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 Tout Feu, Tout Flamme

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Mayufu
Mayufu
Familier : Orage
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MessageSujet: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Ven 31 Jan - 21:32

[ ... Suite de ~ICI~ ]

Ayant en souvenirs le manque d'ambition dont elle avait fait preuve lors de leur précédent assaut, ce qui avait probablement causé la quasi mort d'Umar, elle se promit d'y aller plus fort ce coup-ci. Serrant son poing droit, frappant la paume de sa main gauche, elle laissa sa combativité l'envahir de plus belle. La Flammèche devant son œil apparut subitement extrêmement flamboyante. Durant trois semaines, elle avait pu en stocker de l'énergie... elle avait du rab qu'elle pouvait dépenser sans soucis ici ! 

- BON ! La première en-bas a gagné et la perdante devra un gage à l'autre ! Dit-elle en se retournant vivement, se laissant alors basculer en arrière, dans le vide, pour tomber en piquée en direction du village côtier. 

L'air frappant son visage, envahie par l'adrénaline de sa chute, elle tendit son bras droit en direction du sol, pointant une maison au hasard de son index et majeur, pouce levé. Des flammes se concentrèrent autour de celui-ci pour se transformer en une pique plus grosse qu'une flèche. La jeune fille tira cette dernière sur le toit le plus proche qui explosa à l'impact tout en mettant le feu quasiment instantanément à celle-ci. Projetant des débris sur les autres autours d'elle, propageant ainsi l'incendie sous la volonté de Mayufu qui serra son poing droit le plus fort possible. D'un geste brusque vers le ciel, une explosion de feu fera vibrer l'air ambiant lorsqu'un énorme phénix de flamme jaillit de nulle part, piquant en direction de la Flammèche, toujours en chute libre. Ce dernier, se nommant Bhaal par Mayufu, passa juste en-dessous d'elle pour qu'elle prenne place sur son dos et continuer leurs descentes sur le village, définitivement en panique totale. Tous tirés de leur sommeil au doux son de l'explosion et des cris de stupeurs de ceux qui tentaient déjà de fuir les environs de la première maisons ciblées par Mayufu, ils pourraient assister à un début de journée flamboyant ! 

Tellement concentrée par le défi qu'elle s'était lancée toute seule de tenter de battre Umar à son propre jeu, soit le massacre de masse,  ainsi que de la rendre fière d'elle, elle passa en rase-motte au-dessus des toits les plus éloignés de la côte. Suffisamment prêt pour que ces derniers prennent feu à cause de l'intense chaleur générée par Bhaal ainsi que la manipulation poussée de cet élément de l'élémentaliste. Ainsi, d'un simple survol, elle enferma une partie du village dans une énorme barrière de feu qui ne fera que transformer ce dernier en une arène de mise à mort géante. Profitant du coup aussi de la brise marine pour étendre son incendie sans n'avoir besoin de faire quoi que ce soit, Mayufu observa en rigolant de bon cœurs à toute cette foule courant partout et hurlant à la mort ou de peur. Se déplaçant rapidement à dos de son phénix, elle tira quelques projectiles sur des regroupements de personne ici et là, tout en laissant Bhaal arracher des toits de ses griffes de flammes et jeter les débris sur les passants ou d'autres nouveaux foyers pour ses flammes. 

Ce village qui avait dû être, jusqu'ici, dans le calme absolu, au bord de mer, avait chaviré dans le chaos absolu d'inconnues venant se présenter à eux tous. Qu'avaient-ils fait ? Rien. Mayufu avait certes sa propre vision des choses et une raisons à cela mais personne n'en saura rien et puis, de toutes manières, à part Umar, qui pouvait se permettre de se donner le droit de comprendre une damnée comme elle ?

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P.N.J
P.N.J
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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Mar 11 Fév - 22:02

Tout Feu, Tout Flamme Uma10

Tout ce temps accordé à la oisiveté semblait avoir décuplé l'état frénétique de Mayufu. Umar était certes dangereuse et impitoyable, mais cela n'était rien à côté de la folie destructrice dont souffrait la Flammèche. Et bien que la sorcière des ténèbres en avait conscience, la tourmente la gagnait elle aussi à mesure des nuits passées à ses côtés. Le village côtier en contrebas allait d'ailleurs en faire les frais, se sentant manifestement prête, ou simplement guidée par son esprit insensé, la fille du feu plongea dans le vide. Se laissant happer par la gravité, elle incendia l'ensemble des structures situées dans son rayon d'action. Alors que depuis son perchoir, Umar était en proie à l'indécision. Ne décrochant point son intention de la scène, la Démone se demandait tout de même si cette violence était indispensable. Avec ce qu'elle apprit sur elle au cours de ce mois, elle se découvrit une clarté d'esprit qu'elle ne possédait guère. Autrefois, seuls ses ambitions et son gout immodéré pour le sang importaient. Mais aujourd'hui, elle souhaitait d'avantage que ces bassesses égoïstes ! Et bien qu'elle ignorait encore quoi, elle demeurait certaine que les actions irréfléchies de Mayufu ne seraient point compatibles avec cette nouvelle équation. Par ailleurs, au milieu des cris et des pleurs depuis son dessous, Umar en vint même à se dire si elle n'avait pas été trop entreprenante en faisant de la Flammèche, la reine de ce caillou ! Elle était certes prête en terme de maîtrise sur son pouvoir, mais s'il n'y avait personne pour tenir les rênes, à quoi servait l'attelage, si puissant soit-il ?

Sa perception du monde lui permettait de distinguer chaque détail, et ce, en dépit même de la distance. Alors qu'avant elle devait tourner la tête pour regarder par dessus son épaule, désormais, cette ère primitive se trouvait derrière elle. Une clairvoyance qui lui offrait une vision de trois-cent soixante degrés ! La couleur n'était plus, et l'obscurité omniprésente tant le contraste était sombre. Toutefois, cela n'était pas pour lui déplaire, bien au contraire. Désormais, seules les choses importantes lui paraissaient, et la lumière du soleil cessera à jamais de l'éblouir. Cependant, malgré tout cet arsenal de facultés extrasensorielles, l'explosion céleste qui s'en suivit ne put être anticipée, et la seconde d'après, la sorcière des ténèbres se retrouvait en chute libre ! Totalement désorientée, il lui fallut quelques secondes pour se stabiliser.

Cessant toute entreprise de destruction, Mayufu commanda Bhaal, le phénix, de se presser pour rejoindre Umar que se trouvait manifestement en difficulté. Ignorant ce qui avait pu se passer, la fille du feu sonda les alentours, prête à carboniser la menace de ses mains immolées ! Quand soudain ! le ciel s'assombrit, d'épais nuages noirs enveloppèrent la région, noyant ainsi de désespoir les quelques survivants qui courraient pour échapper aux flammes qui se nourrissaient de leur foyer. Puis, sans que Mayufu n'agisse en ce sens, l'incendie s'immobilisa, comme si le temps avait cessé d'être... La mer devint d'huile, et la brise se tut. Plus le moindre son ne parvint jusqu'à leurs oreilles, si ce n'étaient les râles des personnes brûlées. Ce fut d'ailleurs à cet instant qu'elles l’aperçurent... Une femme aux yeux scintillants marchaient sur l'eau dans leur direction. Un voile mauve drapait son corps, et sa chevelure aux teintes cuivrées s'agitait comme si elle bravait la tempête. Le phénix alla se poser sur la berge sans que Mayufu ne lui en ait donné l'ordre. Pressentant quelque chose de terrible, Umar s'abstint de toute action hostile à l'égard de cette étrangère à l'aura si particulière...

Tout Feu, Tout Flamme Xiris12

Peu après avoir quitté Lucosa, Dona et Eldakka, Xiris fonça jusqu'à l'île de Chaara-khole. Selon ses sens recouvrés, Umar s'y trouvait. À son arrivée, la Déesse prit immédiatement connaissance des faits ! Un village entier était attaqué par une fille très certainement souillée par la Démone. Faisant usage du feu afin de donner corps à ses plus vils desseins, Xiris laissa exploser sa fureur sur la surface de Limouria ! Touchée, la sorcière des ténèbres fut précipitée jusqu'aux exactions de l'Humaine. À la suite de quoi, la Divinité mit un bémol à tout ce carnage ! En prenant l'ascendant sur ses créations, Xiris privait ainsi tout Mortel d'y avoir recours. Ses pieds nus foulaient la surface de l'océan à l'instar d'un sol rocailleux, et avec toute la conviction qui l'habitait, la Déesse de la Nature progressait jusqu'à son erreur qui présentement, volait en stationnaire à tout juste dix mètres de l'eau. Son visage ne trahissait aucune émotion, pas même celle de la colère. Aussi, ne laissant présager de rien, Xiris se changea soudainement en une sphère lumineuse, puis fonça directement dans le corps d'Umar qui n'avait même pas cherché à s'en protéger ! La puissance de l'impact fut telle que les tripes de Mayufu se soulevèrent. Néanmoins, la jeune fille n'aura pas le temps d'hurler le nom de la Démone que son phénix se transforma en la représentation Humaine de la Déesse.

- Par ma faute la folie te gagne, et il n'y a qu'un seul remède pour y mettre fin ! Sa voix était profonde et envoûtante, et malgré ses mots à la consonance triste, Xiris laissait clairement entendre que sa sentence était non seulement légitime, mais surtout, inéluctable ! La destruction de la sorcière des ténèbres ne suffira point à te délivrer de ta démence, il est donc inutile que je te laisse assister à la fin de celle pour qui tu t'es prise d'affection.

Parallèlement, Umar subissait elle aussi son jugement, mais sur une octave quelque peu... différente. Les eaux se déchirèrent formant ainsi deux appendices visant à entraver les bras de la Démone. Maintenue dans les airs par la volonté de Xiris, Umar, d'avantage intriguée par la manifestation que par ce qu'elle endurait, cherchait une explication en sondant les profondeurs de son âme. Étrangement, la sorcière des ténèbres n'opposait aucune résistance. Sans doute sentait-elle que la seule issue possible résidait dans dialogue, ou avait-elle simplement conscience que mourir serait pour elle une délivrance face à sa déchéance. Alors que l'orage la surplombant grondait de plus en plus, Umar, au milieu de tout ce tumulte et souffrant de toute part, s'osa à une question :

- Vous me châtiez pour mes actes, ou pour ce que je suis ? S'écria t-elle afin que son patois couvre l'orchestre qui oeuvrait sur son hymne finale.

La sorcière des ténèbres ne savait pas vraiment pourquoi elle avait formulé cette interrogation, mais son instinct lui soufflait que son homologue y était peut-être pour quelque chose. La voix de Xiris se fit alors entendre dans les tréfonds de son esprit...

-**Je t'ai conçu pour annihiler une race qu'il m'était inconvenant de sauvegarder. Et afin de corriger mes fautes vis-à-vis de mes créations, il est de mon devoir de te libérer de cette malédiction !**

-**Alors laissez cette fille, elle n'est pour rien dans mes méfaits au même titre que les vôtres.**

-**Elle est en proie à la même corruption qui te ronge, je le regrette, mais tout dois se terminer ici !**

Inflexible, la Déesse de la Nature déchaîna les éléments sur la Démone. Foudroyée par une dizaine d'arcs électriques en continu, Umar se mit à hurler son agonie. Et alors que ses ailes s'effritaient sous la puissance des cieux, la sorcière des ténèbres parvint malgré tout à lui transmettre une ultime requête.

-**Si je dois solder ma vie au profit de vos torts, veillez à me réhabiliter. En revanche, concernant la fille, il n'y aura aucune négociation, ou vous donnez suite à mon supplique, ou c'est l'apocalypse !**

Estimant que la créature n'était guère en position d'imposer une quelconque exigence, Xiris fit la sourde oreille. Furieuse après elle-même d'avoir causé tant de mal par le biais de ce Démon, la Déesse se promit d'aller jusqu'au bout de sa sentence. Hélas... même aux portes de la mort, Umar n'était pas sans ressources ! Tandis que la vie la quittait peu à peu, la sorcière des ténèbres exerça toute son influence sur l'île flottante.

- VOUS AUREZ ÇA DE PLUS SUR LA CONSCIENCE !

Constatant les agissements d'Umar, Xiris voulut contrecarrer son attraction en commandant à Limouria de reprendre sa place dans le ciel. Mais la météorite poursuivait dangereusement sa trajectoire qui, à terme, la mènerait à s'écraser sur Chaara-khole. Et oui, Limouria appartenait désormais à Mayufu, qui elle-même vouait toute son âme à la sorcière des ténèbres. Se faisant, la terre en lévitation n'obéissait qu'à ce duo ! Même la Déesse de la Nature ne pouvait la soumettre à sa volonté, ce qu'elle aurait pu si la Flammèche n'en n'avait pris possession.

Du côté de Mayufu, des suites de son annonce, la Déesse de la Nature la changea en pierre peu avant le châtiment d'Umar. La jeune fille ressentit la mutation opérer dans son moi, se faisant, elle tendit une main désespérée en direction de son amie alors que son regard se noyait dans le regret... La progéniture du malin enrayée, le double de Xiris disparut dans les flammes, lesquelles s'arrachèrent du sol où elles demeuraient implantées afin de déferler sur la Démone qui ne cessait de précipiter Limouria sur Chaara-khole. Umar s'accrochait d'avantage encore où elle dut veiller toute la nuit durant afin que la bête ne brise sa paroi d'ombre. L'eau, les éclairs, le feu, l'irradiation de cette femme, rien n'était à même d'entamer sa foi. La sorcière des ténèbres fera tout pour que la Flammèche lui survive, et ce, peu importait la catastrophe qui en résulterait ! Hélas, loin de se laisser dicter sa conduite par une erreur de parcours, Xiris permit à Chaara-khole de s'élever à son tour dans les airs. Les pauvres pêcheurs étaient complètement dépassés, deux d'entre eux périront d'une crise cardiaque tant la terreur du moment était oppressante. La terre tremblait, se déchirait. Le bruit terrifiant que faisait les éléments sur la créature ailée rendait leur propre hurlement complètement aphone.

La Déesse de la Nature n'eut aucune peine à nullifier la menace de sa création en éloignant Chaara-khole de Limouria. Mais curieusement, la direction de la météorite changea brusquement. S'inclinant dans le sens de sa nouvelle trajectoire, Nandis devint sa présente cible ! Puis, s'égosillant de plus belle, Umar, à bout de force, lança sa dernière invective.

- TU N'ES PAS MIEUX QUE MOI, TU AS JUSTE UN PLUS GROS POUVOIR ! DÉPLACE CETTE VILLE SI TU VEUX, MAIS TU EN CRÈVERAS AUTANT QUE SI TU LAISSAIS LE ROCHER LES APLATIR !

La voix de la Démone était enragée tant elle méprisait cette femme ! Par son courroux elle se prétendait meilleure qu'elle, pourtant, elle n'hésitait pas à tuer les autres pour ne pas avoir à l'assumer ! C'était pitoyable et indigne du don qu'elle possédait. De plus, si l'on prenait le temps de calculer le nombre de ses victimes, Umar n'en n'avait que deux au compteur ! Or, cette garce devait facilement en dénombrer une trentaine avec ces idioties !

- Fais ce que tu dois, j'en ferais autant ! Gronda t-elle alors que son essence Divine fuyait son corps calciné.

Le tocsin du port de Nandis retentit à l'approche de cette masse rocheuse qui leur fondait dessus depuis les cieux. Umar avait raison, Xiris ne pouvait user de son influence Divine sur la cité sans risquer de tout faire s'effondrer, et quand bien même la Démone mourrait avant que Limouria ne s'écrase, rien ne la rendait certaine quand au fait de son arrêt. La Déesse de la Nature prit alors conscience de sa propre démence... D'un seul coup d'un seul, ses émotions s'inversèrent. Tandis que Chaara-khole comblait le cratère qu'elle avait laissé en mimant Limouria, les éléments retrouvèrent leur sérénité à l'égard d'Umar. Par son caractère qui consistait à ne rien lâcher, Xiris était forcée d'admettre que leur personnalité n'était pas si différente. Quelque part, c'était comme si elle se tuait elle-même... Pour sûr, Loominëi ne cautionnerait point une telle forfaiture à l'égard de ses principes, surtout pas de sa part. Heureusement pour la Déesse de la Nature, il n'était peut-être pas trop tard pour se rattraper. Pour commencer, il fallait calmer les pulsions destructrices d'Umar.

-**Pardonnes-moi, j'ai été trop loin... Des mots pas si difficiles à prononcer tant Xiris avait conscience de ses méfaits. Tu peux cesser de menacer ces bonnes gens, je vais rendre à cette jeune fille sa vitalité !**

Bien entendu, Umar n'en fit rien avant de voir Mayufu libérée de son état minéral. Ayant obtenue la seule chose qu'elle demandait, la sorcière des ténèbres permit à Limouria de revenir à son emplacement précédant l'attaque de la Flammèche. De son côté, Xiris fit redescendre la Démone jusqu'à la berge où se trouvait la jeune Humaine. La pauvre Umar était au delà de tout qualificatif faisant état d'une santé précaire. Son corps sans ailes carbonisé et percé de part en part ne laissait planer aucun doute sur la fin qui la guettait. Tendant sa main en direction de Mayufu, Umar souhaitait la toucher une dernière fois avant de s'éteindre...

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Mayufu
Mayufu
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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Mer 12 Fév - 11:21

Survolant ce village, elle observa avec amusement sa nouvelle force de frappe. Se disant qu'enfin, un peu d'entraînement, lui avait permit d'atteindre un autre niveau de maîtrise et pourrait peut être, enfin, être utile à son amie. Ne faisant pas plus que survoler la zone en slalomant au-dessus, elle leva les yeux aux cieux, direction l'île flottante. Apercevant alors Umar qui ne la suivait pas. Se demandant bien ce qu'il lui prenait, la jeune fille cessa toutes actions, ne la quittant pas des yeux. La folie résidant en Mayufu n'était que liée à l'essence même qui s'écoulait en elle. Quant bien même il n'avait plus guère d'importance dans ce nouveau monde, celui-ci continuait à la harceler, à la pousser à la folie et au massacre. Après tout, sur Féérune, sa mère avait donné vie à ce qu'elle était suite aux viles actes du Dieu du meurtre, Bhaal. Toutefois, ayant bien compris sa nature, elle avait tenté de vivre bien, en accord avec des principes justes et une morale qui l'amenait à aimer sa famille et ceux qui l'entouraient. Mais son aura, étant tellement négative, personne ne doutait de ce qu'elle était. Aussi, il était tellement simple de reconnaître un enfant de Bhaal de part leur peau presque d'une blancheur cadavérique et de leurs yeux rouges sang. Les enfants de ce dernier étaient là pour amener le chaos et s’entre-tuer entre eux afin que le survivant lui succède et perpétue sa lignée et son règne de mort. Comprenant bien par là qu'Umar semblait la juger, la jeune fille ne pu pas s'empêcher de ressentir une sensation amère la traverser. Presque déçue d'être soumise à ce regard, elle qui avait toujours œuvrer pour son bien être. Etait-ce ce nouveau pouvoir qui lui était tellement monter à la tête qu'elle allait se séparer d'elle ? La scène était surréaliste, Mayufu faisant désormais du surplace après avoir pris de la hauteur, dévisageant la Sorcière des Ténèbres. En-dessous d'elle, le prémices du massacre qu'elle avait engendré continuait de grandir gaiement. Mais ne s'y intéressa plus, laissant les flammes faire comme elles le voulaient.

Impossible de décrire ce qu'elle ressentait, à ce moment précis. Umar ne la suivant toujours pas, se retrouvant seule, la fille de Bhaal se demandait si, encore une fois, elle avait franchit la ligne blanche qui ferait qu'elle se lasserait d'elle... ou tout simplement, ne comprenait'elle pas ses intentions, c'était possible. S'apprêtant à la rejoindre pour demander des explications sur sa conduite, pleine d'inquiétude et de colère à la fois, quelque chose frappa de plein fouet Umar, l'expulsant de l'île flottante. Oubliant alors tout ce qui la traversait, Mayufu intima son phénix de piquer en sa direction afin de lui porter secours ! Heuresement, parvenant à se ressaisir en plein vol, elle ne dira rien, tournoyant autour de la sorcière des ténèbres pour lui servir de bouclier si nécessaire. Cherchant frénétiquement de son regard flamboyant l'auteur de ce geste. Ses bras s'immolant alors, prête à en découdre. Observant de temps à autres Umar, qui ne semblait pas suivre son mouvement, s'inquiétant de son état au vu de la puissance qui lui était tombée dessus, lui demandant même si elle allait bien. Mais rien... Umar fixait autre chose et elle ne se montrait pas hostile suite à cette attaque. Son attention étant portée en direction de l'étendue d'eau. Faisant alors de même, Mayufu distingua alors une silhouette au-dessus de celle-ci. Plongeant dans sa direction, afin de se mettre entre cette femme et son amie, l'allumée maudite sentit alors l'atmosphère changer tout au tout. Les flammes, l'air, l'eau... tout se figea. Même Bhaal, contre sa volonté, se posa sur la berge, la forçant alors à mettre pieds à terre. Comprenant strictement rien à ce qu'il se passait, la jeune fille ne fit que suivre le mouvement. Posant pieds à terre, l'eau froide noyant ses pieds, elle tenta de saisir la raison qui l'avait amener à se poser. Mais surtout, qui était elle, elle !? Sa flammèche toujours active, elle comprit alors qu'elle avait devant elle quelque chose qui la dépassait complètement. Une telle puissance ne pouvait être détenu que par un être divin. Un ressentis similaire qu'elle avait déjà eu en la présence de la Déesse Noire à son arrivée dans ce monde. Mettant au placard la peur qu'elle avait du loup géant qui avait manqué de la tuer plusieurs fois.

- Qu'est-ce que vous êtes... vous ? Murmura t'elle à elle-même, très étonnée de faire face à une personne possédant un tel pouvoir.

Comprenant évidemment que sa présence était dû à ce qu'elle faisait, ou bien même, était venue pour Umar, Mayufu se tenait prête mentalement à agir même si son cœur savait que toutes actions seraient vaines. Une sensation étrange la parcouru. Figée sur place, elle releva ses mains, observa avec stupeur ces dernières : Elles tremblaient. Les tremblements s'emparèrent de ses bras et de tout son être. Son cœur battant la chamade, ses yeux ne sachant plus où donner de l'attention.... Que devait-elle faire ? Était-ce encore de sa faute si les événements s'en retournait contre elle ? Commençant à se demander si la cause de la mort de son amie serait simplement, à nouveau, dûe au sang maudit qui la parcourait, Mayufu, au travers de la peur qui l'habitait, parvint à faire resurgir sa combativité. Sauf que cette fois-ci, ce ne fut pas la haine qui l'activa... mais de l'amour. Prête à faire ce qu'il fallait, voire même à se sacrifier pour son amie, son regard se braqua avec détermination face à cette femme à la puissance qu'elle était incapable de sonder. Sauf que, sans pouvoir faire quoi que ce soit, une boule lumineuse partit soudainement en direction d'Umar. L'onde de choc en résultant lui fit repenser à la blessure causée par la flèche de l'archère mais en bien plus violente. Repoussée, ses jambes s'enfonçant un peu plus dans l'eau, Mayufu voulu grimper sur le dos de Bhaal pour la rejoindre et l'emmener loin de cette folle. La peur se saisissant d'elle, réagissant par instinct, elle voulait pas revivre une telle chose. Mais cette fois-là, tout semblait clairement différent que les fois précédentes... Se propulsant en avant, malgré ses jambes tremblotantes, elle posa sa main sur son phénix afin de lui porter secours.

Tétanisation complète pour la sorcière des flammes lorsqu'elle s'aperçu que Bhaal se transforma sous ses yeux, au moment où elle le toucha. Prenant la forme de cette inconnue. Faisant un pas en arrière, la souffle rapide, les yeux écarquillés, pour la première fois de sa vie, elle avait reculé face à quelque qu'un. Même la Déesse Noire ne l'avait pas mise dans une telle panique. Peut être simplement qu'elle s'était pas manifestée de la même manière, pas non plus dans l'intention sincère de réellement les tuer. Pour preuve, elle avait donné une nouvelle chance à Umar et elle. Cette personne était-elle aussi u ne divinité, alors ? Pour avoir une telle puissance... il en était presque sûr sauf qu'elle était clairement plus hostile qu'Yloumna... Son regard sautant entre la silhouette de son amie au loin et cette femme de feu devant elle, Mayufu ne savait pas ce qu'elle pouvait faire.

Devait-elle l'attaquer ? Devait-elle tenter de la fuir et tout faire pour essayer de libérer Umar de ce qui l'assaillait ? L’indécision l'habitait alors. Sensation qui ne fit que lui rappeler les horreurs de son passé lorsqu'elle vivait pour aider, aimer et protéger ceux qu'elle aimait qui, finalement, tentaient de la tuer ou de la repousser. La forçant alors à réagir par la violence afin de pouvoir fuir. Seulement recueillie par un aubergiste qui l'aida à prendre la fuite, comprenant la nature qui l'habitait réellement et pas celle du sang maudit, payant de sa vie pour qu'elle puisse continuer de vivre. Les poings serrés, le front perlant de sueur, une voix la fit sursauter de plus belle. Incapable de saisir l'essence de celle-ci, elle ne lui faisait qu'annoncer qu'elle allait mourir, sans rien pouvoir faire pour l'amour de sa vie. Décidément, personne... personne n'était apte à comprendre ses actes ! Étaient-ils tous stupide à ce point ? Même des divinités ?! La peur se dissipant, la combativité reprenant le dessus, un regard autre que celui de la haine, elle tenta de la contourner, partant en direction d'Umar, sa main droite s'immolant, dans l'espoir d'envoyer une attaque en direction de son assaillante. Mais rien ne fit, rien ne sortit, son feu ne se manifestait pas. Aussi sentit-elle ses pieds se bloquer, son corps s'immobiliser. Devenant de plus en plus lourd. Incapable de ne prononcer quoi que ce soit, elle tendit une main en direction de son amie, insistant sur son être tout entier pour essayer de faire quelque chose. Mais rien... un voile noir commença à assombrir sa vue, se refermant petit à petit. Seuls ses émotions étaient en pleine tempête en son fort intérieur. Une horreur à vivre pour une personne de son tempérament... Quant bien même elle avait toute la volonté du monde, elle ne pu qu’assister au tombé du rideau sur sa propre existence, perdant alors conscience. La dernière chose qu'elle verrait serait son amour de toujours se faire attaquer par une telle force qu'elle savait qu'elle n'en ressortirait pas indemne. Une larme perlant sur sa joue, elle se figea tout comme le reste de son corps. Son cœur déchiré, emplis d'amour, de haine, de souffrance et de regrets... cessa de battre, malgré sa force, il se figea. C'était le néant complet.

Contrairement à toute la puissance qui se déchaînait en ces lieux par la suite, Mayufu n'en verra rien. S'apercevant pas à quel point Umar se débattait pour survivre et pour la sauver elle. Elle ne le saura jamais d'ailleurs. Car quand l'enfer s'était abattu sur ce petit village, un bien plus dévastateur que celui auquel Mayufu avait tenté de faire naître, pendant de longues minutes, ou la mort se régalait en ce moment même, tout ne sera qu'un clignement d'yeux pour Mayufu. Quand elle les avait fermés, Umar était dans une mauvaise posture et, à la seconde qui suivi, elle était à terre. Soudainement revenue à la vie, son corps se relançant dans sa lancée initiale, elle trébucha. Ce petit instant, si court pour elle, l'avait traversé comme un simple vertige. Tombant à terre, se blessant aux jambes, elle reprit son souffle. Sentant toujours cette puissance incroyable inonder la baie. L'incendie avait cessé, les éléments avaient l'air d'avoir reprit leurs cours... La fille maudite leva les yeux pour apercevoir cette femme, se tenant là, pas loin d'elle. Ne cherchant même pas à l'approcher, elle voyait que celle-ci l'observait avant de porter son regard ailleurs. N'adressant aucuns mots à cette dernière, elle suivit la direction dans laquelle elle regardait et tout son être semblait soudainement s’effondrer sur lui-même.

Le souffle coupé, le temps s'arrêtant autour d'elle. Oubliant même l'existence de ce qu'elle avait déduit comme étant une divinité descendue les punir, Mayufu se releva péniblement. Son corps entier la torturait, étant pas prêt à passer de trépas et résurrection si rapidement. Voyant la main tendue vers elle, s'apercevant dans quel état était Umar, elle réussit à trouver la force de se précipiter auprès d'elle. Se jetant littéralement à ses côtés, faisant souffrir son corps tout engourdit. Mais elle en avait cure de l'écouter en cet instant. Se saisissant de sa main, quelque chose de bien plus grand que la peur ou la tristesse l'envahit. Auparavant, la sorcière des ombres s'était déjà retrouvée dans des états pitoyables, surtout contre la monstruosité qu'était ce loup qui les harcelait encore et encore... mais là. C'était d'un tout autre niveau. Elle sentait bien qu'elle était en train de la perdre... pour de bon. Son regard plongé dans le siens, autant emplis de tendresse que de regrets, les larmes se mirent à perler dans ses yeux, venant inonder ces derniers. Dans l'incapacité de prononcer quoi que ce soit. la jeune fille se saisit de ses deux mains celle de son amie. Ignorant tout ce qui se passait. Ni le temps, ni quoi que ce soit n'aurait d'emprise sur elles. Rien ne lui retirerait les émotions qui la submergeait.

- Umar... peina t'elle à murmurer, collant sa tête contre son front. ... c'est.. elle qui t'a fait cela, n'est-ce... pas ? J'aurai dû me contenir... C'est encore de ma faute... Tiens bon je t'en prie !

Ses larmes coulant à flot, ces dernières s'écrasaient aussi sur le visage méconnaissable de son amie. Lui intimant de tout son être de ne pas se laisser faire, de continuer à lutter, Mayufu serra fortement sa main entre les siennes, secouées par les sanglots qu'elle n'arrivait pas à arrêter. Une haine grandissante naquit en elle quand elle aperçu la silhouette, floue, de celle qui l'avait mise dans cet état. Non pas une haine pure dont elle avait pu faire preuve quelques fois... mais une force protectrice envers l'amour qu'elle ressentait. Ne quittant pas Umar des yeux, elle déclara à l'intention de la femme.

- Pourquoi le monde entier cherche t'il à se débarrasser de nous ? Une interrogation soudaine, sortie par réflexe, dans une sensation passée qu'elle avait oubliée. Son regard se déportant vers l'inconnue. Vous êtes, vous aussi, une divinité de ce monde n'est-ce pas ?  Vous n'en avez pas marre de nous prendre pour des marionnettes ?! Sa main venant se poser sur la joue d'Umar, reportant toute son attention sur elle. Cependant, même si je sais que je n'ai nullement la force de me dresser contre vous... je le ferai tout de même ! Car vous vous en prenez à celle que j'aime plus que tout et ma raison de vivre !

