir d'avoir un peu de liberté et, d'une quelconque manière, réussir à me sortir de ces murs sans devoir créer une altercation avec les autres gardes. Non pas que je ne me sentais pas capable de réussir à m'enfuir, avec un peu de chance, mais ce n'était pas la question. Je me rendais bien compte que, en plus de deux centaines d'années à servir ma famille ou d'autres ayant requis mes services, je n'avais jamais vraiment pris le temps de penser. De réfléchir par moi-même et être confrontée à une situation comme celle-ci où j'étais littéralement seule. J'avais passé mon existence à me sentir redevable. Certes, j'avais déjà désobéi à des ordres de mission mais c'était dans le feu de l'action du combat et j'avais sauvés des vies à ce moment là. J'avais agis par instinct. J'étais une tête brûlée, aveuglée par mes principes de tenter de sauver absolument tout le monde. Mais ce coup-ci, je devais me sauver moi-même et j'étais incapable de savoir quoi faire. J'avais certes fais la promesse de protéger Philëa, sur ma tête, de tout mon être... mais je voyais bien que en ce qui concernait ma propre sécurité, j'étais complètement démunie. J'avais passé ma vie à me dévouer aux autres. À prier Erinä et Xiris... À suivre ce que l'on me demandait de faire, constamment. A donner toute mon énergie à quiconque avait besoin d'aide. Me nourrir et reprendre des forces que pour soutenir la cité et ses habitants. Mais maintenant que je portais ma main à mes fourreaux pour les détacher de ma ceinture et les tendre au soldat derrière moi, j'étais prise d'une crainte profonde. Tenants ma ceinture à bout de bras, fermement, à laquelle mes deux épées pendaient, je me tenais prête à réagir suffisamment vite pour m'en saisir si quoi que ce soit viendrait à arriver. Le garde sentirait une petite résistance au moment de les saisir, s'il venait à le faire. Mais j'étais clairement en train de démontrer à Ligus que je lui avais fournis ce qu'il lui manquait. J'attendais de lui à ce qu'il me laisse mes armes après lui avoir fait comprendre que je ne souhaitais pas m'en prendre à qui que ce soit ici et que j'étais la première à me culpabiliser de mon absence au moment des faits. Serais-je seulement capable d'attaquer quelqu'un sans en avoir reçu l'ordre de le faire ? J'avais jamais dégainé mon épée sans que cela ne soit autorisé. Ni tuer quelqu'un. J'avais toujours chercher à blesser et mettre hors d'état de nuire pour qu'il soit capturé et enfermé. Jugé par la justice de la capitale. En tant qu'étrangère dans cette cité de part ma nature d'Elfe, je ne me voyais pas abattre des humains... ni même de les juger moi-même. De l'extérieur, n'importe qui trouverait ma situation similaire à la vie d'une prisonnière. Sauf que ma prison, c'était une cité entière et non pas une cellule de deux mètres carrés. Désormais, j'attendais la réponse de l'homme de la situation qu'était Ligus. Mes pensées fusant dans tous les sens, Philëa pouvait aisément sentir mon manque de confiance. La crainte que j'avais soudainement. Mais même si j'étais perdue dans cette nébuleuse qu'était ma personne, je me tenais prête à réagir pour mettre hors de danger Philëa. Mes épées toujours à portée... -**Il me demande de lui donner mes armes... Je n'ai absolument pas confiance mais... je n'ai pas le choix. Je ne sais pas quoi faire... je les ai toujours en main mais j'ai des doutes. Même si rien ne semble être un danger direct pour moi, pour nous, j'essaie de nous sortir de là histoire d'être un peu à l'écart de tout ça en gagnant un minium leur confiance...**Pour la première fois, j'avais peur pour moi-même. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 11 heures 48 ! ~ |
| | | Philëa | Sujet: Re: La cérémonie Dim 7 Mai - 10:44 | |
| Mëily tentait de m'expliquer du mieux qu'elle pouvait la situation dans laquelle elle se trouvait, mais malgré tout, cela restait très opaque pour moi. La complexité de son monde commençait presque à m'effrayer, je lui fis comprendre que j'étais tout à fait d'accord sur le fait qu'il était normalement impensable de recommander des gens qui faisaient principalement des mauvaises choses... Cependant, je décidai d'émettre une hypothèse : -** Est-ce qu'un méchant ça reconnait plus facilement un autre méchant parce qu'il en a l'habitude d'en être un ? ** Je ne savais pas trop ce que je racontai mais pour moi cela avait un semblant de sens : quelqu'un qui trempait régulièrement dans la malveillance devrait la reconnaitre plus facilement qu'un gentil, comme un irréprochable soldat comme Mëily ? Bien que cette dernière devait y faire face de temps en temps, les circonstances actuelles semblaient totalement la dépasser. **Peut-être devrais tu le laisser mener, et surveiller ses soupçons ? **Ne pas pouvoir m'exprimer directement me frustrait mais d'après ma Gaieté, cela poserait davantage de problèmes, je ne voyais pas cependant en quoi on douterait d'une petite fleur... N'étais-je pas un bon témoin ? De ce que je comprenais Mëily se sentait aussi coincée que moi dans mon bourgeon. **Alors...ne fais rien. Tu es une gentille qui n'a rien à se reprocher ! Tu dis qu'il est trop calme mais l'inverse serait suspect non ? Il a été "nommé" il se doit d'avoir une attitude sur laquelle se reposer. Ne t'en fais pas, s'il est mauvais, cela s'en ressentira forcément à un moment, suis le de près ! ** Tentai-je de la rassurer tendis que ses émotions s'emballaient dans un vif stress, de la peur ? C'était si inquiétant de ne pas avoir ses armes ? J'essayais de me caler sur son flux pour tenter de la détendre. ** Ne crains rien, tu es une fière protectrice, respectée, ils n'ont rien contre toi parce que tu es innocente ! Ils veulent tes armes ? Je ne sais pas ce que c'est mais qu'ils les prennent, ça ne change rien à ce que tu es, à ce que tu as fais ou pas fais. ** affirmai-je avec force. ** Ils finiront pas te laisser tranquille et tu pourras vite refaire tes trucs de soldate **Mes sens remarquèrent soudainement une présence différente, mais c'était faible, un effleurement. Ce n'était pas du tout pareil des sensations que j'avais ressentis avant que ma sœur ne découvre la mort du roi, quand les gens étaient affolés. Je décidai de l'avertir, on ne sait jamais, c'était peut être crucial. -** Mëily, Mëily ! Il s'passe un truc ! J'crois que j'perçois quelque chose ! ** Dis-je précipitamment, excitée par cette nouveauté, avant de m'inquiéter, et si c'était dangereux ? Pourrai je m'en échapper ? Mais étrangement cette essence ne me paraissait pas hostile, j'aurais dit même qu'elle était quelque part familière. Je me focalisai dessus, cherchant à m'y connecter pour pouvoir identifier ce que c'était. Plus j'arrivais à m'y relier, plus j'avais un sentiment de déjà vu. Mais où ? Je farfouillai dans ma petite mémoire et courte expérience. Une lumière se fit dans mon esprit et une évidence apparut : C'était presque comme ma première rencontre avec ma Gaieté ! Est-ce que c'en était une autre ? J'avais le droit à une deuxième Mëily ? Pourtant, je n'arrivai pas à la localiser précisément, mais je savais que mes racines ne pouvaient l'atteindre. **- Dis, il y a une personne qui te ressemble non loin de toi ? Car ça fait un peu toi mais sans l'être... J'arrive pas à savoir où elle est... Elle a l'air petit en tout cas... ** J'ignorais comment mieux la décrire, je savais ma demande vague. ** Désolée je ne sais pas comment spécifier davantage.. Patiente encore un peu, je devrais bientôt pouvoir la contacter** Je finis enfin par m'accorder à cette essence. J'attendis un peu, ne sachant pas comment l'aborder. Je ne savais pas non plus si elle m'avait repéré. Une petite voix s'éleva, Il fait si sombre ici... disait-elle. ** Hein ? Comment tu sais qu'il fait noir chez moi aussi ? ** voulus-je lui dire. Silence. **Oups, pardon sœurette, c'était à l'autre que je demandais...erreur de connexion ! ** réalisais-je gênée. La phrase de cette inconnue continuait de résonner en moi. L'écho de la souvenance me révéla enfin pourquoi elle me semblait aussi similaire... ** Mais, mais, t'es comme moi ?! ** lui dis-je interloquée. Je m'attendais à parler à un gens du style de Mëily, pas à une autre rivale de fleur ! ** Qui es tu ?! C'est quoi ton nom ! Tu veux quoi ?! ** ne pus-je m'empêcher de la brusquer, ** Si tu veux une Gaieté, file t'en trouver une autre ! Mëily est déjà prise par moi même : Je suis Philëa ! ** Concluai-je fièrement. Non mais oh ! Pas question de la prêter ! Je finis par me calmer. Puis donnais des nouvelles à Mëily ** C'est une fleur... C'est nuuuul... ** lui dis-je à contre cœur, boudeuse et inquiète qu'elle cherche à la trouver pour me remplacer... Puis je cherchai de nouveau le contact avec la nouvelle venue ** Où es tu ? Dans ta graine ? ** lui demandai je mielleusement. Je tenais à la localiser pour ne pas qu'elle rencontre ma Gaieté... Cependant la curiosité me tenaillait et sans vouloir l'avouer, j'étais bien contente de pouvoir découvrir une autre entité à qui parler directement. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 11 heures 48 ! ~ |
| | | P.N.J | Sujet: Re: La cérémonie Ven 29 Sep - 16:07 | |
