[...suite de ~ICI~]

Le vent poussait un être qui déjà partait vers d’autres horizons, une autre quête même si infime venait de prendre fin. Au fond, un retour aux origines et logique vers la solitude et la plénitude que pouvait offrir en réponse cette bonne vieille nature mystérieuse l’entourant. Pas la moindre once de regrets vis-à-vis des récents évènements, du moins, pas sur un visage complètement avare en sentiments et en expressions. Il fallait tout de même admettre que la compagnie de la jeune femme avait été plus qu’agréable, lui qui parlait peu, sa bouche avait souvent formé ce qu’on pouvait appelé plus communément un sourire. Parlant sans cesse et échangeant avec Ethera de nombreuses aventures ; sur toute une vie à errer sur ces terres, il n’avait jamais eu cette chance de parler autant, hormis en présence d’un père adoptif qu’il préférait écouter et observer lorsqu’il s’adonnait à la confection de potions diverses. Mais cet évènement était à présent révolu, l’impur le réalisait, il devait à présent reprendre la route et surtout les affaires, du moins, il était complètement à la merci du premier belligérant qui croiserait sa route ou pire encore de monstres qui parfois rodaient sans prévenir sur les pourtour d’une forêt sombre et profonde.

Sa main fouilla minutieusement son sac qui contenait surtout de l’air. Triste réalité, lui qui se faisait appeler le marchant Itinérant, n’avait plus que quelques herbes et autres décoctions basiques. Il était plus que temps de reprendre la route et de trouver au plus vite les plantes manquantes. Heureusement, cette terre n’était pas avare en flore ; rapidement il trouverait tout ce dont il avait le plus besoin. Chardon et autres Fucus s’offrirent sur son chemin, rendant le sourire à l’impur qui aimait par-dessus tout la nature et sa générosité sans fin. Il sortit une petite lame lui permettant de nettoyer grossièrement le fucus ainsi cueillit avant de le ranger minutieusement dans son sac. Plus rare encore et surtout aux abords d’une ville, de la vigne rouge sauvage auquel il prit quelques belles feuilles arrivées à maturité. Bien que vivant de plantes et autres potions, l’impur avait du respect pour la nature et donc, il s’assurait toujours que la plante serait suffisamment vigoureuse pour vivre sans une partie d’elle-même. Resserrant ainsi les lanières de son sac, Adenar se redressa avant d’essuyer sa  lame et de la ranger.

- Bonjour Monsieur…

L’impur sentit un vent glacé l’envahir, il faillit perdre pied ainsi face à cette voix qui venait sans prévenir troubler sa quiétude et surtout sa cueillette. Ce ne fut pas à proprement parlé cette personne qui terrorisa l’impur, ni même si elle pouvait ou non être une menace, c’était surtout son empathie qui semblait lui jouer des tours. Une fois encore, il avait été surpris, lui qui pouvait auparavant détecter la présence des autres, se sentait complément dénué de protection. Plus de poisons, à présent son empathie qui lui jouait des tours, il lui restait ses deux lames, assez pour les rencontres du quotidien bien moins face aux entités monstrueuses qui parfois foulaient ses vastes terres.

- Bonjour Madame, je peux vous aider ?

La jeune femme vint à lui pour quelques malheureuses feuilles afin de préparer de quelconques tisanes. Une grande frayeur inutile au vu de la personne qui respirait l’innocence même. La jeune femme ainsi satisfaite remercia l’impur et retourna à ses occupations laissant seul un être visiblement peu rassuré de ses nombreuses faiblesses. Au vu de sa quête initial, il devait absolument être préparé à tout évènement. Sans poisons, sans empathie, le suicide aurait été judicieux. Cet endroit avait été le théâtre de bien d’évènements, il faudrait être prudent.

Une ombre familière au loin mit fin à la réflexion de l’impur. Elle était proche des bois qu’il avait traversé précédemment. Epris d’un sursaut de sentiments divers, Adenar commença à courir dans sa direction, voulant à tout pris vérifier si elle était bien là ou si à nouveau, le destin lui jouait un de ses tours.

*Erinaë*