Son cœur battait si fort qu'il allait finir par s'en échapper... n'entendant que le battement de ce dernier, Mayufu ferma les yeux, tentant de se raccrocher à quelque chose lorsque tout son être décida soudainement de se mettre entre Umar et la femme. Tel un bouclier, prête à mourir avec elle ou à échanger sa vie pour qu'elle vive.

- J'en ai plus qu'assez de la stupidité dont vous pouvez faire preuve, vous les divins et de jouer avec ce que l'on est comme bon vous semble ! Je n'ai aucunes idées de ce qui vous amène à vous en prendre à Umar mais sachez qu'elle n'est pas la Umar que vous pensez, celle-ci est déjà morte par la main de la Déesse Noire pour permettre à elle de vivre ! S'écria-t'elle, déversant toute sa souffrance contre elle. Je n'ai cessé de me battre pour elle et vous me direz probablement que je méprise tout ce qui vit dans ce monde et que je suis folle à lier. Mais vous ne comprenez rien à rien ... ! C'en est même un comble pour des gens comme vous ! Un sanglot saccadant sa voix, Mayufu su se reprendre pour se lever et à lui faire pleinement face. Ne se montrant point hostile mais démontrant qu'elle ne lui faisait pas peur, quoi qu'elle décide de faire. Préférant lui lancer sa tirade à la figure que de l'attaquer. Mais ce n'est pas du mépris. Je ne désirais que anéantir ces mondes, il est vrai... seulement parce que ces mondes sont si beau... si riche... si merveilleux... Mais ils n'ont jamais rien donné à celle que j'aime ! JAMAIS ! Si je n'ai que tenter de la tuer ! Que ces mondes ne me donne rien à moi, peu importe, ça m'est égale ! Mais Umar méritait mieux que cela et j'ai tout fait pour le lui offrir ! Je me sens heureuse qu'elle ait pu ressentir de l'amour pour moi, de m'avoir prise dans ses bras, de lui avoir fait goûter à la tendresse d'un baiser sincère... Chose qui doit probablement vous échapper !

Ses larmes ne cessaient guère de couler, son corps tremblait sous la fatigue et le stress du moment. Son esprit vacillait mais elle réussissait tout de même à tenir la longueur. Se fichant éperdument de la pensée de cette femme. Se fichant éperdument de ce qu'elle pourrait lui dire. Ce monde n'a cessé de la détruire elle et Umar. Une destinée atroce leur ayant été imposée sans qu'elle n'en puisse rien et, malgré tout cela, un amour sincère avait réussit à naître entre ces deux là. Pour le monde, elles étaient des monstres. Pour elles-même, elles n'étaient qu'un duo lié par le cœur, quels que soient leurs défauts respectifs. Un combat perpétuel pour la survie. Même si la maudite savait son sang souillé et que son tempérament était guidé par la folie léguée par le dieu du meurtre

- Alors vous voir vous, divins ou autres idiots que vous puisiez être, jouez avec nous comme de simple pion, de négliger ce que nous sommes, de n'avoir aucunes considérations pour les sentiments que nous pouvons ressentir, de vous chamailler pour je ne sais quelle stupidité, au dépend des vies ici bas à qui vous pouvez offrir un monde merveilleux, égal à chacun en vous mettant simplement d'accord entre vous... Je n'en peux plus de vous supporter ! De voir la foi des gens envers vous qui ne mène à rien. J'ai peut être le sang souillé, étant la fille d'un Dieu maudit d'un autre monde, mes intentions n'ont jamais cessés d'être bienveillante afin de créer quelque chose de protecteur pour elle. Alors... je suis consciente que quoi que je puisse dire, vous n'en aurez cure mais je vous implore de m'entendre : Peu importe ce que vous ferez, je ne m'en rendrai pas compte et je n'ai pas les moyens de lutter. Mais jamais, jamais... je vous laisserai à nouveau la toucher ! Faites ce que vous voulez de moi, effacez mon être ou modéliser moi comme vous le souhaitez pour que je vous serves, comme tout dieu égoïste que vous êtes ! Mais l'amour que je porte en moi pour elle ne disparaîtra jamais, vous n'y pourrez strictement rien et vous pourrez vous la mettre sur votre conscience et continuez à jouer votre rôle d'hypocrite là-haut !!!

Les poings serrés, le souffle coupé, la jeune fille venait de comprendre tout ce qu'elle était jusqu'à maintenant. Son cœur ne l'avait pas reniée... il était toujours là. Forcément, il agissait de manière bien différente des autres mais, comme pour tout le monde, il savait aimer et lutter pour préserver cet amour. Après tout, en y repensant... Mayufu n'avait fait que cela. Elle avait tout fait pour lui être utile, avait tout fait pour repousser tout ceux qui voulait sa mort. Accomplis nombres de choses pour préserver ses propres sentiments et ceux d'Umar. Qu'elle soit faible ou non, elle s'était toujours tenue debout. Alors ce n'était pas une divinité qui pourrait la faire flancher, surtout pas dans un tel moment ! Fermant les yeux, elle tenta de relier sa conscience à Limouria, tenter de réveiller la magie mystérieuse en cette île pour qu'elle vienne en aide à Umar et elle. Que celle-ci les téléportes en son sein et les protèges et soignes Umar ou qu'elle parvienne à renvoyer cette femme où elle devait être maintenant. Il fallait que quelque chose se passe car si Umar venait à mourir et que l'autre femme n'admettait pas ses torts ou n'en avait cure, son être tout entier allait mourir avec elle. Une vie sans elle... son esprit ne se l'imaginait même pas.

Relâchant la pression sur son corps qui céda sous son poids, elle s'écroula de fatigue, rampant aux côtés d'Umar encore relativement consciente. s'agenouillant à ses côtés, se penchant par-dessus elle, sa main dans la sienne, pour la protéger. En attente que quelque chose se passe. Dans un tel état, Mayufu ne pouvait rien faire pour Umar. Elle ne pouvait qu’espérer. Ne cessant alors de pleurer, posant sa main libre sur son visage, elle ne la quitta pas des yeux et soudainement, noyés dans ses larmes, un sourire des plus beaux naquît sur son visage. La sorcière des Ténèbres n'avait jamais pu voir un tel sourire sur le visage de la maudite malgré tout l'amour qu'elle lui avait donné. Mais cette dernière, si jamais rien n'était possible, malgré sa conviction qui était en train de secoueur tout ce qu'elle pouvait pour chercher de l'aide, ne voulait pas que Umar n'ait jamais eu le droit à ce sourire qui n'était jamais apparu jusqu'à maintenant.

- J'aimerai bien te demander de tenir bon, encore un petit peu mais... s'interrompant toute seule, Mayufu se tut. Laissant alors une simple phrase sortir, suffisamment distincte pour l'inconnue qui pouvait les entendre. Tu t'es mises dans tout tes états pour moi, je n'ai pas su en faire autant... je suis si désolée... Prends ma vie pour vivre s'il le faut, je te l'offre ! Je t'aime Umar !

Sa tête se posant sur son torse, elle était incapable de cesser ce nouveau torrent de larme. Seulement deux choses vivaient fortement en elle en ce moment crucial. Sa détermination qui cherchait désespérément de l'aide. Que ce soit autant auprès de Limouria ou de la divinité que d'une aide toutes autres... et son coeur qui ne cessera de tambouriner si fort son amour pour cette personne qu'elle ne désirait pas perdre.

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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Ven 21 Fév - 11:11

Tout Feu, Tout Flamme Xiris12

Nus pieds sur la berge, Xiris observait silencieusement le triste résultat de sa colère. D'abord effondrée, la fille qui n'avaient d'yeux que pour Umar, finit par laisser exploser sa fureur. La Déesse de la Nature était désolée d'avoir été aussi cruelle avec sa création, mais son essence Divine faisait partie intégrante de son être. Elle ne pouvait lui reprendre d'une simple volonté, et pour cause ; lorsqu'elle l'eut conçu, elle fusionna l'essence d'un Humain avec un Démon de l'ombre à part égale, puis, elle fit l'amalgame avec une parcelle de sa Divinité. La force ainsi obtenue ne permettait plus à Xiris de défaire ce qu'elle avait fait. À savoir que seule une destruction complète de son enveloppe charnelle était à même de mettre fin à ce cauchemar qu'elle avait façonné. La scène était sinistre, mais c'était hélas la seule chose à faire. Umar devait mourir pour le bien du plus grand nombre. Et alors que la jeune femme au chevet de la Démone n'avait de cesse de cracher son fiel, Xiris entreprit de reprendre sa place dans le giron du royaume Céleste. Une intention qui avorta à l'instant précis où elle entendit de la bouche même de l'acolyte d'Umar que sa création ne l'était plus vraiment depuis l'intervention de la Déesse Noire. Sur ces mots, la présence à la chevelure cuivrée fronça les sourcils en signe de consternation. Yloumna ? Mais de quoi se mêlait-elle celle là ? Et...

-*Deux Umar ?...* Manqua t-elle de dire à haute voix.

En sondant l'âme de la jeune fille, Xiris apprit alors une vérité qui remettait en cause tout ce qu'elle venait de faire. Désertée de toute essence la rattachant à Hithar, la Déesse de la Nature fut forcée d'admettre que celle-ci n'appartenaient point à ce monde. Que devait-elle faire en ce cas ? Si cette Umar n'était plus de son fait, en tout cas son esprit, son âme, elle bafouait le Code Divin en la tuant. Pire encore, elle faisait preuve d'une terrible injustice à l'égard de l'être en question ! Combien d'erreurs allaient-elles commettre avant de finalement en venir à bout ? D'ailleurs, pourquoi la Déesse Noire s'en était-elle prise à sa création ? Quoi que Xiris pouvait en penser, Umar devenait par décret Divin, la propriété d'Yloumna ! Faisant ainsi de sa faute, une maladie incurable...

- Silence !! Tonna t-elle tout à coup alors que la meurtrière n'en finissait plus de la salir.

Durant la restauration de sa sérénité, Xiris réfléchissait à ce qu'il conviendrait de faire. Et alors que l'avocate du démon larmoyait sur ses restes, la Déesse de la Nature finit par la rejoindre. S'agenouillant sur le sol meuble, elle passa sa main sous le menton de la jeune fille, puis fit pression afin qu'elle celle-ci puisse la regarder dans les yeux.

- Tu n'es plus dans ton monde, amie d'Umar, la corruption de tes origines a cessé d'être à partir du moment où tu as franchi le seuil d'Astrune. Ton sang est désormais égal à celui de tous les autres. Plus vite tu le comprendras, plus vite ton esprit se délestera de cette souillure. Libérant son visage, Xiris poursuivit, mais non sans rendre ses dires inaudibles aux ouïes indiscrètes. Je suis effectivement une Divinité, je me nomme Xiris, et mon intervention n'avait qu'un seul but. Mettre fin au chaos que j'avais conçu. Consciente qu'elle ne pourra plus jamais obtenir la rédemption en détruisant sa création, la Déesse de la Nature s'essaya à une alternative. Yloumna a malheureusement rendue ma faute indélébile en fusionnant ton monde au notre dans le corps d'Umar. Dès lors, je n'ai pas le choix de lui rendre ce qui jadis, m'appartenait...

Imposant sa paume sur le front de la Démone au souffle saccadé, Xiris usa de sa puissance Divine pour permettre à son corps de régénérer. Mais à mi-parcours, elle cessa son opération.

- Votre amour est sincère et pur, mais je refuse de vous permettre de succéder au désordre que j'ai créé ! Gronda t-elle au souvenir de son arrivée. Je doute que la Umar de ton monde soit d'un esprit plus clément que celui de mon enfant. Tu comprendras alors ma prudence...

Si Xiris avait décidé de la remodeler, la sorcière des ténèbres n'aurait plus jamais été la même. Or, en plus d'être contraire à l'étique, elle aurait prouvé une fois encore qu'elle était incapable d'assumer ses torts. Abandonnant pour de bon cette spirale de la déchéance, la Déesse de la Nature ajouta une part de son art dans la partie inconsciente d'Umar. Cela visait à rendre son enfant capable de s'affranchir du démon qui l'habitait. Le tout était de savoir si elle le voulait. Même Xiris ne pouvait prédire la suite des événements, l'esprit d'Umar n'étant plus celui d'origine soulevait pas mal de questions quant à ses motivations. Aussi, une fois que le corps de cette dernière fut entièrement lavé de toutes ses blessures, la Déesse de la Nature exposa la situation.

- Si malgré ma clémence Umar demeure à l'écoute de son plus vil côté, alors son corps retournera à la terre. Quant à toi jeune fille, faire ainsi usage du feu n'est pas digne de mon pardon. À partir de là, une petite sphère baignant dans un halo vert s'éleva depuis le creux de sa main. Je ne vais pas te retirer ce dont tu t'es donnée tant de mal à maîtriser, ce que tu fais très bien d'ailleurs. C'est alors que l'orbe en lévitation finit par investir le corps de l'Humaine en traversant sa poitrine. Cette graine gagnera en force chaque fois que tu te fieras à ton Dieu pour guider tes actes.

La Déesse de la Nature était prête à endosser les pêchés de ces deux êtres, à condition bien entendu qu'ils mettent un terme à leur élan destructeur. Sinon quoi, elle ne pourrait plus rien pour eux. Délivrant Umar de son état de stase, Xiris tenait toutefois à connaître le prénom de cette jeune fille à l'âme torturée.

- Dorénavant tu n'es plus seulement liée à Yloumna, mais avec moi également. Comment dois-je te nommer ? Xiris avait dans l'intention de les garder en laisse jusqu'à ce qu'elles aient obtenu sa rédemption. Quant au temps que ça prendra, cela dépendait entièrement d'elles.

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Mayufu
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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Ven 21 Fév - 23:11

Il pouvait se passer n'importe quoi autour d'elle, Mayufu ne bougerai pas d'un cil ni lâcherai sa prise sur le corps mutilé de son amie. Prise d'assaut par une série de sanglot, elle ne faisait même pas attention à la présence qui les avait attaquée, ne souhaitant pas voir le temps s'écouler, usant de tout ce qui lui restait comme volonté pour que le temps se fige, ou bien recule, afin de réparer ses erreurs pour mettre Umar hors de danger. Mais les faits étaient inéluctables, elle pouvait faire ce qu'elle voulait, rien n'y ferait. La sorcière des ténèbres allait s'en aller sans qu'elle ne puisse faire quoi que ce soit. Son cœur se déchirait à l'intérieur de sa poitrine. Battant si fort qu'il voulait s'en échapper et fuir loin de tout ça. Elle aussi elle voulait fuir cette douleur. S'en aller dans un endroit qui l'isolerai de tout. Son regard plongé sur le visage méconnaissable d'Umar, Mayufu commençait à songer de l'accompagner dans la mort, ne souhaitant certainement pas vivre une telle torture. C'était un peu lâche, certains diront, mais elle n'en avait cure. Convaincue que de toutes manières, elle la retrouverait de l'autre côté dans tout les cas. Elle ne lutterait pas pour survivre. Même les survivants de ce village pouvaient encore venir la tuer dans le dos, ça l'arrangerait. Mais tant que son amie n'aurait pas rendu son dernier souffle, elle continuerait à lutter cependant.

Prenant une grande inspiration saccadée, elle ne s'aperçu même pas que la jeune femme s'approchait d'elle. Ayant un léger sursaut à l'entente de sa voix qui lui semblait si éloignée alors qu'elle lui faisait désormais face. Par pur réflexe, Mayufu enserra davantage Umar dans ses bras afin de faire clairement comprendre à cette dernière qu'elle ne la laisserait pas la toucher ni même l'emmener quelque part. Une sensation étrange sur le visage, la flammèche résista à la pression exercée mais tellement excédée par les événements, elle ne parvint pas à résister bien longtemps et laissa sa tête suivre le mouvement. Ouvrant les yeux, elle se retrouva alors face à une toute autre personne. L'expression déconfit, la fille de Bhaal ne parvint même plus à savoir quoi penser... D'abords apparue avec une extrême violence, retrouver ensuite son amie au pied de la mort et maintenant, ça ? Son cerveau lui jouait-il un tour pour qu'elle trouve un réconfort dans tout ce malheur ? Si c'était le cas, elle n'appréciait pas la méthode... Ne la quittant pas de son regard triste et vide, Mayufu l'écouta simplement. Ne détachant pas ses bras du corps de son amie. Son être encore tremblotant par les quelques sanglots retardataires, ses oreilles restèrent attentives au discours de cette femme à la chevelure cuivrée.

Si elle en avait la force, elle lui aurait collé son poing dans la figure ou voire même attaquée avec sa magie, sans sommation. Mais là, elle n'en pouvait clairement plus. Se réduisant au rôle de simple spectatrice dans un état second, complètement amorphe. Toutefois, quelque chose la tira de sa somnolence avec violence, lui faisant ouvrir grand les yeux et se redresser quelques peu. Ses mains ne lâchant pas celles de son amie. Qu'est-ce qu'elle racontait celle-là ? Son esprit avait cessé de fonctionner. Son cœur avait carrément arrêté de battre l'espace de courtes secondes. D'une lente et longue inspiration, secouée par une nouvelle vague de larme, elle comprit alors où elle voulait en venir. Mayufu avait-elle été idiote à ce point jusque là, depuis leur arrivée ici ? Pourquoi s'en était-elle pas rendue compte plus tôt ?! N'entendant que le sang circuler dans son corps ainsi que le battement de son cœur, la jeune fille ne réalisait pas tellement ce qu'elle venait d'entendre. Parvenant pas à mettre un sens sur les mots prononcés par cette femme. Était-elle réellement en train de lui dire que Bhaal, son père, n'avait plus d'influence sur elle et que seule son esprit, réagissant que par pur réflexe, l'avait mené à tout cela ? Qu'elle pouvait enfin arrêter de courir et de toujours surveiller au-dessus de son épaule pour souffler un peu ? Enfin ? Ne saisissant pas l'importance de ce qui venait d'être annoncé, la flammèche restait immobile. Après tout, dans son conscient, elle savait qu'elle allait bientôt mourir et qu'elle n'aurait pas le temps de profiter de cette pause...

C'est alors que la jeune femme à la chevelure cuivrée se présenta à elle... Xiris. Confirmant alors qu'elle était bien une divinité comme elle lui avait demandé au moment où elle crachait tout son fiel sur celle-ci. Son visage se détendant soudainement, Mayufu baissa alors sa garde et fit disparaître toutes onces d'hostilité de son être. La divinité venant de lui lâcher le menton. Le cœur de Mayufu se mit alors à rebattre, sa respiration reprenant de plus belle, comme si elle sortait d'une apnée. Elle ne ressentait pas de menace apparente. Son cerveau commençant à réaliser ce qu'il se passait et accusant la nouvelle d'il y a quelques secondes. Remerciant son instinct d'avoir tout annoncé puisque cette Xiris ne pouvait pas laisser Umar mourir à cause de l'intervention de la Déesse Noire. Pour quelle raison, elle s'en fichait un peu, tout ce qui lui importait était la survie de son amie. Quittant les yeux de la divinité, Mayufu suivi d'un regard méfiant la main qu'elle venait de déposer sur le front de la mourante, en stase. Serrant un peu les dents, son corps entier se crispant, se retenant d'agir. Intimant à tout son être de rester calme, la flammèche parvint à se détendre. Décidant alors de faire confiance et de laisser Xiris agir. D'ailleurs, cette dernière avait bien compris que l'amour que la jeune fille vouait à la sorcière était pure et venait du plus profond de son cœur. Cependant, elle ne manqua pas de la gronder quant à ses actes qu'elle commettait à son arrivée.

Pour la première fois depuis des années, Mayufu ne savait pas quoi répondre ni comment réagir. En temps normal, elle serait partie au quart de tour... mais là, elle était figée. Incapable de lui répondre quoi que ce soit qu'un regard coupable. Etant lucide quant à l'acte répréhensible qu'elle avait commis plus tôt. Désormais consciente que son instinct avait pris le dessus sur la souillure de son propre sang, maintenant inexistant, il n'allait pas être évident de se refaire après cela... Mais elle était forcé d'admettre que la Déesse avait raison. Du coup, la jeune fille ne cherchera pas à lui répondre, ravalant sa salive, baissant la tête, détournant son regard sur le visage d'Umar. Le corps de cette dernière se reconstituant sous ses yeux, un bonheur certains envahissait tout son être. Cependant, Xiris lui fit part de sa rancœurs à son encontre quant à l'utilisation de ses pouvoirs du feu. Une orbe verdâtre jaillit alors de sa main pour venir se loger près du cœur de Mayufu. Posant sa main sur sa poitrine, cette dernière comprit alors qu'elle lui donnait une ultime chance de s'émanciper de son sort initial qui était une mort certaine. Lui faisant alors clairement comprendre que si elle continuait à commettre des mauvais actes au nom de Bhaal, cette lumière grandirait en elle pour la dévorer de l'intérieur, tout comme l'exemple donné à l'instant pour Umar. Acquiesçant simplement, elle accepta son sort. Après tout, rien n'était trop cher pour sauver son amour et elle ferait tout pour le conserver. En espérant que celle-ci accepte ce qui venait de se passer...

Désormais plus liée uniquement à Yloumna, la flammèche se retrouvait aussi liée à cette divinité du nom de Xiris. Ça faisait beaucoup en à peine un mois et demi... D'abords la Déesse Noire et maintenant elle. Mayufu ne savait plus où donner de la tête mais accepta son sort sans poser de question. Ayant bien compris ce à quoi elle devait se tenir pour que les choses se passent bien. Reposant son regard sur la femme, cette dernière lui demandait alors son nom. Quelque peu déstabilisée, la flammèche prit quelques secondes avant de revenir à la réalité et de lui répondre d'une voix calme mais tremblante.

- Je me nomme... Mayufu... Windbloom. Dit-elle alors, un peu surprise de se présenter de la sorte, ayant presque oublié son prénom et nom, mais ressentant quand même une sorte de bien être au fond d'elle d'enfin voir quelqu'un "s'intéresser" à ce qu'elle était, en quelque sorte. Et... je ne sais pas quoi vous dire de plus... j'ai dis l'essentiel tout à l'heure...

Désemparée, son regard sautant de Xiris à Umar, la jeune fille ne parvenait plus à faire le point. Il y avait eu une telle accumulation de nouvelle qu'elle peinait à tout comprendre pour l'instant. Retenant juste l'essentiel. La sorcière des ténèbres libérées de son état de stase, Mayufu pu voir son corps recommencer à respirer et posant une oreille sur son cœur, elle lâcha un long soupire lorsqu'elle l'entendit battre à nouveau. Son regard rougeoyant commençant à reprendre des couleurs, le visage bouffi, elle décida alors de remercier Xiris à sa façon, par un léger sourire. Ne se risquant pas à plus, se jugeant mal placée après les actes d'il y a quelques minutes.

- Je me tiendrai à ce que vous m'avez dit... merci pour Umar. Commença t'elle timidement, son regard se plongeant dans le siens. Je resterai à ses côtés et je tâcherai d'être digne de votre miséricorde.

Elle aurait voulu en dire tellement plus mais ne se le permettait pas. Après tout, elle ne pouvait que la remercier de ne pas la laisser à son sort. Restait à voir comment Umar allait prendre la nouvelle ou encore, comment allait-elle réagir vis-à-vis de Mayufu. Cette dernière ayant alors pris conscience que l'ombre de Bhaal ne planait plus sur elle, elle allait parvenir à se défaire des griffes de ce dernier qui l'avait tellement coincée jusque là et fait passer sa vie à fuir et tuer tout ce qui l'approchait de trop près. En quelque sorte, elle voyait en l'acte de Xiris une chance de se racheter. Le cœur s'allégeant quelque peu, la jeune fille se retrouvait gênée, ne sachant pas quoi dire malgré que son regard et son être en disait long. La Déesse pourrait largement le ressentir. Se frottant la joue, la flammèche observa autour d'elle le désastre que tout cela avait commis. Levant ensuite le regard au ciel, Limouria se tenait toujours là, immobile, créant des gros courants d'airs. Attendant une potentielle réponse de Xiris, la fille de Bhaal l'observait. Elle ne ressemblait plus à ce qu'elle était. Désormais paisible et douce.

- J'imagine que... tenta t'elle de demander maladroitement, ne se détournant pas malgré la gêne ressentie. ...vous attendez que je fasse quelque chose de précis pour vous ?

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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Dim 1 Mar - 11:32

Mayufu Windbloom, Xiris n'oubliera jamais cette rencontre. Voilà une jeune Humaine qui pouvait aussi bien accomplir de grandes choses comme réduire à néant tout espoir. Aujourd'hui, elle devenait le seul maître de son Destin. Le fait que la Déesse Noire y est laissée son empreinte n'altérait en rien sa manière d'être, seulement les rencontres qu'elle allait faire. Un équilibre qu'elle puisait en la personne d'Umar. Ce n'était certes point l'union la plus idyllique qui puisse exister, mais elle n'en n'était pas moins vitale. Qu'elle lui apportait la déchéance ou l'abnégation, Mayufu devra trouver sa place dans le monde ! Une fois les conditions de Xiris exposées, l'Humaine les accepta d'abord par contrainte, puis s'y plia entièrement en songeant à Umar. Bien qu'elle ignorait encore la réaction de son amante, Mayufu s'osa à une question. Car selon elle, la Déesse de la Nature ne pouvait guère se montrer si miséricordieuse sans attendre une action bien précise de leur part. Seulement elle se fourvoyait, Xiris n'avait aucune intention de dicter leur conduite, à savoir qu'elles étaient exactement les mêmes qu'avant sa venue, sauf que désormais, elles devront assumer au prix fort leur méfait ! Si jusqu'alors elles n'étaient point capables de se préoccuper des autres, peut-être sauront-elles se soucier d'elles-mêmes.

Pendant que Xiris s'expliquait sur ce chapitre, Mayufu remarqua des changements s'opérer sur Umar. Alors que ses paupières couvraient toujours ses yeux, sa peau se mit à pâlir et sa coiffe se colorer. N'écoutant à présent la Déesse que d'une oreille, la Flammèche se pencha sur son amie. À la fois inquiète et intriguée, elle passa sa main dans ses cheveux juste entre ses cornes semblant se modeler. Le visage d'Umar s'affina également, paraissant plus doux, elle finit par s'éveiller. Et alors qu'elle voulut interroger Xiris sur ce fait des plus étranges, la Divinité avait disparu...


Tout Feu, Tout Flamme Umarav10

En revenant à elle, Umar fut surprise par la clarté du jour. Et bien que Mayufu la surplombait, la sorcière des ténèbres ne prononça aucun mot. Elle demeurait étendue, pensive et... étonnamment douce dans ses expressions. Elle se souvenait des faits, mais ne parvenait à y associer une émotion quelconque. En s'asseyant, elle remarqua la blancheur de ses jambes, puis la délicatesse de ses mains. L'inconscience d'Umar étant dissociée du démon qui l'habitait, la métamorphose de son corps représentait désormais ce qu'elle aurait normalement dû être. Cependant, son esprit, lui, restait le même. À la différence que, une conscience naquit en son sein. Peu à peu, son instinct de prédatrice allait céder sa place à une moralité d'un nouveau genre. Et bien qu'il demeurait impossible de déterminer ce qu'elle en ferait, ni même ce qu'elle deviendrait, le moment présent devait être pris tel quel.

- Tu vas bien. S'assura t-elle en lui caressant le visage du dos de sa main. Alors j'ai réussi... Finit par ajouter Umar avec un léger sourire. Mais ça n'explique pas le fait que je sois encore en vie...

Même sa voix avait mué. Hormis les cornes et les ailes, plus rien dans son physique permettait de la relier au démon qu'elle était. Et alors que son esprit demeurait confus, l'Hybride se releva. Sans doute voulut-elle se convaincre d'être toujours la sorcière des ténèbres qu'elle se pensait être en faisant usage de sa magie, mais rien ne se produisit... S'imaginant affaiblie, Umar relativisa, ce qui, soit dit en passant, était une première pour elle. Puis en tentant d'agir sur l'ombre de Mayufu, cela opéra ! C'était certes imperceptible et insignifiant, mais ce fut toutefois suffisant pour elle comprendre ce qui se tramait dans son esprit. Manifestement, sa puissance en pleine journée avait été revue à la baisse, et curieusement, cette constatation ne lui fit aucun effet.

- Tu as pu t'entretenir avec cette femme ? Questionna Umar en même temps qu'elle déployait ses ailes.

Son expression satinée changea néanmoins lorsqu'elle observa les alentours. Les gens avaient fuis leur village dont il ne restait plus que des ruines fumantes. Une violence gratuite qui faisait encore écho en son coeur. Les corps calcinés lui rappelaient ce qu'elle était sur Féerune, et qu'en dépit de sa monstrueuse puissance, elle n'eut aucun moment dans sa vie qu'elle pouvait apparenter à du bonheur. Son foyer n'était qu'une grotte aseptisée de toute vie, et la forêt morte ne faisait que refléter la noirceur de son âme. Elle ne saurait l'expliquer, mais cette existence lui semblait de moins en moins savoureuse...

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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Dim 1 Mar - 15:25

Ses genoux lui faisant mal, ses mains blessées tenant fermement celles d'Umar, la flammèche ne quitta pas des yeux la Déesse qui se tenait toujours devant elle. Attendant de savoir ce que cette dernière attendait d'elle afin d'obtenir sa rédemption ainsi que de celle de son amie. Mais rien ne vint en ce sens. Au contraire, elle n'attendait rien de particulier de sa part, juste qu'elle assume ses actes et redevienne maîtresse de son destin. En somme, elle lui demandait de vivre et d'aider d'autres, eux aussi, à vivre. Cela aurait dû n'avoir aucuns sens pour la jeune fille qui baissa les yeux, fixant ses mains, mais elle y ressentit tout de même quelque chose d'étrange opérer au fond de son être. Comme si une vieille amie osait finalement sortir de sa cachette une fois l'ouragan passé, comme s'il elle ressentait ce qu'elle était enfant, vivant à l'époque dans les quartiers pauvres du port d'Athkatla, sur Féérune. Elle ne comprit pas tout de suite ce qu'il se passait lorsque des changements commençaient à apparaître sur le corps d'Umar. Tirant Mayufu de sa divagation, son souffle se coupa. Ne saisissant pas ce qu'il se produisait, son regard fila de la tête aux pieds de son amie pour se rendre compte que sa peau pâlissait, que ses traits devenaient plus fins ainsi que son visage devenait plus doux. Les cicatrices à ses yeux disparurent aussi, rendant à Umar un visage exempte de défaut.