| Embarrassée sans pour autant se donner l'air coupable, la Gardienne prit soin de réfléchir sa réponse. D'une octave plus douce, Alysse confia à Ligus que la Comtesse de la nuit parvint à stimuler sa curiosité en faisant allusion à cette part d'ombre qui la suivait depuis l'enfance. Manifestement euphorique, celle-ci en aurait oublié son devoir. Flâner dans les jardins royaux après avoir été publiquement humiliée par le Roi, en voilà une idée... qu'elle est bonne ! Ce qu'elle ajouta par la suite néanmoins, amusa beaucoup l'enquêteur. Sous couvert d'une dévotion inébranlable sur près de deux siècles, l'Elfe pouvait bien se permettre une petite marche spirituelle. Comme quoi, même la crème de la crème pouvait tourner. Toutefois conscient que celle-ci peinait à remettre son arsenal, comme si le protocole lui-même l'avait déserté, Ligus opta pour le fait d'alléger l'atmosphère. - Le crime que l'on redoutait a été commis, et l'assassin s'est volatilisé. Pour l'échange à venir, outre le fait de détendre votre ceinture par leur poids, vos armes ne vous seront d'aucune utilité. Je gage que par principe de courtoisie, vous donniez suite à ma demande. Puis d'un ton plus léger, il conclut : Si cela peut vous y aider, je vais également me délester de ma canne. Moquant la situation en se mettant au niveau de l'accusée, même si pour cela il devait se priver d'un appui salutaire, l'homme ne laissait guère le choix à son interlocutrice. Intimidé par la légende de l'Oiseau bleu, le soldat en charge de récupérer les épées, eut beaucoup de mal à s'y résoudre. Si bien que la Gardienne dut écarter ses propres mains des biens qu'elle se refusait jusqu'alors de lâcher, pour que Sluck accepte finalement de se retirer. Cependant, sous l'insistance de Ligus, ce dernier dut faire un crochet afin de le délester de sa canne. À la suite de quoi, celui-ci disparut au détour d'une colonne.- Pardonnez son manque de professionnalisme. Reprit l'enquêteur en parlant du garde qui venait de les quitter. Il n'est dans les ordres que depuis deux semaines, vous comprendrez donc que face à deux siècles, il y a comme un gouffre qui vous sépare. Le sourire aux lèvres, l'homme poursuivit. Au fil des âges, vous êtes devenue la muse d'un certain nombre d'auteurs. Des ouvrages contant vos aventures au coeur de la cité ont même traversé l'océan pour gonfler la pile de livres qui jouxtait ma paillasse. Mais mon préféré a toujours été le roman d'Igor Ragedent. Un éponyme douloureux, je vous le concède. Ironisa Ligus, manifestement embarqué dans un monologue. Toujours est-il que ; "Et si...", vous dépeint comme une femme ayant fait le choix de la famille, au lieu de l'armée. Vous trouvez un mari merveilleux, et donnez naissance à trois glorieux enfants. La force du bouquin réside en sa capacité d'instaurer un véritable parallèle entre la fiction issue de l'esprit d'Igor, et la réalité des faits. Peu avare en détails, l'auteur souligne avec une plume remarquable, toutes les conséquences de votre absence en tant que Gardienne. Puis sur un ton plus grave, il ajouta : En somme, à défaut de jouir de rapports détaillés, je pense avoir une vague idée de toute l'étendue de votre contribution au sein de Nandis.Boitant douloureusement jusqu'au cadavre du Roi, Ligus enchaina d'une voix assurée : - Cette matinée était l'instant propice pour vous montrer au sommet de votre art, Alysse. Vous n'aviez encore jamais eu l'occasion de protéger les puissants, une Reine en devenir, et son futur époux. Quoi que fusse votre passé, cela ne justifie en rien un tel manquement ! Vous vous êtes engagée auprès de celles et ceux qui sollicitent votre protection, votre voeu vous oblige à l'altruisme. Vous ne devez penser à vous qu'en dehors de vos heures de service. C'était à vous de fixer en temps et lieu, le rendez-vous avec l'envoyé de la Comtesse ! La colère avait tendance à rendre ses mots plus tranchants encore. En faisant porter pâle l'inconfort de votre fonction, tout en chargeant Sydonie pour votre permission de folâtrer, l'image que vous renvoyez n'est guère plus que celle d'une lâche !Une lâche peut-être, mais un assassin, surement pas. Il était temps que la Gardienne sache à qui elle avait à faire. - Je vais vous étonner, mais nous sommes relativement semblables, vous et moi. Nous avons tous deux fait le choix de conserver notre indépendance. Vous choisissez les quartiers où faire vos rondes, je choisis mes enquêtes. Ce ne sont guère les exemples qui manquent. Ce qui m'amène à la proposition que je vais vous faire. Froissant le vêtement qui couvrait sa jambe meurtrie, l'enquêteur regarda sa vis-à-vis droit dans les yeux. J'ai l'intime conviction que vous n'y êtes pour rien dans ces noces funèbres, aussi je vous donne le choix ; vous vous mettez à mon service afin de mener l'enquête à mes côtés, ou bien, vous allez en prison le temps que celle-ci soit résolue. Bien que cela donnait l'illusion d'un chantage, il n'en n'était rien. Attendez avant de me répondre. Si vous optez pour le fait de me suivre, c'est aussi vous afficher comme coupable au yeux de la population. Tandis qu'au cachot, vous demeurerez pure et innocente dans l'esprit de ces gens. Votre Destinée vous appartient, Alysse.Althéa était peut-être en galère, mais Philëa n'était pas en reste non plus. Car après avoir littéralement bombardé cette petite voix qui avait résonné en elle, voilà que celle-ci lui répondait...-**Comme toi ?** Objecta confusément l'écho. **Je n'ai aucune envie d'être gaie, et je ne veux rien de ce qui t'appartient. J'aimerais juste savoir où je suis, pourquoi aucune lumière ne filtre ?** Plusieurs secondes s'écoulèrent, avant que de nouveaux mots ne viennent compléter les précédents. **Je n'ai pas de nom, je suis, c'est tout. Quant à ce que je veux... je ne sais pas trop. Il fait nuit, mais le soleil ne me manque point. Il y a des vibrations régulières tout autour de moi, comme si je me trouvais à l'intérieur d'une coque vivante, sans que je ne sois en mesure de la déterminer.** Puis elle conclut : **Philëa, c'est ça ? tu es la première que j'entends, et j'ai comme l'impression que tu seras aussi la seule. Si tu pouvais me parler encore un peu, je t'en serais très reconnaissante...**¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 11 heures 54 ! ~ |
| | | Althéa | Sujet: Re: La cérémonie Dim 8 Oct - 0:00 | |
| De l'extérieur, je semblais calme, posée et imperturbable. Mais intérieurement, c'était une toute autre histoire. J'étais craintive, je faisais tout mon possible pour ne pas le dévoiler. Même si mon corps devait probablement me trahir par quelques tic de comportement. J'étais malheureusement trop expressive naturellement pour réussir à me camoufler complètement. Mes réflexions fusaient dans tout les sens et Philëa me faisait part des siennes. C'était un véritable capharnaüm d'échos de paroles et de pensées qui se répercutaient dans ma tête... Fort heureusement, j'étais habituée à ce genre de situation et parvenait à faire la part des choses et me concentrer sur l'essentiel. Il m'était quelque fois arrivé d'avoir des missions en ville avec un magicien usant de télépathie pour me communiquer les informations essentielles sur le terrain. Très souvent en pleine action. Donc j'étais un peu rodée à la tâche. Même si celle que je vivais actuellement était nettement plus explosive... Le moindre faux pas supplémentaire pouvait potentiellement être très néfaste pour moi ainsi que salir la réputation de ma famille. Je me devais d'être extrêmement prudente. Prêtant une attention à ce que me disait ma sœur, prenant note du moindre de ses conseils, aussi niais soient-ils, ils suffisaient à ne pas me laisser aller au pessimisme et à tenter de rester avec l'esprit clair. Mais je ne pouvais cependant pas prendre le temps de me confier à elle de manière très claire et concrète quant à la situation dans laquelle j'étais impliquée. Il me fallait du temps devant moi pour aussi lui expliquer, voire illustrer du mieux que je pouvais, chaque chose ou concept qu'elle ne comprendrait pas. Ce même temps que je ne possédais pas... -**Merci Philëa...**Mais ne pouvant guère plus me perdre dans mes réflexions, je devais me séparer de mon équipement. Non pas que cela me dérangeait au vu de la situation, mais je n'étais pas à l'aise d'être dépossédée ainsi à pareille situation. Malgré la présence des gardes autour de moi, ma conscience me hurlait de ne pas céder à cette pression. Je ne connaissais aucuns d'eux et je préférai pouvoir compter qu'en mes propres capacités si quelque chose venait à arriver de nouveau. Ce mal être qui me perturbait avait été très nettement ressentis par Ligus qui, voyant que je peinais à me défaire de mes épées, en vint à se priver de sa canne en la donnant au garde se tenant face à moi. La honte ne tarda pas à m'envahir, un soupire m'échappant. Je me décidais alors de déposer mes lames dans les mains du soldat Sluck, mon regard plongé dans le siens, appuyant mon geste pour lui faire comprendre d'en prendre soin. Ce fut à cet instant précis, détachée d'une partie de moi-même, que le destin se décidait de me mettre une nouvelle couche de pression avec une interpellation soudaine de Philäe. Alors qu'au même moment, Ligus s'était lancé dans un nouveau long monologue. Décidément, tout s'emboîtait parfaitement pour tenter de me faire perdre pied... Ainsi donc, ma sœur, elle aussi, avait une voix qui lui parlait ? Visiblement, elle était la seule à la percevoir vu que je n'avais rien ressentis ou entendu en provenance d'elle. -Il n'y a aucuns soucis à cela. Déclarai-je alors au propos de Ligus faisant mention du manque d'expérience de Sluck, fixant le garde et lui adressant un sourire rassurant. Moi-même j'avais été dans ces états là à mes débuts, je ne pouvais lui en tenir rigueur. Si vous êtes là, c'est que vous en avez les capacités. Ayez foi en vous et votre serment. Et rendez cette canne à Messire Ligus, je vous en prie...Hochant la tête, je m'éloignais alors de ce dernier pour rejoindre Ligus qui avait pris quelques pas d'avance. Ma sœur me demandant alors s'il y avait quelqu'un dans mon paysage proche qui pourrait me ressembler. Mes yeux balayèrent la pièce à la recherche d'un individus qui pourrait correspondre et qui serait intéressé par Philëa. Mais je ne vis rien. Même mon empathie ne semblait pas repérer une quelconque onde pouvant m'y aider. Soit cette personne était invisible, soit juste hors de la salle de cérémonie et avait ressentis la présence de la fleur sur ma tête. Je fus alors désolée que je lui répondis : -**Non, je ne perçois ni ne vois personne d'autre pouvant nous ressembler là où je me trouve. Peut être que cela vient de toi, non ? Vu que je ne l'ai pas du tout entendue...** Ce fut qu'après avoir décoché cette réponse à Philëa que je me focalisais pleinement sur le monologue de Ligus. Ce dernier ayant alors déclaré que j'étais devenue la muse de beaucoup d'écrivain. Malheureusement pour moi... Mais c'était sûrement dû à ma fâcheuse tendance de me défiler lorsque les bardes, journalistes ou écrivains venaient m'accoster. Justement afin d'éviter d'avoir à répondre à leurs questions. De ce fait, leur imagination ne pouvait que laisser germer ce genre de chose... Et certains étaient malencontreusement très productifs et peu regardant sur l'importance que je portais à ma vie privée. Un frisson glacial parcouru mon échine lorsque l'enquêteur évoqua l'un de ces romans. L'un de ceux que j'avais probablement le plus en horreur. Celui qui évoquait alors tout ce qui aurait pu se passer si j'avais fait le choix de fonder une famille plutôt que de m'être enrôlée en tant que soldate. En soit, je ne reprochais pas l'envie d'imaginer les « Et si... » mais cela me procurait une certaine gêne. Un inconfort particulièrement désagréable. L’idée même de l'imaginer, ou le supposer, vu que je ne m'étais jamais intéressée à la question et que je m'en étais même interdis, pouvait limite me faire des reflux. Mais loin de moi l'idée de le faire censurer ou l'interdire à la lecture. Après tout, qui étais-je pour m'y opposer ? Qu'une simple soldate, justement. Il m'est complètement impossible de mettre un frein aux idées farfelues de ces auteurs et de les empêcher d'écrire des nouvelles ou romans sur ma pomme. La seule chose que je pouvais faire, c'était clairement de n'y porter aucunes attention et restée concentrée sur la ligne toute tracée que je m'étais faite et ne pas en dévier. Mais même avec ça, galvanisées par ces satanés bouquins, j'ai eu à me défaire de nombreuses personnes s'étant imaginées pouvoir me conquérir et me demander en mariage. De manière souvent bien impromptue. Alors lorsque Ligus mentionna ce bouquin, je redoutais alors le moment où il allait me sortir une déclaration loufoque. Pourquoi avait-il des livres sur moi ? Je n'avais rien fais qui mérite une telle attention. Mais ce Ligus savait manier ses mots et parvint à me faire passer par cette phase de gêne pour me faire replonger tout aussi vite dans la culpabilité et le remord le plus terrible. Alors même qu'il semblait s'être amusé à me confier avoir lu les romans sur ma personne, résumant l'un d'eux rapidement, il m'embrochait littéralement. M'accablant de mes tords. Je compris bien assez vite qu'il n'avait pas mentionné n'importe quel livre. Il avait précisément pris « Et si... » qui s'illustrait parfaitement à la situation dans laquelle nous étions. Et si je n'avais pas négligé ma tâche, que se serait-il passé ? Et si j'avais été plus intransigeante avec la Comtesse quand elle m'avait ordonné de prendre une pause, le meurtre aurait-il eu lieu ? Et si j'avais pas quitté la pièce malgré la sommation du Roi ? Et si le Roi était vraiment le Roi ? On pouvait aller loin avec des « Et si... »... Mon cœur battant la chamade, ne répliquant absolument pas à ses propos. Mon corps se serait posé un genou à terre si je l'avais laissé faire mais je restais droite, même si je devenais extrêmement pâle et de la sueur perlant doucement sur mon front. J'avais la sensation dès le départ de faire face à quelqu'un d'important mais par ces mots, il m'était évident que je n'avais vraiment pas affaire à quelqu'un sortis de nulle part. Mais devais-je pour autant lui faire entièrement confiance ? Malgré les reproches justes dont il me fit part, le fait qu'il soit engagé par la guilde me dérangeait fortement. Cette même guilde contre laquelle j'avais pu lutter à maintes reprises... Alors lui faire confiance ? Non, pas entièrement. Je devais savoir ce qu'il se tramait là-dessous. Néanmoins, pour le moment, j'étais drapé de culpabilité et de honte. Je sentais la lourdeur des regards posés sur moi, rien qu'ici. Qu'en serait-il alors à l'extérieur ? Je n'avais cure de mon image à moi, j'étais soucieuse de celle de ma famille si mes erreurs venaient à l’entacher. Je parvenais à sortir aucunes réponse tant il enchaînait dans son monologue. Ainsi, je préférai réussir à reprendre le contrôle de moi-même et le laisser terminer pour me recentrer sur le moment présent. Dans tous les cas, je ne sais même pas ce que j'aurai pu dire. Mon expression corporelle était telle que cela se voyait à quel point le poids était lourd pour moi. Que j'étais consciente des lourdes erreurs que j'avais commises. Déglutissant longuement, voici alors venus le moment d'une décision à prendre. Pour le moment plutôt rassurée de savoir qu'il était convaincu que je n'étais coupable que d'avoir négligé mon rôle et non de complicité à ce meurtre. Et quel choix ! Ou devrai-je plutôt dire « quel non-choix » ! Les deux mèneraient au même cas de figure concernant ma personne. Sauf que dans l'un d'eux, en me fiant à ses dires, je pourrai aider et rattraper mon erreur en l’accompagnant dans l'enquête. Car quoi que je choisisse, dans les deux possibilités, je serai vue comme coupable de par ma simple présence sur les lieux et la négligence dont j'ai fais preuve. La mise en prison mettrait de toute manière le doute. Si j'étais vraiment innocente, qu'il en était convaincu intimement, y aurait aucunes raisons que j'y sois conduite. Il m'était difficile d'imaginer cependant d'être affichée comme coupable par le simple fait de décider de le suivre dans l'enquête. Si un tel inspecteur décidait d'une telle chose, c'était que mon innocence aurait été prouvée, non ? Alors pourquoi ? M'embrouillais-je l’esprit pour rien ? Ou alors comptait-il m'utiliser sans me le dire directement mais de manière détournée ? Forcément. Je n'y voyais pas d'autres éventualités... Allais-je vraiment servir de bouc émissaire ? Me renfermant complètement dans mes songes, fixant Ligus droit dans les yeux, je tentais de peser le pour et le contre mais je n'y parvenais pas. Pourrai-je seulement décider de le suivre ? Oui, complètement, je pourrai tenter de laver mon honneur en tentant de réparer mon erreur et lever le voile sur ce drame. Mais être enfermée ? J'avais plus de mal avec cette idée. C'était comme accepter de me complaire dans une certaine facilité mais aussi d'accepter d'avoir commis une faute au vu du déshonneur que j'ai versé sur ma fonction de Gardienne. Pourtant, j'en avais déjà commise mais pas avec une telle gravité. Il fallut que mon destin se joue de moi, que mes émotions me fassent perdre pieds pour sceller mon sort dans cette histoire. Quoi que je fasse, je serai drapé de ce déshonneur et culpabilité. Que ce soit envers moi-même ou aux yeux de toutes personnes vivant dans cette cité. Mais cette proposition pouvait aussi s'avérer être un piège... Il était grand temps que je me décide et que je scelle la suite de mon existence dans cette cité. - Je ne peux contredire aucuns de vos propos, Ser Ligus... Comme vous l'avez dit, j'ai jeté l'opprobre sur ma fonction et mon vœu de Gardienne. J'attache peu d'importance à mon image, tout ce qui m'importe, c'est Nandis et ma maison. Je peux autant choisir de vous suivre que de me laisser être enfermée. Dans les deux cas, je veux racheter mes fautes mais je désire aussi que le voile soit levé sur ce drame. Laissez-moi vous suivre ou enfermez-moi. Je n'ai aucuns doutes sur le fait que l'avis d'une Gardienne, qui a déshonoré son serment, puisse avoir la moindre valeur ni le droit de choisir son sort...C'est alors que, laissant aller mon corps, je posais un genou à terre face à Ligus. Par pur principe et volonté de découvrir ce qui se trame là-dessous. - Je m'en remets à vous sur ce choix, c'est votre enquête et je n'ai nulle envie de la parasiter si vous n'êtes pas entièrement convaincu que je sois innocente. Mais sachez que si vous choisissez de me prendre sous votre aile pour l'enquête, je ferai tout pour vous aider à lever le voile sur ce qu'il s'est passé ici. Même si ma parole doit avoir peu de poids désormais... Si vous décidez de m'enfermez, je purgerai la peine que vous m’infligerez en conséquence. Telle est le prix d'avoir trahit mon vœu et la confiance que l'on a mise en moi.Visage face au sol, j'attendais alors le verdict. Je savais bien qu'il m'avait dit de faire un choix mais ce n'était pas mon enquête et il est mon supérieur. Je me voyais mal saisir un choix à ce moment là, au risque de me faire prendre dans un piège et je n'avais qu'une piètre opinion de mon image. Si je pouvais tout prendre sur moi pour éviter des désagrément à ma famille, je le ferai. Les gens pouvaient me voir comme il le souhaitait. Ce qui m'importait était de venir en aide aux personnes dans le besoin et j'avais failli à cette tâche aujourd'hui. J'avais craché à la figure de mes principes et je ressentis une vague de honte quand je me rappelais dire à Sluck d'avoir foi en son serment. Je ne me voyais pas décider en fonction de l'image que cela allait projeter de moi mais plutôt d'une décision censée et rationnelle de Ligus. Quoi qu'il allait se passer à partir de maintenant, je l'aurai cherché. Philëa pouvait alors sentir un cocktail d'inquiétude, de peur, de doute mélangé à une certaine détermination. -**Philëa, tu as trouvé d'où venait cette voix que tu entendais ?** Lui demandais-je alors innocemment, sans évoquer ce qu'il se passait de mon côté, en l'attente du verdict de Ligus. Car quoi qu'il puisse se passer désormais, ce serait forcément une situation extrêmement compliquée. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 11 heures 56 ! ~ |