Une main craintive vint alors se mêler aux cheveux de son amie, les caressant doucement, ayant un petit mouvement de recule lorsque ces derniers prirent une teinte plus clair lors du touché avec ses doigts. Oubliant complètement de respirer, Mayufu ne savait pas comment réagir à cela, constatant qu'en plus de tout ce qui se transformait déjà sur le physique d'Umar, deux nouvelles cornes apparurent au-dessus de son front. Estomaquée, elle redressa d'un coup la tête pour s'adresser à Xiris directement :

- C'est vous qui avez fait... Ne parvenant pas à terminer sa phrase, elle s'aperçu qu'elle n'était plus là. Pourtant elle avait bien distingué sa silhouette en relevant son regard mais elle s'était évaporée. ... Evidemment que c'est vous... Termina t'elle en murmurant d'une voix mêlée de tristesse et de joie.

Elle aurait aimé lui poser davantage de question mais elle gardait tout de même un avis assez tranché envers les divinités. Sans doute devait-elle avoir plus important à faire là-haut, se dit'elle en levant les yeux au-ciel, direction le soleil qui l'éblouissait, forçant à plisser les yeux pour ne pas s'aveugler. Une légère brise venant glisser sur son visage, la flammèche sursauta soudainement lorsqu'une pression se fit sentir sur ses mains.

- Umar ?! Souffla la jeune fille.

Se retournant brusquement, revenant d'un coup sec à la réalité, la flammèche posa un regard empli d'inquiétude ainsi que d'un soulagement immense qui se manifesta par un timide sourire sur ses lèvres. Les paumes de mains se posant sur son épaule droite ainsi que son bras droit, Mayufu s'assurait que aucuns mouvements brusques ne serait faite par l'hybride. N'appuyant pas pour lui laisser le choix de se redresser si elle le voulait : ce qu'elle finit par faire. Se rapprochant d'elle, passant une main dans son dos pour la soutenir si jamais elle lâchait prise, elle ne su pas quoi dire. Se contentant d'être présente et de l'observer revenir à elle. Quand elle fut assisse, se tenant bien et ne constatant aucuns vacillement, la jeune fille s'écarta très légèrement et ôta ses mains de son corps pour la laisser respirer et reprendre ses esprits. Ses yeux ne quittant pas les siens. Assisse à genoux, les mains posées sur ses derniers, elle était immobile, le souffle rapide et saccadé à l'attente des nouvelles de l'état de son amie. Les yeux grands ouverts et brillant d'humidité, se mordant la lèvre tout en se retenant de pleurer de joie. Le visage rougit par les larmes précédentes.

Au moment où le regard de l'intéressée se déposa dans le siens, Mayufu comprit que tout allait bien. Soupirant, son cœur battant la chamade. Le dos de la main d'Umar venant caresser son visage, elle la saisit immédiatement avec tendresse et lui sourit simplement lorsqu'elle constata qu'elle allait bien. Malgré son visage empli de joie, la flammèche acquiesça timidement avec les larmes qui reprirent. Démontrant bien son bonheurs de la revoir revenir à elle.

- Oui, tu as réussi... Lui répondit'elle simplement même si elle ignorait ce qu'elle avait fait mais la simple vision de son corps mutilé à son réveil le lui avait bien fait comprendre que la lutte avait été enragée. J'ai une explication pour le fait que tu sois encore en vie mais ça prendra un petit moment, donc reprends tes esprits d'abords et je te dirai tout.

La nouvelle voix de son amie avait perturber Mayufu qui s’était bloquée un instant avant de lui répondre. Cela paraissait si étrange de l'entendre avec une tonalité si douce et apaisante à la fois. Ce qui s'accordait vraiment avec les changements qui avaient opérés sur son physique dont Mayufu peinait à se défaire. C'était si radicale ! À peine avait-elle changé que la jeune fille s'y était déjà habituée. Peu soucieuse du visuel, elle avait comprit qu'Umar était toujours elle-même intérieurement. C'est d'ailleurs que lorsque celle-ci se releva, elle l'accompagna tout en gardant les mains en avant, toujours prête à la retenir. Mais elle semblait bien tenir sur ses jambes et ne montrait rien de particulier. Se détendant alors, elle se redressa et se soucia de la douleur ses ses genoux. Grimaçant en constatant qu'elle avait de vilaine blessures sur ceux-ci et que le sang s'était étalés et séchés sur le bas de sa jambes et ses bottes. Mais peu importe, elle s'en occuperait plus tard. Pour l'instant elle retourna son attention vers Umar qui venait de lui demander si elle s'était entretenue avec la femme.

- Oui, elle s'appelle Xiris et est une divinité de ce monde. Dit-elle en reprenant son souffle, son corps tout engourdit de s'être crispé pendant tout ce temps. Elle a voulu te détruire car elle a pensé que tu étais l'autre Umar que la Déesse Noire avait supprimée pour que tu puisses continuer à vivre à mes côtés après notre arrivée compliquée dans ce monde...

S'essuyant le visage de ses larmes du dos de sa main droite, la jeune fille se secoua la tête pour se réveiller un peu car ce surplus de soulagement, après ces événements, manquèrent de la faire s'évanouir. N'étant clairement pas habituée à vivre tout cela et, surtout, d'avoir été morte sans pouvoir définir quoi que ce soit de cet instant. Seul son esprit parvenait à se situer mais rien ne pourrait mettre de mot dessus.

- Apparemment... l'Umar qu'elle avait créée était une erreur et elle a voulu te détruire pour la réparer mais ignorait que tu n'étais pas elle et, quand je le lui ai hurlé dessus que la Déesse Noire avait intervertit vos corps alors qu'elle partait, elle est revenue et t'a sauvée. Dit-elle calmement, observant alors son amie déployer ses ailes, hypnotisée par tant de douceur en elle. Le visage de la sorcière des ténèbres semblait vraiment irréel. Mais apparemment... elle n'a pas fait que te soigner entièrement pour te ramener à la vie. Tout comme à moi, elle a dû t’implanter quelque chose pour que nous nous détachions de ce qui nous habites. Termina t'elle alors, observant la paume de ses mains.

Serrant les poings, la jeune fille ne savait pas comment les choses à venir allait se produire. Après tout ce qu'elle avait comis en si peu de temps en arrivant ici, sa présence avait été remarquée et, sans aucuns doutes, des gens étaient probablement à sa poursuite d'une manière ou d'une autre. Ayant un frisson glacial lui parcourant l'échine quand elle repensa au loup géant qui était toujours dans son ombre. Craignant que celui-ci ne revienne alors, lui aussi. Peut être devait-elle lutter contre cette chose pour obtenir sa rédemption ? Soit. Quoi qu'il en soit, les événements allaient reprendre leuirs cours et il allait leur falloir assumer leurs actes. De plein fouet ou en s'isolant loin de tout, elle verrait bien. Tant qu'elle restait auprès de l'être aimé, la jeune fille se sentirait bien.

S'apercevant qu'Umar s'attardait sur le décors sinistre qui les entourait, Mayufu fit de même. Son regard prenant maintenant réellement considération de tout ce que cela avait causé. Détournant légèrement la tête, peinant à assumer que tout ceci était par sa faute en premier lieu, la jeune fille s'approcha d'Umar doucement, timidement, par petit pas mais ses yeux se fixant dans les siens.

- Par contre... Je n'ai aucunes idées de tout ce que tu as fais pour moi mais je m'en suis bien rendue compte quand elle m'a rendu la vie en voyant dans quel état tu étais. J'ai eu... si... peur et... mal... que... Terminant cette phrase avec peine, elle tentait de retenir un sanglot qui voulait sortir, respirant calmement, elle reprit. Tout est de ma faute. Tu as failli mourir pour moi et... je n'ai pas su garder la tête froide avant de me lancer là-dedans, sans réfléchir...

Se tenant debout, ses jambes tremblantes, sa main droite agrippant fermement son épaule gauche, Mayufu parvenait pas à s'exprimer. Umar pourrait y voir en ce moment comme une petite enfant tentant de s'excuser, ne sachant pas à quoi se tenir avec ses mains qui s'accrochait partout sur ses bras ou entre elles pour ne pas tomber sous l'angoisse de sa réaction, son regard tentant de rester fixé au siens mais essayant tout de même de fuir pour soulager ce qu'elle tentait d'assumer.

- Si tu m'en veux, je comprendrai.... Si tu veux m'abandonner, je comprendrai aussi, je suis consciente que tout ceci est ma faute et que tu as donné ta vie pour moi ! Dans un réflexe instinctif, pour tenter de démontrer l'immense gratitude qu'elle exprimait envers son amie, Mayufu se courba légèrement en avant, se bloquant ainsi. Ses mains ayant tentés d'enlacer l'hybride et son regard n'en démontrant pas moins, elle n'en fit rien. Ressentant bien trop de honte en sa personne pour se permettre une telle chose. Les croisant simplement contre elle, ses ongles se plantant dans ses avant bras tant la panique l'habitait. Je t'aime Umar et quoi que tu décides... ça ne changera jamais pour moi.

La brise se faufilant dans ses cheveux, Mayufu resta immobile, n'osant pas bouger, attendant alors une réponse de son amie, ses bras croisés contre sa poitrine, tremblant discrètement de trouille quant à la décision que celle-ci pouvait prendre en son encontre. Souhaitant faire comprendre à son amour qu'elle était désolée, elle ne cherchait pas à obtenir son pardon ou à le réclamer parce que seule elle pouvait en décider. Il ne servait à rien de lui mentionner qu'elle le voulait, c'était inapproprié. Même si elle l'espérait fortement...

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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Jeu 26 Mar - 3:36

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Tandis que Mayufu lui répondait, Umar observait son nouveau corps laissé sans séquelles. Elle se demandait bien ce qui avait pu pousser cette Divinité à leur faire don d'une seconde chance. En tout cas c'était ce qu'affirmait la Flammèche en cet instant. Certes elle n'était pas la Démone de ce monde, mais depuis quand une puissance pareille s'arrêtait à ce genre de détail ? Etant donné toute la haine qu'elle avait manifesté durant le combat, ce retournement de situation était pour le moins... curieux. Bien entendu, elle se réjouissait d'être en vie, mais étrangement, une part d'elle désirait cette extinction. Au terme de cette rencontre elle appela la mort de ses voeux, non pas par reddition, mais pour fuir cette ombre qui n'avait de cesse de grandir en elle. Cette sensation, elle la découvrit pour la première fois après qu'elle fut échangée par la Déesse Noire. Au début ce n'était qu'un écho de conscience, la réverbération d'une voix qui n'était point sienne. Mais depuis, elle se faisait plus présente, et comble de l'ironie, la fille de Bhaal allait dans son sens. Et pour cause, lorsqu'elle lança son assaut sur l'un des hameaux de cette île, son pendant sombre lui soufflait de noyer ces bouseux dans leur sang ! Paradoxalement, lorsqu'elle était encore sur Féerune, Umar faisait tout pour représenter l'incarnation du Démon, et maintenant qu'elle y était réellement confronté, en tout cas c'était son intime conviction, cela la terrifiait bien plus que la mort elle-même... Sentir que l'on perdait peu à peu le contrôle de soi était au-delà de l'angoisse pour un être comme Umar.

Toutefois, Mayufu n'affichait plus le même état d'esprit maintenant qu'elles s'étaient faites corrigées de la plus radicale des façons. Pourtant, connaissant la bête, la Flammèche devrait déjà déverser sa frustration sur plus faible qu'elle... et les candidats ne manquaient point. Umar pouvait les voir les observer tout en se tenant à bonne distance. Elle ignorait s'il s'agissait là du syndrome du survivant ou d'une réelle envie de changer, et bien que le doute revendiquait tout l'espace de ses songes, la sorcière des ténèbres n'eut aucun mal à croire en elle. Elle savait qu'elle ne pourrait vaincre seule cette chose qui la hantait, et si une personne pouvait sincèrement l'aider, c'était bien Mayufu ! D'ailleurs, d'après ses dires, la Déesse leur avait laissé un petit cadeau d'adieu. Et bien qu'Umar ne comprenait pas encore de quoi il était question, elle supposait que ce nouveau compagnon de route veillerait à ce qu'elles demeurent dans le droit chemin. C'était d'une logique implacable !

- Je n'ai pas envie d'en livrer les détails maintenant. Répondit la sorcière des ténèbres à la question silencieuse de sa vis-à-vis concernant ses agissements durant sa torpeur minérale. Et après qu'elle en eut fini avec sa complainte de l'abandon et du mea-culpa, Umar attrapa son visage entre ses deux mains avant de lui confier le fond de sa pensée. Nous avons mutuellement des torts, moi d'avantage encore, à savoir que depuis notre rencontre je te pousse à la haine, au moins toi tu es restée sur la même courbe, tandis que moi, je ne sais même plus où je me situe. Tu prétends m'aimer, et alors que l'éclat dans tes yeux me l'affirme, je te demanderai de mettre cela en suspend pour le moment.

Saisissant finalement sa nuque, elle la retourna de manière à ce qu'elle puisse avoir la vue sur ce qu'il restait du village qu'elle venait d'attaquer. - Tu vois cela, ce n'est rien à côté de ce que je regretterai si je cesse d'être moi ! Le visage d'Umar était mélancolique, mais elle restait Umar. La sorcière des ténèbres visait quelque chose de plus grand qu'une vulgaire bourgade, un but à atteindre. Trouver une raison d'être en somme. L'Umar de Féerune ne collait plus avec son intelligence accrue, elle devait donc se trouver un nouvel objectif, qu'il soit destructeur ou autre n'avait que peu d'importance. Tant que cela lui seyait, elle ferait fi des convenances. Néanmoins, avant toute chose, elle devait se débarrasser de cette présence qui cherchait à s'approprier son libre arbitre...

- Et à moins que tu ne tiennes à t'excuser auprès de ces gens, je préconise un départ immédiat ! Suggéra la sorcière des ténèbres.

Pour l'heure, la petite voix s'était tue, au même titre que ses pouvoirs d'ailleurs. Mais lorsque la nuit reviendra, à quoi devait-elle s'attendre ? Umar ne souhaitait guère le découvrir. Elle devait donc trouver une solution tant que le soleil le lui permettait. Et alors qu'elle allait enserrer Mayufu pour s'en aller rejoindre Limouria, une silhouette masquée par l'aurore les interpella soudainement. Déployant ses ailes en signe d'agressivité, Umar se préparait déjà à recevoir l'enfant, un gamin dont il était impossible de déterminer le sexe tant le son émit par sa gorge était grotesque ! Et bien que la femme cornue gronda sur l'inconscient de cesser toute approche, l'indocile finit malgré tout par les rejoindre. Désormais, il devenait facile de l'identifier ; une petite fille d'une banalité affligeante s'en venait les asticoter ! Pour sûr, Umar saura très vite lui faire passer son gout pour le risque !

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Sa survie, elle la devait à son imbécile de camarade de jeu ! Elwing avait parié sur sept étoiles filantes, mais ils n'en comptèrent que cinq durant la nuit. En conséquence de quoi, elle dut se goinfrer d'autant de prunes immatures. Autant vous dire que son transit intestinal à moyennement apprécié ce cage dont elle dut se décharger au plus loin possible du village d'Herlin. Aussi, lorsque celui-ci se fit attaquer, elle put assister à une bonne partie de la scène. Et alors qu'elle se vidait littéralement, une puissance terrible surenchérit les faits en faisant valdinguer Chaara-khole toute entière, oui... rien que ça ! Heureusement que sa mère s'y trouvait, sinon jamais elle ne l'aurait cru. Seulement voilà, tout ce tumulte coûta la vie à son ami qui chuta de la falaise d'où ils avaient observer le ciel durant leur escapade nocturne. Il était débile mais il trouvait toujours des jeux sympas, ce n'était pas gentil de venir ici mettre le feu, tout faire trembler, puis tuer la seule personne qui pouvait lui arracher un sourire. Ce fut pour cette seule raison qu'elle accourut jusqu'à la torche humaine, ignorant complètement la femme ailée qui se trouvait à ses côtés. La mine boudeuse, Elwing souhaitait réparation !

- Tu te rends comptes de c'que tu as fait, hein ?!! Hurla l'enfant essoufflée tout en se jetant sur elle pour la frapper de ses petites mains.

De son côté, n'ayant aucune envie de s'adonner à ces enfantillages, Umar attrapa d'une seule poigne la chevelure de l'impétueuse, puis la décolla de terre. Là où d'autres hurleraient leur douleur, la fillette, elle, effectuait des moulinets avec ses bras dans l'espoir d'atteindre un jour sa cible...

- Je veux bien me montrer moins cruelle en signe de bonne foi à l'égard de celle qui a su nous entendre, je propose donc de la noyer ! Mayufu ferait bien de répondre rapidement, car manifestement, Umar ne témoignait aucune patience concernant cette gamine sortie de nul part.

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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Sam 28 Mar - 20:56

Se redressant lentement, étant restée inclinée depuis de longues secondes, Mayufu posa son regard inquiet sur la silhouette de son amie, attendant une réponse ou une quelconque réaction de sa part. Au fond d'elle, elle savait qu'elle devait mériter un châtiment. La décision de cette Xiris était certes un miracle à ses yeux, vu qu'elle rendait la vie à son amour, mais n'avait pas non plus de réel sens quant à ce qu'elle avait commis. Elle venait quand même de bouleverser la vie de beaucoup de gens. Pourquoi ne pas avoir ressuscité tout le monde tout en la laissant comme elle l'avait laissée ? Se demandant même comment elle pouvait s'y prendre pour réparer au mieux ses erreurs, ou au mieux, se racheter ne serait-ce qu'un tout petit peu par ses futurs actions... Aurait-elle suffisamment de courage pour affronter tout cela ? Encore, si on parlait d'une ou deux personnes, elle y serait arrivée. Mais là... le village dans les collines qu'elle avait ravagé et, ensuite ici... N'osant d'ailleurs pas se retourner pour observer le massacre qu'elle avait perpétré, empiré par le duel entre Umar et la Déesse, la fille de Bhaal se tint debout, crispée comme jamais. Sensation bien étrange pour elle... la culpabilité. Lui faisant refouler des vieux souvenirs de son passé et des émotions oubliées.

C'est alors que lorsque le vent marin amena délicatement au nez l'odeur de brûlé ainsi que des cendres s'écrasant sur ses cheveux qu'elle sursauta, rompant le silence qu'elle avait établi et dans une crise de nerf soudaine, elle se saisit de ses cheveux qu'elle détacha, les empoignant par paquet et y mit le feu instantanément pour faire disparaître les cendres s'étant mêlé à ces derniers. Son cœur battant la chamade, elle ne savait pas ce qui venait de lui prendre, observant ses cheveux se consumer dans sa main... Le souffle court, reprenant son calme, tentant de s'analyser, une douce voix parvint à ses oreilles, la calmant immédiatement malgré la scène étrange qu'elle venait de livrer au milieu de nulle part. Redressant son regard, Umar ne souhaitait alors pas s'exprimer sur les actions de la jeune fille. Ce qui ne la rassurait pas tant que ça puisque le sujet pouvait toujours lui revenir dans la figure plus tard mais elle ne contesta pas la décision, écoutant plutôt la suite. De toutes manières, elle n'aurait jamais eu le temps de répondre puisque les mains de son amie se posèrent sur son visage, la figeant sur place.

Découlant dans son esprit comme un remède sur une plaie béante, les paroles de la sorcière des ténèbres soignèrent les états d'âmes de Mayufu. Bien qu'elle ignorait si elle était pardonnée ou non, elle était rassurée en premier lieu que celle-ci ne se mette pas en colère. Suffisamment  à crans, peinant déjà à contenir ce qu'elle ressentait. Sa main droite se posant sur celle d'Umar sur son visage, la jeune fille déclara à demi-voix.

- Non. Tu ne me pousses pas à la haine... Tu m'as fait ressentir de l'amour, c'est différent. Déclara t'elle timidement, ne quittant pas son regard. Même clairement différent... et même me faire ressentir ce que c'est d'être aimée pour ce que je suis et pas pour ce que l'on veut que je sois !

Serrant sa main dans la sienne, elle n'en rajouta pas, comprenant bien que dans tout les cas, elles auraient à nouveau cette discussion une fois que le calme serait revenu. Néanmoins, ce qu'elle voulait éviter depuis le début se produisit... Umar se saisit de sa nuque pour alors la retourner face aux maisons réduites en cendre. Le souffle coupé, la jeune fille peinait à maintenir son attention dessus. Son regard cherchant à fuir les conséquences de son action tout en restant attentive aux propos de la sorcière. Se mettant à trembler légèrement. Comment devait-elle tenir le coup avec tant de choses passées en un si court laps de temps... ? Sans compter le village des montagnes et ce loup monstrueux, elle avait causé la mort à de multiples personnes, subit la puissance divine. En était même morte sans pouvoir mettre de mot ou ressentis dessus, ni même déterminé si elle était réellement en vie maintenant. Il était possible qu'elle soit morte et que c'était le rêve qui avait pris le relais, qui sait ? Ensuite revenir ici, parler à une Déesse, voir son amie ressusciter, manquant de la perdre pour la énième fois. Il lui faudrait alors réellement agir dans le bon sens pour préserver Umar et se concentrer sur sa survie et les doutes qui semblaient planer sur son visage. Par ce qu'elle venait de dire, elle avait clairement compris que quelque chose la gênait intérieurement. Saisissant enfin que cela aurait pu se produire dès leurs arrivées dans ce monde, quand la Déesse Noire avait agit pour la sauver. N'étant pas sûre d'elle, se promettant alors de garder son amie à l’œil pour guetter le moindre signe suspect, elle lui répondit :

- Je comprends où tu veux en venir avec ce que tu viens de me dire mais... faudrait que l'on en discute plus au calme parce que là... Dit-elle en se tournant doucement en face d'elle mais ne parvenant même pas à terminer sa phrase.

Et tout comme si elle parvenait à lire dans son esprit, Umar lui proposa de s'en aller immédiatement. Car oui, en effet, Mayufu ne serait jamais capable d'aller s'excuser auprès de ces gens maintenant. Surtout que cela lui vaudrait clairement une mort sur le champs. Il serait bête pour elle de gâcher la chance qui lui avait été donnée par Xiris en se faisant bêtement tuée de la sorte. Alors, se laissant enlacer par Umar, inspirant longuement, sentant un soulagement certains l'envahir quant à cette chaleur qui l'enveloppait et le fait de quitter ces lieux, elle se promit de revenir un jour, tout comme elle le ferait pour le village d'avant et celle qu'elle avait tenté de dévorer vivante, transformée en serpent de flamme.

- Aller m'excuser maintenant, ce serait du suicide et je doute que ce soit le but de cette chance qui nous a été donnée...

Tranquillement blottie dans les bras de l'être aimé, Mayufu fit alors tirée de là de manière bien désagréable. Sentant les ailes de son amie se déployer et ses bras la relâcher un peu pour qu'elle puisse se mouvoir et se retourner en direction de ce qui les avait interpellé, la jeune fille ne savait pas comment elle devait réagir en voyant cette petite silhouette. Prête à répondre au cas où, elle grimaça quand elle se rendit compte qu'il s'agissait alors là d'une gamine. Déjà qu'elle peinait avec les enfants, il fallait que ce soit l'un d'eux qui se mette à leur hurler dessus. Enfin, à LUI hurler dessus. Prise de court par cette surprise, au vu de la silhouette bien plus menaçante qu'était Umar dans son dos, elle chercha même pas à esquiver quoi que ce soit. La jeune fille se jeta littéralement sur elle pour la frapper. Continuant inlassablement à lui crier dessus. D'ailleurs, tombant sur les fesses, la fille de Bhaal observa cette gamine avec les yeux écarquillés et ne cherchant même pas à se défendre ou à lui répondre. Mais la scène fut extrêmement rapide puisque cette dernière fit séparée de Mayufu, agrippée par les cheveux par Umar. Permettant à celle-ci de se relever et de s'épousseter les jambes. Son cerveau s'étant éteint, comme s'il ne voulait pas être responsable des actes à suivre, laissant la jeune fille désarmée face à cette situation incongrue.

Son regard fixant la fillette qui se débattait comme un poisson venant d'être pêché, elle eut une drôle de sensation. Comme si, indirectement, elle se revoyait à travers elle et le comportement qu'elle avait. Elle lui était tout de même arrivée droit dessus malgré la présence d'Umar dans son dos ! Lui faisant remontrer son souvenirs de quand elle avait foncé de la même façon auprès de cette même sorcière des ténèbres. Certes, le but était évidemment pas le même, mais le tempérament et le fait qu'elle n'avait pas eu froid au yeux avait suffit pour tisser les liens de ressemblance entre elles. Du moins, de son point de vue... C'était qu'une gamine comme une autre un peu plus courageuse, après tout...

- Non, attends ! Ne fais pas ça ! Dit-elle à l'attention d'Umar, pour l'arrêter dans son élan, l'avertissement de Xiris en tête. Je t'expliquerai pourquoi mais repose-la s'il te plaît. S'approchant de la gamine qui s'excitait toujours au bout du bras de la démone, faisant la moue quant à ses cris ou plaintes qui lui vrillaient les tympans. EH ! Tu te calmes, s'il te plaît ? Ne la voyant toujours pas se calmer et tentant de lui asséner des coups, elle perdit patience : TU VAS LA FERMER OUI ?!

Sans la moindre hésitation, elle saisit la gamine dans ses bras et l'enlaça de sorte à l'immobiliser le plus possible. Intimant son amie pour la reposer au sol et ainsi la relâcher. La fixant d'un regard neutre, elle comprit aisément qu'elle avait arraché quelque chose, ou quelqu'un, à son existence... Intérieurement, c'était donc auprès d'elle qu'elle allait en premier lieu se racheter mais comment s'y prendre ? Ressentant au plus profond d'elle-même qu'elle allait devoir à faire à une gamine l'ennuyait fortement. Mais si c'était par là que tout devait recommencer, alors soit... elle allait s'y tenir afin de préserver la vie d'Umar ainsi que la sienne aux yeux de Xiris.

- Tu n'as pas froid aux yeux, dis-moi... Dit-elle simplement, d'un ton et regard neutres tout en se redressant, se frottant la joue, là où elle s'était pris un coup précédemment. Et évidemment que je me rends compte de ce que j'ai fais... Termina t'elle en ravalant sa salive, n'assumant pas pour le moment tout en détournant le regard.

Mayufu croisa les bras, légèrement accroupie face à l'enfant, ne se montrant pas menaçante. Rien qu'à la voir, elle savait qu'elle se prendrait un coup à la seconde où elle l'avait relâchée entre Umar et elle mais s'en plaindrait pas. Après tout, c'était probablement justifié. Levant les yeux pour guetter les alentours, elle se demandait si elle était seule ou si un proche à elle était dans les parages ou non. Evidemment, elle aurait pu lui demander directement mais si celle-ci était venue jusqu'à elle pour la matraquer, c'était bien que c'était une question hautement stupide à poser. Se contentant alors d'attendre sa réaction, ne la quittant pas des yeux. Elle savait qu'elle devait partir, elle le sentait que si elle traînait trop ici, elle finirait par se retrouver complètement coincé. C'est alors que, d'un regard à son amie, elle lui demandait :

- Laisse-moi juste quelques secondes et on s'en va, promis !

Incapable d'abandonner cette gamine au beau milieu de cela, elle ne parvenait pas à prendre une décision. C'était bien la première fois qu'elle se souciait de quelqu'un comme ça. En temps normal, elle s'en ficherait éperdument, enfants ou adultes mais les paroles de la Déesse de la Nature s'étaient profondément gravée en elle et si elle voulait vivre et pouvoir sauver Umar, il lui fallait s'y plier. Ne sachant pas déterminer si sa réaction était sincère ou bien juste par intérêt envers la démone. Pourtant, la seule raison qui la coinçait était purement stupide : Elle se reconnaissait au travers de cette gamine et quelque chose la tracassait. Son tempérament était identique et elle voulait l'aider malgré sa faute. Histoire d'amoindrir l'impact qu'elle avait eu sur sa vie et qu'elle ne devienne pas comme celle qu'elle est aujourd'hui. Il fallait soit retrouver quelqu'un qui la connaissait soit la remettre entre de bonnes mains. En espérant que ses parents étaient encore vivants... Elle se mit bêtement à prier intérieurement pour que ce soit le cas et se lança dans sa démarche la plus stupide mais c'était la seule qu'elle avait !

- Bon... comment demander ça... Se mordant la lèvre pour trouver un moyens de poser sa question délicate. Oh puis mince... j'assume ! Se secoua t'elle en se claquant les joues de ses mains pour se ressaissir. Est-ce que... tu avais de la famille ici... ? Que je t'aide au moins à les retrouver... S'osa t'elle à demander d'un ton coupable et d'un regard tout pareil.

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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Jeu 30 Avr - 16:01

Tout Feu, Tout Flamme Umarav10

À l'instar d'un asticot se tortillant au bout d'un hameçon, la gamine continuait de gigoter tandis qu'Umar se tournait vers la rive. Puis c'est alors qu'elle entendit un brusque : "Ne fais pas ça !" émit par une voix enserrée par la crainte. Serait-ce réellement la Flammèche qui serait à l'origine de ces mots ? Haussant un sourcil pour le moins interloqué, la sorcière des ténèbres toisa la direction d'où provenait l'invective. Nourrissant alors l'espoir furtif d'y percevoir une vulgaire gueuse, Umar ne cacha point sa frustration lorsqu'elle comprit qu'il s'agissait bel et bien de Mayufu... Bien qu'elle promit de lui expliquer son intervention, la ténébreuse n'en demeurait pas moins choquée. Que la fille du feu soit victime d'un sursaut de conscience n'était guère un problème en soi, mais qu'il se produise en faveur de cette dépravée au cri des plus exaspérants, avait comme une saveur rassie. N'était-ce point légèrement prématuré ? Sans omettre que la populace des lieux pourrait à tout moment laisser tomber les castagnettes pour les fourches et les torches. N'en disant rien sur l'instant, Umar donna suite aux supplications de sa protégée en lâchant prise. Et alors que la Flammèche s'emparait d'elle à bras le corps, la sorcière des ténèbres ne décrocha plus son regard de la scène.