| | | Philëa | Sujet: Re: La cérémonie Jeu 2 Nov - 10:47 | |
| J'ignorais s'il y avait un mot pour ce méli-mélo d'émotions qui m'envahissait : excitation, inquiétude, déception, étonnement. Elles se chevauchaient ou s'alternaient en fonction de ma concentration et selon l'essence à laquelle je me connectais. Je réalisai enfin les difficultés qu'éprouvait Mëily lorsqu'elle communiquait avec l'extérieur et moi en même temps : la galère ! Je me demandais d'ailleurs comment elle s'en sortait avec son gens, son... Ligus ? C'était ça son nom ? J'avais un doute -** Tu t'en sors avec ton gens ? ** Même si j'avais bombardée de questions l'inconnue, j'avais comme ressenti une sorte de frisson, il ne provenait pas de moi, je n'avais pas froid mais il y avait une sorte d'inconfort. J'en déduisis que son interlocuteur avait évoqué un truc qu'elle n'avait pas apprécié car elle disparut pour se modifier en culpabilité. Cet émoi là ne me plaisait pas du tout, son vis à vis ne devait vraiment pas être sympa, et ce désagrément me contaminait, tant et si bien que ma brusquerie envers l'autre en avait été amplifiée. Notre lien était puissant, en tout cas j'en étais convaincue, aussi lorsqu'il me sembla reconnaitre la honte et la peur, je me dis que non, ça suffisait ! Je me concentrai sur des pensées positives, j'ondulai mes racines pour tenter de la masser, de la détendre. Tandis que je m'évertuais à nous relaxer, j'essayais de suivre la fleur. J'avais bien retenue qu'elle ne voulait pas ma Gaieté et cela m'aida à me décompresser. C'était une bonne nouvelle et j'espérait que Mëily le ressente . Calme, je renseignai cette voix. - ** Tu es du même genre que moi, une... plante. Une fleur pour être plus exacte. Mais tu ne l'es pas encore tout à fait, comme moi. D'après ce que tu me dis, tu es encore dans ta graine. Moi je suis au stade bourgeon, donc au-dessus de toi et juste avant d'être fleur, j'ai trop hâte !** J'attendis sa réaction, elle semblait très ignorante. J'en profitai pour jongler entre les conversations - **Elle est bizarre. Elle n'a pas l'air de savoir où elle est ni qu'elle est une fleur...Et elle n'a pas de nom.** J'attendis qu'elle digère ces petites informations puis lui donna mes autres déductions. ** Pour moi elle est dans sa graine, et peut être aussi portée par une autre Gaieté car elle décrit comme du mouvement autour de sa coquille** Je réfléchis un instant. Si elle pousse, on saura ! - ** Si elle germe comme moi avec toi, on pourrait savoir avec qui et où elle est, je vais la conseiller. Et toi, ça va ? **- ** Tu as l'air tellement perdue ** constatai-je ** Tu devrais te mettre aussi à pousser ! Si tu es sur une Gaieté tu pourras communiquer aussi avec elle** Je patientai, espérant qu'elle y arrive afin qu'on mette un terme à un mystère. ** Allez, dépêche toi d'éclore ! ** l'encourageai-je. ** Et tu n'as pas une idée de nom pour toi ? Moi c'est ma sœur Mëily qui me l'a offert ** lui indiquai je, fière, et aussi je l'avoue, pour la faire jalouser un peu. Pas seulement par narcissisme mais pour lui donner la motivation de rencontrer sa Gaieté. J'étais super curieuse et je me disais que si elle aussi était liée, je lui prouverai que j'avais la meilleure des Gaietés avec moi. L'instinct de compétition me gonflait à bloc et ainsi, de manière plus ou moins intentionnelle, je puisais un peu plus d'énergie de ma pauvre Mëily pour accélérer mon épanouissement. Quelque part ce sentiment de rivalité devrait la dynamiser contre ce Ligus, non ? ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 11 heures 57 ! ~ |
| | | P.N.J | Sujet: Re: La cérémonie Dim 2 Juin - 18:28 | |
| Sous le poids de la réalité, la légende de l'Oiseau bleu s'effondra. Ainsi dépossédée de ses jambes, baisant presque le sol qui la portait, Alysse s'abandonna au bon vouloir de Ligus. La silhouette tordue de l'homme surplombait la puissante Gardienne forgée par deux siècles de métier. La déception voilait son visage désenchanté. Comment une guerrière pouvait être si peu combattive ? Bien sûr que l'enquêteur comprenait les motivations de la prévenue, mais sa reddition tenait plus du spectacle que d'une réelle remise en question. Songeant alors à ses prochaines paroles, Ligus s'attarda un instant sur le fameux bourgeon qui trônait sur le crâne de l'Elfe. L'air de rien, cet élément perturbait beaucoup notre homme de l'ombre. Bien que sa présence corroborait les dires d'Alysse quant à son escapade dans les jardins royaux, une pièce du puzzle venait tout de même à manquer. Où l'avait-elle cueilli ? Et surtout, pourquoi l'avoir cueilli ? En l'arrachant ainsi à la terre, le végétal n'avait aucune chance de s'épanouir. Ligus ne s'expliquait pas cet acte, surtout de la part d'une Elfe dont le pseudonyme s'illustrait sous l'apparat d'une fleur. L'homme n'en dit rien cependant, en jaugeant l'aspect " caillé" de la Gardienne, il savait qu'il n'en tirerait rien de plus. Surtout si cette dernière prit soin d'éluder le sujet au moment où l'enquêteur mit le doigt sur ce détail dans sa chevelure. Et puisque l'Elfe avait jugé bon de lui remettre les clés de son Destin, Ligus, en bon joueur qu'il était, se prêta au jeu. - Relevez-vous ! S'agaça l'enquêteur. Si c'est la dignité qui vous incombe, ce n'est pas la soumission qui vous y aidera. Faites face à ce qui vous arrive comme votre fonction l'exige ! Les légendes ne rampent point devant les Mortels. Gronda t-il sous le joug de la déception. En me confiant votre sort, Alysse, vous venez de vous priver de toutes revendications futures. Ajouta Ligus tout en ordonnant par le geste, le retour de sa canne. Vous allez venir avec moi en tant que suppléante, vous ne parlerez que si l'on vous questionne, et vous battrez que si la situation l'exige. En d'autres termes, Althéa était rétrogradée au rang de bleusaille, au moins pour le temps de l'enquête. Entretemps, le soldat Sluck rendit le tuteur à son propriétaire, avant que ce dernier ne l'invective de s'en aller quérir les biens d'Alysse. À partir de là, tout s'enchaina ! Un groupe de quatre personnes à l'aspect atypique fit son entrée, puis rejoignit Ligus qui venait de taper de la canne contre le marbre. L'enquêteur profita alors de ce moment pour faire les présentations : - Alysse. L'alerta t-il d'un ton beaucoup plus avenant. Voici Adalon. Une silhouette encapuchonnée et gantée s'avança alors. Son visage demeurant dans l'ombre de son vêtement, son expression se fendit d'en sourire qui perça les ténèbres. Tenant plus de la présence que de l'humain, Adalon resta planté devant la Gardienne sans mot dire. Jusqu'à ce qu'une voix amusée ne s'élève depuis le dos de l'homme mystère, le bouscule, et n'empoigne la main d'Althéa. - Arrête ton char Adalon ! Elle est douée d'empathie hein... Surenchérit le blondinet qui venait de lui ravir la place. Salut ! Aboya t-il en secouant violemment le bras de sa vis-à-vis, d'un seul geste à l'amplitude démesurée. Tu peux m'appeler Vilemain, qui n'a de vile que ce dont on lui prête...