Quand bien même cette manière de raisonner lui échappait encore, Umar supposa que Mayufu souhaitait d'ores et déjà se racheter, surtout si l'occasion venait à elle ! Seulement elle aurait peut-être pu élire un être digne d'intérêt plutôt que cette mioche dont la moindre parcelle de son être l'agaçait au plus haut point. Pour sûr, cette Divinité avait fait fort pour provoquer pareil émoi chez la fille de Bhaal. À tel point qu'elle serait prête à se dévouer corps et âme pour le bien être de cette fille. Néanmoins, jusqu'où serait-elle capable d'aller pour honorer cette foi d'un nouveau genre ? Auquel cas elle aurait cramé sa mère durant son assaut, l'adopterait-elle au risque de briser à jamais l'estime qu'Umar avait d'elle ? Car une chose était sûre, la Flammèche ne possédait guère de juste milieu. Du tout ou rien en somme ! Or, mesurer les pour et les contres allait être un véritable chemin de croix, et pour cause, s'il existait un but impossible à atteindre, c'était bien celui de satisfaire tout le monde. De ces échecs inéluctables découlaient bien souvent une frustration menant tout droit dans les contrées les plus sombres de notre coeur. Umar en était la preuve même... car avant de devenir la sorcière des ténèbres, elle menait une vie bien différente. Une histoire d'un autre temps qui ne peut être contée en cet instant. Tout ça pour dire que si Mayufu souhaitait sincèrement basculer cul par dessus tête, elle allait devoir s'y prendre avec précaution. Parce qu'à trop vouloir en faire, la noirceur de son âme reprendrait aussitôt place !

Tout Feu, Tout Flamme Elwing10

Quelle humiliation ! pourrait-on se dire à la place d'Elwing, et pourtant, ce ressentiment ne figurait point dans son moi. Désormais enlacée par la pyromane, l'Haliade se mit à la mordre de toutes ses forces au niveau de l'épaule juste après qu'elle eut avoué avoir conscience de ces faits. À cela, cette dernière s'adressa à son acolyte avant de faire preuve de la plus lamentable empathie qui lui avait été donné de voir ! Cette bougresse s'en venait brûler tout un pan de l'île, et la première chose qui lui venait à l'esprit une fois sa folie passée, c'était de l'aider à retrouver sa maman ? Pour sûr, si elle s'était donné du mal à entretenir son charisme durant son embrasement, voilà qu'elle perdait toute crédibilité à jouer les gentilles faussement compatissantes ! Ce fut alors qu'Elwing prit une décision pour le moins... inattendue.

- Ça va ! ça va ! j'me calme ! Si tu pouvais m'épargner ne serait-ce qu'une seconde de plus ce laïus mélodramatique que tu es en train de me vomir, j'm ferai la plus douce du monde ! Sérieux si t'es comme ça en temps normal, je te préfère celle qui crame tout le monde, et de loin !

À ces mots aussi tranchants qu'audacieux, un petit ricanement fut émit depuis son dos. En réaction, Elwing ne tint guère sa langue en faisant volt-face puis balança sans détour :

- T'as un problème la cornue ?! Et sans même attendre de réponse, son regard perçant se riva derechef sur l'incendiaire. Si tu veux absolument faire un truc pour moi, alors fais-moi voler sur ton oiseau de feu !

Rien n'importait plus à Elwing que de sourire, or, le rêve de voler était inhérent à chaque enfant. Sans être capable de définir le pourquoi du comment, la petite avait ce besoin de rire, et ce, quitte à ce que ça en fasse souffrir d'autres. Pour en comprendre ne serait-ce qu'un chapitre, quelque chose en elle lui faisait continuellement comprendre que si cela venait à cesser, son être tout entier se muerait en ce qu'elle craignait le plus. Et de ce que l'on en savait, nul bambin digne de ce nom ne souhaitait se noyer dans son pire cauchemar. Quant à Umar, insultée d'avoir été rembarrée de la sorte, ne manqua guère l'occasion de la saisir au cou, la privant ainsi d'air, air en parti responsable des insanités qui sortaient de sa bouche ! Mais alors qu'elle allait lui énoncer sa sentence, une flèche transperça son poignet ! Nul cri ne s'échappa de sa gorge, mais la douleur fut toutefois aussi surprenante que saisissante pour lui faire lâcher son étreinte...

- Aïe, ça doit piquer ! Se moqua Elwing en dépit de sa confusion.

Normalement Umar lui aurait décoller la tête à cette remarque, mais actuellement, l'important résidait dans le fait de découvrir le responsable de cette stupidité ! Car désormais, il ne faisait aucun doute qu'elle allait laissé un mort ou deux de plus avant son retour sur Limouria. Seulement, le visage qui s'extirpa des quelques arbres épargnés par les flammes souffrait d'un air de déjà-vu...

Tout Feu, Tout Flamme Erina10

Elle n'avait encore jamais vécu ça, traquer un monstre ou un animal enragé et tomber dessus prématurément ! Voilà trois semaines qu'elle pistait Umar depuis les ravages causés sur le village dont elle avait la garde. Et après la force qui avait secoué l'île dans son entièreté, la rôdeuse ne s'attendait pas vraiment à trouver sa proie aussi prédisposée pour une exécution des plus sommaires ! Toutefois, au nom d'un principe qui la rendait bien supérieure à cette sorcière sans foi ni loi, Erinaë se refusait de la tuer d'une flèche dans le dos. La dernière fois, le combat n'avait pas été mené jusqu'à sa conclusion, un dénouement qui prendra finalement source sur cette plage. Armant une seconde flèche, la chasseresse donna de la voix sans oublier d'inclure l'acolyte qui ne fut point mentionnée par Cape sur le monde, et qui pourtant jouissait d'une énorme part de responsabilité dans cette attaque nocturne.

- Tout compte fait je n'aurais pas à vous traquer jusque dans votre trou à rat ! Puis, visant tour à tour la tête de l'une et de l'autre, elle ajouta : Le feu et l'obscurité dansant au rythme de mes pas au bout d'une pique ! C'est là le plus grand honneur que je puisse vous faire !

- J'y pense, maman m'a toujours dit que c'était impoli de se mêler des histoires de famille, alors ben, j'y v... S'excusait Elwing afin de prétexter un départ anticipé, avant de soudainement se faire interrompre par une grosse main sur sa figure, bousculée, et finir sur le dos dans le sable.

- Arrête de jacter le cloporte, je m'occuperai de toi après ! Gronda Umar tout en s'arrachant la flèche fiché dans son membre. Tu as fait une énorme erreur en venant ici ! Finit par vociférer la sorcière des ténèbres à l'égard de cette femelle qui manqua de la tuer. Et c'est alors qu'un second visage sortit de la pénombre avant de prendre place aux côté de l'archère. Après quoi, cette dernière rétorqua...

- Voyez-vous ça, je doute cependant que vos propos persistent une fois que Lupa ici présente vous aura exposé la situation.

Tout Feu, Tout Flamme Lupa10

Ne formulant aucune parole, et agissant simplement sur les souvenirs qu'elle avait de la fille aux yeux rouges, Lupa fit se lever le vent, de là s'en suivit une tempête en tout point identique à celle qui provoqua la déferlante sur la petite bourgade des collines d'Umar. Un sourire cynique naquit sur ses lèvres, lequel s'étira jusqu'à révéler une dentition bien trop acérée pour appartenir à une dame du monde. Erinaë libéra finalement sa flèche qui avait pour cible la tête d'Umar, mais cette dernière parvint à l'arrêter sans mal d'un revers d'aile. Action durant laquelle elle parvint à placer cette phrase à l'attention de Mayufu : - Et là on les défonce ou on les aide à retrouver leur maison ?! Une tirade qui eu d'ailleurs le mérite de faire sourire Elwing.

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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Ven 1 Mai - 15:59

La frustration passant sur le visage de son amie lorsque celle-ci se retourna face à elle, après sa supplique pour l'arrêter dans son élan, ne lui échappa point. La jeune fille comprit aisément qu'elle s'attendait clairement pas à la voir elle à la source de cette demande plus que soudaine et surprenante. À dire vrai, Xiris lui avait flanqué une réelle peur en l'envoyant à la mort et la faisait tout aussi violemment revenir comme si de rien n'était. Une drôle de sensation avait naquît en elle depuis et, aussi ironique que celui puisse paraître, tout son être était plongé dans une nuées d'émotion et de sensation tout aussi contradictoires les uns aux autres. Ne sachant pas mettre le moindre mot sur ce qu'elle ressentait, elle préféra se laisser guider sur ce coup sur le sentiment qui ressortait le plus, soit simplement de ralentir Umar. Ayant bien en mémoire que, de part l'action de la Déesse, la vie de son amie était mise en danger à la moindre action qu'elle pouvait mener. À cela, Mayufu avait alors décidé de simplement réagir dans le simple but de la préserver bien que cela lui infligeait de se coller un poids lourd. Ne négligeant pas non plus ce qu'elle avait causé, commençant notamment à ressentir ce qu'elle nomma comme de la culpabilité, probablement faussée par ses émotions depuis le chaos régnant en elle au retour à la vie. Saississant alors la gamine dans ses bras, lui faisant remettre pieds à terre tout en lui adressant la parole, cette dernière ne manquera pas à lui faire savoir son ressentis d'une bien belle manière : En la mordant fortement à l'épaule gauche, lui arrachant une grimace tout en la repoussant. Heureusement qu'elle portait des vêtements... elle aurait embarqué de la chair dans le cas contraire.

Ne répondant point à ses invectives, la fille de Bhaal se releva, remuant son épaule pour faire partir la sensation gênante, ne quittant pas des yeux la gamine. Son comportement lui rappelait elle, en quelque sorte. Elle n'avait clairement pas froid aux yeux... Pourtant, un massacre venait d'être commis et, au lieu de rechercher quelqu'un ou quelque chose, elle était venue directement à elles, sachant clairement qu'elle aurait pu se faire abattre en une fraction de seconde. Mais lorsqu'une demande pour le moins surprenante lui parvint à l'oreille, Mayufu retint sa respiration, levant un sourcils, son regard se baladant entre Umar et la petite. Attends ? Un vol sur Bhaal ? Elle était sonnée, celle-ci ?

- Tu t'es pris un bout de l'île sur la tronche, ou quoi, pour me demander une chose pareille ? Lui répondit-elle d'un ton hautain, masquant à moitié sa surprise quant à cette demande loufoque.

Mais manque de chance... à peine avait-elle pu terminer sa phrase qu'elle s'en était prise à la sorcière des ténèbres avec de nouvelles invectives. Soupirant et croisant les bras, elle s'interposa pas cette fois-ci. Le regard montant au ciel, déjà désespérée d'avoir une gamine dans les pattes. Qu'aurait-elle bien pu faire si elle avait réellement été l'aider à retrouver ses parents et que ceux-ci soit passés au barbecue comme les autres ? Se remettant les idées en place, elle déclara juste :

- Sur ce coup-là, t'es toute seule, je n'apprécie pas tout autant qu'elle qu'on l'insulte. Débrouille-toi... Dit-elle tout bas d'une voix lasse, haussant les épaules.

Mais soudains, un sifflement fendit l'air, faisant sursauter Mayufu lorsqu'elle aperçut une flèche se loger dans le poignet agrippant la gamine. Un mauvais souvenir lui revint immédiatement à l'esprit et elle fit volte face instantanément afin de repérer l'archère ayant osé blesser Umar. Ses yeux fusillant les moindres détails, elle n'eut aucun mal à reconnaître cette personne : C'était l'archère du village !

- Toi !

Un tsunami d'émotions noires envahit soudainement la jeune fille, ravivant la colère qu'elle avait de la vision d'Umar manquant de mourir à cause de sa propre folie. Son regard noyé dans la haine se figeant dans celui de sa poursuivante, écoutant à peine ce qu'elle disait tant son cœur battait si fort, noyant son flot de parole dans le boucan de ses battements. Remarquant à peine Umar écarter la petite fille d'un simple revers de la main et l'étaler dans le sable, toute son attention étant dédiée qu'à cette femme. Elle pouvait la tuer, là, maintenant, pour se venger de ce qu'elle avait fait et elle comptait pas y parvenir, quitte à commettre un nouveau massacre s'il le fallait ! Si y avait quelque chose de plus cher à son coeur que la peur que lui avait flanqué la Déesse de la Nature, c'était bien Umar.

- Tu parles trop, j'vais te foutre une raclée préventive si tu ne la fermes pas !

Ses mains s'embrasant immédiatement après ses paroles, la fille de Bhaal était prête à bondir de nouveau même si accablée par la fatigue psychologique et les émotions se déversant en elle. Cependant, un nom fut prononcé, la stoppant nette avant même d'avoir bouger un cils. Une femme était apparue, se tenant aux côtés de l'archère et, à cela, une tempête se leva. Levant la tête pour observer les alentours, cette tempête, du moins le genre surnaturelle et son intensité ne lui était pas complètement inconnue.

*Ne me dis pas... que c'est elle...*

Percutant lentement, ne voulant tout simplement pas y croire, Mayufu ne voulait pas s'admettre que cette femme pouvait avoir un lien quelconque avec le monstre qui avait manqué de la tuer Umar et elle à plusieurs reprises ! Ses flammes se mirent à trembler quant à l'incertitude qui l'habitait et dès lors que cette même femme se mit à sourire, c'était bon. Sa réponse était là ! C'était bien elle ! Abandonnant alors l'idée de les charger sans réfléchir, la fille aux cheveux de jais se tint tranquille. Cette dénommée Lupa semblait avoir quelque chose à dire d'après l'harceleuse qui, sans prévenir, décocha sa flèche à l'attention d'Umar ! Bon, heureusement, elle la stoppa nette sans peine. La fille de Bhaal bondissant alors pour s'interposer entre les assaillantes et Umar.

- Je vais t'arracher la tête si tu t'en prends à elle une nouvelle fois ! Lâcha t'elle, sur la défensive, à l'attention de l'archère avant que son regard ne se porte sur Lupa. Que me veux-tu ? Pourquoi tu me colles aux basques comme ça depuis tout ce temps ?!

Les flammes de ses mains disparurent alors, espérant ouvrir un dialogue plutôt qu'une tuerie immédiate. Tout de même curieuse de savoir ce que lui voulait monstre à Umar et elle. Qu'avait-elle fait pour ainsi avoir eu le droit à ce qu'elle porte son dévolu sur sa personne à ce point ? Mais par-dessus tout, elle voulait tenter de prendre le moins de risque possible afin de mettre Umar en lieux sûrs et tenter de rattraper toutes ses erreurs. Xiris lui avait laisser une seconde chance d'être à ses côtés et la gâchée de la sorte, elle ne se le pardonnerait jamais !

- J'ai très envie de leur mettre la rouste de leur vie mais j'aimerai savoir ce que nous veux la blonde à nous traquer de la sorte... Dit-elle à voix basse à Umar, montrant bien qu'elle était déterminée à se tenir à ses dires. Mais quoi qu'il se passe, ne risque strictement rien, va t'en, embarque la gosse pour la dégager loin de ces deux là, on a une nouvelle chance grâce à Xiris, ne la gâchons point !

Se retournant vivement face à Lupa, Mayufu était finalement disposée à l'écouter avant de savoir quoi faire. Trouvant sa réaction à elle complètement irrationnelle quant aux habitudes qu'elle avait normalement mais là, la vie d'Umar lui tenait plus à cœur que de réagir selon ses propres envies !

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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Mer 20 Mai - 19:36

Tout Feu, Tout Flamme Erina10

Étrange pensa Erinaë, l'incendiaire aux pouvoirs fantasmagoriques semblait s'être transmuée en une pie jacassante. Pourquoi ne faisait-elle donc point usage de ses flammes ? pourquoi menacer de paroles creuses là où une explosion suffirait à tout clarifier ? La rôdeuse fut quelque peu déroutée par ce comportement qui ne collait pas avec les actions menées cette nuit là. De connivence avec la Démone, la jeune femme s'interposa en se plaçant dans sa ligne de mire une fois la seconde flèche partie. Une aberration que l'archère ne pouvait en aucun cas expliquer, à savoir que régulièrement, elle effectuait des rondes dans la forêt maudite non loin de l'antre de la Sorcière des ténèbres. Et jamais encore elle ne croisa son visage ! Cette fille pouvait être n'importe qui, ou n'importe quoi. Qui savait ce qu'Umar était capable de faire, seule dans les profondeurs de sa grotte... Puis vint la question destinée à Lupa. Sa voix emplie de haine manifestait également un accent des plus singuliers. Cette façon qu'elle avait de déformer certaines consonnes trahissait son appartenance à la ville. Erinaë se demanda alors ce qu'une citadine pouvait bien faire si loin de chez elle ? Bien entendu, la rôdeuse n'en dira rien. Et pour cause, l'heure n'était plus au débat, mais à la sentence

- Jeune fille, vous souhaitiez déjà nous tuer lors de votre raid sur le village, en ce qui me concerne, vos intentions sont limpides ! Tandis que la tempête se renforçait, l'archère décocha une troisième flèche qui siffla à l'oreille droite de sa vis-à-vis avant de finir sa course dans les ailes d'Umar, pour la seconde fois. Agissez à... Fut elle coupée par un doigt effleurant ses lèvres.

Tout Feu, Tout Flamme Lupa10

Il n'y avait plus de place pour les mots. Quoi qu'elles pouvaient dire, quoi qu'elles pouvaient faire, leur Destin était scellé ! La violence du typhon faisait que les cheveux de la fille au regard vermeil battaient le vent tel un étendard durant une charge de cavalerie. Quant à Lupa, sa coiffe rigide et silencieuse témoignait d'une aura stupéfiante, mais surtout... inquiétante. Car au final, nous ne savions toujours pas ce que voulait cette chose ! Foulant le sable sans que les grains ne s'affaissent sous son poids, elle s'avança, elle n'était plus qu'à deux mètres de sa proie. Et alors que je termine à peine ma phrase, voilà qu'elle te fixe à portée d'haleine. Lupa ne bougeait point, ses vêtements amples avaient laissé une traînée dans son sillage. Puis, sans que rien ne le présage, le souffle cessa également son emprise sur l'incendiaire. Toute deux semblaient désormais hors du temps, une scène suivit avec attention par Umar, Erinaë et Elwing, qui, contre toute attente, surent pour toute la durée de cette rencontre atypique, coexister en gardant les armes au fourreau. Nul ne pouvait prédire les agissements de cette créature, une raison de plus pour ne pas l'énerver !

Quand tout-à-coup, elle afficha sa main grande ouverte juste sous le nez de la pyromane, paume face à elle ! À la suite de quoi, ce fut avec douceur qu'elle rabattit cette main improviste dans son dos. De là, elle en décrocha une faux qu'elle tendit à sa proie. Elle ne pouvait pas s'y tromper, il s'agissait bien de l'arme qu'elle avait perdu durant le sauvetage d'Umar. Même Erinaë ne comprit guère ce geste ! Où voulait-elle donc en venir ? Voilà une réponse que seule Lupa détenait. Souriant derechef, elle s'en alla reprendre sa place aux côtés de l'archère qui ne la quittait plus de ses yeux éberlués. Et alors que tout le monde se saturait l'esprit afin de comprendre les desseins de la blonde, cette dernière leur céda un indice par le biais de son index pointant vers l'horizon. De là, Erinaë, Umar ainsi que Elwing se tournèrent vers ladite direction. Quand bien même la lumière du soleil endolorissait leur rétine, ce fut avec effroi et stupeur qu'elles distinguèrent une gigantesque masse sombre remonter depuis les profondeurs océaniques, afin de noyer l'île dans une nuit absolue ! Très vite, l'astre capitula sous le joug de Lupa, qui entre-temps, s'était évanouie dans la forêt...

Tout Feu, Tout Flamme Elwing10

- Oh oh... Confirma Elwing consciente de l'ampleur du pouvoir de cette blondasse. Vous n'avez pas besoin d'moi toute façon, alors je vais y aller... HEYYY !! S'écria t-elle soudainement.

Outre le fait qu'elle avait les yeux ronds comme des soucoupes, la gamine ne s'osa point à surenchérir lorsqu'elle constata des changements opérer sur la femme ailée. Elwing ne rêvait pas, le démon qui la surplombait alors que la tempête se taisait, ressemblait de plus en plus à ce qui hantait ses cauchemars les plus horribles. Elle voulut hurler sa terreur, mais son cri mourut dans sa gorge... Jusqu'alors, elle pensait que le seul spectre dont elle devait se méfier se trouvait en la personne de son ami défunt. Mais cette image d'horreur l'ébranla dans ses certitudes ! Avant cet événement, il ne lui était pas difficile de dissocier la réalité du songe. D'un côté il y avait les gestes indélicats de ce fichu crétin, et de l'autre, ses terreurs nocturnes. Mais bon, il l'a faisait rire, alors elle lui passait ce caprice.

Tout Feu, Tout Flamme Um12

- Toi, tu ne bouges pas de là ! Gronda la Sorcière des ténèbres en lui entravant les poignets et les chevilles par un lien d'ombre.

La nuit artificielle engendrée par cette femme revigora toute sa puissance, son physique en attestait. Toutefois, sans qu'elle n'en comprenne la cause, ses ailes s'engourdirent jusqu'à ne plus répondre à ses attentes. Une gène toute relative qu'elle attribua immédiatement à la rôdeuse qui avait sans doute dû prendre soin d'empoisonner la pointe de ses flèches. Si de nuit il n'y avait point eu, cette femme l'aurait à sa merci. Hélas pour elle, grâce à son ascendant sur les ténèbres, il en faudra d'avantage pour la mettre à terre ! Mais avant qu'Umar ne l'assaille, cette dernière s'en était allée rejoindre son caniche ! D'ailleurs, les hostilités furent établie dès l'instant où le fameux hurlement s'éleva depuis les bois. De toute évidence, cette femme, ce monstre... souhaitait avoir son combat ! Eh bien elle allait être servie !

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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Jeu 21 Mai - 23:00

Malgré l'inquiétude de la jeune fille qui se lisait au travers du tremblement de ses flammes aux mains, sa colère attisait les foyers éteints dans les alentours. Ravivant certaines flammes dans les décombres, manifestation de la combativité de la jeune fille. Prête à bondir sur sa vis-à-vis malgré la présence plus qu'inquiétante de la femme sinistre et silencieuse à ses côtés. Bien qu'en colère contre elles, elle s'en trouvait complètement immobilisée sur place. Se demandant pourquoi elle hésitait tant à foncer dans le tas comme à son habitude... Xiris l'avait-elle changé si profondément qu'elle ne voulait bien le croire ? Il se pourrait que oui. Après tout, elle avait été tuée et ramenée à la vie comme si elle n'était strictement rien, qu'un simple jouet. Rien que d'avoir une telle idée en tête donnerait des frissons à la plus solide des brutes de ce monde. Cependant, étant quasiment certaine sur l'identité de l'inconnue à la longue chevelure blonde qui accompagnait l’archère, Mayufu ressentait bien plus de peur à son égard. Il était évident qu'elle ne manifesterait pas tant de puissance que la Déesse de la Nature, même si celle-ci n'était pas à son plein potentiel selon elle, mais l'aura qui l'enveloppait, son regard, l'insistance qu'elle avait depuis leur première rencontre à vouloir la tuer coûte que coûte, lui glaçait le sang. Etant plus habituée à se trouver dans les rôles inversés... se souvenant du jour où elle avait fait fuir un Ange, l'ayant traqué inlassablement, étant dans l'impossibilité de mourir grâce à la magie noire d'Umar, ce dernier l'avait alors fuit par peur...

Son regard voyageant entre l'archère et l'autre femme, la fille aux cheveux de jais serra les poings lorsque l'archère rouvrit la bouche. Lui rappelant alors qu'elles avaient pas pris des pincettes quant à leur passage dans le village des collines et que tout le monde passant à leurs portées avaient été massacrés. Une attaque qui avait débuté uniquement par  un allumage d'un arbre mort, trop sec, et de cette fichue tempête ! Si personne ne s'y était interposé, tout ce serait passé tranquillement et rien ni personne n'aurait survécu...

Soudains, une flèche fut décochée et siffla si près de son oreille droite, la touchant légèrement, pensant que celle-ci se fit arracher, elle plaqua une main sur son oreille pour s'assurer de sa présence tout en se retournant pour voir que ce projectile avait en réalité touché, une nouvelle fois, Umar. Cette fois-ci, il en était trop ! Une intense flamme naquît devant son œil gauche, ses mains s'embrasèrent intensément tandis que les feux alentours reprirent des forces pour se relancer dans leur macabre avancée, de maison à maison. L'air secoué par la tempête levée par l'inquiétante femme se satura en cendre, donnant alors lieu à un étrange paysage, avec ce levé de soleil brillant sur la surface de l'océan et le sable se mélangeant à la cendre.

- Cette fois-ci, ta tête va voler sale ordure ! Hurla t'elle en lui refaisant face, s'apprêtant à lui bondir dessus et la noyer dans un torrent de flamme qui s'élevait de toutes parts mais tout cessa soudainement...

En effet, celle qu'elle croyait être ce monstrueux loup géant daigna enfin à bouger. Un geste simple, clouant le bec à l'archère soudainement prise par surprise et ne semblant plus savoir où se mettre. Mayufu aussi, elle, ne savait plus quoi faire. Quand une telle présence décidait d'agir, surtout l'une de celle vous effrayant le plus, il valait mieux ne plus rien faire par peur de se faire tuer sans s'en rendre compte. Ne sachant clairement pas ce qu'elle voulait ni ce dont quoi elle était capable, sauf sous sa forme monstrueuse, s'il s'agissait bien d'elle, la fille de Bhaal opta pour l'observation malgré les hurlements de son cœur qui lui priait de déguerpir aussi vite que possible. Sauf que la peur avait pris le dessus... Pourtant, elle n'avait rien fait encore. Ni maintenant ni avant. Du moins, à elle. Quant à Umar, c'était une autre histoire puisqu'elle avait manqué de mourir plusieurs fois en la protégeant de cette chose. Cette même chose qui s'approchait maintenant d'elle, lentement, dans un spectacle fascinant mais tout aussi effroyable. Son regard ne pouvait se détacher de sa silhouette.

Un vent violent frappait toute l'île, bien plus violent qu'il n'y a quelques minutes. Faisant voler dans tous les sens ses cheveux, son visage frappé par le sable et la cendre soulevés par cette masse d'air. Ne pouvant rien faire. Du moins, si, elle aurait pu, mais la peur et l'intimidation que cette femme lui envoyait l'empêcher de faire quoi que ce soit. Aussi forte aurait été sa volonté, rien n'aurait été possible. C'était comme si ses pieds étaient soudés au sol. Ses cheveux voltant, ses vêtements claquant dans l'air, elle était réduite au statut de spectatrice. À la merci de celle qui s'approchait, encore et encore, jusqu'à être proche d'elle, trop proche même. Jetant un regard à la gamine et Umar dans son dos, elle constata que celles-ci ne bougeait pas, se trouvant visiblement dans la même transe qu'elle. Juste fascinées de cette femme. Alors que la crainte montait en flèche, Mayufu trouva le courage de lui refaire face et, sursautant légèrement, elle la trouva à moins d'un mètre d'elle. C'était biiiiiiien trop proche ! Elle pouvait clairement faire ce qu'elle voulait d'elle sans qu'elle puisse réagir à temps ou sauver qui que ce soit... Mais étrangement, quelque chose n'allait pas. Comme si la jeune fille avait comprit que, finalement, dans l'immédiat, elle ne lui voudrait pas de mal mais ne pouvant pas s'empêcher d'exprimer une peur bleue au travers de son regard vermeil et de sa respiration saccadée.

Le temps semblait être très long. La fille de Bhaal n'avait d'attention que pour cette femme, comme noyée dans son regard quand, soudains, le calme plat prit place sur elle. Comme si elles étaient toutes les deux enfermées dans une bulle, hors du temps. À l'extérieur, sa bien aimée et l'enfant, toujours figées, étaient toujours à l'épreuve de la tempête qui balayait l'île. Mais que lui voulait-elle à la fin ? Ne pouvait-elle simplement pas le lui dire simplement au lieu de faire tout ce cirque ?! Ayant du coup comprit qu'elle n'était pas en danger direct, elle se détendit légèrement, gardant ses sens en alerte lorsqu'une main lui fut tendue, paume vers elle. Fronçant un sourcil, elle cherchait à comprendre ce qu'elle tentait de lui dire ou faire voir et d'un geste lent et délicat, elle se saisit de quelque chose dans son dos. Méfiante, Mayufu voulu reculer de plusieurs pas mais ne le pu pas, forcée à assister bêtement aux événements. La surprise l'accabla aussitôt ! Ce qu'elle lui tendit alors n'était autre que sa faux perdue dans cette crevasse où Umar avait bien failli s'y faire entraîner ! Hésitant en premier lieu à s'en saisir, se demandant si c'était un piège, ceci lui confirma pour de bon que cette femme était ce monstre. D'ailleurs, comme si celle-ci venait de comprendre que la jeune fille avait percuté, elle dévoila sa dentition au travers d'un sourire qui la fit frissonner de toutes parts.

- Qu'est-ce que tu me veux... à la fin ? Hein ? Tenta t'elle de lui demander une nouvelle fois. Tu t'es pas donné tout ce mal juste pour me rendre  mon arme !

La saisissant alors d'un geste prudent mais ferme, la blonde reprit place aux côtés de l'archère qui, elle aussi, semblait complètement à côté de la plaque. Etant sûrement pas prête à voir ses proies récupérer leurs armes... Dommage, elle ne pourrait pas simplement se contenter de les transformer en passoire. Ça ne devait avoir aucuns sens. Mais ce qui dérangeait le plus Mayufu, c'était de la voir se tenir à ses côtés ainsi. Était-il possible que ces deux-là était un duo à l'instar d'Umar et elle-même ? Vivant dans ce monde rejetant l'une et l'autre la protégeant du monde extérieur comme elle le pouvait ? Au moins, elle comprendrait pas mal de chose mais ne se laisserait pas faire pour autant. Son regard flamboyant se portant sur sa faux, elle la trouva trop lourde. Depuis le moment qu'elle l'avait perdue jusqu'à maintenant, elle s'était perfectionnée dans le maniement de sa magie élémentaire pour l'utiliser en tant qu'arme, extrêmement plus légère que cette faux. Pourquoi le lui avait-elle rendue ?

À peine la question posée que cette même femme pointa quelque chose dans le ciel du doigt. Intriguée, Mayufu suivit bêtement la direction, aux mêmes titres que la gamine du village et son amie. Ne parvenant pas à voir où elle voulait en venir, elle voulu lui poser la question. Retournant son regard là où elle se trouvait...

- Mais... où est-elle ?

Pas le temps de se demander quoi que ce soit q'un cri, suivit d'un assombrissement total du ciel attira son attention. Il s'agissait de la petite qui hurlait à tue tête et cherchant à découvrir l'origine de tout cela, Mayufu se rendit vite compte qu'il était question d'Umar. Son apparence changea subitement pour revenir à ce qu'elle était la nuit passée ! Ainsi donc, la Déesse de la Nature lui avait fournit deux formes distinctes... Ombre et Lumière. Restait plus qu'à savoir si sa seconde forme était uniquement liée à l'ombre... Les hurlements lui perçant les oreilles, elle fut soulagée lorsque la sorcière des ténèbres la ligota pour la faire taire. Allait-elle réellement devoir gérer cette gamine ? Ou bien avait-elle réellement besoin de se poser ce genre de question avec ce qui était en train de se passer ? Cette nuit avait été provoquée par le monstre et avait, du même coup visiblement, rendu toute sa puissance à Umar. Comprenant petit à petit ce qui se tramait, le coup fatal lui tomba dessus.