- Bonjour, petit oiseau. Grinça la silhouette inquiétante d'Adalon. Ce dernier n'avait de lugubre que les apparences, car dessous ces vêtements lourds et poussiéreux, résidait un être particulièrement doux. Ce qui ne manquerait point d'échapper à la vigilance empathique de l'Oiseau bleu. - Puis vient ma plus grande fierté en matière de recrue. Reprit Ligus. Framboise.Drapée d'un somptueux voile blanc, rebaptisé par sa porteuse : Dernier soupir, elle s'approcha de la Gardienne d'un pas souple et grâcieux. La profondeur de son regard grenat n'avait pas d'équivalence. Nonobstant, il émanait de sa personne quelque chose de malsain. Son image témoignait pourtant d'une certaine harmonie, des boucles d'oreilles assorties à sa peau laiteuse, sans compter les bijoux taillés en forme de framboise qui ornait sa coiffe. Mais l'intensité de son expression trahissait sa noble beauté, laissant ainsi entrevoir les insondables ténèbres qui bouillonnaient en elle. - Soldat ! Salua modestement Framboise. Sa voix était douce et chaude, mais là encore, quelque chose sonnait faux. Adalon connaissait la raison qui poussa Ligus à se targuer d'être fier de l'avoir enrôlé, et ce n'était surement pas pour son minois angélique, digne des plus belles toiles. Et bien qu'il fallait parfois composer avec son caractère indécis, son efficacité ne pouvait être remise en cause. Puis vint le dernier élément du groupe, recruté ce matin même. Althéa n'aura aucun mal à reconnaître Isnylia, elle qui lui parut pour la première fois sous le pseudonyme de ; Léonie. Ne s'attendant point à revoir la Gardienne sous de tels auspices, un petit sourire gêné transgressa ses traits. - Contente de vous revoir Althéa. Bougonna t-elle, ignorante des intentions de Ligus à son égard. Ce dernier coupa court aux salutations en vigueur, et mit tout de suite les choses au clair. - Alysse. Corrigea l'enquêteur en prenant une position centrale. Aussi longtemps qu'elle sera sous ma responsabilité, vous la nommerez ; Alysse. Le temps d'une virgule, l'homme de l'ombre poursuivit. Adalon, sondez le corps du Roi. Isnylia, allez me quérir les soldats en poste dans les jardins royaux. Vilemain et Framboise, voyez ce que vous pouvez obtenir de Sydonie. Faites cela en privé. Ordonna t-il d'une traite. Le sourire en coin, Ligus ne cessait de soutenir le regard d'Alysse, comme si la suite des évènements se refuserait d'intercéder en sa faveur. Aussi lui laissa t-il une dernière chance de s'épargner une nouvelle humiliation, à elle comme à sa famille. - Si vous ne me parlez pas de votre bourgeon Alysse, d'autres le feront. Menaça t-il. L'espèce que vous avez choisi m'est inconnue, ou plus exactement, inconnue des fleurs qui tapissent habituellement la promenade. De plus, pourquoi l'arracher avant qu'elle n'éclose ? Voyez-vous, je ne serais pas tranquille tant que je n'aurais pas le fin mot de l'histoire. Puis d'un signe de tête, il permit à Adalon d'agir. En un clin d'oeil, l'imposante silhouette fit usage de sa magie sur le végétal, énergie qui devrait quelque peu chatouiller la plante. Il découvrit alors que sa signature n'émanait point de ce monde. Mais avant qu'il ne dévoile le résultat de son analyse à Ligus, ce dernier attendait d'Alysse, une vérité qu'elle seule détenait. Dans le même temps, les échanges entre Philëa et la voix inconnue, se poursuivaient...- Tu parles si vite... tu as l'air de savoir tellement de choses... Gémit l'écho qui ne savait pas ce qu'il devait prioriser. Je ne peux rien faire du tout, comme je te l'ai dit, j'existe simplement. Je ne ressens aucune espèce de connexion, si ce n'est avec toi. Je sens que tu baignes dans une atmosphère étrange, mais je ne parviens guère à la discerner. Je pense que si je me concentre un peu plus sur toi, je pourrais partager ton existence, je peux ?¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 12 heures 00 ! ~ |
| | | Althéa | Sujet: Re: La cérémonie Jeu 6 Juin - 13:17 | |
| Le regard vissé au sol, j'attendais simplement la suite des événements... ce n'est que lorsque qu'une grande vague de déception parcouru tout mon être que je compris que je n'avais pas agis comme l'on l'attendait de moi. Je relevais la tête doucement, me mordant l'intérieur de la joue discrètement afin de refouler mon agacement quand à la méprise qui était faite sur mon geste. D'autant plus que je dû redoubler d'effort lorsque le terme « légende » s'échappa des lèvres de Ligus... À quel moment pensait-il que j'en étais une ? Quand bien même mon existence était plus longue qu'un humain, je ne m'étais jamais considérée comme telle et cela m'avait toujours agacé au plus haut point que l'on puisse me mettre sur un piédestal de la sorte. Sans que je n'ai mot à dire... Néanmoins, malgré cette phrase, je parvins à passer outre pour le moment et me relevait délicatement, ne quittant pas mon interlocuteur des yeux. Lui aussi me dévisageant toujours, le doute planant toujours en son sein. M'annonçant alors le déroulé des événements à suivre comme si cela devait paraître une révélation pour moi... J'avais, au vu de ses propos, la nette impression qu'il me punissait en semblant me rétrograder dans mon rôle, devenant alors qu'une simple soldate. Parce que si pour le coup je ne bronchais absolument pas, c'était bien parce que c'était ce que j'ai toujours été, une soldate. J'obéissais à mes ordres, parfois j'outrepassais ces derniers quand mon instinct me hurlait le contraire. Mais de manière générale, je n'avais jamais vraiment été autre chose. Enfin si... la durée de mon service était hautement imbattable pour l'instant comparé à un soldat humain. Donc c'était dans une normalité plus que normale que j'allais reprendre mon service si l'on faisait omission de mes précédents échecs... Ces derniers me rongeaient intérieurement tant je m'étais laissée naïvement submergée par tout ce qui c'était passé entre ces murs. À vrai dire, il fallait croire que je n'étais finalement pas prête à me projeter dans le rôle d'une garde royale. Ma façon d'être me forçant davantage à être mobile et circuler dans toute la cité comme bon me semblait aux grès des ordres donnés pour la journée. J'étais probablement, au-delà de ce que l'on pensait ou disait de moi, un peu trop volatile dans ma manière d'être et ce malgré la surface super sérieuse et droite que je me donnais. La petite sieste dans les parcs l'illustrait parfaitement et qui n'était finalement jamais passée inaperçue. Quelle sombre idiote avais-je été tout de même... Sans m'en rendre compte je ne cessais de mettre du poids sur le mauvais côté de la balance et j'en aurai bien du mal à m'en dépatouiller à m'en dépatouiller. Pourquoi fallait-il que je me plante à ce point là ? Était-ce seulement la volonté de Sydonie de me perturber complètement en évoquant mon passé, sachant pertinemment que cela allait tout de suite faire défaillir ma garde ? Ou était-ce la faute à ce mage, qui ne m'était apparu qu'à moi-même et qui m'avait lancé un charme pour me diminuer ? Je l'aurai ressentis si c'était le cas... *Si seulement ils pouvaient tous cessés de me considérer comme ce que je ne suis pas... Je ne suis qu'une soldate à la fin, rien de plus !* Pensais-je subitement, oubliant un instant qu'elles pouvaient être écoutées. Ainsi, à l'expression de la déception qui déferlait sur ma personne en provenance de l'homme devant moi, je ne pipais pas un mot. Me contentant alors de me tenir droite et de ne pas le quitter des yeux et d'acquiescer d'un hochement de tête assuré lorsqu'il finit de m'annoncer le rôle qui m'incombait désormais. Tant que j'avais la possibilité de trouver le fin mot de l'histoire, pour le moment, cela me convenait. Ensuite, j'allais aviser en fonction des découvertes qui pourraient être faites. Cependant, qu'il use de mon prénom directement me tiquait les oreilles mais je ne fis là pas une raison suffisante de me plaindre. J'avais clairement compris que c'était là une manière de me faire comprendre que l'on m'avait supposément rétrogradée et donc, de m'humilier d'une certaine façon. De mon côté il me fallait juste me tenir prête et fidèle à l'image que je suis censée représenter si je voulais redoré mon nom et ne pas faire d'avantage honte à ma famille. Mais même dans tout ce capharnaüm, je n'avais pas oublié la présence de Phileä perchée sur mon crâne et toujours visible aux yeux de tous. J'aurai là aussi dû être plus méfiante et ne pas l'emmêler dans mes cheveux à l'instant que Sydonie me l'avait donnée. Sauf qu'à ce moment là, je n'avais été guidée que par la forces des choses. Je n'avais fait preuve d'aucunes méfiances, que ce soit vis-à-vis de la situation que je venais de vivre ou même de l’étrangeté de la rencontre avec la Comtesse vampire... Néanmoins, je restais convaincue que cela restait le bon choix. Si c'était à refaire, je n'aurai pas hésité non plus. La vitesse d'acceptation était une autre histoire. -**Phileä, pour le moment, je ne perçois personne qui soit en possession d'une fleur comme nous deux. Je ne saurai pas te dire ce qu'elle est, mais je reste vigilante. Mais quoi qu'il se passe, soit prudente, ne te précipite jamais quand bien même tu as envie d'aider. J'en ai déjà fais plusieurs fois les frais... parle-en moi avant, s'il te plaît.