Son corps se figea instantanément. La peur l'envahit plus que jamais et pour cause, un cri puissant avait surgit dans son dos. Un cri bien trop familier pour qu'elle ne l'oublie... ne serait-ce qu'un peu. Elle pourrait le reconnaître entre mille autre ! Saisissant alors le sens de tout ce manège, Mayufu allait devoir se battre contre cette chose. Portant toute son attention sur son amie, elle tentait de dire quelque chose mais n'y parvenait pas. Au fond, elle voulait juste lui dire de partir, de ne rien risquer pour elle parce que, dans le fond, elle pensait que cette bête n'en avait après qu'elle personnellement. Trouvant le peu de courage qui l'habitait encore, sa bouche parvint à laisser filer quelques mots à l'attention d'Umar :

- Je ne comprends rien à ce qui se passe ni ce qui m'arrive... J'imagine qu'elle m'en veut personnellement et à chaque fois, tu m'as protégée et manqué d'en mourir parce que j'ai été trop faible pour t'aider contre elle. Dit-elle d'une voix tremblante, ses mains serrant si fort sa faux. Si quoi que ce soit venait à se passer. Que tu doives prendre la fuite en m'abandonnant, fais-le, je ferai tout pour l'empêcher de te nuire et te permettre de vivre ta nouvelle existence !

Trouvant la détermination qui s'était enfuie avec ces mots, la jeune fille parvint à se ressaisir et ses flammes retrouvèrent leur voracité, ne tremblotant plus sous son incertitude. Quand bien même le monstre pouvait être proche maintenant, Mayufu allait y faire face et y mettre un terme. Espérant de tout cœur que son amie allait la suivre dans son combat. Soulevant sa faux, la faisant pivoter dans sa main, tout de même satisfaite de la retrouver, elle chercha son assaillant des yeux. Les flammes l'entourant se soulevèrent soudainement, se tortillant autour d'elle lentement, dégageant alors une forte chaleur ainsi qu'une possibilité de riposter avec elles tels des fouets de part sa maîtrise cet élément. Une partie de son corps s'embrasa alors, ses bras et jambes noyé dans les flammes. Cherchant pour le moment plus à se protéger et maintenir la menace à distance bien que tout cela ne servirait à rien. Elle se souvenait que trop bien de la charge de ce montre au travers de son brasier. Mais peut être que, après avoir apprit à maîtriser le feu ainsi et à le condenser d’avantage, celui-ci y réfléchirait à deux fois avant de s'en prendre à Umar ou à elle ! La scène se mettant alors en place, à quelques ressemblances prêt, lui faisant penser à ce village là. Comme si le temps ne s'était jamais écoulé, qu'elles ne s'étaient jamais enfuies de ce combat et y était encore. Restait alors juste à comprendre pourquoi cette obsession à vouloir reproduire l'exact même situation plutôt que de les tuer sur place, dans leur faiblesse la plus absolue...

- Ça n'a aucuns sens... commença t'elle à haute voix. Mais si tu veux reproduire ce même combat, alors allons-y mais pas selon tes règles ! Lui hurla t'elle alors qu'elle se mit en position pour être parée à réagir dès son apparition, n'ayant clairement pas confiance en ses chances de survie face à une telle chose. Seule Umar était parvenue à lui tenir tête et seule elle lui donnait le courage de se tenir debout, là, maintenant ! Je sais que je suis complètement montée à l'envers... mais, finalement, ne m'abandonne pas. Je vais tout faire pour y mettre un terme, même si j'y comprends rien à ce qu'elle veut...

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Elvin
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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Ven 22 Mai - 16:08

Le vent s'engouffra dans mes ailes et m'emporta aussi facilement qu'un fétu de paille. Durant un instant, il me sembla ne faire qu'un avec le vent, être enfin complètement libre. Puis une vague soudaine venue du sol vint me percuter violemment. Je tentai de stabiliser mon vol mais des courants contraires se brisaient autour de moi comme le prémisse d'une tempête. Une rafale me gifla comme une révélation. Savais-je seulement voler ? Je commençais à en douter. Ce qui m'avait précédemment paru comme un instinct naturel n'était peut-être qu'une folie destructrice qui voulait utiliser la légèreté de mon corps et la présence d'aile pour m'entraîner vers ma propre fin. J'étais désormais bloqué dans des cieux infinis, condamné à subir les assauts répétés des airs jusqu'à ce qu'ils me déchirent morceau par morceau, comme un insecte suicidaire entre les mains de l'enfant sadique qui l'a capturé.

Je baissais finalement les armes lorsqu'une odeur puissante et acre vint me caresser le visage, celle de la cendre et de la fumée, si semblable à celle de là où j'étais né. Alors je m'éveillai à nouveau. Plutôt que d'en rechercher tout autour de moi l'origine en panique, je me décidai à fermer les yeux et je me concentra sur tout ce qui m'entourait. Le relent de la mer était un fond omniprésent sur lequel se découpait un paysage, la senteur de la lande et du bois odeur, le fumet si mélancolique du feu qui finit de se consumer et aussi un léger parfum de forêt, profonde, sauvage, mais légère et presque cachée dans tout cet univers.

Un bourrasque brisa ma concentration en même temps que la stabilité toute relative de mon vol. À un moment je tenais en l'air, au suivant j'étais irrémédiablement entraîné par le sol. Les yeux à nouveau ouverts, paniqué, je cherchai autour de moi le moindre secours. Mais il n'y avait que l'horizon lointain et flou déchiré entre le gris du ciel et le bleu si sombre et si oppressant de la mer. C'est là, c'est vers elle que je chutais, vers une grande cible agitée dont le cœur noir était le seul à ne pas tourner. Un crainte enfouie en moi se réveilla soudaine.

Je ne voulais pas ! Je ne voulais sous aucun prix chuter dans ces ténèbres. Je tentai d'agiter mes ailes, de les battre aussi fort que je pouvais. Mais malgré mes efforts, malgré ma douleur, malgré ma panique, le mur d'ébène mouvant et aqueux se rapprochait inexorablement. Pour autant, devais-je m'abandonner à la mort gelée, à cet élément que je haïssais si profondément ? Alors, malgré l'inéluctabilité de ce destin, je continuai pourtant à battre des ailes encore et encore. J'avais l'impression que mon dos, que mon corps, que mes os se tordaient contre l'air, que mes ailes manquaient de se plier sur elles-mêmes. C'est mon être tout entier que l'on tentait de déchirer.

Néanmoins ma douleur était indifférente au monde. Et comme un spectacle figé dans le temps ou dans la glace, je me pus empêcher mes jambes repliées sous moi pour les protéger jusqu'au dernier moment de s'enfoncer lentement dans l'eau glacée. Et le froid, à moins que ce fut la haine réciproque de la mer, s'infiltra immédiatement à travers mon pantalon pour s'enfoncer comme des millions de petites aiguilles dans ma peau fragile. Le choc fut si intense que mon être tout entier se tordit en arrière, comme frappé par la foudre. Mais mes pieds vinrent rencontrer un sol meuble à travers la masse liquide, me faisant glisser en avant. Mes yeux aperçurent la plage tandis que mes mains tendues en avant rencontrait le sol et m'évitait de m'enfoncer tout entier.

Je n'avais jamais vraiment compris ce qu'était l'énergie du désespoir jusque là. D'habitude, quand j'ai mal je me replie sur moi-même, je pleure, je crie, mais je n'agis pas, je m'enfonce sans force vers la mort. Pourtant cette fois-ci, mes muscles bougèrent d'eux-même, je n'eus même pas le temps de réfléchir. C'est mon corps sans moi qui se mit à bondir, à gravir mi-debout mi-rampant, comme une bête, la côte jusqu'à être hors de danger. Je ne remarquai pas les coquillages qui mes griffaient les mains, ni le ressac qui me poussa vers l'avant. Je n'avais plus rien à l'esprit, si ce n'est que m'extraire de toutes mes forces de ce cauchemar marin pour me jeter contre le rivage.

J'étais à bout de souffle, épuisé par cette lutte que je n'avais pas mené consciemment, mais surtout éprouvé par ce que j'avais dû vivre. Mon corps recroquevillé ne m'obéissait plus. Je n'étais plus que larmes et sanglots que le vent soufflait vers le large. Je n'étais plus que douleurs, niché dans le froid comme dans un nid d'épines, le corps tordu, les ailes pendantes, oubliées contre le sable. J'étais vide, dépourvu de souffle et abandonné par l'espoir, sans plus le courage qui était nécessaire pour continuer. Je n'étais plus qu'une boule, sans raison de reprendre forme humaine.

Puis le soleil mourut. La surprise fut suffisante pour anesthésier pendant quelques instants la peur et les tremblements. Je relevai les yeux et au loin vis plusieurs femmes figées sur elles-mêmes. Je ne compris pas ce qu'elles faisaient alors je tentai d'attirer leur attention en agitant les mains et de les appeler en criant :

Ohé ! que le vent souffla vers le lointain.

Au lieu que cela c'est l'écho lointain d'un cri strident qui me parvint depuis cet étrange groupe. Je me mis à courir dans leur direction malgré la distance. Je ne savais pas ce qui arrivait mais quoi qu'il se passe, je voulais pouvoir leur être utile. Néanmoins, je n'étais pas le meilleur coureur et le sable était affreusement traître. Je mis plusieurs instants avant d'arriver couvert de sable et un peu essoufflé. Dans leur dos, j'avais immédiatement remarqué la forme anormalement repliée des ailes de l'une d'elle, d'autant que des flèches en dépassaient. Je voulais aider à les soigner sans plus tarder mais je savais que cela pourrait être douloureux, c'est pour cela que je prévins :

On dirait... je m’efforçai de rassembler mon souffle, aff... aff... que les flèches sont couvertes de poison. Il faut les enlever sans tarder avant qu'il ne se prop-... À ce moment, tandis que le groupe se tourna vers moi, j'aperçus avec effroi l'une d'entre elle complètementsubmergée par les flammes. Oh mon dieu ! Mais vous êtes en feu ! Vite, aidez-moi, il faut apporter de l'eau !

Je tentai vainement des calmer les flammes en secouant les mains mais je savais que cela ne changerait pas grand chose. Il fallait vite étouffer les flammes.

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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Dim 14 Juin - 2:38

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Désemparée, Mayufu beugla tout et son contraire, ce qui arracha un sourire narquois à notre sorcière des ténèbres. Elles tenaient toutes deux sur leur deux pieds, il n'y avait donc pas lieu de fuir ! Cette créature voulait s'en payer une tranche, pourquoi le lui refuser ? Après tout, la Déesse ne leur avait guère imposé l'interdiction de se défendre ! De plus, la Démone nourrissait un besoin essentiel de retrouver la confiance qu'elle eut jadis en ses capacités, car jusqu'alors, elle n'avait fait que se prendre des volées ! L'heure était donc venue de renaître ! Engendrant ainsi une Flammèche immolée, prête à prendre sa revanche ! Mais à l'instant où Umar usa de sa puissance pour se délester de flèches et poison, une voix nasillarde altérée par d'incessants halètements s'en vint troubler sa quiétude ! Hélas pour sa main qui la démangeait, pas le temps d'effectuer un geste que la pathétique créature se rendit jusqu'au chevet de Mayufu. Ce foetus affublé d'une perruque ridicule se prêta au rôle du misérable voulant à tout prix secourir le prestidigitateur du feu de son spectacle. Et alors que la scène prenait des allures de mauvais théâtre, la sorcière des ténèbres sut saisir l'opportunité au vol ! Selon vous, quelle était la meilleure solution pour occuper une créature sauvage ? Quelle que soit votre idée sur la question, Umar savait exactement quoi faire ! D'un pas lourd et assuré, elle se posta juste derrière le freluquet, généra une main d'ombre qui fusionna avec ses ailes, puis le tira vers le haut jusqu'à ce que son visage juvénile puisse fixer le sien à taille égale. Et alors que le vent cédait sa place aux cris à venir, la sorcière des ténèbres prononça ces mots...

- J'ai des consignes pour l'une, mais pas pour toi ! De là, elle déploya toute son envergure à présent revigorée, puis commanda à son étreinte de s'enfoncer dans les bois. Au lieu même où était supposée être la chose. Va ! et nourris la bête ! S'écria t-elle pendant que l'inconnu dénudé, suspendu dans le vide, s'éloignait d'elle.

Il était bon de se sentir à nouveau entière, et cet imbécile, qui qu'il pouvait être, allait pouvoir aider le monstre à assouvir sa faim. N'était-ce point une perceptive réjouissante pour ce genre d'esprit anémique ? Lui qui voulait tant sauver la Flammèche, cela ne devrait point lui poser problème de servir de croquette pour un toutou dans le besoin ! Ainsi il disparut de sa vue, fouetté par les feuilles et les branches qui finirent par l'engloutir. Ceci étant fait, Umar se concentra pour insuffler de la puissance en la Flammèche qui devrait rapidement se sentir refaite. Néanmoins, auquel cas l'asticot ne freinerait point les moeurs de Lupa, la sorcière des ténèbres demanda du regard si la gamine allongée en chien de fusil derrière elle, pourrait faire office de plat de résistance ? Il était important de savoir jusqu'où elle pouvait pousser la ruse pour en finir avec cette créature, définitivement.

Tout Feu, Tout Flamme Erina10

Étendue sur le dos, Erinaë se laissa surprendre par un bruissement qui survint sur sa droite. À moitié consciente, elle tourna la tête, et malgré la noirceur des cieux, elle distingua un petit corps à la semblance fragile s'échouer tout près d'elle. La rôdeuse aurait bien voulu s'exprimer sur les risques qu'encouraient l'infortuné à arpenter ces bois, mais c'était trop dur, beaucoup trop dur. D'elles mêmes ses paupières s'abaissèrent, et le sommeil la gagna. Elle ne put que bredouiller : "Lupa..." À partir de là, ses os se mirent à craquer d'un ton lugubre, avant d'être soudainement prise d'assaut par de violentes convulsions ! Il ne fallut pas longtemps avant que ses vêtements ne cèdent sous la pression de sa musculature grossissante. Puis son visage s'allongea, des crocs démesurés entaillèrent ses lèvres inférieure et supérieure ! Et en guise de bouquet final, une fourrure prit rapidement place sur ce corps massif, lequel s'anima bientôt d'une conscience nouvelle.

Tout Feu, Tout Flamme Erina210

Des yeux jaune illuminaient la nuit de sa présence cauchemardesque. Soumise à l'atmosphère imposée par la magie de Lupa, la Louve-garou qui était encore une Humaine trois minutes plus tôt, se mit en quête de sang frais ! Hélas, l'odeur qu'elle humait présentement ne l'intéressait point. Car celle-ci lui annonçait une saveur à la fois sucrée et iodée, tout pour lui déplaire en somme ! Elle sentait également Lupa rôder tout autour, partout, et nul part à la fois. Grognant sinistrement, Erinaë remonta le bois jusqu'à avoir vue sur la plage. Elle repéra une proie potentielle en bordure de mer, mais en tant que prédatrice, il était hors de question de se repaître d'une prise entravée ! Elle chassait, être nourri ne faisait guère partie de la génétique du Loup-garou ! Malheureusement, hormis cette exuvie, elle n'avait rien à se mettre sous la dent. Grondant de plus belle, la rôdeuse maudite s'en retourna dans la forêt. Obéissant à son instinct, elle attendit que Lupa entre en scène...

Enfermées dans une bulle indétectable tant par la vue que par l'odeur, Umar et la Flammèche culminaient à trente mètres du sol. La sorcière des ténèbres n'étaient pas très chaude pour engager la chose à la Mayufu, soit ; frontalement. Pour le coup, elle choisit de se faire observatrice. Le monstre finira bien par pointer le bout de son nez, et à ce moment là, elle agira en conséquence. Car selon elle, se serait une très mauvaise idée de lui offrir l'initiative. À la manière qu'avait ce monstre de surgir au moment où on s'y attendait le moins, la prudence était de mise ! De son perchoir, Umar jouissait d'une vue imprenable sur le futur ring, quant à la mioche laissée pour compte, c'était un moyen comme un autre de parvenir à ses fins. Depuis l'intérieur de la sphère, le duo pouvait percevoir chaque bruit, de ce fait, il put assister à trois hurlements. Et chacun d'eux fut émit en des lieux très éloignés... L'un se produisit depuis un pan reculé de l'île, dans le lointain, le second, tout proche, mais sans pouvoir déterminer où exactement. Et enfin le dernier, dans la forêt, là où il était justement supposé se trouver ! Il ne faisait aucun doute que cette créature ne pouvait être localisée, et que le seul moyen de la déceler était de la pousser à attaquer.

- Bon... Souffla Umar en se faisant une raison. On ne me laisse pas le choix !

Sans la prévenir de rien, la sorcière des ténèbres laissa tomber Mayufu tout en prenant soin de ralentir sa chute avant qu'elle ne heurte le sable. En regardant au dessus d'elle, la Flammèche se rendra vite compte qu'elle se retrouvait désormais dans la même posture que la fillette. Soit, abandonnée à la merci du monstre ! Toujours armée de sa faux, elle n'eut d'autres alternatives que de faire face, mais à quoi ? Car mis à part le silence pesant de la nuit, rien ne venait renseigner ses sens. Certaine qu'Umar ne la laisserait point se faire déchiqueter, Mayufu s'essaya de prendre de l'assurance. Seulement, à mesure que le temps passait, le doute l'envahit... serait-elle assez rapide ? assez forte ? Soumise à l'incertitude, la psychose se chargea de lui faire entendre de fausses notes, l'incitant à se tourner brusquement à droite, puis à gauche. Jusqu'à ce que finalement, un grognement ne fasse vibrer l'air depuis son dos. Il fut si puissant que ça ne pouvait pas être le fruit de son imagination, en proie à des sueurs froides, la Flammèche fit volt-face en sautant sur place ! Mais rien, que du noir...

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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Dim 14 Juin - 15:24

Fouillant les ténèbres du regard, le sang glacé par le cri qui avait retentit depuis les bois, Mayufu n'était clairement pas sereine quant au combat à venir. Bien que déterminée à le mener à termes, soit en sortir vainqueur, la jeune fille exprimait des doutes. Ne comprenant pas les intentions de cette femme, elle se posait mille et une questions à la fois. Pourquoi ne pas avoir profité de leurs faiblesses respectives ? Était-ce leur façon de procéder, à ces monstres là ? Et surtout, pourquoi elles ? Parce qu'elles venaient d'un autre monde, peut être ? Mais surtout... pourquoi lui avoir rendu sa faux !? À cette simple pensée, la flammèche tenait le manche de son arme fortement, redoutant que celle-ci ne soit finalement piégée pour la mettre dans une sale situation à un moment fatidique. Néanmoins, elle ne s'en détachait pas par simple nostalgie. Elle lui semblait être tout à fait la même malgré ses doutes. Le poids, la taille, le tranchant, tout indiquait que c'était bien son arme. Les ténèbres semblant s’alourdir d’avantage  sur les environs, une voix les interpellant extirpa soudainement la jeune fille de ses pensées, perturbant son attention. Faisant volte-face, elle aperçu une petite silhouette, à moitié nue, semblant être lui aussi un gosse, faisant une tête de moins qu'elle, s'adressant, l'air de rien, à Umar au sujet de la flèche dont elle venait de se délester.

- Mais qu'est-ce que tu... Brutalement interrompue par la terreur de ce nouveau venu, elle sursauta légèrement, ce dernier s'approchant rapidement d'elle pour tenter d'éteindre les flammes l'enveloppant en agitant comme un idiot les mains vers celle-ci. À cela, la flammèche ne put rien faire d'autre que d'afficher une expression consternée, soupirant des plus belles. Je ne sais pas d'où tu sors mais t'es bien partit pour te prendre mon pied à la figure, en tout cas, si tu continues à faire l'idiot ! Lui lâchait-elle alors, blasée, tentant de ne pas se laisser déconcentrer du réel danger : Lupa. Et tu ferais mieux de te tirer de là si tu veux rester en vie...

Apparemment, elle ne fut pas la seule à réagir car, à peine que ses mots furent sortis de sa bouche, que l'inconnu à la chevelure flamboyante se fit soulever, comme par magie. Se doutant bien qu'il s'agissait là d'un acte de la sorcière des ténèbres, Mayufu n'en fit rien. Se contentant de regarder la scène, se demandant s'il était bon de laisser faire. Certes, en soit, c'était une stratégie comme une autre. En temps normal, elle ne se serait jamais posé la question mais elles planaient néanmoins. L'échos de la voix de Xiris continuant de se faire sentir. Seraient-elles punies pour un tel acte ? Après tout, elles se faisaient attaquer et, quoi qu'il en coûte, la fille maudite de Bhaal souhaitait que y mettre un terme. Tuer la bête ou s'enfuir, préférant largement la première. La seconde la blesserait trop dans son estime d'elle-même. Se décidant que d'adopter les solutions les plus radicales étaient le mieux à faire face à un tel danger. De plus que... cette chose semblait tuer à la pelle, Xiris n'en dirait rien si elles venaient à débarrasser ce monde ce loup géant qui gênait plus qu'autre chose dans ce décors.

- Umar, attends... Dit-elle subitement, de façon instinctive lorsqu'elle vit le garçon s'éloigner au loin pour s'enfoncer dans la forêt. Sa logique et son instinct venait à nouveau de se contredire. Sentant qu'au fond, il ne fallait pas le sacrifier et trouver une autre solution, Mais trop tard, il n'y avait que cela à faire.

Bon, tant pis. Après tout, si elle était encore en vie jusque là, c'était toujours grâce à ses décisions et, cette fois n'en faisant pas l'exception, elle allait se tenir à ce qu'elle adopterait comme tactique. Après tout, sa propre méthode n'étant pas forcément la meilleure, elle la suivrait sans broncher. Parce que oui, attaquer une bête si imposante de face, c'était la mort assurée. Mayufu ne voulait pas ça. La faux que ce monstre lui avait ramenée allait tout bonnement lui servir à trancher la tête de ce dernier ! Et dès l'instant où le gamin disparut de son champs de vision, son regard se reporta sur les environs, la peur au ventre jusqu'au moment où une étrange sensation se fit sentir dans tout son être. Comme si... sa force lui revenait ! Comprenant d'où cela pouvait venir, son regard se déposa sur Umar qui, quant à elle, observait l'autre gamine étendue au loin. Elle semblait être inconsciente ou faire la morte. Devait-elle la mettre hors de danger ? Elle voulu s'en approcher, mais son corps se refusait de bouger. Au-delà de la sensation du regain de puissance et du bien être qu'elle ressentait pendant ce laps de temps, Mayufu sentait bien que la crainte l'habitait plus que tout. Même la Déesse de la Nature ne lui avait pas fait peur à ce point là... Du coup, qu'est-ce que cette chose pouvait bien lui faire de plus ? Simplement parce que c'était une bête ? Son acharnement à les traquer ? Qu'elles étaient des proies amusantes ?

Merci... déclarait t-elle simplement à l'encontre de la sorcière des ténèbres. Merci de me soutenir et de ne pas m'abandonner. Consciente d'être irrégulière émotionnellement, Mayufu se tiendrait à sa conviction et tout faire pour protéger, à son tour, son amie.  

Sur ces termes, sans avoir le temps de se poser la moindre question, Umar et elle-même furent enfermées dans une bulle d'ombre qui, comme lors de leur assaut sur le village d'Umar, s'envola à trente mètres au-dessus du sol, au moins. Observant le sol s'éloigner rapidement sous ses pieds, la fille aux cheveux de jais se tournait dans tous les sens pour tenter de voir quelque chose dans cette noirceur. N'étant pas une adepte de la vision de nuit, comme son amie, elle ne pouvait que distinguer comme une espèce de voile lumineux opaque et très faibles, donnant une teinte gris foncée à certains endroits. Les ombres des maisons encore debout étaient discernables. Les lueurs projetées par ses flammes, quant à elles, étaient sa meilleure source de visibilité. Les mains appuyées contre la paroi  de la bulle, elle ne disait rien. Confiant toute sa confiance en son amie pour trouver la bonne solution pour les sortir de là. Même si au fond d'elle, Mayufu désirait en découdre malgré ses faibles chances de s'en sortir. Son regard se concentrant surtout sur le corps allongé de la petite fille sur la plage et les cimes des arbres un petit peu plus loin, là où avait été expédié le gamin roux.

Où est-elle... ? Se murmurait'elle à voix basse.

À ses mots, ce fut comme si Lupa l'avait entendue : Des hurlements se firent entendre à travers toute la zone. À trois reprises ! Comment ça à trois reprises ? Avait-elle mal compté ? Non ? Ils étaient plusieurs en plus de cela !? Manquant de lui faire perdre l'équilibre, ses jambes tremblaient, sa tête tournant légèrement, la jeune fille tentait tout pour ne pas s'évanouir de peur. Pourquoi, à ce moment précis, de telles émotions l'accablait ? Elle avait pourtant vu pire et fait des horreurs qui, là, auraient mérités de perdre connaissance. Mais là... avait-elle réellement peur que son amie soit à nouveau en danger de mort, pour une énième fois. Elle pensait que c'était cela qui la tétanisait sur place, en restant simplement spectatrice des événements. Sa forme physique lui étant revenue, c'était sa fatigue psychologique qui la frappait désormais. Mais la question n'était pas de savoir s'ils étaient plusieurs ou non... mais où elle était, ELLE ! Focalisant toute son attention sur cette cible en priorité, son regard balayant ce qu'il restait du village, Mayufu laissait sa colère faire grandir les flammes au sol. Celle-ci se répandirent aux habitations encore debout ainsi qu'aux décombres de celles tombées à son premier passage ou celui de la Déesse, étendant ainsi son propre champs de vision. Hélas, la noirceur était si intense que la lumière émise par ses foyers peinait à la traverser suffisamment loin pour offrir une excellente vision des lieux comme elle le souhaitait. Pestant intérieurement contre cette chose.

Un soupire attira son attention ainsi qu'une voix, celle d'Umar. À peine eut-elle le temps de faire ou dire quoi que ce soit, la voici qu'elle chutait dans le vide. La bulle d'ombre s'étant dérobée sous ses pieds. Le son du vent venant à nouveau fouetter ses oreilles lors de sa chute. Fixant le visage d'Umar, ensuite le sol qui se rapprochait vite, se demandant ce qu'elle pouvait bien trafiquer pour l'amener là, sur un plateau, à ce monstre. Sa descente freinée pour qu'elle touche le sol avec douceur, elle comprit indirectement qu'elle ne l'abandonnait pas. Sa méthode, d'après elle, étant de faire sortir leur ennemie de la pénombre. Car en étant sur son propre terrain, un terrain de chasse, il leur serait compliqué de lui mettre la main dessus. Se souvenant de sa première rencontre avec celui-ci, aucunes d'elles n'avaient perçu son arrivée. Seule Umar avait su réagit à temps pour sauver la jeune fille. Il avait bondit d'un coup, de nulle part, manquant d'emporter Mayufu dans sa mâchoire, à travers la forêt.

Le temps s'écoulant pour une éternité, la fille de Bhaal ne bougeait pas, seul son regard fouillait les environs. Seuls le sons des crépitements des flammes lui caressaient les oreilles. Son corps s'embrassant alors peu à peu afin d'être prête à réagir... mais serait-elle suffisamment rapide pour se rendre compte de son assaut ? En premier lieu confiante par la présence de son amie au-dessus d'elle, cachée dans sa bulle, Mayufu commençait à émettre des doutes. La seule chose à laquelle elle se rattachait, c'était que la méthode d'Umar allait fonctionner. Après tout, le monstre et l'archère en voulait après l'hybride et elle-même et la seule solution pour en faire sortir l'une d'elles des ombres seraient de l'employer en tant qu’appât. Mais cela ne l'empêchait pas de sentir sa peur grandir. Elle avait l'habitude d'avoir le contrôle ou le dessus sur ses ennemis... mais là, divers sons se jouèrent de ses sens. Un craquement ici la fit se tourner. Un déplacement de ce côté là la fit bondir dans l'autre sens. Sans qu'il n'y ait jamais rien ! Tenant sa faux, elle se retenait de ne pas donner des coups vains dans le vide, elle s'y cramponnait comme si, c'était elle, sa vie. Pour ne pas la laisser s'échapper. N'entendant alors plus que les battements de son cœur, de ne voir aucuns agissement du côté d'Umar, d'être complètement seule malgré la gamine étalée au loin à même le sable, Mayufu se fit happer dans le jeu du prédateur. Mais cette fois-ci, elle était la proie. Tentant de n'exprimer aucune peur, elle savait que ce dernier était soudainement plus confiant et s'en jouait. Ça bougeait de partout tout autour et plus ça allait, plus le monstre devait se sentir confiant et amusé. Le forçant ainsi à continuer avant de réellement s'en prendre à elle. Il fallait qu'elle trouve quelque chose à faire ! Car rester sur place, comme ça, ça ne l’amènerait à rien de concret !

- Essaie de sortir de l'ombre, pour voir, saloperie ! Se mit-elle soudainement à hurler, aussi fort que les sons émis par la chose, brisant alors le soudain silence qui s'était installé.

Et comme si le destin souhaitait accomplir chacun de ses souhaits, un grognement affreux retentit dans son dos. S'embrasant instantanément, elle se retourna aussi vite et projeta une vague de flamme droit devant elle. Ce jet allant alors se fracasser contre une maison encore debout un peu plus loin dans un vacarme assourdissant, se rajoutant à l'incendie en cours. Constatant alors qu'il n'y avait finalement, là aussi, rien du tout. Elle était certaine que quelque chose se tenait derrière, elle avait sentit une présence la dominant de toute sa taille, tout près de son dos, à l'instant même ! Ça ne pouvait pas être ses sens qui lui faisait défaut ! Commençant à perdre patience, la colère de se sentir humiliée et le refus de montrer sa peur, Mayufu serra les poings sur sa faux et, frappant le sol d'un coup du plat du pied droit, une vague d'énergie se répandit jusqu'au flamme tout autour d'elle pour les intensifier, illuminant mieux les alentours, les flammes devenant plus chaudes, plus brillantes. Donnant une allure étrange à la scène avec cette nuit profonde étouffant le village côtier. Décidant alors de se déplacer, elle se mit à courir en direction de l'eau, faisant un premier arrêt auprès de la gamine allongée au sol. S'arrêtant brièvement à ses côtés, l'observant à travers la flammèche de son oeil gauche, elle constata qu'elle était vivante de part la faible chaleur qu'elle dégageait. Juste évanouie par le coup qu'Umar lui avait mis pour l'écarter, sans doute. D'ailleurs, si le monstre avait voulu, elle serait déjà morte, lui confirmant le fait qu'elle était la principale intéressée du prédateur. Saisissant alors qu'il ne s'en prendrait qu'à des proies prêt à lutter pour leurs survie, elle se relèvera subitement. Son regard remarquant les reflets ondulants de ses flammes dans l'eau, qui n'était pas loin, la jeune fille se rua dans ce sens, espérant atteindre celle-ci avant d'être touchée. La moindre attaque, au vu de l'envergure de la bête, lui serait fatale. Laissant un sillage de flamme derrière elle, ses mains se chargeant en énergie, elle avait regagné confiance malgré les incertitudes. Si elle avait pu, elle aurait duper la bête en faisant la morte ou d'être inoffensive... Mais la peur, la colère ainsi que la combativité qu'elle dégageait mettrait sa vie en péril avec cette méthode. Aussi, elle se douterait bien que Lupa la tuerait de toutes manières, qu'elle la tue hors de ses méthodes ou non car elle semblait lui dévoué un intérêt certains, que ce soit à Umar ou elle-même. Tentant de comprendre, encore et toujours, pourquoi tant d'acharnement...

Se fit seule qu'elle approcha de l'eau même si la distance à parcourir était encore de quelques mètres. Se demandant s'il était mieux de se mettre à l'eau pour mieux discerner ses déplacements ou, dans le cas contraire, il valait mieux pour elle de rester près de ses flammes... Prise dans l'indécision, continuant à foncer dans le doute, elle misait tout sur Umar. Qu'elle soit exploitée et mise en danger de la sorte, au fond, en ce moment précis, cela lui importait peu tant que la sorcière des ténèbres parvenait à tuer la bête ! Elle allait prendre tous les risques nécessaires pour la débusquer et permettre à cette dernière d'enfin pouvoir agir en conséquence... C'est alors que, durant sa course effrénée, un portail enflammé apparu derrière elle, laissant un cri strident se faire entendre et un phénix en jaillir. Mayufu, lorsque celui-ci passa à côté d'elle, bondit sur son aile pour grimper sur son dos et raser ainsi la surface de l'eau. Prenant pas trop d'altitude, cinq à sept mères tout au plus, slalomant au-dessus de celle-ci. Ainsi, si elle tombait... la chute ne serait pas trop rude. Mais suffisamment haut, elle l'espérait, pour que la bête ne l'atteigne juste pas, ignorant la détente qu'elle pouvait avoir. Observant son incendie au loin, guettant le moindre mouvement suspect, forçant de cette manière à la bête de devoir prendre le risque de bondir. Le moindre son d'impact dans l'eau, Umar et elle sauraient que ce serait ce monstre !

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Elvin
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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Dim 14 Juin - 18:49

J'aurais dû le deviner tout seul. C'était pourtant clair que cela ne devait pas être grave vu que personne ne semblait prêt à s'agiter autour de la femme en feu. Même son immobilisme à elle malgré sa combustion aurait dû me faire comprendre que quelque chose clochait. Ce n'est que lorsqu'elle me rabroua violemment que toute mon inquiétude redescendit brutalement. Apparemment elle allait très bien et c'est moi qui m'était stupidement ridiculisé en m’époumonant brutalement sans raison. Comme cela était embarrassant. Je m'en frottai la tête de désarroi. J'avais voulu aider mais une fois de plus j'avais davantage dérangé qu'autre chose.

Je hasardai un timide « Désol... » d'excuse qui n'eut pas le temps d'aboutir, retenu par la soudaine mise en garde de la personne que j'avais importunée. La menace semblait toujours être là. Je ne pus réprimer le frisson qui ma parcourra soudainement. Ce n'est pas que j'avais peur, je... je ne savais juste pas quoi faire. Oui, il était évident que je me jetais au devant du danger lorsque j'étais venu leur porter secours. Même moi l'avais perçu. C'est juste que je n'avais pas réfléchi alors. À ce moment-là je voulais juste les aider. Mais il était évident que je ne pouvais rien faire. Je baissai les yeux, honteux. Je n'étais qu'un poids dans cette situation.

Mais des pas lourds interrompirent mes sombres pensées. Je levai des yeux humides vers leur propriétaire. Mais j'étais pas en train de pleurer, hein ! C'était la femme aux ailes. Dressée entre moi et les hautes flammes des maisons, elle semblait projeter une ombre noire sur tout mon corps depuis sa hauteur, comme si elle était entourée de néant. À bien y faire attention, même son odeur semblait vide, neutre. Malgré la combustion de la fille incandescente juste à côté de moi, il me semblait qu'un froid glissait le long de mon corps pour se resserrer autour de ma taille, de mes bras. Je regrettai un instant d'avoir abandonné ma tunique blanche même si elle m'écrasait les ailes.

Puis la fraîcheur se fit solidité et il me semblait qu'un puissant étau me soulevait du sol pour me porter à sa hauteur. Cela fut tellement soudain que toute plainte mourut dans ma gorge avant d'avoir atteint mes lèvres. Il y a un instant je la regardais d'en bas et elle était désormais si proche, si proches son regard absent et de ses lèvres noires. J'étais même tellement près qu'il sembla que même le vent s'arrêta un instant pour laisser passer ses paroles. Mais je ne réussis pas à comprendre ce qu'elle voulut dire. Je pensai même un instant le lui demander mais avant que je ne puisse y penser le vent soufflait à nouveau à mes oreilles tandis que je m'éloignais à toute vitesse. J'eus à peine le temps d'apercevoir une dernière fois leurs visages avant qu'une végétation drue et opaque ne les retire à ma vue.

Qu'avaient-elles voulu me dire ? Était-ce pour me protéger qu'elle m'avait envoyé si loin d'elles ? La menace qui les avait attaquées semblait en effet toujours être dans les parages lorsqu'elles m'avaient parlé. Ces interrogations tournaient encore dans mon esprit alors que l'étau me laissa à côté d'une femme allongée, visiblement souffrante. Était-elle l'une de leurs amies ? Je hésitai à aller lui tenir la main, à l'aider. Mais allai-je gêner à nouveau ? Sans vraiment savoir quoi faire, je finis pourtant par me pencher lentement vers elle en lui demandant d'une voix que j'espérais rassurante :

- Vous avez besoin de quelque chose ? Madame ?

Mais elle ne me répondit que par un mot. Ou était-ce un nom ? Je ne sais pas. Je tentai d'approcher ma main pour lui caresser l'épaule mais un brusque craquement m'arrêta. Et ils s'intensifièrent, partout, dans ses membres, dans son torse et même dans son visage, comme si tous ses os se brisaient les uns après les autres. Elle tremblait, entièrement secouée de convulsions, comme si son âme elle-même était bien décidée à sortir de son corps. Je répétai avec plus d'inquiétude et de panique dans ma voix :

- Madame !

Et ses vêtements et sa chair se déchirent avec un bruit sec. Ses bras se tordaient en des positions qu'ils ne pouvaient normalement pas avoir. Son visage s'écrasait, se brouillait comme broyé par une pression mortelle. Il me semblait que même mon corps à moi aussi voulait m'échapper, agité de sanglots. Ma voix ne parvenait plus à traverser mes gémissements et j'étais juste perdu. Au travers de mes larmes, ce n'est plus une jeune femme qui se releva pour me faire face mais une bête, qui sentait les sous-bois et le musc. C'étaient deux yeux jaunes et des babines couvertes de crocs réguliers qui se tournaient vers moi, comme si ses narines palpitantes essayaient de deviner si j'étais prêt à être mangé, avant qu'elle ne détourne brutalement et qu'elle parte avec une démarche que seul un animal pouvait avoir.

Je ne savais pas du tout ce qu'il se passait. J'étais arrivé au beau milieu de tout cela et, depuis le début, il y avait des gens blessés partout, et le vent ou des magies étranges me transportaient dans tous les sens. Que pouvais-je faire ? J'étais seul, perdu entre les arbres. J'entendais des hurlements au loin. J'avais les mains toutes pleines de la terre que j'avais serrée dans mes poings. Où que je sois, je semblais poser problème. Je savais que je ne serais qu'un fardeau si je tentais de retourner vers les femmes qui m'avaient envoyé ici, ou même si je tentais de suivre la bête qui avait fui devant moi. Oh, je la comprenais tellement. Moi aussi, j'aurais aimé fuir cette situation. J'aurais aimé fuir toute cette tension que je ne comprenais pas. J'aurais sans doute dû le faire même. Mais je ne voulais pas abandonner. Je ne voulais pas laisser derrière ces personnes qui m'avait aidé. Je sentais indistinctement qu'elles avaient besoin d'aide, et même si je doutais d'être capable de quoi que ce soit, je voulais au moins essayer.

Essuyant les restes de larmes de mon visage contre le dos de mes mains, je me remis debout. Je dus m'appuyer sur un arbre pour calmer le tremblement subit qui saisit mes jambes dans ce mouvement. Mais l'écorce rugueuse me permit de m'ancrer dans le présent. Je voulais servir à quelque chose, je voulais les aider. Pas à pas, je m'enfonçai dans la forêt sans vraiment savoir où aller. Je savais que c'est là que devait se cacher la menace mais je ne savais pas où, ni même ce qu'elle était. Alors que mes pieds nus glissaient dans l'humus légèrement humide, j'appelais :

- Ohé ! Vous êtes là ?! Vous m'entendez ?!

Je ne savais pas vraiment ce que j'appelais exactement, mais peut-être que la menace se montrerait néanmoins. Je n'avais pas réellement réfléchi à ce que je ferai une fois que je l'aurai trouvée mais je voulais au moins essayer d'abord. Peut-être que je pourrais réussir à la convaincre d'arrêter de faire du mal aux gens ? Peut-être qu'elle était juste comme moi et qu'elle cherchait simplement quelqu'un pour être avec elle. Je réessayai encore une fois de l'appeler :

- Ohé ! avant de rajouter timidement : Je... Je suis tout seul.

Les ténèbres des frondaisons, avec le soleil noir qui obscurcissait le ciel, ne permettaient pas de voir devant soi, si ce n'étaient les lueurs légères des arbres. Je ne pouvais plus faire confiance qu'à mes pieds pour ne pas tomber. Si j'avais déjà été isolé lorsque la femme aux ailes m'avait envoyé dans cette forêt, désormais loin des flammes hautes près de la plage, j'aurais été bien en peine de retrouver ne serait-ce que l'endroit d'où j'étais venu. Et il n'y avait toujours personne depuis cette femme que j'avais vu se métamorphoser devant moi. Elle avait prononcé un nom juste avant sa transformation. Était-ce le nom de sa déesse ? ou d'une amie ? ou même de la menace ? J'étais vraiment désemparé et à court d'autre solution, alors j'étais prêt à tout tenter.

- Lu... articulai-je d'abord, mais ma voix était enrouée par l'émotion. Alors je me raclai la gorge et essayai à nouveau d'une voix que j'espérais forte et sûre : Lupa ! et encore ... Lu- ! -pa !

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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Lun 15 Juin - 16:39

Tout Feu, Tout Flamme Elwing10

Allongée sur le côté, sa chevelure recouvrant la berge, les protagonistes s'afférant tout autour ne se souciaient peu ou prou de la pauvre Elwing. Bercée par le flux et reflux de l'océan après que la tempête se soit tue, la gamine ne laissait rien entrevoir de son combat intérieur ! On aurait beau dire, mais une lame qui vous traversait faisait aussi mal dans vos songes que dans la réalité. Mais à contrario de celle-ci, là où votre souffrance prenait fin par votre mort, au coeur de votre rêve, l'agonie devenait pour ainsi dire, éternelle ! Oh bien sûr, vous pensez qu'il suffit de se réveiller pour y mettre un terme ? Seulement, qu'en est-il lorsque votre cauchemar reprend là où il en était chaque fois que vous vous rendormez, comme une histoire que l'on aurait mis sur pause ? Aussi loin que remontaient ses souvenirs, c'était là tout ce que Elwing connaissait. Cette ombre menaçante qui se découpait jusqu'à prendre l'apparence d'un Démon ! Cette femme ailée qui l'avait tantôt bousculée en avait un faux air, d'où la terreur éprouvée. Mais maintenant qu'elle faisait de nouveau face à son Némésis, la fillette comprit qu'elle n'en avait que la semblance... Sans doute était-ce dû à la mort de son ami, ou bien à l'attaque gratuite de cette étrangère au regard de braise. En tout cas, un de ces événements avait fait naître en elle une rage qui lui apporta tout le courage nécessaire pour abattre ce fantôme, maintenant, et à jamais !

-*Montre-toi ! Hurla t-elle avec un écho qui déformait sa voix en celle d'un vieil homme dont la langue et la gorge étaient un problème. Je n'ai plus peur de toi ! Sors de là !*

Tout Feu, Tout Flamme Umshi10

Jamais encore Elwing n'avait prononcé ces paroles, ce qui, pour la première fois depuis qu'il errait dans son subconscient, le Démon put réellement communiquer avec elle. Sortant ainsi de la pénombre que représentait le rejet, l'être se fit beaucoup moins terrifiant. Revêtant l'apparence d'une femme, elle flottait dans les airs tout en posant un regard bienveillant sur une Elwing nerveuse. Désormais au plus proche, elle l'invita à se calmer tout en la rassurant sur le fait qu'elle n'était point là pour lui nuire. Interloquée et d'autant plus frustrée, la petite se rebiffa en proférant des insultes à l'égard de l'entité démoniaque ! Sérieux ! C'était quoi cette merde ?! depuis le temps qu'elle lui pourrissait l'existence, c'était tout ce qu'elle avait à dire ?! Saloperie va ! Toujours d'un ton calme et posé, la présence s'excusa... malheureusement, elle n'avait aucun autre moyen pour se faire connaître d'elle. De plus, Elwing devait être digne de lui parler, ce qu'elle parvint à faire en bravant sa peur la plus abjecte ! Bien qu'elle mit du temps à l'assimiler, la petite parvint à recouvrer son sang froid, le véritable dialogue put donc s'instaurer.

-*Je me nomme Umshi, et j'appartiens à la caste des Démons de l'ombre.*

Cela ne signifiait sans doute rien pour Elwing, mais il était tout de même important de le souligner. Les Démons de l'ombre voyez-vous, sont une espèce très rare. Et heureusement dans un sens, car il s'agit d'Ange déchu. Les Divinités ne furent par les seules à se faire exclure dans le Royaume Abyssal. Certains Anges sont également coupables de méfaits au moins aussi graves que ceux perpétrés par Lolth et autres Déités vaniteuses. Et bien que Umshi n'était pas la pire de sa race, elle n'en demeurait pas moins dangereuse !

-*Tu m'veux quoi à la fin ?!*

-*Moi ? Mais rien petite, rien du tout ! Demande-moi plutôt ce que Dorock veut.*

-*Dorock ? Le truc des Sirènes c'est ça ?! Il m'veut quoi, hein ?*

-*J'imagine que le respect pour ton précepteur viendra en son temps, tu es à moitié Mortelle après tout.*

-*Précepteur de quoi, il m'a rien appris !* S'indigna t-elle.

-*Détrompe-toi Elwing. Il a oeuvré, mais ton esprit Mortel n'en a pas encore conscience.*

-*Arrête avec tes énigmes à deux Nitsed's ! Contente-toi de me dire ce que je dois savoir, tu m'as suffisamment fait chier sans qu'en plus je sois forcée d'endurer tes sornettes !*

-*Je n'en sais rien, gamine. Tout ce que tu as à faire, c'est d'accepter ton Destin, ce pourquoi tu es née. Et crois-moi, je m'en serais bien passé ! Commençait à grogner le Démon. Prend ma main, et le pacte sera établi !*

-*T'es donc porteuse d'un présent pour moi ? Un présent dont bien entendu tu ne sais rien ? Pff, toujours pareil avec les Dieux !* Finit-elle pas se moquer.

-*Prend ma main, et nous seront toutes deux débarrassées l'une de l'autre !*

-*J'ai une question avant.*

-*Quoi ?!*

-*T'as la même tronche qu'Umar, elle est de ta famille ?!*

-*Contente-toi de prendre ma main !* Répéta le Démon, las de cette discussion.

-*Si j'ai bien compris, en t'prenant pas la main, tu restes coincée en moi ?*

-*TU VAS LA PRENDRE CETTE FICHUE MAIN ?!!!* Vociféra Umshi, ce qui décoiffa Elwing.

-*Raté ! Tu m'fais plus peur, nananère !*

-*Oui... Finit-elle par souffler, mais elle n'appartient plus à mon monde. Elle fut ma soeur.*

-*Umar et Umshi, oui ça tombe sous le sens. Elle te manque ?*

-*Oui.*

-*Et vous ne pouvez plus être ensemble ?*

-*Non.*

-*Pourquoi ça ?*

-*Durant nos petites affaires dans votre monde, Xiris l'a arraché à son plan d’existence juste sous mon nez. J'ai cru qu'elle cherchait à la réhabiliter au sein du monde Céleste, mais j'ai pu retrouver son essence dans cette espèce de cocktail qui arpente désormais Astrune sous les traits d'une Hybride mal léchée !*

-*Si tu restes en moi, tu pourrais encore lui parler, non ?*

-*Non. J'appartiens à ton inconscient, et je ne suis là que pour une seule chose !*

-*Laquelle ?*

-*QUE TU PRENNES MA MAIN !*

-*Oh mais c'est une obsession ! Puis après un instant de réflexion, elle accepta finalement de donner suite aux attentes du Démon. D'accord, j'accepte mon Destin !*

À peine lui eut elle saisie que Umshi disparue, laissant en son sein une étrange impression. Cependant, peu avant qu'elle ne se réveille, Elwing distingua ces mots : "Prend soin de Umar pour moi...". Super... songea t-elle à cette requête. Prendre soin d'Umar ? Et puis quoi encore... Elle n'allait pas se faire défoncer sous prétexte que c'était sa soeur ! Bref, elle plaça ce souvenir dans un recoin de son esprit, puis ouvrit les yeux. Il lui fallut un instant pour se rappeler où elle en était dans la réalité. Secouant la tête pour retirer le sable de sa chevelure, Elwing se releva. Il faisait nuit noire, des flammes nimbaient les ruines d'Herlin, tandis qu'un phénix, celui-là même qu'elle voulait chevaucher, survolait majestueusement le rivage. Et bien que le crépitement du sinistre saturait son ouïe, elle perçut un minuscule "Lupa !" plus en avant dans la forêt. Avant qu'un effondrement ne s'en vienne avaler le reste du cri. Il se passait quoi là ? Et d'ailleurs, où était Umar ? Avançant sur la plage, en direction de la sylve, Elwing cherchait quoi faire. C'est alors qu'un hurlement retentit à quelques mètres d'elle ! En réaction, elle tomba sur son séant avant que son sang ne se fige dans ses veines. Complètement étreinte par la peur, elle eut tout juste le temps de voir des crocs surgir des ténèbres !

Et alors que Elwing fermait les yeux en les plissant de toutes ses forces, une distorsion naquit, ne laissant que jour et béatitude. Se pensant déjà morte, la petite attendit une bonne dizaine de secondes avant de lever le voile sur ce cauchemar inabouti. Aveuglée par le soleil, elle ne comprit plus rien ! Il devait d'ailleurs en être de même pour Mayufu et Elvin ainsi que le reste de l'ïle. Puis son regard se porta sur sa main gauche, car dans son creux reposait une sphère semblable à une de ces boules de cristal que les charlatans utilisaient pour sois disant prédire l'avenir. À la différence que, elle était noire ! Ce fut seulement lorsqu'elle l'inspecta au plus près qu'elle pensa comprendre. Ou pas en fait... C'était trop bizarre pour avoir du sens ! Néanmoins, si l'on faisait l'état des lieux, Umar, Erinaë et Lupa avaient totalement disparu ! Restait à découvrir ce qu'il s'était exactement passé... si toutefois une réponse y résidait.

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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Lun 15 Juin - 21:36

Rasant la surface de l'eau, Bhaal émettait tantôt des chants et des cris, se mêlant au son produit par les battements de ses ailes enflammées. Mayufu, solidement accrochée sur son dos, sondait les environs comme elle le pouvait. Discernant ici et là des sources de chaleur de son œil gauche, elle ne parvenait pas à débusquer le monstrueux loup. Sifflant à sa monture, qui lui répondit alors par un cri strident, comme pour lui répondre et se rapprocher de la terre ferme. Prenant de la hauteur, slalomant, descendant par moment en piqué ou effectuant des virages serrés, lui et Mayufu atteignirent la lisère de la forêt tout en la survolant. Elle discernant, parmi les arbres, une très petite source de chaleur. Se demandant s'il s'agissait alors là du garçon qu'Umar avait posé ici pour l'offrir à la bête afin de l'occuper un court instant. Du coup, comprenant que celui-ci n'avait pas été gobé, il était finalement clair que la sorcière des ténèbres et elle-même étaient les cibles principales du duo. Le phénix survolant la cime des arbres, elle se pencha légèrement de côté, espérant réussir à capter son attention. 

- FAIS DEMI-TOUR SI TU VEUX SORTIR DE LA ! Lui hurla t'elle soudainement, tendant le bras vers la bordure de la forêt au plus près du village. JE VAIS T'INDIQUER LE SENS A SUIVRE ! 

Pointant du doigt un arbuste, elle lui tira un projectile enflammé, d'une lueur très blanche afin de la différencier des autres. Espérant ainsi la rendre suffisamment surnaturel pour qu'il décide de la suivre et qu'il ne soit pas assez stupide pour trop s'enfoncer et ignorer ses paroles. Lâchant un nouveau sifflement, Bhaal prit subitement de la hauteur pour aussi vite se retourner et redescendre en piqué sur le village et se rapprocher de la gamine, toujours étalée au sol. L'observant, tout en continuant d'intensifier ses flammes, cette dernière ne semblait toujours pas bouger et, surtout, toujours vivante. 

*Bordel Umar, qu'est-ce que tu fous !?* 

Le regard balayant le ciel, elle espérait déceler la présence de son amie mais rien, là non plus. Toutes étaient cachées dans le noir. Les deux gamins et elle-même étaient les seules entièrement visibles et discernables dans cette marre d'encre ! Bon, elle ne comptait pas les quelques sources de chaleurs qu'elle voyait ici et là mais s'en approcha d'une d'elle. Rendant les flammes de son phénix inoffensive, ce dernier attrapa une masse de débris de ses pattes crochues pour dégager des débris entravant des villageois et jeta le tout à l'eau, plus loin. Pourquoi se souciait-elle soudainement d'eux ? C'était à cause d'elle que tout cela était arrivé, bon sang ! En à peine une heure elle avait changé autant de chemise qu'un roi et était passée par tous ses états d'âmes ! Était-ce Xiris qui agissait en elle ? Ne préférant ne pas se déconcentrer avec de telles questions, elle se secoua la tête quand, du coin de l’œil, elle aperçu une silhouette soudainement bouger. 

- Ah, elle est revenue à elle ? Se murmura t'elle doucement, sondant les ténèbres de son regard de braise. Rapprochons-nous, Bhaal. Termina t'elle sur un léger sifflement suivit d'un chant du phénix, se rapprochant de la petite silhouette se relevant doucement. 

Le sable s'envolant à son passage, surveillant de loin la petite, espérant que son mouvement allait suffire à faire sortir le monstre de sa cachette. Ses mains s'embrasant, sa combativité au plus haut point, dominant sa peur, elle s'éloignait pour entamer un demi-tour, prête, s'il le fallait, à emporter la petite et le loup géant dans un torrent de flamme si cela était nécessaire ! Elle n'aurait pas de meilleure occasion pour offrir ce monstre sur un plateau à Umar qui, ensuite, pourrait en finir pour de bon. Alors, la vie d'une gamine qu'elle ne connaissait pas contre celle de son amie et la sienne, y avait pas matière à réfléchir ! Son regard se renfrognant, Bhaal effectua son demi-tour rapidement et fonça à toute vitesse dans la direction où elle s'attendait à voir surgir Lupa. D'un immense battement d'air qui fit trembler la surface de l'eau quelques mètres en-dessous, la flammèche ordonna au phénix de se gorger d'énergie, qu'il soit prêt à déverser une tempête de feu à son signal. Au moment où la petite blonde s'arrêtait nette, sans bouger, avant de tomber sur les fesses, Mayufu comprit que le loup était sortit. Peu lui importait de savoir si Lupa était là où non. La réaction de la gamine lui suffisait, quelque chose l'avait effrayée au point de la faire tomber. Ça ne pouvait pas être pour rien !

- Je te tiens ! Tu n'en ressortiras pas vivante cette fois-ci !

La bec de Bhaal brillant intensément, les flammes tout autour de la petite s'élevèrent, telles des serpents géants, prêtes à s'abattre en même temps que l'attaque du phénix sur sa cible. La proie, à ce moment précis, était devenue la chasseuse et elle comptait bien ne rien laisser d'elle ! Ne se souciant que trop peu du plan d'Umar, ayant suffisamment attendu, elle voulait y mettre un terme. Pour qu'enfin, elle retrouve une certaine sérénité à parcourir ce monde sans se soucier qu'un tel monstre allait sans cesse sortir d'un coin d'ombre. Prête à emporter la vie de cette gamine s'il le fallait, rien n'était trop cher pour Umar. Mais lorsqu'elle allait ordonner que toute sa puissance s'abatte sur Lupa, ou quoi que ce soit qui lui avait fait peur, un énorme flash l’éblouit soudainement, faisant tout retomber à sa place. Les flammes s'écrasant à leurs sources, s'éteignant aussitôt, Bhaal se rapprochant immédiatement du sol, lui aussi perturbé par le déroulé des événements, constant plus aucuns danger, faisant demi tour pour poser la fille aux cheveux de jais qui se jeta à terre, tombant dans l'eau. Il disparu aussitôt dans une énorme gerbe de flamme, sa maîtresse trop perturbée pour maintenir sa magie en place. 

- Putain... mes yeux ! Pestait-elle, injuriant le monde entier en frappant du poing la surface de l'eau. 

Tentant de se relever en titubant, se frottant le visage, elle parvint à s'habituer au retour du soleil. Il fut si brusque que ses yeux ne supportèrent pas. Surtout son œil gauche, qui se mit à pleurer du sang... Sa magie étant active à ce moment là, une telle source de chaleur revenue d'un coup, l'avait affreusement fait souffrir. D'habitude, elle l'activait de nuit, rarement de jour... Constatant la souffrance de ce dernier en remarquant le sang sur le dos de sa main droite, elle maintint sa paupière fermée par réflexe. Une douleur sourde la lançant à travers cet œil. Serrant les dents, elle observa les environs. Le calme semblait être revenu, l'eau jusqu'au genou, elle se dépêcha d'en ressortir rapidement et, de ce fait, se situait non loin de la petite insolente, toujours à terre, ne bougeant pas. 

Le souffle court, parvenant à se remettre debout correctement et atténuer cette douleur, une autre inquiétude lui vint immédiatement à l'esprit. Levant la tête au ciel, elle ne remarquait plus rien ni personne. Umar avait disparu, tout autant que Lupa et l'archère... elle ne distinguait aucunes d'elles. Qui avait bien pu faire une telle chose ? Avait-elle était toutes tuées ? Téléportées ailleurs ? Balayant les alentours avec inquiétude, elle se devait à se résoudre qu'elle était seule. Son amie n'était plus là. Était-elle tombée, se trouvant maintenant sous des décombres ? S'empressant alors de courir en direction d'une des maisons écroulée, prenant un peu de hauteur en grimpant sur ce qui restait d'un mur encore debout, elle constatait la désolation qui régnait ici. Plus rien n'était debout. Quelques silhouettes semblaient errer ici et là mais aucunes n'étaient Umar. Son cœur battant la chamade, sautant de son perchoir et s'avançant d'un pas rapide entre les débris. Elle se mit à l'appeler à plusieurs reprises : 

- Umar .... ?! Où es-tu ?!?! Umar ?!?! UMAAAAR ?! Soulevant des restes de bois calcinés ici et là, devenant de plus en plus pâle à mesure que sa peur et l'inquiétude la gagnait, elle ne se rendit pas compte qu'elle s'approchait de l'insolente, toujours les fesses à terre, les yeux fermés. Son unique oeil levé au ciel, cherchant désespérément son amie. UMAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAR ?!?! 

Hurlant à s'en arracher les cordes vocales, Mayufu désespérait à n'entendre aucunes réponses. À ne voir aucunes réactions. Ce qu'elle redoutait le plus au monde, c'était d'être seule, séparée de sa bien aimée. Son cœur lui faisait mal tant elle avait la trouille et lorsqu'elle releva la tête, elle aperçu que la gamine rouvrait les yeux. S'approchant rapidement d'elle, le visage crispé, elle ne manqua pas de voir l'étrange objet qu'elle tenait dans sa main. Une sphère noire... comme si... comme si... Non ? Quand même pas ? Ni une ni deux, sans lui laisser le moindre instant pour se remettre de ses propres émotions à elle ou de s'expliquer, elle se mit à sa hauteur, à genoux et saisit le col de ses vêtements. Ses yeux brûlant d'une colère paniquée, plongé dans le regard de la jeune fille. 

- Qu'as-tu fais ?! Hein ?! OU EST UMAR ?! REPONDS-MOI !!! Lui hurlait-elle dessus en la secouant brusquement avant de la relâcher et, elle-même, tomber en arrière, assise, les mains enfoncés dans le sable. Son unique œil ouvert commençant à pleurer. 

Peut être que Umar allait revenir d'un instant à l'autre et que tout irait mieux... peut être qu'elle avait retrouvé sa forme de jour et qu'elle était tombée quelque part sans qu'elle ne puisse la trouver et finirait par réapparaître. Mais... son état émotionnel étant déjà confronté à de terribles épreuves, ayant manqué de la perdre trop de fois en si peu de temps, elle ne tenait plus. C'était déjà un instant de trop sans savoir où elle était ni si elle allait bien. Son amour pour elle la menait droit au mur et perdait tout sens logique et rationnel. Un vague souvenirs lointains la guettant, qu'elle ne connaissait pas mais qui lui semblait familier, était en train de naître au fond d'elle. C'était comme si une telle situation c'était déjà produite et l'avait mise dans tout ses états. Ne parvenant pas à faire le rapport entre tout ça, son état tout entier avait cédé à une colère intense doublé d'une peur d'avoir été abandonnée. Déjà ayant moyennement apprécié d'avoir été déposée seule face au monstre comme un simple appât même si l'idée était bonne. Fermant les yeux, s'empêchant d'éclater en sanglot pour refouler cette sensation de souvenir qui n'était pas le siens, elle laissa sa haine s'échapper d'elle. Les rares braises étant éteintes se remirent à s'enflammer de plus belle. Ses mains s'embrassèrent alors qu'elle se relevait avec peine. Un regard meurtrier posé sur la gamine tenant cet étrange objet. Ayant été la seule âme errante à croiser sa route dans sa quête de réponse, elle avait jeté toute la faute sur cette dernière. Surtout que celle-ci tenait dans ses mains un objet qu'elle ne possédait pas avant leur rencontre. 