**- À vos ordres, ser Ligus. Je ne vous décevrai pas. Tels furent mes seuls mots afin de confirmer solennellement ses indications à l'instant même où il marquait la fin de sa phrase. Je sentis des nouvelles présences en approches. Quatre individus. L'enquêteur pouvait aisément s'en rendre compte puisque mon regard s'était déjà dirigé là où ils allaient faire irruption et ce, même si je ne sentais aucunes animosités, je restais sur mes gardes, même démunie de mes armes. Ce ne fut qu'au moment où il frappait le sol de marbre de sa canne qui venait de lui être restituée que les inconnus furent leurs apparitions bien que l'un d'entre eux ne m'était pas si nouvelle que ça puisque je l'avais déjà rencontrée plus tôt... Isnylia si mes souvenirs n'étaient pas trop embrouillés. Bien qu'elle m'ait paru tout à fait inoffensive lors de notre première rencontre, je ne pouvais pas me résoudre à lui faire confiance pour autant. Ne serait-ce qu'en raison de son appartenance à la guilde de la Dague Ensanglantée. Mais je cessais très vite de voguer dans mes souvenirs de ce moment là pour focaliser mon attention sur la plus grande des silhouettes se postant face à moi. N'importe qui aurait pu avoir un quelconque mouvement de recul ou se tenir sur ses gardes au vu de sa taille imposante et son apparence lugubre. Y avait de quoi en décourager plus d'un. Néanmoins, sa nature profonde ne m'échappait pas et je n'avais pas bronché ni bouger de ma position. J'avais juste lever le regard, progressivement lors de son approche, pour juste lui renvoyer un sourire discret, plissant légèrement les yeux, amusée par la situation apparente en contradiction avec l'intérieur. Néanmoins, Ligus semblait prendre un malin plaisir à insister sur le fait que ces gens et que tout ceux qui allaient désormais nous approcher allaient pouvoir user mon prénom intime à la volée, comme bon leur semblait. Ce qui commençait un peu à me déplaire... non pas que je donnais une permission quelconque à qui que ce soit, non. Juste que ce n'était qu'au sein de ma famille ou des personnes les plus proches qui usaient de ce dernier. Sûrement une nouvelle habitude à prendre puisque toute cette histoire n'allait certainement pas se régler en une seule journée... Surtout que comme il l'avait si bien mentionné, j'avais mis mon sort entre ses mains. Je m'étais mis une corde au cou toute seule comme une grande. Piégée par ma propre naïveté et maladresse. La prochaine personne à m'approcher fut beaucoup plus vive et bruyante, elle avait ravit la place du géant pour se positionner entre nous deux et me saisir la main pour la secouer vivement. Je ne fus pas complètement prise au dépourvu, ayant sentis que celui-ci semblait quelque peu plus extravagant que les trois autres individus. Charriant donc son collègue Adalon, pointant le fait qu'il aurait du mal à m'avoir avec ses mimiques, dû à mon empathie, il se présentait à moi sous le nom de Vilemain. Bien que je peinais l'explication qui en suivit, je le notais dans un coin de ma tête et le saluais à mon tour, lui rendant sa poigne et n'imposant aucunes résistance à mon bras qui se faisait vivement secoué. Adalon s'exprimant à son tour, me saluant sous le nom de petit oiseau, je ne pu m'empêcher de sourire timidement à ce surnom dont je ne m'étais jamais réellement fait. Cependant, Ligus attirait mon attention sur la troisième personne en présence, comme sa plus grande fierté, une dénommée Framboise. Mais quelque chose me filait entre les doigts face à elle. Je pouvais clairement dire qu'elle était en parfaite contradiction avec ce qu'elle projetait. Néanmoins... empathique ou pas, j'avais un mal certains à mettre le doigt sur ce qui clochait. Une certaine fausseté logeait en elle. Était-elle une change forme ? Une illusion ? Ou juste une personnalité particulièrement spéciale ? Avais-je en face de moi quelqu'un capable d'embrouiller mon empathie ? Je ne saurai le dire. Sûrement que je me faisais trop d'extrapolation au vu de la tension qui régnait ici. Mais je la saluais aussi d'un hochement de tête et un léger sourire, prenant surtout attention sur ce que l'on pouvait me dire et, évidemment, prenant trop à la lettres mes nouveaux ordres. En réalité, je restais aussi un peu tendue aux prochaines réactions de Phileä au vu de son invité surprise. Qu'avais-je fais... ? Était-ce réellement la meilleur idée de ma vie d'avoir agit aussi précipitamment et ne pas avoir attendu un moment plus serein et sans danger ? Puis vint la quatrième et dernière personne fermant la session des présentation. Isnylia. Je ne savais pas comment me positionner vis-à-vis d'elle bien que celle-ci fut usage de mon surnom au lieu du prénom pour me saluer. Malgré qu'elle fut instantanément corrigée par l’enquêteur, prenant rapidement une place centrale entre elle et moi. Malgré son ton bougon, la membre de la guilde semblait ressentir une certaine incompréhension à sa présence ici. Néanmoins, c'était toujours une certaine vague de déception qui envahissait l'espace, celle de Ligus, Forçant sur le fait que l'on devait me nommer Alysse, à plusieurs reprises, me fit bien comprendre qu'il était bien plus au courant de l'importance que j'accordais à ce prénom. Ligus était donc un homme rancunier ? Ou alors, s'était-il à ce point fait une fausse image de ma personne qu'à la moindre éraflure, c'était la déception assurée ? Ou un peu des deux... Mais fort heureusement, il n'insista pas plus et finit par donner ses directives à son équipe qui se mit au travail. Quand à moi, j'étais toujours sa principale attraction. Son regard peinait à se défaire de moi, accompagné de ce sourire en coin qui ne l'avait pas quitté. Fronçant les sourcils, je sentis son attitude menaçante avant même les premiers mots qui sortiraient de sa bouche. Le défiant alors du regard. Qu'est-ce que Phileä venait faire là-dedans ? En quoi était-ce une question pertinente aux événements qui s'étaient passé alors que nous étions même pas présente à ce moment là ! Malheureusement, je fus prise au dépourvu, je sentis une magie succincte s'envelopper autour de Phileä. Celle-ci étant liée à moi, c'était comme si je me faisais moi-même attaquer et je sentis son origine. C'était dans ce genre de moment que je remerciais ma propre prévenance de m'être entraînée à combattre la magie par le passé. De fait, comprenant sans trop de mal que l'expéditeur de ce sort n'était autre que Adalon, ne serait-ce que par le simple mouvement de tête effectué par Ligus, je fis instantanément les yeux noirs à la grande silhouette. Mais ne bronchait pas, je ne 'empêchais pas d'agir plus que ça vu que je ressentais que l'intrusion avait été très furtive et indolore. - Ser Ligus... j'aurai naturellement répondu à votre question si vous vous y étiez pris de manière conventionnelle. Alors pourquoi vous être montré menaçant à mon égard et être aller cueillir votre réponse sans même attendre ? Autant le faire dès le début et ne pas me laisser le choix, non ? Soufflai-je, dépitée de la situation alors que je croyais que cette homme était convaincu que je n'y étais pour rien dans cette histoire. Mais je continuais toujours sur un ton calme... Mais sondez moi autant que vous le souhaitez si cela peut vous rassurer, je n'en sais moi-même rien du tout sur ce qu'il se passe, j'y travaille tout autant que vous. Pour ce qui est de cette graine, elle m'a été offerte, je l'ai placée pour honorer ce cadeau vu qu'il revient d'un passé lointains qui me lie à ma famille côté elfique. Voilà pourquoi vous ne pouvez pas connaître cette variété de fleur ni la retrouver dans les jardins royaux. Elle n'a jamais été arrachée, elle était ainsi. Je ne fais point de mal à la nature de Xiris. Mais soyez-en bien convaincu, que cette fleur soit là ou non, je ne me déroberai pas à ma fonction de protectrice de Nandis ! Terminai-je avec aplomb, droite et fière, mon regard se figeant dans celui de Ligus. **Phi, tout va bien ? Tu n'as pas eu mal à l'instant ? Parles-moi, je t'en prie...**Je n'avais jamais été pleinement convaincue d'être hors de danger mais désormais, je me sentais encore plus seule au monde au milieu de cette foule de personnes toutes aussi différentes les unes que les autres. À qui pouvais-je bien faire un minimum confiance ? L'ironie du sort voudrait que ma confiance se porte sur la personne de Isnylia mais pour le moment, je m'en refusais catégoriquement de m'y plier. Sydonie était-elle réellement sincère ou m'avait-elle piégée ? Mon empathie semblait complètement détraquée depuis quelques instants et cela me menait à commettre des méprises dans tous les sens du terme. Donc soit j'étais victime de quelqu'un s'y jouant ou alors, je me sabordais toute seule dans la panique de cette situation d'un autre genre dont j'avais plus l'habitude de gérer. - Ainsi... qu'avez-vous découverts Ser Adalon lors de votre petite incursion en mon sein? Par cette simple question, je faisais bien comprendre qu'il n'était plus nécessaire de m'y prendre à revers et que j'étais capable de ressentir lorsqu'une magie quelconque tentait de me sonder, mentalement ou physiquement. Philieä étant intimement liée à moi, littéralement parlant, cette vague de magie ne m'aurait pas échappé. Mais quoi qu'il puisse avoir trouvé, il pouvait m'avoir sondé moi-même plutôt qu'elle. ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 12 heures 01 ! ~ |
| | | Philëa | Sujet: Re: La cérémonie Ven 7 Juin - 16:40 | |