- Réfléchis bien avant de me répondre... Gronda t'elle, serrant les dents, le sang de son œil continuant de couleur sur son visage. Tu as intérêt à me dire.... OU... EST... ELLE ?!?! Les flammes autour d'elle vibrèrent à chacun de ses mots et ne manquerait pas de tout carboniser selon ses désirs.

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Elvin
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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Mar 16 Juin - 16:02

À peine terminai-je la seconde syllabe de mon cri, qu'une lumière soudaine emplit les lieux. C'était une lueur flamboyante, de rouges et d'orangés, comme si un nouvel astre se levait derrière moi en réponse à mon appel. Était-ce Lupa ? Était-ce une divinité ? Avais-je seulement le droit de me retourner pour contempler de mes propres yeux son éclat qui perçait les ténèbres de la forêt ? Elle ne me parlait pas pourtant, elle se contentait de se rapprocher à vive allure en poussant des criaillements étranges. Des criaillements ?

Pris d'un doute, je me retournai brusquement. La soudaine intense luminosité me surprit. Je plaçai rapidement un bras devant moi en gémissant pour me protéger les pupilles. C'était la fille en feu de tout à l'heure, je crois, juchée sur un immense oiseau incandescent. Je plissai les yeux pour mieux voir, mais le brusque changement depuis les ténèbres rendait la tâche difficile. Elle agitait le bras, semblait me dire quelque chose, mais je n'entendais rien, que des éclats de voix lointains, indiscernables. Au terme de son action, un trait blanc jaillit de la main qu'elle pointait vers le lointain et alluma une lumière à travers la forêt, pâle mais si forte qu'elle dessinait les ombres des arbres sur le sol. Lorsque je relevai les yeux, elle était déjà partie.

Avait-elle voulu m'indiquer quelque chose ? Peut-être souhait-elle quelque chose en particulier de ma part à l'endroit qu'elle avait indiqué avec la flamme. C'était peut-être le moment que j'attendais justement pour enfin pouvoir les aider. C'était ma chance. Alors, je me mis à courir vers clarté au loin qui portait tout mon espoir dans ses tremblements. Je ne prêtais plus attention à l'endroit où mes pieds se posaient. Je sautais par dessus les creux et les ombres que m'indiquaient ses miroitement argentés. Je volais presque entre les branches sans leur laisser de prises, les évitant les unes à après les autres.

Et puis, en un clignement d’œil, la forêt s'ouvrit d'un coup, et avec elle les ténèbres récédèrent. C'est comme la veilleuse lactescente avait soudainement grandit comme un phare pour éclairer tous les environs de la lumière colorée du jour. Je ne pus réprimer le sourire qui commença à naître sur mon visage à la vue de ce paysage. En cet instant, j'avais l'impression que tout danger venait désormais d'être écarté. Mais, la vue de la mer, sombre, face à moi en atténuant un peu les bords. J'avais un goût de sang dans la gorge à force de courir. Cependant tout n'était pas terminé, j'avais encore des choses à faire.

Mon œil glissa sur la petite fille, à moitié allongé, à moitié assise sur la plage. Elle n'était plus inanimée comme lorsque j'étais arrivé quelques minutes auparavant. J'ignorais ce qui lui était arrivé, mais à ce moment-là la situation des deux autres m'avait paru plus préoccupante. Elle était réveillée désormais et regardait autour d'elle l'air hagard, perdue.  Je me dirigeai rapidement vers elle. J'avais l'impression que ce serait plutôt elle qui aurait besoin de mon aide. Je lui pris délicatement l'arrière de la tête pour éviter qu'elle ne se blesse avec un mouvement trop brusque, en lui chuchotant d'une voix réconfortante :

- Tout va bien. Nous sommes hors de danger désormais. Là, ne vous inquiétez pas.

On aurait que qu'elle s'était prise un choc, ou alors était-ce le retour d'une soleil qui l'aveuglait. Mais il fallait rester prudent, une agitation soudaine aurait pu amplifier un traumatisme physique déjà présent. Néanmoins, j'étais aussi soucieux de l'autre côté. Celle qui me semblait avoir été la fille en feux de tout-à-l'heure avait du sang sur le visage et elle courait dans tous les sens. Elle semblait paniquée par l'absence de la grande femme ailée qui avait été blessées aux ailes. Elle criait son nom à s'en abîmer la voix en courant dans tous les sens.

Je fus néanmoins pris à dépourvu lorsqu'elle se précipita d'un coup sur nous, saisissant l'enfant par le col pour la secouer dans tous les sens en implorant des réponses que la petite fille ne pouvait bien sûr pas donner. En réflexe, je la serrai contre moi de toute ma faible force pour éviter qu'elle ne la projette contre le sable et ne cause un nouveau choc. Mais l'assaillante elle-même était complètement déboussolée et la relâcha vite.

Je profitai de cette occasion, pour me relever après l'avoir allongée dans le sable, afin de m'interposer entre eux deux. Mettant devant moi mes deux mains, à plat, je tentai de temporiser :

- Calmez vous. S'il vous plaît. Vous énervez soudainement ne ramènera pas votre compagne. Il faut d'abord réfléchir à ce qui a pu arriver.

Ses larmes étaient douloureuses à voir et je ne pouvais m'empêcher de compatir avec ce qui lui était arrivé. Je comprenais son désespoir et sa colère soudaine. La femme ailée semblait avoir beaucoup d'importance pour elle. Pour autant, je n'osai pas m'approcher davantage. Elle m'avait clairement fait comprendre qu'elle n'aimait pas être touchée lorsqu'elle m'avait parlé pour la première fois et je ne voulais pas risquer de la brusquer en lui prenant les mains ou en la serrant dans mes bras.

Pour autant lorsqu'elle se releva à son tour, elle me toisait facilement d'une tête. Je déglutis. Je devais faire bien pâle figure devant, tout frêle et petit, encore mouillée et complètement maculé de terre. Je sentais encore le goût du sang dans ma gorge et sa colère à l'odeur de cendre m'empêchait presque de respirer. Mais, malgré ma crainte primale, je ne pouvais pas m'écarter. Je ne voulais pas que ses amies se fassent du mal l'une à l'autre sans raison, trop déboussolées par les événements. Tandis que les flammes se remettaient subitement à s’élever, je sentis mon cœur au bord des lèvres. Je jouais aussi ma vie en tentant de la ramener à la raison :

- S'il vous plaît, réfléchissez, suppliai-je d'une voix que j'espérai pas trop plaintive, une grande magie est à l'œuvre, ici. Il faut plutôt tenter de la comprendre pour essayer de ramener votre amie. Il faut demander l'aide de spécialistes ou d'entités supérieures. S'il vous plaît, vous mettre en colère ne sauvera personne, il faut essayer de comprendre la situation pour faire ce qu'il faut. Je commençais moins même à paniquer. Cette pauvre enfant n'aurait pas pu faire ça d'elle-même. Quand bien même elle posséderait suffisamment de pouvoir pour causer un tel événement, comment pourrait-elle le contrôler. Puis en tournant peut-être hâtivement mon regard du danger principal, je me tournai vers l'enfant pour chercher confirmation. Tu le dirais si tu savais quelque chose, non ? Tu le dirais ?

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P.N.J
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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Ven 3 Juil - 13:38

Tout Feu, Tout Flamme Elwing10

Tout était si soudain, alors quand la fille du feu lui tomba dessus pour la brutaliser, Elwing ne put qu'émettre un gémissement entrecoupé par les secousses de l'étreinte. Même après qu'elle eut cessé, l'Haliade mit un temps pour s'en remettre. Déjà que son esprit était saturé, alors si en plus on y ajoutait une interaction physique, on finissait de la perdre ! Puis intervint un second intervenant. De son regard mouillé, Elwing le fixa comme l'enfant contemple le ver de terre. Il sortait d'où celui là ? Sa face ne lui disait rien qui vaille, et même s'il était présent à ses côtés à des fins réconfortantes peu avant que l'autre ne la secoue, son état ne lui permit point de le distinguer. Et pour cause, consécutivement à l'événement qui changea la nuit en jour, Elwing voyait comme si elle regardait dans un trou de serrure, entendait comme si elle avait des fleurs de coton dans les oreilles, et sentait comme si sa peau était recouverte d'une épaisseur de cuir... Ce fut seulement quand l'incendiaire lui hurla dessus que ses sens lui appartinrent derechef. Basculant désormais en arrière à l'instar de son agresseuse, Elwing vit sa chute amortie par le nudiste. Après quoi, alors qu'elle ne demandait ni n'attendait rien de lui, ce dernier s'opposa à la violence qui émanait de la fille du feu. Adoptant le rôle du médiateur, le rouquin ennuyait profondément l'Haliade, tandis que l'autre, avec son oeil en sang, acheva de l'énerver !

- De quoi tu te mêles toi ?! Gronda l'enfant toute rouge à l'égard du nouveau venu. Quand j'aurais besoin d'aller cueillir un fruit dans un arbre je te sonnerai ! Maintenant dégage ! Toujours avec sa sphère dans les mains, Elwing se releva tout en dévisageant sa vis-à-vis. Umar Umar Umar Umar UMAR UMAR !!! S'écria t-elle de plus en plus fort. Il n'y en a que pour elle ! Et moi ? on s'en fout, hein ?! Pleinement consciente qu'elle dut se sauver toute seule, la petite était hors d'elle. Tu déboules ici, mon ami crève, l'île part en vrille, le village d'Herlin est réduit en cendre, et je dois en plus me sacrifier pour ton Umar à la mords moi-le-noeud ? VA CHIER !

Cela ne prit qu'un instant, mais ce dernier fut toutefois amplement suffisant pour permettre à Elwing de comprendre le fonctionnement de son pouvoir qui jouissait désormais d'une liberté d'expression pleinement aboutie. Pour sûr, cette garce enflammée avait été trop loin avec elle, alors tant pis pour Umshi, mais Umar n'avait clairement pas besoin d'Elwing pour prendre soin de sa personne, à savoir qu'elle avait tout ce qu'il fallait avec cette drôlesse ! Elle voulait sa Umar ? eh bien elle allait être servie !

- Mais bon, puisque tu insistes tant ! À peine les mots furent prononcés que la sphère se dilata à la vitesse de la lumière, et en moins de temps qu'il fallait pour le dire, le jour céda sa place à l'obscurité oppressante engendrée par Lupa. Tout était remis à sa place, Umar, mais également Erinaë et Lupa étaient de retour sur la côte sablonneuse. ADIEUUUUUUUUUUUUU !!! Brailla Elwing en courant vers le large avant de plonger dans la mer.

Autant laisser ces abrutis s’entre-tuer, à présent, plus rien de tout cela ne la concernait ! Abandonnant ses fripes dans l'écume, ce fut sous sa forme de Sirène que l'Haliade s'éloigna du versant de l'île. Elle comptait la contourner afin de retrouver Hyana de l'autre côté. Mais lorsqu'elle aperçut tout un banc de ses congénères lui foncer droit dessus, Elwing tiqua. Son infravision ne la trompait point ? il y avait bien plusieurs dizaines d'ondins qui lui faisaient face ? Que faisaient-ils ici ? Mais quand un trident la frôla d'un peu trop près, la jeune fille comprit qu'ils ne lui voulaient pas que du bien... Un demi-tour s'imposait, direction : la plage qui l'avait vu fuir quelques secondes plus tôt. Jamais encore Elwing n'avait nagé aussi vite, tellement qu'elle parvint à bondir hors de l'eau pour s'échouer sur la berge. Frictionnant sa queue de ses mains, l'Haliade se mit à jurer !

- Allez ! revenez stupides jambes, ALLEZ ! Sa voix tremblait tellement elle frottait avec hâte et force. Hélas, ses écailles demeuraient. Au bout de sa patience, Elwing prit carrément plusieurs poignées de sable pour s'astiquer avec. Trop tard, les Sirènes balafraient l'océan de violents coups de queue, éprise par la peur, l'Haliade se laissa envahir par les mêmes émotions que lorsqu'elle manqua de se faire croquer, et le résultat fut sans appel !

En rouvrant les yeux, le soleil était de retour, et plus aucun ennemi ne paraissait à l'horizon. Elle avait réussi, de plus, Elwing ne risquait pas de se faire réprimander ou ennuyer par qui que ce soit, puisque tous ces énergumènes se retrouvaient ensemble, avec en prime, de nouveaux partenaires de jeu. Voilà qui devrait les réconcilier avec la vie ! songea la Métisse recouverte de sable, une boule noire dans la main. Cette sphère contenait en sa matrice tous les antagonistes d'Elwing, sauf que pour eux, la vie continuait, et si l'on se fiait au mélange, une véritable salade phéniçoise se profilait ! Il y avait tous les ingrédients ; de la viande de Lupa, la ganache âcre d'Umar, l'épice de la fille du feu, le miel du nudiste et pour finir, la bisque de Sirène. Merde quoi, ils n'avaient qu'à pas la faire chier ! Cependant, lorsqu'un portail se matérialisa non loin de sa position, l'Haliade n'attendit guère de savoir. Elle roula sur elle-même, et fila dans les profondeurs lavées de toute présence hostile avec sa précieuse perle.

Tout Feu, Tout Flamme Um12

Bien que tout cela se passa dans un laps de temps très court, Umar fut quelque peu dérouter par les épisodes qui venaient de se succéder. Alors que la Flammèche sillonnait les côtes à dos de phénix, la sorcière des ténèbres eut à peine le temps d'entrevoir Lupa que Mayufu et la fillette disparurent ! En conséquence de quoi, le monstre se volatilisa. Pourtant, il était toujours là, la Démone ressentait sa présence. Deux ou trois minutes passèrent ponctuées par des hurlements languissants, quand soudain ! la Flammèche fit son come-back ! Se trouvant à ses côtés, la friandise normalement destinée à occuper Lupa. Et enfin la gamine qui courait comme une dératée en criant un mot des plus ridicules ! Haussant un sourcil interloquée, la sorcière des ténèbres se demandait ce qu'elle avait bien pu rater. Toutefois, le temps qu'elle superpose chaque événement pour en comprendre le sens, oubliant presque la menace Lupa, la gosse était de retour sur la plage en mode Sirène. Ah parce que c'était un têtard en plus ?! Pire ! elle en ramenait toute une flopée avec elle ! Alors là c'était le pompon ! Ne cherchant même plus à disséquer qui de quoi de où, Umar se concentra sur le problème majeur, à savoir ; Lupa. Inquiète pour Mayufu qui était complètement à découvert, la Démone sonda les environs, sans rien déceler. Puis, en reportant son attention sur la rive, elle assista à une nouvelle disparition de la gamine.

-*C'est quoi cette embrouille ?!* Grommela t-elle intérieurement.

Et sans que rien ne le présage, Lupa jaillit des ténèbres pour fondre sur la Flammèche, laquelle fut in-extremis soulevée à plusieurs mètres du sol par les pouvoirs d'Umar. Manifestement frustrée, le monstre se rua littéralement sur les têtards qui tentaient d'accoster. Le premier se fit happer la tête par l'immense mâchoire, avant de se la faire sauvagement arracher ! Alertes, les autres réagirent au quart de tour en lançant diverses attaquent mélangeant lames et sorts sur la bête. Au bout de leur cinquième perte, les Sirènes se rendirent compte qu'elles ne faisaient guère le poids, aussi s'en retournèrent-elles dans les profondeurs. Et tandis que Lupa déchiquetait le corps désormais sans queue de sa dernière victime, Umar l'empoigna comme elle avait pu le faire au village qui porte son nom. Mais elle ne parvint pas à la déplacer, comme si elle était plus lourde que Limouria ! La chose s'acharnait toujours sur les restes du têtard, elle les secouaient dans tous les sens les scindant en plusieurs centaines de petits morceaux. Il devait forcément y avoir une solution, mais laquelle ? Lasse de son plan, Umar déserta sa bulle ténébreuse, et alla, en même temps que la Flammèche, se poser sur la plage. Le temps était venu d'affronter Lupa les yeux dans les yeux !

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Mayufu
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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Sam 4 Juil - 17:42

En colère. Perdue. Déboussolée. Une immense peur naquit au plus profond de son être. La fille de Bhaal surplombait de toute sa taille le nain s'étant interposé entre la gamine et elle-même. Lui valant un regard de haut, méprisant, empli d'une haine viscérale. Tout cela pouvait se faire sentir par l'intensité des flammes qui rugissaient tout autour d'eux, s’élevant dans les airs au fur et à mesure que la jeune fille se laissait corrompre par ses émotions. Occultant littéralement tout ce qui c'était passé avant cet instant où Umar avait disparu de son champ de vision. Elle aurait pu se rendre compte ici même qu'elle était trop obsédée par cette dernière mais, rien n'y pouvait y faire. Elle l'aimait d'un amour tellement intense, et de par son vécu, ne parvenait d'aucunes manières à imaginer exister sans elle. Elle ferait tout pour cette dernière. Alors qu'elle avait toujours été rejetée par les siens, même dans son village natal, subissant insultes et persécutions de par son sang divin maudit, Umar l'avait acceptée, non pas sans lui faire subir son insolence lors de leur première rencontre. Au contraire de tous les autres l'ayant croisée, elle fut la seule à lui réapprendre à vivre, à ressentir à nouveau ses propres émotions. Oh, elle n'avait rien fait en ce sens à proprement parlé mais, inconsciemment, tout cela c'était à nouveau réveillé dans le cœur de Mayufu depuis ce jour là. Du coup, la concernant, sa rage actuelle était compréhensible. Ne quittant pas des yeux l'avorton aux cheveux flamboyant devant elle, la petite toujours sonnée dans son dos, les mots de ce dernier tentèrent de se frayer un chemin parmi la tornade qui errait dans l'esprit de la fille aux cheveux de jais. "...Hors de danger..." fut le premier à l'atteindre. Suivant de "Calmez-vous, s'il vous plaît !" la faisant défaillir sur ses appuis. Et lorsque ce dernier semblait alors lui indiquer que, la méthode qu'elle était en train d'emprunter, n'était pas la bonne. Que cela ne ramènera en rien Umar ni n'arrangerait quoi que ce soit, qu'il fallait s'y prendre autrement et s'entraider, demander de l'aide à des spécialistes ou, tout simplement, ne pas brusquer l'auteure de cette disparition pour l'aider, les flammes cessèrent subitement. Toutes s'écrasèrent pour disparaître dans d'énormes nuages de vapeur, filant au large avec la brise balayant l'île. La chaleur se dissipant, se faisant ravir la place par la fraîcheur de la brise côtière.

Un silence de mort était revenu sur cette partie du monde, surplombé par le levé du soleil. La Flammèche semblait s'être subitement apaisée au vu de ce qu'il venait de dire. Tentant de ranger au maximum ses émotions au fond d'elle-même pour retrouver sa lucidité face à cette situation. Essoufflée, les jambes tremblantes, elle se laissait tomber à genoux, la main droite sur son thorax pour retrouver son souffle. Donc, ce nouveau venu que Umar avait voulu sacrifier était finalement là pour l'aider à la retrouver ? Les yeux intrigués, relevant la tête dans sa direction, Mayufu l'observait sans dire un mot mais son expression calme lui ferait aisément comprendre qu'elle avait accepté de cesser toutes hostilités. Accepté d'accéder à son idée de trouver une autre solution, qu'elle se remettait à lui pour le moment. Indirectement, elle lui remerciait de l'avoir empêchée de tuer toutes vies à portées de main, dont cette gamine. D'ailleurs, en parlant d'elle... le calme était à peine revenu qu'elle jugea enfin bon de s'exprimer. Repoussant avec violence le soutient que venait de lui fournir l'inconnu avant de s'en prendre verbalement à la fille maudite. Toujours à genoux, se redressant doucement, sans gestes brusques, elle la laissait brailler. Après tout, c'était une enfant et elle connaissait ce trait de caractère qui était aussi le siens, dans une certaine mesure.

- Arrête. Tentait-elle de placer au travers de la diatribe que lui offrait cette dernière. J'ai compris... Arrête ! Peine perdue, elle ne l'écoutait plus, profondément vexée, elle finira par l'envoyer littéralement chier. Mayufu détournant simplement son regard coupable au large.

Honteuse, mais toujours inquiète, son attention fut captée lorsqu'elle annonça qu'elle allait lui rendre Umar. Donc c'était bien elle ? Mais... comment ? Comment s'y était-elle prise ? Surtout que Lupa aussi était... dans cette sphère ? Qu'allait-il donc se passer ? Seule Umar en ressortirait ou tout le monde serait à nouveau présent ? Le regard tant rassuré qu'elle décide d'accepter sa demande, malgré qu'elle soit brutale, mais aussi réellement angoissé à l'idée de se retrouver à nouveau nez-à-nez avec ce monstre qu'était Lupa. Devait-elle l'arrêter et tenter de se faire pardonner pour sa conduite et de l'avoir brutalisée de la sorte ? Devait-elle la laisser faire pour ensuite s'en aller directement avec la Sorcière des Ténèbres, et ces deux-là, en plantant Lupa ici ? Tentant de rester lucide, elle n'aurait de toutes manières pas le temps de prendre une décision puisqu'elle relâcha d'un coup tout ce que cette sphère semblait contenir.

Le soleil fut à nouveau masqué par la nuit artificielle instaurée par Lupa. L'atmosphère devint soudainement intensément lourde. Lui permettant alors de rouvrir son œil endoloris puisque plus aucunes lumières ne venait brûler ce dernier. Déglutissant de plus belle, comprenant ce qui venait de se passer, elle avait tenté de saisir la main de la petite fille avant qu'elle ne parte :

- Non mais... REVIENS ! Je suis... Coupée dans son élan, surprise par le cri qu'elle lâchait en partant en courant comme une dératée vers l'eau, plongeant littéralement pour ne plus en ressortir. Drôle de scène...

Ne comprenant pas ce qu'il venait de se passer, Mayufu regardait d'un air intrigué le garçon à ses côtés. Tentant de trouver du réconfort dans le retour des pénombres les enveloppant. Observant avec attention la surface de l'eau quand un soudain bruit indiqua le retour de la petite fille, l'air complètement paniquée. Quelque chose l'avait forcément forcée à remonter à la surface et, par précaution, la flamme se réactiva devant son œil gauche. Evidemment... y avait même un sacré paquet de monde qu'elle parvenait à distinguer. Sans attendre quoi que ce soit, des flammes surgirent autour d'elle et tendant son bras droit, index point dans la direction des choses qui approchaient de la plage à grande vitesse, elle tira un projectile qui passa au-dessus de la tête de la fille tentant de se défaire de sa queue de sirène et força certains de ses assaillants de se détourner. Jurant pour avoir loupé sa cible, elle se figea sur place lorsqu'elle vit subitement celle qu'elle tentait d'aider disparaître d'un battement de cils.

- Hein ? C'est quoi ce bordel encore...

Regardant tout autour d'elle, levant aussi la tête au ciel, elle n'apercevait strictement rien. Cette gamine venait réellement de se volatiliser sans aucunes raisons et elle était certaine que ce n'était pas l'oeuvre de ces personnes qui étaient en train d'accoster sur la plage. Le stress commençant à l'envahir, fouillant au-dessus d'elle du regard pour espérer retrouver Umar, dans l'espoir qu'elle n'avait pas été flouée par cette petite, Mayufu tomba sur une vision qu'elle aurait aimé ne pas avoir à voir. En effet... une masse énorme était en train de fondre sur elle. Un regard meurtrier brillant, des dents acérées luisant à la lueur des flammes. Lupa avait été libérée aussi, même si elle ne trouvait toujours pas son amie. Les yeux terrifiés, elle s'apprêta à bondir sur le côté tout en saisissant l'autre personne par la taille. Le sable faisait que ses pieds s'enfoncèrent dans le sol et, quoi qu'il puisse se passer, elle ne parviendrait pas à esquiver suffisamment vite pour échapper à cette attaque. La Bête était bien trop grosse et il aurait fallu qu'elle ait plus d'élan. Fermant les yeux le plus fort qu'elle pouvait, serrant les deux, tentant au moins de permettre à cet inconnu d'avoir une chance de fuir. Elle espérait ne rien sentir, que ce soit rapide. Tentant de penser à autre chose, tentant d'oublier le souffle et le grognement de Lupa. Chassant cette image qui l'effrayait au plus haut point de son esprit, elle espérait ne pas s'éteindre avec cette dernière vision. Se remémorant les instants plaisant avec Umar, elle fut soudainement surprise par une sensation étrange mais facilement reconnaissable l'empoignant. Rouvrant les yeux, elle vit ses pieds quitter le sol de plusieurs mètres, la créature semblant finalement plus petite. Tenant toujours fortement le rouquin dans ses bras qui, pour le coup, lui aussi avait esquivé le pire, probablement.

- Umar... Murmura t'elle en levant les yeux au-dessus d'elle. Tu es de retour... je suis soulagée. Le souffle rapide, maintenant sa prise sur le garçon. Je... pardon de t'avoir brusqué de la sorte. Lui adressa t'elle tout en observant Lupa se ruer sur les nouveaux venus qui tardèrent pas à regretter d'avoir mis la tête hors de l'eau. Hm... quel est ton nom ?

Remerciant intérieurement le destin de lui avoir rendu Umar et qu'elle ait pu la sauver de cette mort certaine, elle saisit cette chance pour se montrer plus clémente avec ce jeune homme. Il avait réussi à la calmer quand elle allait s'apprêter à tuer une gamine. Il avait su trouver les mots qui avaient résonné dans son esprit à ce moment là et, surtout, il avait eu de la chance que Xiris soit passée par là avant de lui barrer la route. Il était certains que si la Déesse de la Nature n'avait pas œuvré sur Mayufu, il aurait été dans de sale draps. Cependant, dans le cas présent, elle le tenait fermement dans ses bras. Si on lui aurait dit un jour qu'elle souhaiterai sauver des gens, elle aurait été morte de rire... Mais ça, quand on prenait en compte le passage au travers d'un portail dimensionnel, emportée par la lutte d’entités surnaturelles et arrêtée nette par la Déesse Noire elle-même dans ce nouveau monde, tout pouvait changé. Ce monde avait beaucoup de chose de différent et, en premier lieu, son sang maudit qui ne voulait finalement plus rien dire ici. Quel était donc ce monde qui ressemblait tant à Féérune ?

- Bon. Je... Embarrassée de la position dans laquelle elle se tenait, le dos du jeune homme collée contre elle, ses mains liées contre son torse, passant sous ses bras, elle tentait de se dégager de ce mauvais pas, ne quittant pas des yeux le monstre sous ses pieds. Si tu as une idée... ou un moyens de m'aider à me débarrasser de ce truc, je... disons... Hm. Un petit silence gênant s'installant avant qu'elle ne parvienne à sortir la phrase qui l'embêtait : J'aimerai que tu nous aides.

Apparemment, les invités surprises décidèrent de s'en retourner dans les profondeurs après le massacre qu'ils avaient subis par Lupa, la laissant se délecter de ses victimes en mettant littéralement partout. Secouant le corps de ce dernier dans tous les sens comme une vieille couverture humide dont on voudrait la délester de son eau. Dire qu'elle aurait pu se retrouver à la place de ce corps il y a de la quelques instants ! Ça lui faisait froid dans le dos rien que d'y penser. La brise soufflant légèrement, elle sentit alors qu'elle et sa prise perdaient de l'altitude pour enfin toucher à nouveau le mélange de sable et de cendre chaud qui faisait le sol. Avec douceur et empressement, la jeune fille relâchait le jeune homme et se claquait les joues pour se débarrasser de cette sensation étrange qu'était d'avoir sauvé quelqu'un. Frappant fortement à trois reprises, une nouvelle personne parviendrait à la faire se calmer en une fraction de seconde. Une friction typique des pieds s'enfonçant dans le sable la fit se retourner instantanément. Umar... C'était Umar ! Elle se tenait là, devant elle, et ne présentait apparemment aucunes blessures ou autres pouvant indiquer qu'elle était mal en point. La jeune fille se rapprocha rapidement de celle-ci, transmettant toutes ses pensées par un regard humide empli de joie et d'un panel d'expression sur son visage.

- Tu n'as rien ?! Hein ?! Tu n'es pas blessée ?

Du coin de l’œil, elle perdait pas de vue la bête jouant avec les restes des sirènes. Comprenant ainsi qu'elle ne pouvait pas s'attarder à ces retrouvailles car, Lupa, contrairement à eux trois, n'attendrait pas qu'ils aient terminés de discuter et se faire des câlins avant de se battre !

- Merci de m'avoir sortie de là à temps, j'ai... bien cru que j'y passais. Tu es toujours là pour me sauver. Dit-elle avec reconnaissance mais aussi une pointe de honte car elle savait que cette situation était de sa faute et que son amie la sauvait de ses propres erreurs. Il serait temps qu'elle parvienne à prendre sur elle et cesse de se planter de la sorte. Merci... Finissait-elle avec un large sourire à l'attention de sa bien aimée.

Se retournant face au rouquin qu'elle avait sauvé, elle déglutit longuement, soupirant pour parvenir à rester clairvoyante. Ce qui allait suivre allait soit se terminer par leurs morts soit par celle du monstre. Evidemment, Mayufu espérait mettre un terme à l'existence de Lupa quant bien même cela relèverait d'une difficulté extrême pour elle. Mais elle parvenait à entrevoir une chance de s'en sortir avec Umar et, peut être, cet inconnu, à ses côtés. Devant déjà lutter contre la peur qui la paralysait... la figeant sur place... Si elle ne parvenait pas à faire cela, elle serait bien incapable de bouger ou même de faire ce qu'il faut pour survivre. Se refusant d'à nouveau de tout laisser sur les épaules de Umar et d'apporter réellement son aide. Le regard déterminé, une expression crispée, observant le jeune homme aux ailes étranges, la jeune fille lui déclara :

- Si tu veux fuir ou que tu as changé d'avis, c'est le moment. Pars aussi loin que tu peux... On va s'en débarrasser Umar et moi mais... si tu veux... tu peux... Soupirant, elle ne parvint pas à réitérer sa demande, la même qu'elle avait formulé avec tant de difficulté quand elle le tenait dans ses bras au-dessus du sol.