| **Mais non, je sais rien ! Je suis juste une fleur ! Et puis j'ai ma gaieté qui m'explique tout ** Je réfléchis un instant à sa demande. *partager ma Mëily ? Sûrement pas !* grognai-je intérieurement, j'avais même envie de garder cette information pour moi... mais je me devais de la tenir au courant. ** Cette fleur dit n'être connectée qu'à moi, comme est-ce possible ? Il y a une graine sur moi ? Tu peux vérifier ? Moi j'en veux pas, retire là si elle me colle ! ** lui dis-je en boudant. Et afin de ne pas laisser l'inconnue sans réponse, je lui répondis honnêtement ** Je ne préfère pas pour l'instant, j'ai prévenu ma gaieté de cette possibilité... Mais je me demande vraiment d'où tu viens, elle dit ne te voir sur personne d'autres autour d'elle...**** ça n'a pas l'air d'aller fort de ton côté, raconte moi ! ** Je ressentais quelques émotions de sa part mais rien ne m'aiguillais sur ce qu'il se passait... Elles n'étaient pas positives mais pas foncièrement négatives non plus... Il me semblait d'un peu d'agacements, de surprises, de timidité, de méfiance, d'interrogations... Qu'est-ce qui pouvait provoquer autant de ressentis en aussi peu de temps ? Allais je subir encore longtemps ce genre de frustration ? Pourvu que je sois plus autonome une fois fleur, je ne me voyais pas être autant inutile sous forme finale, pas question ! ** Mëily ? Mëily, Mëily, Mëily ! Je sens un truc là ! C'est, ça me touche, c'est hihihihiHI ! ** Si je le pouvais je me tortillerai. ** Tout va bien, je ne sais pas ce que c'était mais c'était... rigolo ? Mais ça venait de quoi, tu sembles le savoir ? et pourquoi on m'a fait ça ? On peut le refaire pour voir ?** Cette sensation curieuse, j'avais envie de la partager à l'inconnue, est-ce qu'elle réagirait pareil ? devrai-je accepter la connexion rien que pour ça ? Existante, je savais ce que j'étais, ce dont j'avais besoin. Ce qu'il me manquait, c'était le quand ? Quand est-ce que j'aurais ? Pour l'instant, tout ce que j'avais à faire c'était attendre. Où j'étais ? Dans un rêve. Mais à présent, là tout de suite quelque chose avait changé. J'avais l'impression de ne plus y être. C'était même sûr. Ma perception était différente. Voilà que je ressentais, je me discernais, moi, mais aussi autour de moi. L'excitation m'envahit et je décidai alors de me cerner. Je voulais connaitre ma taille, jusqu'où j'allais. Je bougeai alors le bout de toutes mes racines. Elles n'allaient pas très loin. Je détectai de la matière, des fluides. De la chair. De l'os. Du sang. J'étais donc sur un être vivant. Parfait, j'étais donc en position sur le réceptacle qui allait me permettre d'atteindre mon but. Ce qu'il était m'indifférait. L'une de mes expansions était très proche de l'œil de mon hôte, mon action avait d'ailleurs due être douloureuse. Il était temps que je m'intéresse à ce dernier, à celui qui me permettrait de régner, de le soumettre. - **Dis moi où nous sommes... Es tu entouré ?** Le pressai je d'un ton impérieux. L'impatience me parcourait. Je désirai une récolte fructueuse, maintenant ! ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 12 heures 01 ! ~ |
| | | Plume | Sujet: Re: La cérémonie Sam 13 Juil - 8:49 | |
| Pendant les dernières heures, elle était restée en cuisine, parmi l'armée de serviteurs chargés de s'assurer qu'aucun invité ne manque jamais de nourriture. Nouvelle venue, elle n'avait pas eu le droit d'aller à la rencontre de ces fameux invités, cantonnée dans les cuisines, à préparer ce que ses collègues plus expérimentés se chargeaient d'aller distribuer par la suite. En conséquence de quoi, elle n'avait absolument pas été mise au courant des évènements récents. Après tout, lors d'un drame, la dernière chose à laquelle on pense est d'aller en parler à quelqu'un qui n'aura pas de raison de se trouver face au-dit drame... Elle s'adonnait donc tranquillement à sa tâche, chantonnant doucement, un peu rêveuse. Il manquait des pommes, dans cette cuisine. Comment faire une tarte sans pommes ? Voilà qui était impossible. Elle signala donc son départ vers la réserve, en promettant de revenir le plus vite possible avec les précieu fruits. À son retour, la cuisine était vide. Etrange... Jamais une pièce si dangereuse, avec des aliments en pleine cuisson, donc à surveiller, ne serait laissée ainsi, sans personne pour s'assurer de la sécurité... Ou alors, quelqu'un était bien là et elle ne le voyait pas de sa position ? Ou quelques invités s'étaient-ils trouvés trop bavards et avaient maintenu ses collègues occupés, sans la moindre possibilité de s'éclipser sans paraître impolis... Et elle le savait, dans ce milieu, la moindre erreur pouvait être fatale, même sans titre de noblesse. Néanmoins... Elle jeta un coup d'oeil aux plats qui refroidissaient sur leur table. Il fallait absolument qu'ils soient mis à la disposition des invités avant que le processus ne soit terminé, ce qui serait un drame. Mais... Elle n'en avait pas le droit... Hésistante, son regard fit des allers-retours entre la porte et son plan de travail. Quelle que soit la décision qu'elle prendrait, elle le savait, elle serait punie. Maintenant... Quelle punition serait la moins dure ? Que lui dictait sa morale ? Quelle action justifierait qu'elle rique un renvoi ? Finalement, elle se fit violence et fit son choix. Elle irait voir ces mystérieux invités et s'arrangerait pour que cette nourriture disparaisse avant de refroidir. Après quoi, elle-même disparaîtrait également de nouveau dans la cuisine et, avec un peu de chance, aucun de ses employeurs ne saurait jamais qu'elle était partie. Ce fut donc sans se douter de rien que, prudente, elle se dirigea vers la grande salle. Tiens, c'était étrange. Il n'y avait pas de musique, pas assez de voix... Enfin, elle ne connaissait rien des coutumes de ce genre de réceptions de la noblesse. Peut-être un discours avait-il lieu, et les invités se taisaient en signe de respect. En somme, elle ne s'inquiéta pas... Jusqu'à arriver dans la salle, étrangement vide. Seul un groupe s'y trouvait... De moins en moins compréhensible. Jusqu'à ce qu'elle LE découvre. Le Roi... Dormait ? Etait-ce autorisé ? D'un autre côté, c'était le Roi, il avait tous les droits... Curieuse malgré elle, elle déposa son plat là où elle put et s'approcha. Après une hésitation, elle lui toucha la joue, tentant de produire une réaction. Rien. Elle poussa un peu plus fort, et finit par insister tant et si bien que toute personne normale se serait réveillée. Mais non. Alors... Elle se releva alors qu'elle commençait à réaliser. Son regard se perdit vers le groupe. Cherchaient-ils à enquêter ? Elle comprenait à présent pourquoi la salle était vide... Espérant ne pas avoir été vue, elle se hâterait de repartir en direction des cuisines, tentant d'être aussi silencieuse que possible. Puis, une fois seule, s'autoriserait à sangloter. Pour une fois qu'elle trouvait un emploi digne de ce nom, voilà ce qui arrivait à son employeur... Serait-elle maudite ? ¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 12 heures 01 ! ~ |
| | | P.N.J | Sujet: Re: La cérémonie Mar 27 Aoû - 16:39 | |
| La réponse de la prévenue fut au moins aussi longue qu'arrogante. Sous ses airs de ne pas y toucher, agrémentés d'une voix aussi lisse que possible, Alysse se défendait bien maladroitement. D'après son expérience, Ligus était en mesure d'affirmer que seuls les coupables éprouvaient le besoin de se défendre. Là où l'enquêteur attendait simplement une explication de la part de la Gardienne, ce fut à un tout autre son cloche qu'il eut à faire. Le nuage de la contrariété voila son regard, tandis que sa main la plus indécise vint à se perdre dans sa barde. Ainsi Alysse n'était point la blanche colombe qu'elle voulait paraitre. Fait qu'elle confirma en s'adressant à Adalon sans que la parole ne lui soit donnée. Les règles lui avaient été pourtant clairement spécifiées. Règles auxquelles celle-ci s'était soumise de bonne grâce par un fougueux : " À vos ordres, ser Ligus. Je ne vous décevrai pas.". Par cet écart, Alysse démontrait qu'elle était capable de corner un ordre ! Ligus finit même par se demander s'il était dans son intérêt de la cuisiner davantage. Car plus il poussait l'interrogatoire, plus la prévenue s'enterrait. La sachant innocente de la mort du Roi, il lui déplairait de l'envoyer au cachot pour un doute quelconque. Quant à la question destinée à Adalon, les mots se perdirent dans les murs de la salle du trône, sans qu'une réponse ne fasse écho. D'ordinaire, Ligus aurait justifié son acte qui visait à s'assurer d'une vérité. Mais cette fois là, il s'y borna. Alysse était loin d'être lavée de tout soupçon. Et déjà elle pensait être traitée en égal. Oui, elle faisait désormais partie de l'équipe de Ligus. Mais qu'en était-il des conditions ? Interdit de parler sauf pour répondre à une question qui lui est posée, et interdit de dégainer si la situation ne s'y prête guère. À tout point de vue, la Gardienne restait une suspecte, pas LA suspecte, mais une suspecte malgré tout. L'enquêteur mit toutefois le comportement nébuleux d'Alysse, sur le compte du déni. Après tout, la guerrière bicentenaire ne s'était jamais retrouvée de l'autre côté de la frontière. Celle là même qui délimitait le soldat du criminel. - Je ne puis cacher l'intrigue qui m'enserre, Alysse. Reprit l'homme, les deux mains à présent superposées sur le pommeau de sa canne. Pour ceux qui savent où chercher, les échos concernant votre passé sont légion. Alors je me demande, si j'extrais d'une de mes poches, une mèche de cheveux de votre génitrice biologique. Et que pour d'obscures raisons, il vous faille la nouer si fort autour de votre cou pour que votre conscience vous déserte, dans le but de profiter d'un songe lui appartenant. Vous le feriez ? Un silence pesant s'ensuivit, avant que le point final ne fasse retomber la pression. Si je sais me montrer aussi convainquant que Sydonie, cela va sans dire.Ce récit sous l'apparat d'une question ne faisait que mettre en lumière la naïveté, presque maladive, de la Gardienne. Ligus tenait tout particulièrement à ce que cette dernière en prenne conscience. On ne pouvait point vivre deux siècles parmi les Humains, au sein d'une même cité, et demeurer une silhouette perdue dans le brouillard. Ne fut-elle jamais la cible d'une manipulation ? Pouvait-elle affirmer en le regardant droit dans les yeux, que chacune de ses victimes méritait la mort qu'elle leur présentait ? Si la Gardienne s'en remettait à son empathie pour faire le contraste entre la victime et le bourreau. Alors tout pouvait être remis en cause ! Il existait nombre d'artefacts qui possédaient le pouvoir de brouiller cette conscience. À partir de la, il devenait très facile d'abuser une guerrière aussi dévouée que pouvait l'être Alysse. La Gardienne opérait en solitaire, elle ne pouvait donc s'appuyer sur personne pour confondre, ou corroborer des faits. Ce fut pour la raison de ce doute, que Ligus envoya Vilemain assister Framboise dans l'interrogatoire de Sydonie. À savoir que cette dernière se suffisait à elle-même pour mener à bien ce genre de mission. Le rôle de Vilemain était de s'assurer que la Comtesse de la nuit, ne possédait aucun objet susceptible de berner l'empathie légendaire d'Alysse. Les instructions étaient plus ou moins les mêmes pour Isnylia qui s'en allait quérir les gardes en poste dans les jardins royaux. Dans le même temps, Adalon fit son rapport à Ligus concernant la plante qu'il venait de sonder. -**Ce plant est jeune mais vigoureux, et je décèle en lui des vibrations d'ordre psioniques. Il ne me surprendrait pas que le végétal communique avec son hôte. Bien que j'ignore encore la nature exacte de cette interaction. Il pourrait aussi bien s'agir d'émotions, de rêves ou d'échanges verbaux, voir tout à la fois. Je préconise la méfiance.**L'étrange sourire qui campait sur le visage de Ligus, vira au narquois lorsque le rapport télépathique d'Adalon se conclut. Mouais, un souvenir du passé, vous m'en direz tant. Le bourgeon devait certes être surveillé, mais ce n'était point la priorité. Il fallait avant tout déterminer si les acteurs de la matinée étaient directement impliqués, où s'il furent, à l'instar d'Alysse, poussés comme de vulgaires pions. Malgré le fait qu'il ne cessait de fixer la Gardienne, l'enquêteur releva la présence d'une tierce personne qui n'avait clairement pas sa place auprès du royal cadavre ! Alors qu'elle y allait de son doigt pour creuser la joue du mort, histoire d'être sûre qu'il était passé de vie à trépa. La commis de cuisine se releva soudainement, l'air hagard. Et ce fut seulement lorsque son regard se tourna dans sa direction, que Ligus râcla bruyamment de la gorge. Ce son disgracieux n'avait pour vocation de chasser la jeune femme, mais à alerter le soldat Sluck pour qu'il vienne se saisir de sa personne. Conscient de sa faute, l'homme d'arme se jeta littéralement sur cette dernière, la ceintura au niveau de la taille, et, dans un excès de zèle, tira jusqu'à ce que ses pieds ne soient plus en mesure de toucher terre. Mais avant que Ligus ne s'applique à calmer le bougre, des pas lourds et métalliques se firent entendre. - Je reconnais cette cadence... Songea t-il tout haut. Bien que l'entrée soit solidement gardée, aucun des soldats en présence ne s'opposa à l'escouade qui s'avançait. L'escadron de huit hommes en armure, à l'évidence mené par une silhouette casquée de grande taille, défila dans une synchronisation parfaite, jusqu'à se figer au garde à vous, tout près de la dépouille du Roi. Le silence de Ligus était assourdissant, tandis que Sluck, semblait comme gelé dans le temps avec sa prise toujours suspendue dans les airs. Arborant les armoiries du temple du Destin, le chef des troupes finit par ôter son heaume. Agitant brusquement la tête afin de remettre sa sombre crinière en place, les premiers mots de la Dame furent pour le malheureux Sluck.- Hey ! le kidnappeur de vierge effarouchée ! S'annonça t-elle en faisant référence à la marmitonne qu'il étreignait. Tu piétines ses entremets !Dans le feu de l'action, le soldat n'avait point pris garde au plat de victuailles que la fille de cuisine avait laissé derrière elle. Aussi, lorsque la Dame étincelante le lui fit remarquer, ce dernier, toujours lesté de sa charge, tenta de s'en écarter. Hélas, la bouillie sous ses chausses étant devenue glissante, provoqua sa chute, les entraînant tous deux à la renverse dans un tumulte digne des plus grands bouffons, les applaudissements en moins. Une occasion de parler trop parfaite pour que Ligus ne s'en prive. - Luciole ! Les clairons auraient-ils eu l'impensable audace de vous tirer hors de votre lit ? Se gaussa l'enquêteur en faisant allusion aux cors qui assommèrent la cité au moment du drame. Le faciès impassible, la Dame moquée se saisit violemment du col de Ligus, puis le tira avec force jusqu'à ce qu'il ne fasse plus qu'un avec sa silhouette. Sa canne tombant derrière lui, ce fut avec une certaine appréhension qu'il écouta chacun des mots qui fouettèrent sa tignasse. - Écoute pouilleux ! Pour moi tu n'es qu'une merde de chien qui s'étale sur un trottoir. Et tu sais ce qu'on fait d'une merde de ce genre ? Soit tu la ramasses avec une pelle. Soit tu laisses la pluie ou le vent la balayer. Ou bien tu peux l'écraser ! Alors si tu veux un conseil d'amie, la prochaine fois choisis bien l'endroit où on te chiera ! Conclut t-elle en le bousculant sauvagement. Au tout dernier moment, l'homme parvint à s'appuyer sur sa jambe valide, retrouvant ainsi l'équilibre. Et alors qu'il récupérait sa canne, il tenta une nouvelle approche. - Pardonnez-moi, ce n'était qu'une manière de vous saluer, Croisée. Par ailleurs, si vous me permettez un avis...- Tu sais ce qu'on dit, les avis c'est comme les trous du cul, tout le monde en a un !Et après un instant de silence qui parut durer une éternité, Ligus se mit à rire aux éclats. - Content de vous revoir Croisée, ça fait une paie !- Effectivement cher ami. Répondit la Dame, alors qu'ils se serraient tous deux la main. Je peine à croire ce que mes yeux voient. Reprit t-elle avec sérieux. Qui serait assez fou pour commettre un tel crime ?- Quelqu'un qui se pense hors d'atteinte.- Quelqu'un comme vous ? Rétorqua soudainement la Croisée. - Vous dites ? S'offusqua l'enquêteur. - J'ai ici un document qui me nomme Chancelière en cas d'atteinte à la couronne, et donc, l'enquête qui en découle. Vous avez forcément une preuve similaire qui atteste de votre présence au poste que vous prétendez occuper ? Montrez-moi donc votre papelard !Il était dans l'ordre des choses que la légendaire Luciole revendique ce droit. Si Alysse avait de la notoriété à Nandis, la Croisée elle, en avait sur l'ensemble du continent. Il y a de cela vingt ans, alors que le temple des collines d'Umar vomissait des hordes de macchabée à travers les terres, Luciole fut le seul être capable de faire rempart pour protéger le monde des vivants. Un puissant nécromancien répondant à l'appellation de Hulinaxx était à l'origine de ce mal. Lorsqu'il fut pourfendu par la lame de la Croisée, le temple ne fut point libéré de son emprise pour autant. Aujourd'hui encore la malédiction des morts persiste. Certains redoutent même le retour de ce sorcier maléfique. Hélas, la légende d'Umar couplée à la malédiction, dissuadèrent nombre de braves de tenter leur chance. Et ceux qui essayèrent malgré tout, jamais ils ne redescendirent de la colline. Privant ainsi l'endroit de toute purification. Mais alors que Ligus se saisissait du parchemin convoité par Luciole, lequel fut déjà lu par Althéa, un cri strident retentit ! Tous les regards se braquèrent alors vers la fille de cuisine qui semblait enlacer le soldat qui l'avait tantôt agrippé. Sauf que ce n'était pas elle qui avait hurlé, mais Sluck ! Ricanant d'une voix sifflante, la frêle servante fut prise de convulsion, comme si la structure même de son squelette se disloquait. Lorsqu'elle se releva après ce sinistre spectacle, qui ne dura qu'une poignée de secondes, les griffes démesurées qui avaient remplacé ses mains tranchèrent net le cou du pauvre garçon, lequel, avant de mourir, fit face à une vision d'horreur !Que ces créatures étaient aisées à tromper. Il suffisait d'incarner une petite jouvencelle au visage plaintif et au regard perdu, pour que tous tombent dans le panneau, quelle bande de crétins écervelés. Et le plaisir dans tout ça ? Elle voulait bien écharper tous ces loqueteux, mais pas question de le faire en l'absence de sa ration de cris. Depuis des semaines qu'elle se trainait dans les cuisines, à se faire ignorer par certains nobles, et littéralement crachée dessus par d'autres, il fallait bien que la paie soit conséquente ! La mort du morveux avait bien eu l'effet escompté, genre rameuter tous les peigne-culs susceptibles de redresser la barre. En les tuant, son envoyé s'assurait du déclin de la province. Rares étaient les doppelgangers se voir attribuer d'une telle mission. Mais elle était différente. Arrachant le talisman qui dormait sous la bande de tissu qui cerclait son cou, elle le pointa vers les deux groupes, puis l'agita frénétiquement ! - Oui ! Morts, tous morts !!À ses paroles acerbes, le joyaux s'illumina d'un vert lugubre, hypnotisant le troupeau qui lui faisait face. Mais avant qu'elle n'eut le temps d'achever le sort, Luciole libéra une puissante explosion. Cette dernière se plaisait à la nommer : la pieuse estocade. La pierre sertie dans le bijou se fissura sous la pression du Stellaris, et alors que la détonation menaçait, un puissant rayon s'échappa de la brèche. Lequel frappa Althéa qui venait de s'interposer entre le faisceau et Ligus. Le rayonnement était toutefois si large et violent, que le détective fut malgré tout atteint...[OUT : Althéa, Philëa et Ligus se retrouvent ~ICI~...]¤ 7 Khole Gaïa ¤ ~ Il est 12 heures 05 ! ~ |
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