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Elvin
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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Dim 5 Juil - 0:15

Agenouillé dans le sable, les mains en signe d'apaisement en l'air, je fus surpris par la soudaine explosion de la petite fille derrière moi. Pourquoi s'énervait-elle soudainement ? C'était bizarre. Est-ce que, par hasard, elle était réellement coupable de ce dont l'accusait la femme de feu ? Elle semblait vouloir justifier son acte en se plaignant d'une forme d'indifférence, de froideur, de l'enflammée à son égard. Enfin je crois. Sans connaître leurs relations passées, on aurait dit un soudain caprice, une forme de jalousie envers cette Umar. Où étais-je donc finalement tombé ? Il y avait eu des gens blessés, du feu, de la violence, mais il ne m'était pas venu une seule fois à l'esprit que tout cela ait pu s'agir d'une sorte de conflit relationnel amplifié par la puissance magiques des membres concernés. Aurais-je fait une erreur en m'interposant ainsi dans leurs tracas ? Peut-être est-ce que je gênais plus qu'autre chose en étant ici. Cela aurait expliqué que l'une d'entre elles ait voulu m'éloigner de la scène lorsque j'étais arrivé. Mais ça n'avait pas pas de sens. Alors, pourquoi une autre d'entre elles m'aurait ramené sur la plage auprès d'elle si elles avaient voulu m'éloigner ?

Mais je prenais trop de temps à réfléchir pour rien, et pendant que je réfléchissais, la fille du feu s'était lentement levée vers l'enfant. Oh non ! Les réclamations énervées de l'autre n'avaient pas réveillé en elle la colère qui commençait juste à se clamer ? Je devais faire quelque chose ! … mais le devais-je réellement ? N'allais-je pas gêner ne fois de plus ? J'étais pris d'un doute. On ne peut pas vraiment dire que ma participation jusqu'à présent avait été réellement utile. Chacune d'entre elles semblait être une sorcière accomplie et nul doute qu'elles auraient pu se débarrasser de moi encore plus facilement qu'on écrase un moucheron. Que pouvais-je seulement faire pour elles ?

Mais mes inquiétudes furent pourtant inutiles, car la borgne aux cheveux sombres agissait cette fois-ci avec plus d'apaisement. Les paroles de la plus petite avaient sans doute fait mouche dans son cœur et elle l'avait compris. Je ne pouvais, moi, pas en dire autant. Et j'étais toujours perdu dans cette situation, troublé entre la volonté d'aider et le cruel constat que visiblement personne n'avait besoin de l'aide que je tentais d'apporter. Alors le bras que j'avais commencé à tendre pour l'arrêter elle aussi retomba mollement le long de mon corps. En fin de compte, je ne pouvais rien faire pour ces femmes. Et la nuit qui tomba soudainement me le confirma.

J'étais maintenant dans des ténèbres qui n'en paraissaient que plus obscures qu'elles avaient succédé sans transition à la lumière éclatante du jour. Elles étaient encore plus profonde, cette fois-ci il n'y avait même plus de flammes rougeoyantes pour donner l'impression d'y voir au moins un peu. J'avais les yeux aveugles, déshabitués. Il ne restait plus que des sons intimidantes, des hurlements lointains et le vague bruit des eaux, l'odeur du feu et celle de la mort, mouillée, et un pâle astre nocturne qui s'était perdu, tout seul, dans un ciel étouffant. On avait l'impression d'être enfermé sous une coupe parsemée d'étoiles ternes, comme pour nous faire oublier l'effroi de notre situation. Je sentais le sable s'agiter, comme un remous lointain, sous les pas de la plus petite qui s'enfuyaient en criant un ultime salut et la voix de l'autre, comme pour la retenir. Puis des bruits d'eau, sonnant comme un glas. Je serai mes genoux contre moi. L'air de la nuit était frais. Une fois de plus, je me pris à regretter à m'être arraché à la large toge qui m'avait vu naître. Avais-je réellement eu besoin de voler ? En cette instant, rester là-bas, immobilisé sur cette terre par cet écrin oppressif, m'apparaissait comme un sort éventuellement plus enviable que celui que je subissais désormais.

Puis les bruits d'eau reprirent. Je serrai plus fort. J'aurais voulu détourner la tête mais une flamme, premier élément visible, attira irrésistiblement mon regard. Et l'instant d'un vol, lourd, long, lent, la plage cessa quelques instants d'être une cendre sans couleur pour revêtir la tendresse de son blond originel le long de la traînée. Elle survola une enfant affolée, courant soudainement dans la direction opposée à ce qu'elle avait prise. Avant de s'enfoncer et de disparaître dans une étendue profonde, noire, menaçante où des corps lustrés semblaient surgir d'entre les brouillements. Je ne pus réprimer le frémissement qui envahit soudainement tout mon corps. Je tournai rapidement la tête vers le sable, froid, presque apaisant, fermant les paupières de toutes mes forces. Je ne saurais dire exactement ce que j'avais vu alors, mais j'étais persuadé qu'il n'aurait pas fallu que ces choses se montrent à mes yeux. Je me fis violence pour réprimer la nausée qui montait en moi. Je tentai de ne me concentrer que sur cette poussière contre laquelle je pressais mon front, courbé. Je ne voulais plus rien entendre de ce ressac, plus rien sentir de cette atmosphère iodée, plus rien voir de ces profondeurs qui avalaient mon cœur. Je ne voulais ne plus rien être, être vide, n'être qu'un grain parmi d'autres, un fragment de coquillage pilé par le temps. Je voulais oublier la berceuse qu'elle me chantait.

Et puis je vis son œil. Le jeune femme venait de se jeter sur moi pour me sauver, me poussant de côté. Retourné à moitié dans des bras mal-à-l'aise, je croisai son regard. Son énorme gueule semblait couverte d'obscurité, comme assez grande pour avaler le soleil, et ses dents, blanches, jaunes, réfléchissaient la lumière des flammes de sa victime. Pour autant son poil n'avait pas de lustre. C'était comme si la lumière ne pouvait pas se refléter en eux mais se faisait engloutir dans les profondeurs du pelage. On aurait dit que c'était des ténèbres elles-même que sortait la bête faramine, qu'elle faisait corps à la nuit. Cela ne dura pourtant qu'un instant et avant même que je ne puisse commencer à faire mon deuil une force supérieure m'arracha à la mort dans ses yeux.

Je venais d'être arraché au sol, serré contre la jeune femme qui venait de me sauver. Nous nous élevions progressivement dans l'air. J'avais un peu mal au dos, là où mes ailes avaient été malmenées par le vent, mais mon poids léger ne lui posait pas trop de problème. Néanmoins ce contact n'était pas désagréable. La légère chaleur humaine me faisait me rappeler que je n'étais pas tout seul. J'étais vivant. J'étais là. Et après avoir évité de peu cette mort soudaine, le reste m'importait assez peu dans l'instant. J'étais reconnaissant d'être encore en vie. Il en était de même derrière moi d'ailleurs. J'entendais la jeune femme remercier Umar et je compris que c'était la sorcière ailée qui nous avait sauvés, de la même façon qu'elle avait essayé de m'éloigner de tout cela peu auparavant. Cela semblait presque s'être passé il y a un siècle désormais. Je fus néanmoins pris au dépourvu lorsqu'elle s'adressa brusquement à moi juste après. À peine pus-je articuler :

- Ah... hmm... je... Merci ! Je m'interrompis en bégayant, embarrassé. Pris par surprise, j'avais lancé par réflexe la première formule de politesse qui m'était arrivé à l'esprit. Je veux dire, je n'ai pas de nom... improvisai-je immédiatement, mais la stupidité de ce que je disais me bloqua à nouveau. Tout le monde a un nom. Même moi. J'aurais dû m'en souvenir mais, ah ! essayer de m'en rappeler créait en moi des sensations étrangères, une sorte de chagrin, de nostalgie douloureuse. ...je n'en ai plus, finis-je en murmure. Et tandis que je le chuchotais, tel un secret, je m'étonnai moi-même de cette découverte.

Elles auraient pourtant davantage mérité ce remerciement que ces bredouillements confus. Mais c'est comme si je n'avais tout simplement pas de réponse à leur donner. On aurait que, si j'avais eu un nom un jour, je semblais destiné à ne plus le porter que comme une malédiction lointaine, terrée tel un mal-être dans mon cœur, une suite de voyelles et de consonnes que je ne devais plus jamais entendre que pour me causer une abominable peine Oui, c'est quelque chose dont je ne voulais pas. Oui, désormais je n'avais plus de nom. J'étais vide, vide de nom, vide de passé, et peut-être à l'avenir vide de souffrance.

D'autres paroles me sortirent de mes pensées. La jeune femme paraissait un peu embarrassée par ma réponse mais elle continua à poser d'autres questions. Elle parlait de la créature qui nous avait foncé dessus. Elle ne semblait pas beaucoup plus la connaître que moi. Je n'avais moi non plus jamais vu cette bête noire qui s'acharnait ainsi en tous sens. Pourtant, lorsqu'elle me demanda de l'aide, cela fit vraiment écho dans mon cœur. J'aurais aimé pouvoir faire quelque chose, j'aurais vraiment aimé faire quelque chose pour les sauver eux et cette masse de fourrure ténébreuse. Mais ce que je n'ai jamais rencontré qui y ressemble le plus, c'était l'étrange métamorphose peu avant.

- J'ai rencontré une femme dans la forêt il y a quelques instants, c'était avant que la nuit ne retombe et que le soleil ne reprenne. Elle semblait à l'agonie, souffrir horriblement. C'est comme si ses os se cassaient, se broyaient d'eux-même et guérissaient presque immédiatement dans des positions étranges. Elle ressemblait à une femme tout-à-fait normal pourtant, avant... ça. Elle implorait un nom que je n'avais jamais entendu avec son dernier filet de souffle. Elle aussi j'aurais voulu l'aider, mais j'en ai été incapable, elle s'est changée devant moi en bête. Ses yeux étaient différents après. Elle entière était différente après, comme si quelque chose d'autre avait investi son corps. Puis avant que je puisse faire quoi que ce soit, elle a disparu dans la forêt à toute vitesse.

Je ne savais pas à quoi ça pourrait leur servir. Je ne savais même pas pourquoi je leur en avais parlé. Peut-être que je voyais un peu de cette femme dans le monstre sauvage qui s'agitait au dessous de nous. Peut-être que je regrettais au fond de moi de ne pas avoir pu l'aider elle non plus. Je laissai ma voix mourir dans ma gorge. Je ne voyais pas vraiment d'autre chose à dire. Cela m'avait rendu mélancolique de penser à cette pauvre femme et à ce qui lui était arrivé. Elle n'avait pourtant pas eu l'air plus méchante sous sa nouvelle forme, juste un peu plus rustre, plus féroce. Je me demandais si cette masse noire était vraiment méchante, si elle n'était pas elle aussi simplement un peu plus farouche.

La magie qui nous retenait en l'air fini par nous faire redescendre à notre tour. Nous étions de retour sur le sol. Curieusement je n'avais désormais plus vraiment peu, j'étais plus pensif. Maintenant que ce fameux danger qui effrayait tant le groupe de femme avait été identifié, je me sentais moi-même moins craintif. Je regrettais juste que ces pauvres gens et bêtes soient forcés de se battre par une destinée malencontreuse. J'aurais tellement préféré qu'ils se laissent là en bons amis et repartent chacun de leur côté, indifférent à ce qui avait pu arriver par le passé. Mais je savais tristement que ce n'était pas possible. L'âme humaine ne fonctionnait pas comme ça. Elle n'abandonnait pas si facilement les rancunes et les haines qu'elle avait pu accumuler avec le temps.

Ce fut néanmoins un baume au cœur que de voir les deux amies se retrouver l'une l'autre. J'avais vu la puissance du désespoir qui avait envahi la jeune femme après que celle à qui elle tenait avait disparu. J'avais même bien cru ne jamais réussir à la calmer. Et maintenant sa joie était proportionnelle au malheur qui l'avait touché peu avant. Elle rayonnait, de bonheur, d'amour, et je n'avait pas besoin de la lumière de son feu pour percevoir cette expression là. Elles se représentaient sans doute elles aussi l'issue funeste qui risquait d'arriver en s'opposant à la bête faramine occupée au loin. Je les voyais déjà partie mais, au dernier moment, la femme qui m'avait sauvé se tourna vers moi et me demanda... et elle me demanda... À cet instant, je ne pus plus résister et les larmes se libérèrent sur mes joues tandis que mes sentiments jaillissaient sur mes lèvres :

- Je suis désolé. Je suis tellement désolé. J'aurais aimé... J'aurais vraiment aimer vous aider, vous sauver. Mais la vérité, c'est que je ne sais rien faire à part quelques soins d'urgence ridicules et causer des problèmes aux autres. Je ne peux pas vous aider. Je ne peux rien faire, que vous souhaiter bonne chance. Je ne peux rien faire. Je suis tellement désolé. Je suis tellement...

Désemparé par ma propre impuissance, je tombai à genou, voyant à peine son profil se détacher puis se retourner au travers des sanglot qui embrumaient mes yeux et ma gorge. Et tandis qu'elles partaient toutes les deux, je ne pouvais que me rendre à l'évidence, que constater à quel point j'avais échoué, à quel point mon souhait était en vérité voué à l'échec, avec eux, avec le loup, avec cette femme. Recroquevillé sur mes genou, sur le sol, je n'avais plus grand chose à faire. Je ne savais pas qui était cette « Lupa » mais si elle se révélait effectivement une déesse alors cela valait la peine de tenter. Je ne savais faire que ça en un sens, implorer. Alors, bien que je savais ces minuscules prières risquaient fortement de ne rien donner, c'est pourtant à elle que je me confiai. Ainsi, seul sur le sable, prenant mon temps, articulant chaque syllabe dans mon esprit, je priai. Je ne savais pas vraiment ce que je faisais.

***Bonjour, je ne sais pas vraiment qui vous êtes, ni même vraiment si vous existez, ni où vous résidez. Un peu plus tôt dans la forêt, j'ai vu une femme qui avait l'air de souffrir. C'est elle qui a murmuré votre nom. Elle avait l'air de vous connaître. Moi, je ne suis pas grand chose. Je ne sais rien faire à part pleurer, alors je suis désolé si je vous dérange. Je voudrais vous demander de veiller sur cette femme de là-bas dans le forêt, quoi qu'il lui soit arrivé. Et si vous avez encore un peu de temps dans votre planning de dieu, qui est sans doute très chargé, j'aimerais vous demander de veiller sur nous et même sur le loup noir aussi, et surtout sur celle qui m'a demandé de l'aide et à qui je n'ai pas pu en donner. Je vous en prie, protégez-nous, tous, s'il vous plaît, Lupa.***

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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Jeu 23 Juil - 10:08

Tout Feu, Tout Flamme Um12

En toute honnêteté, Umar aurait préféré que la Flammèche ne revienne pas. Et pour cause, lorsqu'elle eut disparu, la laissant ainsi seule avec le monstre et son acolyte, la sorcière des ténèbres n'avait plus besoin de s'inquiéter pour elle. Mais maintenant que sa protégée était de retour, elle allait devoir s'en accommoder, et ce, même si le combat qui se profilait la surpassait en tout point et en tout lieu ! Par ailleurs, ayant sans doute peur de s'ennuyer s'il ne se passait rien, Mayufu semblait également couver le rejeton que Umar avait cru bon d'évincer pour occuper la bête. Durant un instant, elle se revit sur Féerune précédant le rite d'invulnérabilité. Car la Démone avait plus ou moins eu le même comportement à son égard avant que tout n'explose. Hélas pour lui, ce freluquet n'avait rien à voir avec sa disciple, il était donc hors de question qu'elle lui impose sa présence ! Les réponses qu'il lui servait devraient en outre terminer de la convaincre quant à son inutilité. En somme, si la sorcière devait résumer la piètrerie de cet individu, cela donnerait ; Je ne sais pas me battre, je suis faible et fragile, je parle pour ne rien dire et je chiale pour faire des transitions ! Quand bien même son visage lui donnait une impression de déjà-vue fort désagréable, Umar attendit patiemment que Mayufu le réduise en cendre afin d'être tranquille pour combattre Lupa. Mais cette attente demeura sans suite... alors quoi ? c'était encore à elle de faire le sale boulot ? L'ex-fille de Bhaal ne cessera t-elle donc jamais de la décevoir ? Trop tard pour revêtir la cagoule du bourreau cependant, car le monstre les observait désormais...

- Pourquoi brailler vouloir aider si tu ne sers à rien, fichtre poltron ! S'énerva Umar en empoignant la chevelure du garçon, avant de s'adresser à Lupa. T'as encore faim toi ! Et alors que le monstre s'approchait doucement, la sorcière des ténèbres arracha sa prise au sable qui l'entravait. Le bras tendu dans la direction de la créature sanguinaire, elle hurla sa rage : ALORS BOUFFE !

Sans même mesurer la force de son geste, Umar balança littéralement ce semblant de Fée dans la gueule du monstre ! Par le biais d'un mouvement ample et circulaire, la sorcière des ténèbres fit faire un looping au malheureux d'une violence telle qu'elle n'eut guère à desserrer son étreinte pour le libérer. Abandonnant une bonne partie de sa chevelure aux griffes de la Démone, le garçon, entraîné par son élan contre lequel ses ailes ne pouvaient rien, ne put qu'espérer une écoute à sa prière...

Tout Feu, Tout Flamme Llll11

Ses yeux jaunes perçaient la nuit d'une lueur sinistre, et alors qu'un corps lui était jeté, ses crocs maculés du sang de ses dernières victimes, déchirèrent l'obscurité. Sa monstrueuse mâchoire s'ouvrit dans un flot de bave qui se caractérisait par d'innombrables filaments. Prenant appui et grondant jusqu'à faire vibrer votre âme, Lupa voulut happer le projectile de chair, quand soudain ! une masse lui tomba dessus ! Manquant sa cible qui poursuivit sa route dans les profondeurs de l'abîme, la Viciée se tourna vers le responsable de cette offense. Il ne s'agissait de nul autre que son acolyte, manifestement, elles voulurent toutes deux la même chose au même moment. Cependant, lorsqu'elle fit derechef face à l'incendiaire et la Démone, Lupa se laissa surprendre par le comportement de son infante. Sans raison aucune, la rôdeuse corrompue se posta devant, et alors qu'elle se déplaçait pour de nouveau avoir le champ libre, cette dernière la suivait tout en grognant. Comprenant alors qu'elle n'était plus sous sa coupe, Lupa la dégagea d'un seul coup de patte avant de foncer sur la Flammèche !

Tout Feu, Tout Flamme Erina210

Méchamment balafrée au visage, Erinaë se stabilisa après le coup qu'elle venait de recevoir. Et avant même que la fille du feu n'ait le temps d'effectuer un geste, la rôdeuse déchue bondit sur le dos de Lupa tout en la mordant au niveau des cervicales. Il lui faudra au passage remercier Seldarine pour le retour inopiné de sa conscience. Ce coup de pouce providentiel n'avait cependant pas que du bon, car en secourant l'Humaine, elle aidait aussi Umar, sa pire ennemie ! Néanmoins, en l'état actuel des choses, le Revers de la Déesse Elfique supplantait tout le reste. La sorcière des ténèbres pouvait bien attendre son tour ! De plus, si Lupa aurait ciblé la Démone en premier lieu, il y avait fort à parier qu'elle l'aurait laissé faire. Hélas...

Quand bien même c'était inattendu, Umar sut tirer partie de la situation ! Profitant de l'attaque du monstre plus petit, la sorcière des ténèbres généra une multitude de pics d'ombres qui empalèrent aussitôt Lupa lorsqu'elle se cabra. Puis, par le biais d'un maillet arraché aux ténèbres affichant plus de trois tonnes à la pesée, Umar expédia le monstre et sa sangsue jusque dans la forêt qui demeurait encore la proie des flammes. Comptant sur Mayufu pour les réchauffer un petit peu, la Démone s'envola afin de pouvoir enchaîner ses attaques depuis les cieux. Le temps était venu pour elle de reprendre l'ascendant sur ses échecs. Et la fille du feu aurait tout intérêt à nourrir les mêmes ambitions si elle escomptait survivre dans ce monde de fous ! Et cela commençait par ; ne pas s'acoquiner avec des épaves, ne pas se laisser dévergonder par ses pulsions meurtrières, et se trouver un nouvel objectif à la hauteur de sa prestance. Une fois que ces trois points seront respectés, Mayufu pourra alors mériter sa place auprès d'Umar.

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Mayufu
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MessageSujet: Re: Tout Feu, Tout Flamme   Tout Feu, Tout Flamme Icon_minitime1Ven 24 Juil - 21:54

Lorsque sa demande fut déclarée, non sans peine, Mayufu détourna rapidement le regard, masquant la honte qui s'y glissait. Se demandant bien ce qu'elle était en train de foutre à quémander l'aide de cet inconnu. Bien évidemment, contre Lupa, tous les bras supplémentaires seraient bien utiles pour se battre mais... elle s'était perdue en route. Néanmoins, elle ne regrettait pas de l'avoir sauvé malgré qu'il lui évoquait des choses étranges. Quelque chose de profondément enfouit dont elle serait incapable de saisir tant c'était fuyant. Son esprit lui jouait un sale tour et si elle ne parvenait pas à se ressaisir correctement, ce monstre allait finir par la bouffer toute crue. Mais malgré tout, elle éprouva de la pitié pour le rouquin qui, lui répondant d'un ton lourd de regret, se mit à se lamenter et à pleurer sur son sort et sa faiblesse. Qu'attendait-elle pour le cramer vif sans qu'il ne s'en rende compte ? Pourquoi ne se mettait-elle pas en rogne et lui coller une gifle pour le faire taire ? Serrant les poings et les dents, gardant la maîtrise de ses émotions, se focalisant alors uniquement sur la bête devant elle, elle fit l'impasse sur sa réponse. Elle lui fit comprendre d'un geste de la main pour lui faire comprendre que c'était pas la peine d'en dire plus, qu'il n'avait pas à s'excuser. Cependant, elle ne pouvait pas s'en prendre à lui car le souvenir de Xiris l'hantait fortement, ainsi que la graine qui avait été plantée dans son cœur.

- Tu ferais mieux de te cacher dans ce cas si tu veux pas te faire tuer bêtement. Lui dit-elle alors, d'un signe de la main pour lui intimer de s'éloigner s'il ne voulait pas se prendre un coup perdu.

Préférant alors se reconcentrer sur la seule personne qui comptait réellement pour elle, qui semblait d'ailleurs montrer des forts signes d'agacement quant aux gémissements du garçon. Observant le regard de la sorcière des Ténèbres, la fille de Bhaal pu ressentir ce qui la traversait, retrouvant les émotions qu'elle avait dans des souvenirs lointains : La colère ainsi que la honte. La honte d'avoir vu sa disciple échouer, sans cesse, contre des inconnus qui, selon elle, était bien plus faible que la fille du feu. à maintes reprises, elle avait échoué... Qu'elle se laissait avoir bêtement contre ces derniers... Elle se souvenait, du moins, le pensait, d'un instant de sa vie ou une douleur terrible lui avait été infligé au visage. Elle en avait reçu des coups... mais celui-ci, d'un vague souvenirs ironiquement bien présent, avait été terriblement humiliant. Posant sa main sur la joue, elle comprit alors qu'elle devait cesser de se laisser divaguer dans tous les sens et se ressaisir. Qu'elle avait le droit d'avoir été traumatisée par Xiris mais, qu'au-delà de ça, elle se devait de reprendre sa vie en main. Elle avait une nouvelle chance. Elle avait une chance de vaincre un adversaire plus puissant qu'elle aux côtés d'Umar afin de tenter de se racheter auprès d'elle. D'ailleurs, cet ennemi, les observait avec intérêt. Le regard de la jeune fille croisa le siens. Son corps parcouru par un frisson, la jeune fille fit tout pour empêcher son corps de trembler. Elle en avait vu des épreuves mais, toujours pour une raison qui lui échappait, cette Lupa la tétanisait. Mais contre toutes attentes, elle su se reprendre d'une manière bien à elle :

- HEY LUPA ! SALE BÊTE ! QU'EST-CE QUE TU VEUX HEIN ?! Se mit-elle soudainement à hurler à l'attention du monstre pour se défaire de cette peur qui l'enserrait. C'était stupide et ça ne servait à rien dans les faits mais... hurler était une façon de se décoincer et de surpasser sa peur. Je vais te faire la peau... Je ne te laisserai pas nous tuer ! Se tournant ensuite face à son amie, elle enchaîna : Umar, tu feras gaffe, elle n'est pas seule ! Le gosse m'a fait savoir que une autre femme s'était transf...

À l'instant même où ses flammes surgirent de ses mains et pieds qu'un mouvement d'air attira son attention. Ne la laissant pas terminer sa phrase, une masse s'envola soudainement en direction de Lupa en faisant un looping et partir en vrille. Direction la gueule de cette chose. Mayufu tourna la tête sur sa gauche, ensuite sur sa droite, resta stoïque avant de réaliser ce qu'il venait de se passer. Son amie venait de réitérer et avait tout simplement jeté le pauvre garçon vers le prédateur.

- Je... Ne parvenant pas à dire mot, stupéfaite, elle comprenait que Umar ne supportait pas sa présence et elle le fit bien comprendre dans une tirade glaciale et frappante.

Décidément, entre elle qui se mettait à hurler pour se décoincer et son alliée à insister pour lancer une baballe à ce chien géant, ça rendait ce duo plus excentrique encore. Mayufu déglutit en observant la scène, impuissante. Intérieurement, elle espérait tout de même qu'il atteigne pas sa cible mais lorsqu'elle vit les crocs du monstre fendre les ténèbres, maculés de sang, le sien ne fit qu'un tour. Ses flammes s'intensifièrent, réagissant à ses émotions, prête à tirer sur sa cible qui avait détaché son attention d'elles deux. Prête à déchaîner sa colère dessus, elle fut prise de cours par un événement soudains, confirmant les propos du rouquin. Un second monstre était présent et, bondissant sur Lupa, permit au garçon de s'écraser plus loin. Elle le perdit de vue dès ce moment là. Espérons pour lui qu'il ne se soit pas empalé bêtement sur un débris...

- Il m'a dit que y en avait un deuxième exemplaire de cette créature... Annonça Mayufu à Umar, ne quittant pas la scène des yeux.

C'était bien la pire des choses qui pouvait arriver... La seconde bête semblait elle aussi intéressée par le gamin mais, l'ayant complètement loupé, elle lui permit de se défaire du destin tragique qui s'annonçait pour lui. Déjà que Lupa était une adversaire bien trop puissante pour elle, alors si une deuxième décidait de se joindre à la fête du côté de... de... de qui d'ailleurs ? Jamais un événement étrange sans deux et, après tout, plus rien n'était à même d'étonner la fille du feu depuis qu'elle accompagnait Umar. Elles en avaient vue des choses... mais là, ce revirement soudains, lui fit se poser des questions. Le plus petit des deux monstres sembler maintenant barrer la route au plus gros... Se remémorant le moment où elle avait sauvé ce gamin, il lui avait parlé d'une femme, dans la forêt derrière elle, se transformer devant lui. S'agissait-il de la chasseuse qui avait tenu Umar en joue de son arc tout à l'heure ? Comprenant rien à ce qu'il se passait, se doutant qu'elle allait devoir se saisir de cet instant de doute pour prendre l'ascendant sur la situation, elle mit fin à la déferlante de question dans sa tête. C'était sa seule chance de réussir à infliger le moindre dégât. Les flammes devenant voraces, brûlantes et grandissantes, Mayufu s'apprêtait à tirer profit de cette surprise que Lupa parvint à lui refaire face. Dégageant le petit loup d'un coup de patte, elle bondit en avant pour la charger. Mayufu, ayant pris ses appuis pour l'attaquer, elle ne parviendrait jamais à changer de position pour l'esquiver. Le monstre allait bien trop vite et, amplifiant la vivacité de ses flammes, elle allait tout de même les jeter sur elle.

Et comme on dit, jamais deux sans trois, aussi. Non ? Le petit monstre, que la fille de Bhaal avait déduit être la rôdeuse, réapparut et bondit subitement sur Lupa. S'agrippant à son dos, l'arrêtant net dans sa charge en plantant ses crocs dans ses cervicales. Immobilisant Lupa, Mayufu se tenait là, stupéfaite, se demandant bien pourquoi elle était intervenue ? Pourtant, elle voulait volontiers s'en prendre à Umar et elle-même y a quelques instants. Elle ne s'en serait pas privée, en tout cas. Alors pourquoi ? Mais le temps n'était pas aux interrogations et Umar le lui rappela bien en agissant directement ! Elle su réagir à temps pour attaquer à son tour leur adversaire à coups d'immenses piques d'ombre s'abattant sur cette masse et, d'une force colossale, la fille de Bhaal observa les deux loups s'envoler et s'écraser dans la forêt derrière elle, toujours en proie au feu.

Apercevant Umar quitter le sol du coin de l’œil, Mayufu observa ses mains s'embraser intensément et, les yeux braqués sur le feu de forêt, localisant la position des deux monstres, elle prit possession des flammes. Ces dernières grandirent au rythme de sa combativité revenant au galop. Devinrent extrêmement chaudes, virant légèrement sur un jaune très pâle, presque blanche. Dirigeant ses deux mains en direction de l'immense foyer, l'incendiaire fit jaillir des colonnes enflammées tout autour de Lupa et son assaillante pour les faire s'écraser sur elles deux. Avec toute la violence que lui permettait cet élément, elle rassembla l’entièreté de l'incendie sur Lupa, canalisant toute sa rage. Toute sa peur. Poussant son contrôle sur cet élément aussi loin qu'elle le pouvait. Les flammes étaient blanches. Enveloppant Lupa ainsi que la rôdeuse, elles ressemblèrent alors à un soleil miniaturisé. Serrant les poings ainsi que les dents, la boule de feu donnait l'air de devenir solide et liquide à la fois. Des éclaires de puissance  parcourant la surface de cette boule, étant signe que l'on se débattait à l'intérieur.

- Hors de question que tu en sortes ! Se murmura la jeune fille, sifflant entre ses dents serrées, tentant d'envoyer davantage de puissance dans sa boule de feu.

En plus de cela, de cette volonté de les faire fondre jusqu'à faire disparaître la moindre de leurs particules, Umar s'acharnait elle aussi dessus. Envoyant des piques d'ombre aux travers de la matérialisation de la colère de la fille de Bhaal. La brillance de ce astre miniaturisé éclairait fortement la zone et il n'espérait qu'à réussir à les contenir suffisamment longtemps pour qu'il ne reste rien de ces deux-là. Mais allait-elle tenir ? Est-ce que cela allait suffire pour qu'elle touche enfin à une victoire et rendre Umar fière d'elle afin de rehausser sa propre fierté ? En tout  cas... son objectif présent, c'était de détruire Lupa, quoi qu'il en coûte !

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